Re: INFOS D'ISRAEL
Posté par:
suzanne (IP enregistrè)
Date: 27 juillet 2006 : 22:34
ISRAËL/LIBAN
Implication de la Syrie
En bombardant hier un convoi de camions venus de Damas et transportant des roquettes pour le Hezbollah au Liban, Israël a fermement averti le régime syrien de ne pas s'impliquer dans le conflit, estime en Une le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.
Citant sous couvert de l'anonymat des responsables des services de renseignement occidentaux, le journal révèle que l'ambassade iranienne à Damas se charge de coordonner le transfert d'armes au Hezbollah.
Selon le Maariv, l'organisation chiite libanaise fait tout pour entraîner la Syrie dans le conflit. Pour l'expert militaire du Yediot, le Hezbollah fait appel à des armes syriennes pour ne pas exposer tout son stock d'armes, qu'il souhaite préserver pour des conflits ultérieurs avec Israël.
Par ailleurs, ajoute le journal, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a accusé hier l'Iran de vouloir détourner l'attention de la communauté internationale. « Le moment choisi pour l'attaque dans le nord n'est pas dû au hasard. Il a été coordonné avec l'Iran pour détourner l'attention internationale du dossier nucléaire », a-t-il dit. « Malheureusement, le « truc » iranien a réussi puisque tout le monde se souvient à présent de la décision du G8 concernant le Liban et non du dossier nucléaire iranien ». Le Premier ministre n'a pas exclu d'engager des pourparlers pour trouver une issue à la crise à condition qu'ils reposent sur les principes posées par le G8 : libération immédiate des otages israéliens, démantèlement des milices armées libanaises, et déploiement de l'armée libanaise au sud du Liban.
Visite d'une délégation de l'ONU en Israël
La visite de la délégation de l'ONU en Israël fait l'objet de plusieurs articles. Durant leur entretien avec le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et la ministre des affaires étrangères israélienne, Tsipi Livni, les représentants de l'ONU ont proposé de mettre fin à la crise actuelle par le règlement suivant : le Hezbollah libère les otages et cesse de tirer des roquettes sur Israël, en contrepartie de quoi l'Etat hébreu se retire des fermes de Sheba et libère des prisonniers palestiniens. « Notre postulat de base est qu'il faut changer la réalité sur le terrain, à savoir libérer les otages et mettre en œuvre la résolution 1559 », a déclaré Terje Larsen. Selon la proposition de l'ONU, note le Yediot, une force multinationale de plusieurs milliers de soldats serait déployée au Liban Sud pour aider l'armée libanaise à prendre le contrôle de ce secteur. Parallèlement, le Liban devra démanteler toutes les milices armées y compris le Hezbollah. De son côté, Israël est appelé à libérer des prisonniers palestiniens et libanais et à se retirer du secteur des fermes de Sheba près d'Har Dov, un territoire conquis à la Syrie durant la guerre des Six jours.
Selon l'analyste du quotidien de tendance gauche libérale Haaretz, une « rare entente s'est profilée hier sur les principes même d'un accord : désarmement du Hezbollah ; déploiement de l'armée libanaise ou d'une force internationale le long de la frontière, retour des soldats capturés et démantèlement ou montée en grade de la force inutile qu'est la FINUL ». « Habitués à voir en l'ONU une institution hostile, les Israéliens ont du mal à saisir le changement qui s'est produit subitement. Les émissaires de Kofi Annan n'ont pas critiqué les bombardements aériens au Liban et ont au contraire accepté l'idée de leurs hôtes israéliens comme quoi l'avenir ne ressemblera pas à ce qui a été et qu'il ne faut surtout pas revenir à la situation qui prévalait avant l'actuel conflit. De leur propre initiative, ces émissaires ont déclaré qu'un cessez-le-feu immédiat ne venait pas en ligne de compte avant la conception d'un nouvel arrangement. Le désaccord avec Ehoud Olmert porte sur l'ordre de préséance : la libération des otages, comme l'exige Israël, ou le processus diplomatique.
Ehoud Olmert, Amir Peretz et Tsipi Livni peuvent inscrire à leur actif une belle victoire diplomatique : la mobilisation de la communauté internationale en faveur d'Israël », écrit le Haaretz.
Selon les médias, « l'opération ne durera pas indéfiniment. Sa réussite se mesurera au degré de détermination de la communauté internationale à appliquer la résolution 1559. Si tout cela se termine par une déclaration bien léchée du Conseil de Sécurité mais sans capacité à imposer un changement sur le terrain qui permette d'annuler la menace au nord, Nasrallah pourra sortir de sa cachette et montrer au monde entier qu'on peut tirer des centaines de roquettes et paralyser le nord d'Israël sans perdre sa position de force.
Dans un tel cas, l'ONU redeviendrait un interlocuteur impotent aux yeux d'Israël. C'est la raison pour laquelle Israël a besoin d'une situation rapidement tranchée au nord. »
Pour le spécialiste du monde arabe du Haaretz, quels que soient les résultats de l'opération au Liban, l'équation de base demeurera : toute solution politique devra obtenir l'aval du Hezbollah. Selon lui, aucune force politique libanaise ne peut aujourd'hui désarmer le Hezbollah sans l'accord de l'intéressé et si le gouvernement libanais acceptait des conditions différentes de celles évoquées dans le cadre du « dialogue national » libanais, ce serait considéré comme une trahison. Fouad Siniora, le Premier ministre libanais, aura du mal a accepter des conditions qui le feront apparaître comme le pantin des Etats-Unis ou, pire, d'Israël, estime le journal.
Le spécialiste du monde arabe du Maariv note, lui, que, mis à part quelques manifestations, les réactions des pays arabes à l'opération israélienne au Liban sont plutôt discrètes. Si les Arabes ne sortent pas de leurs gonds, explique-t-il, c'est parce qu'ils est dans leur intérêt que le Hezbollah soit écrasé. En effet, dans un monde arabe menacé par la bombe iranienne, les attaques israéliennes contre le Hezbollah sont un coup porté à l'Iran. L'Egypte, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Irak et peut-être même, en secret, la Syrie, désirent la disparition de l'organisation la plus provocatrice du Moyen-Orient. Hassan Nasrallah ne menace pas seulement Israël. Pour les Arabes, il est un élément central du plan iranien pour la création du « croissant chiite » : de Téhéran à Beyrouth, en passant par l'Irak et les minorités chiites des pays du Golfe. La chute de Nasrallah serait un soulagement pour ces pays arabes qui luttent secrètement contre l'Iran.
Réaction française
Le correspondant à Paris du Maariv évoque les déclarations du ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, sur la situation au Proche-Orient. Des propos qui, selon le journaliste, se démarquent de la position du chef de l'Etat, M. Sarkozy s'étant contenté de condamner le Hezbollah sans critiquer les opérations israéliennes.