Bonjour Calatayud et bienvenue sur Darnna,
Je constate que tu es aussi un ancien de Meknes et justement j'ai ici le discours ecrit par un autre ancien de Meknes, Claude Sandeaux, dont les parents etaient directeur de quelques cinemas de Meknes.
Voici le message a Claude de l'un des organisateurs du Festival international du Cinema Camera qui s'est deroule a Meknes, recemment.
Bonjour Claude,
J'espére que vous portez bien . Je voudrais juste vous dire que dans le cadre du Festival international du cinéma d'animation , une conférence seras organisé a propos du Cinéma Camera. Ce cinéma qui a introduit le 7éme art a une ville impérialme tel Méknes.
Vous, en tant que membre de la famille du proprietaire, je vous demande si vous voulez ecrire un petit mot pour que ma fille le lise en votre nom le jour de la conférence. Ce serais un grand plaisir autant pour nous que pour l'audience.
Bien Cordialement
Et voici le texte que me transmet Claude Sandeaux :
Je suis né en terre Marocaine un 17 avril 1937, à deux pas du cinéma Mondial, rue Rouamzine. C'est la nostalgie des années de mon enfance en évoquant King Kong et ce que ressentait le public prêt à abandonner le vaisseau de lumière à la vue du grand singe semant la panique dans les rues de New-York. Pour l'équivalent d'une pièce de monnaie, les spectateurs de toutes nationalités et de toutes confessions se retrouvaient au Mondial, à L'Empire, au Caméra dans ces salles où crépitaient les pépites sous les dents d'un public fasciné.
C'est Monsieur Disney, le magicien, pur cadeau du ciel offert aux enfants de mon âge et qui m'a bercé au point de magnifier le dessin et d'en faire ma seconde passion, me poussant à regarder ses films la bouche ouverte, comme si cela me nourrissait.
Une vie faite de cinéma où l'on se retrouvait dans des salles surchauffées, face à des toiles projetant Fernandel en Ali Baba avec l'accent de Marseille, s'émerveillant à la vue de Judy Garland dans le Magicien d'Oz. Je revois le Lion de La Métro-Goldwyn-Mayer, je me souviens du cri de Tarzan réveillant la jungle,d'Errol Flynn, prince étincelant qui après avoir été Robin des Bois, le Capitaine Blood, le Général Custer et Gentleman Jim, finit par se noyer dans un océan de Bourbon,de Marylin reine incontestée de mes premiers fantasmes, la Chérie de Bus Stop, l'Alouette de Certains l'aiment chaud qui déprimait d'être devenue un sex-symbol sur le retour et de John Wayne, le dernier des géants, cet homme tranquile qui tua Liberty Valance.Le Maroc que j'ai connu fait objectivement partie des pays qui font rêver.
Comment raconter ce pays sans évoquer les senteurs de l'air,la lumière triomphante, la douceur du ciel. Rien ne pourra me faire oublier mon cinéma, mon Maroc et son peuple, je sais que je suis partie prenante de sa culture et tant qu'il me restera un soupçon de vie, ce pays restera présent dans mon coeur. Rien ne pourra remplacer cette ville de Meknès blottie au bord du Zerhoun, gorgée de souvenirs et ses salles d'ombres et de lumières dont je ne suis toujours pas sorti ainsi que cette enseigne, sur laquelle étaient inscrites trois syllabes magiques, qui clignotaient en me faisant fermer les yeux CA-ME-RA