Nouvelle publication sur la ville d’Essaouira ou Mogador, intitulé : "Mogador mémoires d'une ville", Ouvrage consacré notamment aux personnages qui avaient marqué l’histoire de la ville
déjà cités dans cette rubrique de ce forum)
" A travers les siècles, et depuis que je n'étais qu'une simple bourgade, ceux qui me découvrirent pour la première fois, avaient la manie de ne pas me donner le nom que je portais :
- On m'appela :
- Karikon Teikos dans le périple d'Hannon;
- Tamuziga, au temps du roi berbère Juba II, qui créa dans mon île les plus belles pourpres du monde antique;
- Amagdoul par el Bekri au XIe siècle, dans son ouvrage Al Mamalik wa al Massalik,
- Mogadouro, par les Portugais qui construisirent en 1505 leur château Castello Real sur un îlot près de la terre ferme;
- Mogador par les Espagnols qui changèrent le suffixe de l'appellation portugaise.
Survint le sultan Mohammed ben Abdallah au milieu du XVIIIe siècle, qui engagea Cournut, ce magicien Provençal, et firent de moi une magnifique ville qu'on nomma Souira. Avec leur sens artistique très poussé, je suis né d’une architecture franco-maghrébine, qui fait un si bon ménage sur les places, les avenues et les maisons dont les murs sont voués au blanc et au bleu pour l'éternité. A l’intérieur de mes remparts parsemés de trous à l’image de tranches de miel, j'apparaissais comme un bijou au bord de l'eau, entouré des trois côtés. J'étais courtisée, par toutes les nations européennes qui s'empressèrent d'installer leur consulat à l'intérieur de mes remparts. Les consuls du Danemark, Barisien et Höst, y construisirent le premier consulat au début de ma création. Parfois j’étais malmenée, notamment par le Prince de Joinville qui m’arrosa copieusement de ses boulets de canons lors de la crise Franco-marocaine de 1844. Enfin avec les pionniers Juifs et européens de la première heure qui firent de moi la ville la plus prospère du royaume, c’était la grande et belle aventure!
A mon temps de triomphe succéda celui d'une certaine disgrâce : avec la parution des villes de Casablanca et Agadir, je sombrais dans l'oubli. C'était la grande déprime ! Georges Lapassade avait écrit un jour, dans les années soixante, que j'étais " une ville à vendre…"
Soudain, à l'ère de la musique et de la peinture, me voici grande vedette : une meute d'artistes de tous les coins du pays se donnaient rendez-vous ici, pour animer ou participer aux diverses manifestations culturelles qui se succédaient sans relâche tout au cours de l'année. Dans ce parcours très mouvementé, je vais donc vous faire vivre une épisode de la plus étonnante histoire de ma vie...”
Ouvrage prochainement disponible à Essaouira :
Librairie La Fibule et chez Joseph Sebbag