150 ans, Bernard Madoff et les moutons de Panurge
Malgre le procès, malgre la peine insensée de 150 années, des questions restent sans reponses:
Comment Madoff a-t-il réussi à convaincre autant d’investisseurs chevronnés à se séparer de leur fortune sans poser de questions ?
Comment a-t-il pu échapper aux organismes de règlementation pendant toutes ces années ?
Et surtout, quelle sorte d’être humain peut être capable de tromper, totalement, cyniquement, son entourage le plus proche en le regardant droit dans les yeux ?
Les psychiatres évoquent un psychopathe, pervers narcissique, que rien ne touche si ce n’est la gloire de son propre égo.
Elie Wiesel, l’une des principales victimes de Madoff et qui a connu la Shoah, ne veut pas s’en laisser conter : « Cet homme n’est pas un malade. C’est un voleur, un escroc de la pire espère. Un point, c’est tout. Une fois que l’on entre dans le mal, ce n’est pas statique, c’est dynamique. On entre dedans, toujours plus loin. »
Madoff aurait il reussi car nous ne sommes tous que des moutons de Panurge ?
Nous suivons la masse, les medias. Ou est le vrai? Ou est le faux ?
Nous n’arrivons pas trop à le savoir. Il est devenu difficile ou presque impossible de s’y retrouver en économie avec nos produits dérivés, en chimie avec nos produits consommés, et dans beaucoup d’autres domaines en somme.
Impossible de s’y retrouver ! nous voila donc et malgré nous, moutons de Panurge.
PS sur les moutons de Panurge: cette expression est de Rabelais.
L’auteur y décrit la vengeance de Panurge, qui voulait acheter un mouton au négociant Dindenault. Celui-ci refusa et se moqua longuement de son interlocuteur. Panurge finit par réussir à acquérir un mouton et pour se venger, le jeta dans la mer. Tous les autres moutons du vendeur en firent autant. Dindenault, tentant de retenir le dernier, fut emporté et se noya, tout comme ses bêtes. On emploie aujourd’hui cette expression pour désigner une personne qui de plie à un règlement sans réfléchir à son bien fondé.