TEMPS MODERNES :  DARNNA.COM
Sujets divers, humour & actualites 
Aller à la page: PrècèdentPremiere...1314151617181920212223...DernierSuivant
Page courante: 18 of 46
Albert Sasson, nouvel ombudsman au Maroc
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 11 mars 2011 : 16:02

Albert Sasson, nouvel ombudsman au Maroc

D’après des sources bien informées au royaume alaouite, le pouvoir ne va pas s’arrêter en si bon chemin après l’annonce d’une vaste réforme constitutionnelle. Ainsi, la nomination de Mohamed Sebbar comme secrétaire générale du nouveau conseil national des droits de l’homme a surpris plus d’un. Aujourd’hui, le roi se dirige vers la nomination d’Albert Sasson, un juif marocain qui a été conseiller spécial du directeur général de l’UNESCO, à la tête de Diwan Al Madhalim -ombudsman- à la place de Moulay Mohamed Laraki.

Cet éminent biologiste, membre de l’Académie Hassan II des Sciences et technologies serait chargé de donner un nouveau souffle à l’institution qui a pour objectif de réduire l’injustice, l’arbitraire et les abus du pouvoir. Il faut dire que dix ans après sa création, l’ombudsman marocain a montré ses limites dans la défense des citoyens. Ce serait également la première fois depuis la nomination d’André Azoulay au poste de conseiller royal il y a une vingtaine d’années, qu’un juif marocain accède à un poste très sensible.[www.maghreb-intelligence.com]

Les Marocaines font de moins en moins d'enfants
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 21 mars 2011 : 00:04

Une enquête démographique présentée cette semaine montre l'ampleur de la mutation de la société marocaine:

Les Marocaines font de moins en moins d'enfants. Leur taux de fécondité n'est plus aujourd'hui que de 2,19 enfants par femme, soit très légèrement au-dessus du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme). C'est l'un des enseignements de l'enquête nationale démographique 2009-2010 que vient d'achever le Haut commissariat au plan marocain et que présentait ce lundi 14 mars à Rabat le patron de cet organisme, Ahmed Lahlimi. Le chemin parcouru, en peu de temps, est impressionnant : dans les années 1960 une Marocaine "moyenne" donnait naissance à 7,2 enfants !


L'impact de la scolarisation des filles
Il y a plusieurs raisons à cette rapide "transition démographique". La baisse sensible de la mortalité infantile et juvénile encourage les couples à faire moins d'enfants. La scolarisation des filles a un fort impact sur les mentalités, de même que l'entrée des femmes dans la vie active.. "Il suffit qu'une petite fille soit scolarisée quelques années en primaire pour que son comportement et sa vision du monde changent" souligne le démographe Youssef Courbage. Et aujourd'hui, dans les grandes villes du Maroc, un actif de moins de 45 ans sur trois est une femme. Autre facteur important: le recul de l'âge du mariage. En moyenne les hommes se marient entre 30 et 34 ans les femmes entre 24 et 29 ans. Entre 30 et 34 ans près d'une femmes sur trois et près d'un homme sur deux sont célibataires. Un phénomène qui ne s'explique pas seulement pas le prolongement des études ou le désir de faire carrière mais aussi par le poids des contraintes économiques: chômage des jeunes, difficulté à se loger, coût d'un mariage traditionnel.
Ces évolutions ne sont pas sans conséquences culturelles et politiques. "La fécondité de plus en plus contrôlée, souligne Ahmed Lahlimi, suppose des choix individuels et des choix de couple qui induisent des réformes profondes dans les systèmes de valeurs et les comportements". Plus d'individualisme, moins de pression à l'intérieur de familles moins nombreuses, plus d'écoute: autant de mutations qui, extrapolées à la société, ne sont peut-être pas étrangères à la revendication démocratique qui soulève aujourd'hui le monde arabe.
Source: lexpress.fr




Le nouveau Maroc
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 22 mars 2011 : 16:31

la baisse de la fécondité est important pour l'avenir, car nous subissons maintenant la pression de la forte natalité d'il y a 20 ans sous forme de jeunes chomeurs actuellement

Le nouveau Maroc: André Azoulay
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 12 avril 2011 : 21:21

M. André Azoulay, parmi les personnalités nominées à Palerme pour le Prix international "Acharif Al Idrissi"

André Azoulay, Conseiller du Roi et président de la Fondation Anna Lindh des trois cultures, figure parmi les personnalités nominées, lundi à Palerme (Sicile), pour le Prix international "Acharif Al Idrissi".

