"L'ANCRE AUX RUBIS" par Jean Afflack
Editions Bénévent
Pour vous les anciens de Meknes, voici une publication recente par un ancien de Meknès age aujourd'hui de 90 ans,
"L'horloger de Meknès, devenu écrivain à plus de 90 ans, raconte son épopée"
II a 92 ans et c'est son premier livre. Bien cale sur la chaise de sa salle a manger, Jean Afflack feuillette son ouvrage avec la gourmandise d'un gamin devant une vitrine de Noel. Toute sa vie en 278 pages Le Liban, terre de ses ancêtres, le Maroc ou il a passe la quasi-totalité de son existence, maîs aussi Haïti.
Aujourd'hui, c'est en Charente qu'il a choisi de poser définitivement ses valises. Une retraite tranquille dans un petit pavillon de Soyaux «Ne me parlez pas de retraite, je déteste ce mot», fulmine-t-il, sous le regard complice de sa belle-soeur, Charentaise pure souche, qui vit aujourd'hui a ses côtes On a du mal a le croire, lorsqu'on le rencontre pour la premiere fois, maîs ce grand-père débonnaire qui marche a pas comptes a vécu «des histoires extraordinaires». C'est en tout cas ce qu'il affirme «L'ancre aux rubis» - le titre de son livre - raconte soixante-dix annees trépidantes, dont la plupart dans les faubourgs de Meknes, au Maroc Jean Afflack y était horloger Une profession qui, dit-il, lui a permis de rencontrer «des habitants et des aventuriers de toutes races et religions»
Le nonagénaire commence par relater une anecdote qui n'est pas dans le livre il prétend avoir ete l'horloger du roi Mohamed V. «Je lui ai réparé ses montres jusqu'au jour ou, après lui avoir remis un bien du souverain, j'ai confie a son émissaire que le roi n'avait pas une montre digne de son rang», raconte-t-il «Juste pour me faire plaisir»
Tout dans ce livre, mélange d'histoires, d'anecdotes et de reflexions presque philosophiques, est emgmatique. Son titre d'abord «L'ancre aux rubis» C'est une pièce de montre en horlogerie Le «tic-tac» produit grâce au mécanisme complexe symbolise ainsi le temps qui passe. Le lecteur découvrira aussi un style un brin déroutant Les phrases de Jean Afflack sont «fleuries» ou «colorées» commente lui-même l'auteur «L'un de mes premiers lecteurs m'a écrit pour me dire que je travaillais comme un peintre, par touches successives. Certains vont trouver ça bizarre ».
De pime abord, on se dit que l'horloger de Meknes, conscient qu'il est aujourdhui au crépuscule de sa vie, a souhaite saisir la plume pour laisser une trace II s'en défend «J'ai juste voulu me faire plaisir»
Qu'on aime ou qu'on déteste son livre, Jean Afflack l'affirme, il s'en moque comme de sa premiere montre «Je n'attends aucune reconnaissance A mon âge, les honneurs on s'en moque C'est mon premier livre, ce sera sans doute le dernier »
Stéphane URBAJTEL
«L'Ancre aux rubis» aux éditions Bénévent