Ou va la France ?
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Bravo (IP enregistrè)
Date: 21 octobre 2015 : 11:32
FIGAROVOX/CHRONIQUE - AprÚs un retour sur les propos de Delphine Ernotte sur les hommes blancs de plus de cinquante ans, Gilles-William Goldnadel livre son point de vue sur la guerre des couteaux en Israël.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
Cette semaine, libération de la parole aidant, je fais mon outing.
Je suis un mĂąle hĂ©tĂ©rosexuel français. Je suis mĂȘme, circonstance aggravante, un mĂąle hĂ©tĂ©rosexuel français blanc de plus de cinquante ans. Et, comble de l'impudence, parmi ces cinq improbables qualitĂ©s, seule la derniĂšre me pose quelques regrets.
Si je m'Ă©coutais, j'organiserais volontiers une «French pride» oĂč mĂȘme les catholiques traditionalistes auraient le droit de dĂ©filer fiĂšrement, mĂȘme s'ils n'ont pas une plume au milieu du fondement.
Je suis désormais un mùle blanc assumé. Et le pire, c'est que je la ramÚne.
J'ai saisi la semaine derniÚre le CSA d'une réclamation contre Delphine Ernotte, notre nouvelle présidente de France télévision qui veut (ma précédente chronique) moins de blancs à la télévision publique.
J'ai rappelé à la haute autorité les nobles propos de notre président de la république et de son premier ministre qui, au lendemain d'une certaine controverse, ont proclamé urbi et orbi que «la République n'avait ni race, ni couleur».
Remarquez que ce n'est pas gagnĂ©, puisque le lendemain de ma saisine, je dĂ©couvrais que le CSA faisait faire une enquĂȘte pour connaĂźtre le pourcentage de blancs sur les Ă©crans couleur.
Décidément, je suis incorrigible: je n'arrive pas à me résoudre que l'on fasse exister le blanc rien que pour le dissoudre. A moins que ce ne soit pour le noircir.
Second outing. Qui n'est tout de mĂȘme pas un scoop: dans la guerre des couteaux, je ne suis pas du cĂŽtĂ© du manche. Je n'arrive pas de gaietĂ© de coeur et d'Ăąme Ă me faire Ă l'idĂ©e que dans notre France en bonne voie de libĂ©ration intellectuelle de l'intellectualisme xĂ©nophile, dĂ©sincarnĂ© et rebelle aux faits, les ravages du palestinisme se poursuivent sans encombre.
En dehors des aveugles et malentendants volontaires, nul ne peut nier que ce sont des juifs, de préférence religieux, que des islamistes veulent tuer aux cris d' «Allah est grand». Que des fanatiques détruisent leurs lieux saints mécréants. Voilà qui n'est pas trÚs différent de ce qu'on observe dans le reste de l'Orient.
Je serais stupide ou malhonnĂȘte de nier une dimension nationaliste arabe et palestinienne Ă cet islamisme criminel. Reste que dans leur Ă©ternelle comprĂ©hension de ses mĂ©thodes, les sympathisants de la cause sanctifiĂ©e lĂ©gitiment donc des agressions dĂ©libĂ©rĂ©es contre des enfants innocents de 13 ans parce que juifs. Cela s'appelle l'approbation du terrorisme aveugle et raciste. Ou plutĂŽt devrait s'appeler ainsi, en pays de raison.
Quant Ă la cause, et mĂȘme si je suis minoritaire aujourd'hui pour le soutenir dans l'air d'un Paris tĂ©lĂ©-radioactif, je maintiens que c'est l'irrĂ©dentisme centenaire d'un mouvement national arabe de Palestine qui ne se rĂ©sout pas Ă coexister Ă cĂŽtĂ© d'un Ătat pour le peuple juif qui est la cause premiĂšre d'une situation aujourd'hui obĂ©rĂ©e. Et non les implantations.
Pardon, les colonies.
En IsraĂ«l mĂȘme, certains intellectuels de gauche, parfaitement respectables, ne partagent pas mon point de vue. Il n'est pas mauvais, parfois, de savoir penser contre soi, mĂȘme Ă tort. Que le camp d'en face, ne sache jamais le faire est prĂ©cisĂ©ment la source du problĂšme.
Il faut dire, à décharge, que l'Europe médiatique et extatique ne l'aide pas beaucoup à faire des efforts.
Ă ce dernier sujet, samedi aprĂšs- midi, place de la «RĂ©publique», a Ă©tĂ© organisĂ©e une manifestation dont je ne sais si elle Ă©tait autorisĂ©e, en soutien aux Palestiniens. L'un des orateurs islamistes a rĂ©clamĂ© haut et fort «des armes pour le Hamas! Des armes pour le djihad!» Un autre de demander de cibler les commerçants juifs. Je tiens Ă la disposition des mĂ©dias le film des Ă©vĂ©nements, pour autant qu'ils en manifestent soudainement l'intĂ©rĂȘt.
Dernier outing. J'ai beau présider «Avocats Sans FrontiÚres», je tiens à celles de la France.
Circonstances aggravantes, je n'ai rien contre les murs. Et cela, toute modestie mise Ă part, il faut ĂȘtre un mĂąle blanc particuliĂšrement dominant pour oser le reconnaĂźtre. Il n'y a rien qui ait plus aujourd'hui mauvaise pr
Circonstances aggravantes, je n'ai rien contre les murs.
esse que le mur. Je crains pour les maçons. Toute honte bue, j'avoue ĂȘtre content que ma maison possĂšde de bons murs porteurs pour qu'elle tienne debout, et des murs extĂ©rieurs pour empĂȘcher les importuns et les assassins d'y pĂ©nĂ©trer la nuit tombĂ©e.
Je tiens au mur de la vie privĂ©e. Je comprends que les IsraĂ©liens se soient rĂ©signĂ©s Ă Ă©difier un mur - qui n'en est pas un - qui a sauvĂ© des centaines de vies humaines. J'observe que les pays de l'Est qui sont contraints d'Ă©riger des murs pour pallier les carences d'une Europe rĂ©duite d'aller acheter sa protection Ă un dictateur islamiste mĂ©galomane, sont ceux qui savent que le seul mur dĂ©testable, c'est celui, comme Ă Berlin, qui n'empĂȘche pas d'entrer, mais de sortir.
Le premier mur à détruire d'urgence et pour de bon s'appelle le mur des cons.