Institué en mai 2010 par la région italienne de Sicile, ce prix qui sera décerné pour la première fois cette année, est destiné à récompenser annuellement deux éminentes personnalités de la rive nord et de la rive sud de la Méditerranée qui se seraient "particulièrement distinguées par leur action en faveur du dialogue et de la coopération euro-méditerranéenne", indique mardi un communiqué de la région.

Ce prix, baptisé du nom de l'illustre géographe marocain qui dès 1138 avait conduit une expédition à destination de Palerme, sera attribué le 14 mai prochain dans la capitale sicilienne lors de la deuxième édition de l'événement "Unis par la Méditerranée".

Le nouveau Maroc
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2011 : 20:05

Finalement on voit tout dans ce monde.
Ce matin je me suis arrêté pour prendre un café en rase campagne, et qu'est ce que je vois, une voiture qui vient s'arrêter devant le café et il en descend 5 personnes: 1 bonhomme de la trentaine d'age et 4 femmes, 2 européennes habillées à l'européennes et du meme age à peu pres que l’homme et 2 niqabées dont je ne peux vous dire l'age.
Est-ce son harem ? drole de harem, est ce des amis droles d’amis
dommage que CEREJIDO n'ecrit plus sinon il nous aurait fait une de ses repliques

Plusieurs morts dans une explosion à Marrakech
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 28 avril 2011 : 17:34

Une explosion a eu lieu dans le café Argana situé au milieu de la célèbre place touristique de Jamâaa el-Fna, très fréquentée par les touristes.

«Parmi les victimes, il y a plusieurs touristes», a déclaré un responsable de la préfecture de Marrakech sans préciser s'ils «figurent parmi les morts ou les blessés».

Selon un témoin joint par téléphone, «tout le premier étage du café Argana a été endommagé par cette explosion». Les touristes peuvent «avoir depuis l'étage une vue d'ensemble sur la place», a ajouté ce témoin.

Plusieurs morts dans une explosion à Marrakech
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 28 avril 2011 : 18:31








Un couple ayant résidé à Montréal tué dans l'attentat de Marrakech
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 avril 2011 : 10:09

Une femme enceinte et son mari, qui ont tous deux vécu à Montréal, ont été tués dans l'attentat survenu jeudi dans un café touristique de Marrakech, au Maroc.


Un représentant consulaire israélien a confirmé que la déflagration avait tué Michal Zekry, citoyenne canadienne et israélienne, et son mari, Messod Wizman. L'explosion a aussi tué 13 autres personnes.

Le couple, qui vivait à Shanghai, en Chine, visitait les parents de M. Wizman à Casablanca et avait décidé de consacrer une journée à la visite de Marrakech. Le fils du couple, âgé de 3 ans, était sous la garde de ses grands-parents.
Une personne proche de Michal Zekry a affirmé que le couple s'était rencontré il y a quelques années à Montréal.

«Ils sont rapidement tombés amoureux et ils se sont mariés dès que ça été possible, c'était comme dans un roman d'amour», a déploré ce proche, qui a accepté de parler à condition que son identité ne soit pas révélée.

«Elle s'est mariée et a déménagé à Shanghai avec son mari. Elle avait un fils de trois ans et elle était enceinte.»

Selon cette source, Michal Zekry devait fêter ses 30 ans cet été.

Mais Lubavitch, un groupe international de promotion des intérêts de la communauté juive, affirme que Mme Zekry avait 30 ans et que son mari en avait 32.

Le couple avait déménagé en Chine il y a quelques années pour des raisons d'affaires, a affirmé l'ami de Mme Zekry.

Michal Zerky a étudié en sciences de l'exercice à l'Université Concordia et en physiothérapie à l'Université de Montréal, selon une biographie mise en ligne sur le site internet de son employeur.

