Bonjour cher Echkol,
Concernant la monnaie d'Essaouira, je t'envoie ce texte qui comporte toutes les informations concernant les dessins et caractères.
- Le nom d’Essaouira était transcrit sur les monnaies avec 2 orthographes : l’une avec un sin, l’autre avec un sad. Comparer les 2 orthographes dans le document ci-joint. Le 1er est issu du mot sour, qui signifie rempart, l’autre de soura, qui indique image. Les étymologies sont donc différentes. Le vrai nom c’est la 1ère orthographe car les habitants appelaient souira, diminutif du mot sour, les ruines du Château portugais qui existait dans les parages depuis 1506. Voir l’orthographe exacte sur la bombarde à côté de la Porte du Menzeh à la Casbah.
- Le “Sceau de Salomon” avec un pois central est en réalité le symbole du “Bouclier de David” avec un rivet central fixant les deux peaux de bêtes qui le constituent. Ceci est le fait que souvent, les ateliers de frappe de monnaie étaient tenues par des artisans juifs qui, gardant toujours au fond de leur mémoire le souvenir de leurs aïeux à Babylone, représentaient un symbole ayant trait à leur attachement à la judaïcité. C’est le Maréchal Lyautey qui remplaça l’étoile à six branches avec un pentagone à cinq branches. - L'anneau de Salomon, khatem Sidna Solimane, mérite une petite digression à cause du cas que l'on en faisait; il se reproduit partout dans les maisons et les mosquées, aux plafonds, dans les arabesques, les candélabres suspendus et parmi les dessins des tapis. Figure cabalistique destinée à préserver du mauvais œil.
- La “rosette de Mogador” à six pétales, un autre motif utilisé sur les monnaies et sur la bijouterie d’Essaouira, n’est autre qu’une autre forme stylisée du “Sceau de Salomon”.
- Sur les dinars de poids bunduqui de Moulay Ismaïl à Sidi Mohammed ben Abdallah, les dates sont données en toutes lettres, précédées de “sanat” ou “Am” . On relève cependant quelques fautes d’accord, dues à un manque de place ou tout simplement les artisans ne maitrisaient pas l’écriture arabe. Le même phénomène se trouve sur la porte de la Marine : Ahmed Al Aj au lieu de Ahmed Al Alj. Sur les mouzounas de cette période, puis sur toutes les monnaies d’or, d’argent, de cuivre ou de bronze, à partir de Sidi Mohammed ben Abdallah, les dates sont données en chiffres Gubari” qui ont évolué ou se sont transformées en chiffres européens. On rencontre même des chiffres hindi à l’époque de Sidi Mohammed ben Abdallah pour les années 1201-1202-1203 de l’hégire, en raison probablement de l’influence ottomane dans les rouages de l’Etat. Ces chiffres hindi à valeur de position, d’origine indo-grecque, étaient apparus et avaient été diffusés au Moyen Orient arabe à l’IXè siècle grâce surtout aux célèbres tables astronomiques (zig), composées par El Khawarizmi pour le Calif abasside El Mamoun.
( Sources : Sur les traces de Castello Real à Amagdoul )
