Le front principal est à Metula
26 juillet 2006 - © Metula News Agency
Cette nuit, la bataille a fait rage, exactement devant nos bureaux, sur un front large de 12 kilomètres et profond d’une vingtaine d’autres.
Il n’y a plus aucun espacement de temps entre les projectiles, les frappes aériennes et les tirs de mortiers et d’armes automatiques. Tsahal a pénétré le territoire libanais en divers endroits de la frontière, après un briefing des officiers, qui s’est tenu dans le jardin d’une maison délaissée par ses habitants, à 30 mètres de la nôtre.
La Montagne des scouts n’est plus désormais occupée que par de très rares habitants, des soldats et des journalistes un peu effrayés. Le champ de bataille commence 400 mètres plus loin, et 400 mètres, c’est vraiment très près…
La route d’accès à notre village a été fermée, de même que Kfar Youval, dans lequel vit la famille Tsadik. Les deux bourgades ont été déclarées zones militaires inaccessibles. Les journalistes-reporters sont poliment priés de rebrousser chemin, bien avant que de franchir les limites de notre collectivité. Entre Kiriat-Shmona et Metula, l’armée a érigé pas moins de 5 barrages.
Certains confrères ont été pris au piège de la quarantaine et la Ména a bien été obligée de les recueillir dans ses murs pour les protéger des dangers omniprésents de la bataille. Vous ne devinerez jamais qui est notre hôte pour cette nuit, ni pour quel journal il travaille. Et, de toute façon, malgré la forte tentation qui m’étreint et le côté éminemment cocasse de la situation, je ne vous le dirai pas. Non, n’insistez pas, je ne dirai rien, quitte à faire le tour du monde…
Les conflits entraînent des concours de circonstances autrement inconcevables, des situations inimaginables en temps de paix.
Ceci dit, l’essentiel se déroule au-dehors ! Dans une nuit d’une beauté presque surnaturelle, avec des millions d’étoiles qui se rient de la brutalité des hommes dans un ciel immaculé, j’entends le ronronnement du moteur d’un drone et le vrombissement de celui d’un chasseur.
J’ai profité d’une accalmie qui dure depuis une vingtaine de minutes pour vous tenir au courant des nouvelles du front. Les intégristes sont pris à la gorge dans Kfar Kileh et les agglomérations alentours et ils n’ont aucune chance de s’en sortir. L’unique question consiste à savoir combien de temps ils tiendront devant les militaires hébreux, terrés dans leurs réseaux de bunkers à l’iranienne.
Puisque l’on parle de Téhéran, les ayatollahs viennent d’annoncer l’envoi d’une trentaine de kamikazes pour tenter de sauver le Hezbollah désormais au bord de la déroute.
Mais ce ne sera guère suffisant…
Ci-après, quelques instantanés des combats pris en début de cette soirée .
source; www.desinfos.com