Après avoir obtenu son diplôme, en 2005, elle a travaillé à Montréal pendant deux ans, où elle traitait des blessures liées au travail, au sport ou aux accidents de la route.


Source: Cyberpresse.ca




Un couple ayant résidé à Montréal tué dans l'attentat de Marrakech
Posté par: dani (IP enregistrè)
Date: 30 avril 2011 : 15:46

y a beaucoup d'israeliens qui vont au maroc en vacances à chaque fois que j'y vais je tombe sur un groupe la dernière fois c'était justement au jardin majorelle à marrakech

Le nouveau Maroc
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 05 juin 2011 : 13:16

Il ne s'agit pas du Nouveau Maroc mais celui qu'on connaissait deja en Mai 1968. Cela se passait a Marrakech deja...

Regardez, c'est repugnant et on y retrouve le Cohen-Bendit de 1968...






Le nouveau Maroc , vers une une monarchie démocratique ?
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 18 juin 2011 : 12:26

Le Maroc sera bientôt "une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire" avec
un rôle accru du Premier ministre,
plus de libertés individuelles et collectives,
l'égalité entre hommes et femmes,
le berbère comme langue officielle à côté de l'arabe.

"je dirai oui à ce projet", a souligné Mohammed VI.


Le nouveau Maroc / la plage, c'est bien! La démocratie, c'est mieux!
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 juin 2011 : 13:52

Au Maroc si la victoire du «oui» au référendum ne fait aucun doute, le taux de participation reste incertain. Les autorités tentent de convaincre les indécis. En ces temps de canicule, elles ont trouvé un slogan de circonstance: «La plage, c'est bien! La démocratie, c'est mieux!».

C'est donc la preuve que le printemps arabe est dépassé, la canicule arabe bat son plein en Libye, en Syrie et sur la place Tahrir au Caire. Ce n'est qu'en automne que nous serons peut être où ils en sont mais l'hiver arabe s'annonce d'ores et déjà rigoureux. On ne passe pas à l'ere démocratique en appuyant sur un switch (interrupteur), il faut pour cela éduquer toute une génération sur les bancs d'école ........et pas sur les plages!



[gerardrouah.wordpress.com]

Carnet de route : un printemps marocain (1)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 juin 2011 : 14:23

Fouad Laroui, nous livre ici son carnet de notes d’un mois de mai au Maroc.

Le ferry glisse sur une mer qu’on nous avait annoncée « agitée » mais qui se révèle plutôt placide. Des dauphins s’amusent à suivre le sillage du gros navire, puis ils plongent et surgissent de l’autre côté de la coque, émergeant deux par deux dans un ballet gracieux qu’on dirait réglé par l’office du tourisme. Bienvenue au Maroc ! Quelques voyageurs applaudissent. Les chauffeurs de camions qui font la traversée chaque semaine apprécient en connaisseurs, la cigarette au bec. Bientôt apparaît le port flambant neuf de Tanger Med, au nom trompeur puisqu’il se trouve à une bonne quarantaine de kilomètres à l’est de la ville mythique.

Autrefois, c’était dans sa baie qu’on arrivait d’Espagne mais le trafic a explosé depuis vingt ans et c’est maintenant à Tanger Med qu’on débarque. Les ferries en provenance d’Algésiras gagnent une heure et demie sur la durée de la traversée, et les automobilistes (en majorité des Marocains vivant en Europe) n’ont plus besoin de passer par un centre-ville encombré pour rejoindre l’autoroute qui les conduira à leur destination. Tanger deviendra un petit port de plaisance. Sic transit… On a déjà démonté la voie de chemin de fer qui défigurait la plage et rasé les cahutes bâties sans autorisation. Son front de mer est en train de prendre des allures de promenade des Anglais – Nice n’a qu’à bien se tenir…
Des dauphins exécutent un ballet gracieux qu'on dirait réglé par l'office du tourisme.

