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Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2010 : 16:26

Jean-Paul Hameury dont je lis actuellement un de ses livres, "Illusions et mensonges" - Editions Folle Avoine, est saisissant par sa lucidite et la justesse de son regard sur la societe actuelle.
« Jean-Paul Hameury fut un écrivain discret, se tenant résolument à l’écart jusqu’à refuser, du moins sur ces dix dernières années, des propositions de lecture en public ou des participations à des émissions de radio. Il lui suffisait de travailler"

Voici un de ses poemes "Errances"

Il faut consentir à faire un pas de plus
acquiescer à la faille qui s'ouvre.
Non pas se plaire aux mirages si proches
mais aller - et voir s'appauvrir
puis s'effacer
les vertes espérances
empoisonnant notre présent.

Car tout est lié à cet étonnement :
l'improbable c'est de rester vivant!
En nous - meurtris - tous nos projets
ne sont jamais ni pure perte
ni dérisoires péages. Demeurera toujours
une architecture de ronces et d'orties
et les écueils mortels
où s' achèvent nos migrations.





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Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2010 : 16:40

Quelques phrases de Jean-Paul Hameury que je note au passage au chapitre "Les vicissitudes de la democratie" sur le livre "Illusions et Mensonges" - Editions Folle Avoine :

Les democraties ont bascule lorsque les etats et les hommes politiques ont commence a se plier, par interet, lachete, aveuglement ou impuissance, aux exigences du capitalisme sauvage . lorsque les pretendus decideurs, devenus simples desservants du Moloch, n'ont eu d'autre fin que de combler les appetits du dieu glouton et, par voie de consequence, d'en multiplier les victimes.

...

"Le capitalisme a resiste a toutes les revolutions, a triomphe de toutes les critiques, s'est adapte a tous les regimes politiques et sociaux, s'est accommode de tous les changements de mentalites et de moeurs. En deux cents ans, il n'a modifie ni sa nature ni ses fins. Il s'est masque, il a adopte d'autres methodes, dore ses chaines, fait en sorte que les individus non seulement tolerent, mais desirent l'exploitations dont ils sont victimes. Il a rendu ses carcans si agreables et son oppression si delicieuse que, bien loin de se rebeller et de chercher a comprendre les mecanisme qui les asservissent, les esclaves en sont venus a aimer leur sujetion, a se rendre complice de l'abrutissement dans lequel on les maintient."

...

"Tyrannie des masses dans des societes qui, desormais, ne meritent plus le nom de democraties, parce qu'elles sont devenues tout a la fois des ploutocraties adoratrices du Veau d'or et des ochlocraties, vocable forge par Polybe pour fustiger la puissance devastatrice des multitudes.
Multitudes qui, rassemblant dominants et domines, riches et pauvres, s'imposent non par leurs qualites, puisqu'on s'ingenie a degrader celles qu'elles pourraient posseder, mais par l'imperialisme de leur mauvais gout, l'intensite de leurs besoins, leur soumission gregaire aux diktats de la societe marchande, l'uniformisation de leurs desirs, interets, opinions, la croissance sans frein de leurs droits et libertes, lesquels, non etayes par le sens du devoir et de la responsabilite, etendent toujours davantage le domaine de la corruption, de la laideur de l'inauthenticite."

Tire de "Illusions et Mensonges" p. 15, 16 et 17.




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Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2010 : 17:36

et encore, toujours sur "Illusions et Mensonges" de Jean-Paul Hameury :

"Nos facultés mentales ont outrepasse les limites que la nature nous avait initialement imposées. Ce qui, tout un temps, nous aura permis de survivre et de nous multiplier finira par causer notre perte.
Dans l'évolution des formes vivantes, il y a des "avancées" qui ne pardonnent pas."


Je pense a Tchernobyl, a la "marée noire" actuelle qui menace les cotes américaine, au nucléaire, au clonage humain, etc...etc...

"A nos frontières se pressent quelques rares civilisations qui possedent ce que la notre a perdu. Longtemps bafouées et desireuses de vengeance, fortes de leur ignorance, de leur foi, de leur sectarisme, de leur fanatisme, elles conservent l'énergie, les certitudes et les illusions dont nous sommes maintenant dépourvus. Avec une bonne conscience que rien n'entame, elles font preuve d'orgueil, de violence, d'intolérance et de cruauté. Nous autres, sceptiques subtils, humanistes tolérants, abouliques désabusés, nous ne pouvons leur opposer que les vertus des faibles : indulgence et sensiblerie. Nous ne sommes plus assez sains pour nous montrer impitoyables."
p. 48

...

