Salam, shalom et le roi du Maroc
Les calendriers religieux offrent parfois d'heureuses coïncidences. Ainsi de la fin du ramadan qui marque le début d'une nouvelle année juive. Il aura fallu la perspicacité et un sens certain de la communication du roi du Maroc pour que les lecteurs de journaux suisses s'en aperçoivent. Une démarche peu courante, qui remet la mosquée et la synagogue au milieu du bled. Bref, la Providence au travail.
Certes, tout n'est pas rose pour les communautés religieuses non musulmanes au pays du commandeur des croyants, le titre officiel de Mohammed VI. Des expulsions récentes de chrétiens en témoignent.
Certes aussi, la présence millénaire juive au Maroc n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut. Forte de plusieurs centaines de milliers de personnes jusqu'après la seconde guerre mondiale (dans un pays dont le souverain, le père de l'actuel, s'était refusé à appliquer les mesures anti-juives du gouvernement de Vichy), elle ne compte plus que quelques milliers de membres. La création d'Isräel et les conflits qui l'ont suivie sont passés par là .
N'empêche. L'annonce publiée dans la Tribune du 11 septembre à l'occasion de la fête d'Aid el Fitr et de celles de Rosh Ashana par l'ambassade du Maroc en Suisse mérite d'être saluée. Même si l'ambassadeur formule à cette occasion ses voeux pour la communauté marocaine et pour la communauté marocaine israélite. Une nuance sémantique qu'il vaudrait la peine de corriger l'an prochain en précisant, à l'attention de la première, pour la communauté marocaine musulmane.
Ne chipotons pas ! Car le traitement totalement inégal par les médias suisses des deux événements est autrement plus frappant. Moult articles pour le ramadan, silence radio-tv-presse pour le début de la 5771 ème année juive, excusez du peu ! Leur seule excuse est que les élites culturelles et politiques ne les auront pas incités à mieux faire.
Alors pour l'occasion, longue vie Ă Mohammed VI, chokrane et toda !
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