Une semaine après les violents débordements, Nice a encore connu une après-midi de troubles. Une dizaine de vitrines de commerces et plusieurs véhicules ont été saccagés. : Cyril Dodergny
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L'impressionnant dispositif policier mis en place hier à Nice n'a pas suffi à dissuader les casseurs. Une semaine après les violents débordements de la manifestation pour la paix à Gaza, Nice a encore connu une après-midi de troubles, au cours de laquelle une dizaine de vitrines de commerces et plusieurs véhicules ont été saccagés.
L'après-midi avait pourtant bien commencé. Même si le dispositif de 560 policiers, CRS et gendarmes était visible et impressionnant, les Azuréens flânaient dans les rues commerçantes, même au milieu des uniformes, postés en groupes tous les dix mètres le long de l'avenue Jean-Médecin.
Premières tensions
Rapidement, de petits groupes de jeunes, et même très jeunes, sont arrivés sur l'avenue Jean-Médecin, casque à la main, blouson en cuir fermé, écharpe sur le visage. Très vite, les forces de l'ordre ont procédé à de nombreux contrôles d'identité.
Vers 15 h 30, le climat se tend. Les CRS se mettent en position face à l'avenue Thiers, casques vissés sur la tête, boucliers au bras. Que se passe-t-il à ce moment-là ? Peu le savent. Certains parlent d'identitaires niçois, pas au courant de l'annulation préfectorale de leur manifestation initialement prévue en début d'après-midi, qui auraient échangé quelques insultes avec des jeunes à cet endroit.
Mouvement de foule
Toujours est-il qu'autour de ces CRS, une foule de jeunes commence à s'agglutiner. Le tramway est arrêté. Il repartira quelques minutes plus tard, escorté par les policiers municipaux. Et soudain, c'est le mouvement de foule. Encadrés par les CRS, plusieurs centaines de jeunes descendent l'avenue Jean-Médecin, sans violence particulière, mais en huant et en sifflant. Ils finissent sur la place Masséna, à côté de la fontaine. C'est là que tout s'enchaîne : les CRS ont positionné camions et hommes pour empêcher le groupe de remonter sur l'artère. Pendant un moment, les manifestants brandissent des drapeaux, et crient : « Israël, assassins ! »
Equipées sauvages
Devant l'impossibilité d'emprunter l'avenue, le groupe redescend, et la casse commence alors dans la rue de l'Opéra. Plusieurs voitures et la terrasse d'un restaurant sont saccagées. Le mouvement des casseurs est enclenché. Par petits groupes d'une cinquantaine, ils se dispersent et cassent. Pots et jardinières renversés , terrasses retournées, voitures saccagées, vitrines brisées, le centre de Nice a encore souffert hier. Mais le travail de canalisation du groupe par les forces de l'ordre a payé : les dégâts ne sont que matériels et limités à un périmètre relativement restreint. Aucun blessé n'est à déplorer. La police a procédé à 17 interpellations, dont 11 pour dégradation de biens. Hier soir, 14 personnes étaient en garde à vue, dont 7 mineurs.
Yann Delanoë
Nice-Matin
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