Tunisie: Une plainte contre Ahmadinedjad
Le discours du président Iranien Mahmoud Ahmadinedjad, devant l'Assemblée générale de l’Onu, du Mardi 23 septembre 2008 n’a pas cessé de susciter les réactions réprobatrices à travers le Monde. Dernière réaction en date vient de la Tunisie cette fois !
Adnen Hasnaoui un journaliste « militant pour la paix » vient de saisir la justice tunisienne le Lundi 20 Octobre au sujet du discours sulfureux d’Ahmadinedjad qui menaçait une fois de plus le monde d’un nouveau génocide. Ce journaliste tunisien a effectivement présenté une plainte devant le Procureur de La République Tunisienne à Tunis accusant le président Iranien d’incitation à la haine.
Selon son site Internet l’auteur de la plainte a fondé son action sur la fameuse Loi anti-terroriste votée en Tunisie depuis le 10 décembre 2003 (1). Cette loi qui qualifie comme « infraction terroriste » tous les actes d’incitation à la haine ou au fanatisme racial ou religieux autorise en effet les tribunaux tunisiens à statuer sur des infractions terroristes commises au delà des frontaliers tunisiennes, même si les auteurs de ces infractions ne sont pas tunisiens ou si les intérêts des pays étrangers sont menacés ou en cas d’un acte jugé menaçant à la paix et à la sécurité dans le monde.
Faut t-il rappeler que les déclarations d’Ahmadinejad étaient d’une violence extrême le 23 septembre 2008 devant l’AG des Nations Unis. Le Président Iranien Ahmadinejad qui menaçait une fois de plus Israël de destruction, a prononcé un discours digne de la propagande hitlérienne. Ce sinistre individu, pathologiquement affecté de l’existence d’Israël
a alors promis qu’Israël sera bien détruit «pour le bénéfice de l’humanité».
Adepte de Mein Kampf et des Protocoles de Sion il a distillé sa haine du Peuple juif à la face du monde en considérant les juifs comme ceux qui « dominent le monde » « détruisent l’environnement et la solidarité entre les Nations »… Puis, au cœur de son discours, il fait la dénonciation de la manipulation et de la domination des « peuples américains et européens » par une « minuscule minorité dominatrice et agressive », qui se considère comme « supérieure » et « agit dans le secret »…
Il était normal donc que son discours haineux et antisémite diffusé à l’ONU suscite des réactions réprobatrices à travers le monde car l’organisation a précisément été créée pour empêcher les génocides dans le monde. (Le terme a été adopté après l’extermination des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale). Et offrir aujourd’hui une tribune au plus grand promoteur d’Holocauste de tous les temps, pose un problème existentiel à l’Onu. Ahmadinejad pourrait fort bien constituer une véritable menace pour l’unité de l’Organisation.
L’action de l’auteur de la plainte Adnen Hasnaoui devant la justice tunisienne constitue d’ailleurs une continuité de l’effort international à traîner le chef de la République islamique iranienne devant la justice internationale. Rappelons d’ailleurs que L'Australie s’active de poursuivre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devant la justice internationale pour incitation à la violence contre Israël.
Selon le quotidien The Australian "Le président iranien a fait à plusieurs reprises des déclarations antisémites et a affiché sa détermination à rayer l'Etat d'Israël de la carte. Ces propos sont une incitation à la violence internationale", a déclaré le Premier ministre australien, Kevin Rudd, le 14 mai 2008.
L’avocat et l’ancien ministre de la Justice du Canada, le montréalais Irwin Cotler, a appelé aussi le 17 mars 2008 la communauté internationale à agir contre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avant qu’il n’exécute ses menaces de génocide contre Israël. M. Cotler s’est prononcé à l’occasion de la séance d’ouverture d’une conférence interdisciplinaire au Collège Herzliya sur Les droits de l’Homme et la sécurité.
Cotler a présenté plusieurs études de cas de décisions rendues par un tribunal international qui a condamné des Rwandais, y compris un ancien premier ministre, d’incitation au génocide par le meurtre de centaines de milliers de Tutsis. En les condamnant, le tribunal a invoqué la Convention sur le génocide des Nations Unies, qui a établi les critères pour prouver le crime d’incitation au génocide sanctionné par l’État, dont l’intentionnalité, des appels publics au génocide et l’incitation directe par l’utilisation d’euphémismes et d’un langage déshumanisant.