"On ne perçoit les décadences qu'a posteriori, lorsque le temps ou il eut fallu les combattre est passe."

et

"Si les idéaux du christianisme se sont propages si rapidement dans l'Empire romain, c'est parce que ce dernier était en bout de course"*
Ce corps immense souffrait de mille maux. Il etait ronge par les doutes, affaibli par la décadence des traditions et des moeurs, mine par le cosmopolitisme, le brassage anarchique des populations, des religions, des langues et l'essor des classes moyennes. Il etait distrait de ses taches essentielles par la philosophie des rhéteurs, la médiocrité de l'art populaire, le triomphe des loisirs, des jeux, de l'astrologie, de la magie.
Nous voici conquis, nous aussi, par les délices perverses du panem et circenses. Il n'est pas sur que nous pourrons faire l'économie d'un nouveau Sauveur, d'une nouvelle eschatologie, d'une nouvelle eglise, et donc de nouvelles illusions.


"L'histoire repasse invariablement les memes plats...

---------

* Je pense au livre de Marek Halter "Marie" que je viens de terminer et qui décrit tellement cette atmosphère chaotique dans laquelle vivaient les différentes factions du peuple juif en Israël (Gallileens, Samaritains, Zelotes, Esseneens, etc...etc... poursuivis et traques par les Romains)




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Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 04 juillet 2010 : 18:53

Un livre extremement sympathique et a qui je dois, en le lisant, des eclats de rire continuels, c'est le livre de Y.B. et Abner Assoun "Bugsy Pinsky contre le complot Juif" - Editions Leo Scheer, 2010.



Il s'agit du premier roman antisemite contre l'antisemitisme.

Quand Bugsy Pinsky alla en prison pour la casse d'une grande enseigne de commerce equitable, il mangeait kasher. Libere dix-huit mois plus tard, il mangeait halal.
En maniere de pouvoir d'achat, il avait gagne au change. Mais en spiritualite ? Pourquoi Juif trentenaire s'etait-i converti a l'islam derriere les barreaux ? D'abord pour des raisons de survie : 99,9 % des detenus etaient d'origine antisemite, 0,1 % etaient Bugsy Pinsky. (...)
Jamais en retard d'une mode, Bugsy se fit poisson dans le bain culturel carceral, devint un musulman integre et integriste, amateur de preches bien tournes et de Boings detournes.




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Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 04 juillet 2010 : 18:58

Une critique sur le livre retrouvee sur le Net et avec une video entretien avec l'auteur, enfin les 2 auteurs puisqu'apparemment ils sont deux a signer ce livre.

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Bugsy Pinsky à tout-va contre le racisme et la bêtise

15 Mars 2010 Par Gérard Desportes


Un abîme de perplexité teinté d'une pointe d'inquiétude envahit le lecteur dès la première phrase du roman d'Y.B. et Abner Assoun: «Quand Bugsy Pinsky alla en prison pour le casse d'une grande enseigne de commerce équitable, il mangeait kasher. Libéré dix-huit mois plus tard, il mangeait halal.» Et pourtant cette entame, le lecteur s'en apercevra assez vite, rend exactement compte des intentions des auteurs, qui s'en expliquent en vidéo.

Tout est là. Caché. Par un travail souterrain. D'abord ce nom idiot de Bugsy Pinsky. Parmi les fondateurs de Los Angeles, Bugsy Siegel fut certes un voyou juif américain de légende, mais il est resté inconnu sous nos contrées. Au début des années 70, dans le quartier du Marais, à Paris, un certain Pinsky fut longtemps le seul enfant de toute l'école publique à porter les papillotes propres aux orthodoxes, mais il n'a jamais plus refait parler de lui et –à part Abner Assoun– personne ne se souvient de lui. Quelles références se cachent donc derrière ce patronyme et pour quels effets, si ce n'est celui de ruiner tout esprit de sérieux? S'agit-il d'une pochade? D'un hommage à l'humour américain? L'action se situe-t-elle en France? Quand? Quels sont les ressorts idéologiques qui concourent au choix de la figue du héros, juif lamentable et braqueur terminant sous les verrous, alors que dans le monde entier c'est plutôt l'autre figure du juif dominateur et impuni qui fait florès ? Pourquoi s'en prendre au commerce équitable, si ce n'est pour rajouter d'emblée une dose de provocation facile à l'encontre du politiquement correct à la mode? Pourquoi multiplier les cibles ? Et qu'est-ce qu'un livre qui affiche si outrancièrement son goût pour le désordre? La petite goutte littéraire qui fait déborder le vase de l'intolérance, déjà passablement bien rempli ? Ou une autre façon, par l'exagération, de se placer à l'écart du concert furieux, antisémite et islamophobe, tel qu'il s'installe en France?