À côté de moi, accoudé au bastingage, un Marocain d’âge mûr, qui se révélera être enseignant d’arabe en Espagne, n’en finit pas de s’extasier : « Incroyable ! Il n’y avait rien ici, il y a quelques années. Que des rochers et des chèvres ! Et regardez ça, maintenant : ces quais, ces grues, ces réservoirs ! » Et tout naturellement, il en vient à la question du jour, sans que je lui aie rien demandé : « Ces garnements [brahech, en version originale, NDLR] qui réclament que le roi cesse de gouverner et se contente de régner devraient venir faire un tour par ici. Sans sa gestion tatillonne de ce chantier, par l’intermédiaire de Meziane Belfqih [conseiller du roi, aujourd’hui disparu, NDLR], les députés seraient encore en train de se disputer sur l’emplacement du port… Monarchie parlementaire ? Peuh ! Jamais une commission de députés ne pourra prendre la moindre décision, encore moins la mettre en œuvre !

Il fut un temps où quiconque tenait un tel langage devant un inconnu était forcément un policier en civil ou un mouchard à l’affût. Mais non : Abderrahmane, c’est ainsi qu’il se prénomme, est vraiment ce qu’il prétend être. On lui objecte que la plupart des pays développés sont des régimes parlementaires et que cela n’empêche pas les grands projets… Peine perdue. Il n’en démord pas : les réformes qui s’annoncent sont de mauvais augure ; il faut de la poigne et de l’autorité au sommet de l’État ; il lui faut une légitimité à toute épreuve. Et qui peut avoir plus de légitimité que le roi ?

A suivre.....
Source: Jeuneafrique.com

Le nouveau Maroc
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 30 juin 2011 : 20:36

Bizarre les frères ennemis qui se sont entretués il y a quelques années s’entendent aujourd’hui. Il s’agit des extrémistes de gauche (reconnus) et les extrémistes islamistes non reconnus car ils militent pour un califat au Maroc contre la royauté.
Ces brahch disent : "on s’en fou du referendum ce qu’on veut c’est des réformes"
Mais quelle reformes, se foutre du referendum c’est se foutre de la volonté du peuple.
Demain ce sera le jour ou on leur fermera le bec avec je l’espère un oui pour la constitution à 90% ou plus.
Ce que j’ai constaté, ils manifestent pour le plaisir de manifester. Ils ont envahi ce qu'on appelle le 20 Février qui deviendra demain apres le referendum le 30 Février.




Carnet de route : un printemps marocain (2)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 juin 2011 : 21:29

Le ferry accoste à Tanger Med. Une navette nous dépose devant les services de douane et de police et, après les formalités administratives d’usage, nous voilà sur l’autoroute toute neuve qui surplombe la côte. Une vue panoramique s’offre au voyageur. Cette côte où rien ne s’est passé pendant des décennies est maintenant un immense chantier. Partout des grues virevoltent, des bulldozers nivellent les collines, des bétonnières manœuvrent… Tanger Med a déjà dépassé Algésiras en volume. Le second port à conteneurs devrait voir une première tranche livrée dès 2014. À terme, c’est une capacité de 2 millions de conteneurs par an qui devrait s’ajouter aux 3 millions de Tanger Med 1. Les appels d’offres pour le terminal pétrolier Nador West Med seront bientôt lancés.

L’autoroute qui nous emmène vers Rabat traverse un paysage en pleine transformation. Des zones franches ont été aménagées, des dizaines d’entreprises s’y sont déjà installées et, à en juger par les entrepôts en construction, le mouvement continue. On attend la mise en œuvre de la nouvelle usine Renault qui commencera à produire ses premiers modèles en 2012. À terme, la capacité sera de 400 000 automobiles par an. Les équipementiers sont déjà là. Moyennant quoi, le premier employeur dans le secteur industriel marocain est un… Japonais. On négocie l’installation de grands groupes européens. Le Maroc, pays émergent ? Le slogan semble devenir réalité.

A suivre(....)