Les actions de Ahmadinejad ont prouvé qu’il était coupable d’incitation au génocide, a déclaré M. Cotler, et il devrait être arrêté avant qu’il n’ait la chance de mener à bien ses plans. « Il y a plus de preuves sur une base factuelle à l’égard de l’incitation au génocide approuvée par l’État dans l’Iran d’Ahmadinejad que nous en avons eues à l’égard d’un Rwandais reconnu coupable d’incitation au génocide au Canada », a déclaré M. Cotler .
L’ambassade internationale chrétienne de Jérusalem organisé aussi le 15 octobre 2008 une conférence au Palais des Congrès à Jérusalem. Le but : convaincre le monde de poursuivre en justice le président iranien pour incitation au génocide. Parmi les personnalités présentes, le révérend Reza Safa, un iranien réfugié aux Etats-Unis. L’International Christian Embassy Jérusalem a déjà lancé une pétition pour traduire Mahmoud Ahmadinedjad en prison. 55 000 personnes à travers le monde l’ont déjà signé.
De son côté, le Prix Nobel de la paix, Elie Wiesel a rejoint récemment un mouvement de personnalités et universitaires, décidé à initier des poursuites judiciaires à l’encontre d’Ahmadinejad. Le mouvement se dit en effet très inquiet devant les menaces régulières proférées par le président iranien envers Israël. « Le monde reste silencieux, comme il l’a été 70 ans plus tôt », se sont exclamés ses membres
Il convient de saluer aussi l'action entreprise par un groupe d'experts aux USA qui préparent le terrain pour poursuivre en justice le président iranien. Ils ont présenté à Washington un document qu'ils ont élaboré, dans lequel ils accusent Ahmadinejad d'incitation au génocide. L'initiative vient du Centre de Jérusalem pour les questions publiques et politiques et de l'ancien ambassadeur israélien à l'Onu, le docteur Dore Gold.
Le groupe est composé de juristes, qui ont déjà mené une action contre les génocides perpétrés au Rwanda et au Darfour, de membres du gouvernement et de diplomates. Ils se sont réunis au mois de septembre dernier à Washington pour entamer une action publique en vue de démontrer qu'Ahmadinejad n'a aucune légitimité et n'est qu'un criminel de guerre. Gold a résumé la situation en affirmant que "Ahlmadinejad devait s'asseoir sur le banc des accusés pour incitation au meurtre au lieu de siéger à l'Assemblée générale de l'Onu".
Le manifeste, qui contient 70 pages, présente les déclarations du président iranien ainsi que les justifications juridiques prouvant qu'il doit être poursuivi par un tribunal international pour ses incitations au génocide. Le document comprend également des conseils prodigués au Conseil de Sécurité de l'Onu, à l'Union européenne et à d'autres Etats, sur les mesures à prendre contre le président iranien.
Avec cette plainte présenter contre Ahlmadinejad devant la justice tunisienne, il est possible de s’apercevoir non seulement de la confiance que les tunisiens ont dans leur système judiciaire qui ne place personne au dessus de loi mais aussi de l’engagement courageux de la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme, et la promotion de la paix dans le monde.
Nous ne pouvons donc que féliciter grandement l’initiative de notre compatriote tunisien Nous espérons que sa plainte sera entendue. Nous aimerions être informé du suivi. Aujourd’hui on ne peut cacher notre plaisir de constater que des gens où qu'ils soient ont le courage de s'indigner ouvertement devant la politique dictatoriale et dangereuse de cet homme qui effraie le monde entier par ses menaces de destruction !
Ftouh Souhail, Tunis
Citoyen du Monde
(1) L'information est visible (en français) sur le site de l'auteur de la plainte [
www.adnen.katib.org]
Le lien arabe : [
www.adnen.katib.org]
L’auteur de la plainte présente des justifications pour son action.
[
adnen.katib.org]
Léon