"Printemps arabe"
Posté par:
Bravo (IP enregistrè)
Date: 25 octobre 2011 : 11:22
« Malheurs à la nation qui ne se révolte que lorsqu’elle a la tête entre le glaive et billot »
Quand un Arabe se lance dans une analyse politique, en prenant pour référence Ibn Khaldoun, auteur du XIVe siècle, cela donne cet article qui vaut le détour.
Sans doute l’un des meilleurs connaisseurs des « Arabes en sauvagés » était et reste encore Ibn Khaldoun, auteur du 14ème siècle. D’aucuns pensent que cet immense auteur était en avance sur son temps. Erreur ! Nul ne peut être en avance sur son temps. Assurément ce sont les dirigeants arabes d’aujourd’hui qui le sont sur le leur.
Voici l’une des principales théories de l’auteur du Prolégomènes traduite de l’arabe :
« … La fondation d’un Mulk (pouvoir) repose sur la assabia (esprit clanique). Le clan le plus puissant envahie soumet ses voisins. Tout mulk passe par deux phases : grandeur et décadence. Dans la première phase, il s’enrichie par de nouvelles acquisitions qu’il redistribue pour se faire des clients. Cependant, précise-il, il fini par rencontrer une résistance, un autre empire qui le contraint à refluer ou à lui fixer des limites. A ce stade, il cesse d’bord de s’enrichir avant de s’appauvrir au point de ne plus pouvoir subvenir à l’entretien de son : armée, administration ni honorer ses engagements envers ses clients sans lesquels il ne peut ni gérer ses acquisitions, ni résister ou se défendre contre ses ennemis extérieurs. A l’intérieur, ses clients qui ne reçoivent plus de présents ni ne se sentent protégés par leur ancien mulk, ils se mettent humer le fond de l’air pour savoir d’où va venir le nouveau conquérant pour aller le accueillir à coups de tambours et de trompette, lui faire allégeance… »
Selon le même auteur, un empire a une espérance de vie de quatre décennies, soit quatre successeurs que nous traduisons par : Fondateur, consolideur, déclineur et liquidateur. Donc, quand un pouvoir rencontre à l’extérieur de ses frontières une résistance, un ennemi qui le contraint à stopper ou à refluer et à l’intérieur ses anciens clients, qui ne reçoivent plus de présents ni ne se sentent en sécurité sous la bannière d’un pouvoir en déclin, se révoltent contre lui. Il réprime férocement le premier clan révolté de manière exemplaire afin que les autres ne lui emboitent pas le pas. Cependant, non pas seulement que la répression ne décourage pas les autres clans de se rebeller mais la cruauté exercée par un pouvoir qui devait les protéger rompt les liens d’allégeance entre le pouvoir répressif et ses clients et donne naissance à des révoltes d’autres clans de plus en plus aguerris et de plus en plus violents.
L’auteur ajoute qu’un mulk pris dans un tel engrenage devient comme : « suspendu dans le vide. » Il précise également que les alternances aux pouvoirs se font : « De violents à plus violents. »
Khadafi, capturé vivant, sain et sauf. Pour l’empêcher de fuir ou de se débattre, il a été filmé empoigné par au moins deux costauds fanatiques et entouré de plusieurs dizaines d’autres « aroubis ensauvagés » (expression de l’auteur.) Il n’était donc pas mortellement blessé. Il a sans doute été : capturé sain et sauf, lynché, battu, exécuté, son cadavre livré à foule pour le fouler aux pieds. Les despotes arrivés au pouvoir dans les tourelles des chars : Saddam Hussein, Hafedh al Assad, Boumediene, Kadhafi, Ali Saleh, Ben Ali…n’avaient pas lynché leur prédécesseur.
Donc, au niveau international, les tyrans arabes se trouvent stigmatisés par des institutions étatiques et par des ONG. A l’intérieur, leurs peuples grondent de plus en plus violemment. Les sorts réservés à Saddam et à Kadhafi attestent que les alternances aux pouvoirs dans la sphère arabe se fait encore de violents et plus violents. Donc, la théorie d’Ibn Khaldoun du 14ème siècle est encore d’actualité.
En fait, « Le monde « Arabe » est un mythe. Bientôt âgée de 70 ans, la ligue « Arabe », n’a jamais empêché un conflit entre les Etats membres ni arrêté un seul une fois déclenché.
Quand les dirigeants « Arabes », issus de clans traditionnels rencontrent la civilisation, ils troquent leurs valeurs traditionnelles : vertu, morale, humanité, austérité, modestie… contre les vices de la modernité : arrogance, égoïsme, alcool, débauche, jeux, prodigalité, passion des armes, etc.
NDLR - l’auteur semblerait nous dire que la modernité est une perversion, ce qui est le propre des discours religieux. Voudrait-il nous faire croire qu’un régime obéissant aux lois religieuses du Coran, dont l’interprétation est multiple, serait de nature à garantir le respect des règles morales dont les définitions resteraient elles aussi arbitraires ?
L’auteur du 14ème siècle précise que les principaux facteurs de décadence et d’effondrement des régimes sont précisément ces derniers fléaux sociaux.
Les tribus qui peuplent la sphère « Arabe », n’ont en réserve ni blé dans leurs silos ni liquidité épargne en banque. Pour les soumettre, leurs dirigeants ensauvagés, pervertis par le luxe, autoritaires et dépourvus de légitimité, les ont soumis à un régime de survie à flux tendu, au jour le jour. Les nouveaux dirigeants : tunisiens, égyptiens, libyens… ne sont pas nouveaux mais des supplétifs les plus scélérats : de Ben Ali, de Moubarak et de Kadhafi. Ils ne sont pas issus du choix de leurs sujets mais d’officines occidentales qui sont à la manœuvre, en ombres chinoises derrière des rideaux translucides. Les membres du CNT (conseil national de transition) ont été triés sur le volet à Bengazi, recrutés par Bernard Henri Lévy qui les a ramenés dans ses bagages en France, présentés à Sarkozy qui les a adoubés sur le perron de l’Elysée.
Article non signé- Blog du Nouvel Obs