Carnet de route : un printemps marocain (3)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 juin 2011 : 21:35

Conférence à Casablanca, le soir, dans le très bel auditorium de la Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud. Autour du buffet, je pose quelques questions sur le Mouvement du 20 février. Les réponses fusent, qui préfigurent les deux sons de cloche que j’entendrai pendant tout mon séjour : « Qu’est-ce qu’ils veulent, exactement ? Tout de même, nous ne sommes ni la Libye, où une espèce de fou tragique terrorise son peuple, ni Bahreïn, où deux communautés religieuses se regardent en chiens de faïence… » « Nous avons des institutions, nous n’avons pas de minorité opprimée. » « Et qui sont-ils, ces “jeunes” ? Quelles sont leurs compétences, que peuvent-ils faire ? Ils crient “dégage !” mais qui veut prendre les places ? Eux-mêmes ? »

Certains prennent la défense des jeunes qui sont descendus dans la rue. Il fallait dénoncer l’affairisme qui s’est emparé des cercles les plus proches du pouvoir, la corruption qui pourrit les rapports sociaux, l’omniprésence de quelques « amis du roi ». Si les partis traditionnels sont trop sclérosés ou trop timorés pour le faire, qu’ils laissent le champ libre à ces jeunes qui ne craignent pas de descendre dans la rue pour défendre leurs idéaux. On leur réplique vertement : « Ils sont manipulés par les islamistes du Adl. Si ceux-là avaient le pouvoir, serions-nous mieux lotis ? Aurions-nous une démocratie ? Les femmes auraient-elles le moindre droit, sinon de se taire et de rester à la maison ? » Quelques-uns font remarquer qu’il n’y a pas que le Adl dans les manifestations : il y a aussi l’extrême gauche. D’autres font la grimace : « Bravo ! on ne gagne pas au change. »

Si on leur parle de réformes souhaitables, de revendications légitimes, la plupart rétorquent que, de toute façon, le roi a traité de tout cela dans son discours du 9 mars. Les plus avertis citent des discours plus anciens où toutes les réformes apparaissaient en filigrane. Maintenant, c’est aux partis politiques de jouer, s’ils en sont capables. Qu’ils montrent « le henné de leurs mains », selon une métaphore locale. Quant aux jeunes, il faut qu’ils entrent dans l’arène politique, qu’ils présentent des programmes, qu’ils se frottent aux élections. Sinon, quelle est leur légitimité ?
De nouveau, ce mot qui semble être devenu une sorte de sésame…

A suivre (......)

Carnet de route : un printemps marocain (4)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 01 juillet 2011 : 14:41

Et Dieu dans tout ça ?
Conférence à Casablanca, à l’Université Aïn-Chok qui se trouve dans un quartier populaire, à l’invitation d’une association d’étudiants progressistes, Les Cosmopolites. Comme ils ont collé des affichettes dans tout le campus, le bruit a vite couru qu’un mécréant venait s’en prendre à notre langue sacrée (ce qui, d’ailleurs, n’est pas le cas), et les islamistes m’attendent de pied ferme. Peu importe qu’ils n’aient pas lu un mot du nouveau livre que je présente (Le Drame linguistique marocain), ils écoutent à peine l’introduction que je donne, et le débat, si l’on peut dire, commence. À toute analyse raisonnée de la situation actuelle, à l’exposé des dégâts qu’elle cause dans l’enseignement et dans l’éducation en général, à tous les arguments qu’on peut avancer en faveur d’une réforme linguistique, ils répliquent par… des versets du Coran.
« Vous répondez ? me souffle la modératrice.
– Répondre à qui ? À Dieu ? »
Un professeur se lève pour faire un éloge enflammé de l’arabe classique, de sa capacité à exprimer n’importe quelle idée, dans n’importe quelle discipline, et conclut en affirmant avec force qu’il ne faut surtout pas y toucher, qu’il doit rester langue officielle, langue de l’enseignement, de l’éducation, de la télévision, etc. Sur l’estrade, mon voisin se penche vers moi : « Quelle éloquence ! Mais tous ses enfants sont à la Mission [française]… »


Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. C’est une attitude hélas courante au Maroc quand il s’agit de l’enseignement ou de la question linguistique. Après cet intermède cocasse, les islamistes reprennent la parole pour… pour dire quoi, au juste ? On ne sait trop. Ils semblent dénoncer un complot mondial (air connu), blâmer le gouvernement pour tout ce qui va mal et s’en remettre à Dieu pour le reste. Les étudiants progressistes ont du mal à se faire entendre dans la cacophonie générale. Où va l’université, si on ne peut plus débattre sans convoquer Dieu à tout instant et hors de propos ? Certains professeurs sont aussi atterrés que moi. L’emprise de la secte islamiste la plus bornée sur la majorité des étudiants est aussi patente qu’incompréhensible. Que s’est-il passé dans ce pays pour qu’on en soit arrivé là ? Dans la salle des professeurs, chacun y va de sa réponse : l’arabisation mal menée des années 1970, l’islamisation des années 1980 (qui a vu le remplacement catastrophique de la philosophie par l’éducation islamique), la ruralisation des villes, la massification de l’enseignement supérieur, le contexte international avec l’Iran, Al-Qaïda, l’Afghanistan…

L’emprise de la secte islamiste la plus bornée sur la majorité des étudiants est aussi patente qu’incompréhensible.
Le lendemain, rencontre beaucoup plus calme avec des étudiants à l’université d’El Jadida. Curieux de tout, polis, intelligents, c’est une bouffée d’air après Casablanca… Quelques Subsahariens et deux Françaises en programme d’échange font partie du groupe. Cette fois-ci, pas d’irruption d’étudiants du Adl. Il est vrai qu’on discute de théorie littéraire. Difficile de glisser quelques sourates quand on se penche sur l’œuvre de Bourdieu ou de Barthes. Encore que…

A suivre(....)
Lire l'article sur Jeuneafrique.com

Carnet de route : un printemps marocain (5)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 01 juillet 2011 : 14:44

Marrakech, pour un séminaire sur la sécurité alimentaire mondiale à l’horizon 2030. Pourra-t-on nourrir les 9 milliards d’habitants que comptera la planète à ce moment-là ? Un expert nous montre, chiffres à l’appui, que les sols s’épuisent ; un autre, que la déforestation, conséquence de la mise en culture de nouvelles terres, est grosse de menaces pour l’humanité. Un démographe affirme que, cette fois-ci, l’Afrique subsaharienne est vraiment mal partie : la seule région du monde qui ne réduit pas sa fécondité pourra-t-elle se nourrir dans vingt ans ? Ou devra-t-elle tendre la sébile au reste du monde ? Voilà les vrais défis des vingt ou trente prochaines années. Les débats sur les réformes institutionnelles semblent bien loin. L’homme ne se nourrit pas que de pain, certes, mais c’est d’abord de pain qu’il se nourrit.

Quelques jours plus tard, à Rabat, j’essaierai de parler d’économie avec ce qu’il est convenu d’appeler des « jeunes du 20 février ». À côté d’analyses très pertinentes chez certains, en particulier ceux qui font des études d’économie ou de sciences politiques, les mêmes illusions règnent (si l’on ose dire) chez d’autres, chez la majorité : les emplois, c’est le gouvernement qui les crée ; le Maroc est riche, mais ses richesses sont mal réparties ; la fin de la corruption entraînera un développement inouï, etc. « Laisse-les rêver », me dit un cinéaste très en vue.


A suivre(....)

Carnet de route : un printemps marocain (6)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 01 juillet 2011 : 14:47

Saint Edmond, le marabout de Tahanaout
Puisqu’on est à Marrakech, pourquoi ne pas aller faire un tour à Tahanaout, à trente kilomètres de la Cité ocre ? Depuis quelques années, artistes et bourgeois bohèmes se font construire des ateliers ou des résidences secondaires dans cette petite ville nichée dans les contreforts de l’Atlas. Des édiles locaux, flattés par cet intérêt inattendu, mais mal inspirés, y ont construit une avenue majestueuse qui gâche un peu le charme de l’endroit. Tant pis, on fera avec.
Surprise : une jolie coupole blanche a surgi au milieu des oliviers et des figuiers ! La surprise est complète quand on apprend qu’elle est dédiée à l’écrivain Edmond Amran el-Maleh, décédé le 15 novembre de l’an dernier. Celui que ses amis surnommaient affectueusement El-Hadj est enterré ailleurs mais eux ont décidé qu’il aurait son cénotaphe ici, dans cette campagne où il aimait venir se reposer. Il ne manquait jamais d’aller regarder en connaisseur les toiles que produisent dans les ateliers adjacents ces peintres qu’on finira bien par désigner un jour sous le nom collectif d’« école de Tahanaout »…




L’intérieur de la coupole de ce drôle de saint – Juif arabe, agnostique, ex-communiste, grand blagueur devant l’Éternel… – est aussi frais que sobre. Sur un mur, un long texte d’« Edmond », sous une photo qui le montre enjoué, presque espiègle. Dans des niches, quelques œuvres d’un artiste de Tanger qu’il admirait, autant pour son talent que pour son étrange rapport au monde : il ne vendait pas ses œuvres, il les donnait, ce qui ne l’empêcha pas, d’ailleurs, de se retrouver un jour à la prestigieuse Documenta de Kassel.


Coïncidence : dans le dernier numéro de La revue, Jean Daniel déclare qu’il a découvert récemment « que tous les Marocains lettrés avaient lu les romans d’Edmond Amran el-Maleh et qu’ils avaient retrouvé une partie de l’âme de leur peuple ». Il serait sans doute ému de voir ce marabout laïque édifié pour un Juif en terre d’islam et sans doute le serait-il encore plus en apprenant que les deux amis fidèles qui veillèrent sur Edmond pendant les dernières semaines de sa vie s’appelaient Abdallah et Mohammed. Pendant le déjeuner, un des peintres qui ont ici leur atelier nous parle avec passion de cette dimension œcuménique, ouverte et tolérante du Maroc qu’il faudrait préserver, qu’il faudrait graver dans le marbre comme un principe fondamental qui vaut bien tous les autres.

Carnet de route : un printemps marocain (7)
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 01 juillet 2011 : 17:04

Marrakech, de nouveau. Quelques jours après l’attentat, je me trouve devant les ruines du restaurant Argana. La façade éventrée n’a pas encore été recouverte d’une bâche. Des bouquets de fleurs ont été déposés contre un pilier. Une banderole dénonce le terrorisme. Le personnel de l’hôtel Saadi exprime ses condoléances qui se lisent en arabe et en français sur une couronne dressée devant le restaurant, ou ce qu’il en reste, comme un défi. La foule est silencieuse, comme frappée de stupeur. L’impression d’irréalité est accentuée par le fait qu’il fait très beau et que des touristes déambulent sur la place, s’arrêtant ici et là pour examiner un objet ou acheter un jus d’orange. Deux petites filles blondes esquissent un pas de danse sous l’œil vigilant de leurs parents. Des charmeurs de serpent essaient d’alpaguer le passant, qui se dérobe. Des singes flegmatiques contemplent la scène.

En bavardant avec les gens qui sont là, on observe de nouveau cette espèce de fracture qui semble courir dans la société marocaine d’aujourd’hui. Il y a ceux qui se disent soulagés par la rapidité avec laquelle la police a mis la main sur le terroriste et ses complices, et surtout par le fait qu’il s’agit de « paumés » locaux qui n’ont rien à voir avec une internationale terroriste. Et puis il y a ceux qui murmurent que tout cela arrange bien « le pouvoir », qui en profite pour réclamer l’union nationale et la fin des manifestations. On n’est pas loin de la théorie du complot, notre mal endémique.

Sur le chemin du retour, à mesure que les côtes de l’Afrique s’estompent et que celles de l’Espagne se précisent, ces centaines de voix qu’on a entendues, ces exhortations, ces dénonciations, ces questions s’entremêlent pour former une sorte de symphonie d’un nouveau Maroc, celui qui vit « une époque intéressante », comme le veut la malédiction chinoise. Sur quoi tout cela va-t-il déboucher ? Les prochains mois le diront…

Source: [www.jeuneafrique.com]

Aller à la page: PrècèdentPremiere...1314151617181920212223...DernierSuivant
Page courante: 18 of 46


Dèsolè, seuls les utilisateurs enregistrès peuvent poster sur ce forum.
Veuillez cliquer sur S'identifier pour vous enregistrer

   Rechercher sur
 

  Web    
Darnna

� 2008 Darnna.com - All rights reserved.

'