Non pas qu'il soit absurde de se convertir à l'islam quand on est en prison ici ou ailleurs –«99,9% des détenus étaient d'origine antisémite» estiment les auteurs ,et puis être juif ne lui avait jamais «réussi», révèle au passage Bugsy– mais chaque phrase en suivant cette première permet au lecteur de comprendre qu'il entre dans un univers singulier. Un champ de ruines voulu par les deux auteurs, un foutoir complet, aux confins du délire, avec les Bee Gees en fil rouge et l'actualité mondiale en toile de fond. C'est que Bugsy ne perd pas son temps en prison. «Une fois refermé Les protocoles des sages de Sion, Bugsy qui avait déjà avalé le Coran façon trou normand, décida de franchir le pas. Mafia pour mafia, autant miser sur l'avenir, rejoindre la nouvelle équipe qui montait depuis quinze siècles. Si la bande à Moïse, alias Momo le feuj, contrôlait la finance mondiale, la mystique hollywoodienne, l'équipe de Chelsea et les putes russes, la bande à Mohamed, alias Momo le beur, avait la haute main sur le terrorisme international, la culture du pavot, l'équipe de Manchester City et les gitons de Marrakech.» Après cette prise de conscience, Bugsy embarque ses compagnons de cellule dans une action aussi vengeresse que désespérée qu'il serait coupable de dévoiler ici.

Le monde d'Y.B. et d'Abner Assoun est-il à l'image du multiculturalisme, de la mondialisation, de la confusion des valeurs et du brassage des certitudes, à l'image aussi des incompréhensions et des heurts qui procèdent du repli communautaire dans nos sociétés occidentales ouvertes aux quatre vents? A cet égard, le livre est sans équivalent, un livre farceur dans sa narration mais sérieux dans son propos, sans limite dans la provocation mais où les excès stylistiques servent à dynamiter le racisme et la bêtise. Si le monde d'Y.B. et Abner Assoun annonce celui qui vient, alors il faut s'inquiéter. Il n'y a que les mamans –la mère de Bugsy admirable d'abnégation et de compréhension pour son fils, celle de la fiancée de Bugsy, formidable d'opportunisme– qui tirent leur épingle du jeu. Le reste, tout le reste, les êtres humains, hommes et femmes, leurs croyances et leurs folies, passé à la centrifugeuse de l'humour, se retrouve éparpillé aux quatre coins des pages. Un jeu de massacre comme rarement. La déraison procède de l'engrenage; pas des faits. Et c'est là, très loin dans la folie romanesque, au cœur de la loufoquerie, qu'il y a lieu de s'arrêter: et si ce monde inventé à quatre mains par un juif et un arabe, tous deux natifs d'Algérie, était sous nos yeux? Et si le récit était déjà à l'oeuvre dans la vraie vie? Parce que, si le nom est grotesque, la situation, elle, ne l'est pas. «Bugsy Pinsky et le complot juif» raconte une histoire parfaitement crédible, documentée et de notre époque. Une histoire courante. Soudain, le rire se fige. On ne rit plus. Ou jaune. Bugsy Pinsky n'est pas un livre drôle. A y réfélechir, c'est un livre d'amour, oui, mais désespéré.

De ce point de vue, il va être intéressant d'observer comment le livre va être accueilli par la critique et le public. Suffit-il d'être sans équivalent pour gagner sa place sur l'étagère des livres prisés ? L'intention sera-t-elle comprise ? Compliquons les intrigues a cru bon de donner la parole aux auteurs.


[www.mediapart.fr]




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Posté par: Claudina (IP enregistrè)
Date: 06 juin 2011 : 15:40

Bonjour à tous,

Je viens de terminer le roman "Les enfants perdus de Casablanca" de Tito Topin, né à Casa et auteur de nombreuses séries télévisées, comme "Navarro". Un petit roman qui se lit facilement, idéal pour une lecture de vacances.

Une histoire d'amours impossibles (trois hommes d'origines diverses amoureux de la même jeune fille) sur une période allant du débarquement allié de 1942 jusqu'à la veille de l'Indépendance en 1955.

Une galerie de portraits assez juste, la Conférence d'Anfa, les mouvements pour l'indépendance, la tyrannie de Boniface, tout-puissant chef de la police,les préjugés de la classe dominante, Tito Topin a tout passé en revue.

L'ouvrage est dédié à "Casa, ma ville, à ceux qui l'ont faite et à ceux qui la font".... Tout un programme pour se replonger dans les souvenirs.

Amitiés.


Claudina

P.S. L'ouvrage est paru aux editions Denoel.

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Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 06 juin 2011 : 18:36

Coucou Claudina et merci pour l'information. )))

Laila

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Posté par: Claudina (IP enregistrè)
Date: 08 juin 2011 : 15:54

Coucou, Kirstine

Toujours le même goût pour la lecture, à ce que je vois.... C'est à une belle promenade dans Casa que Tito Topin nous invite, y compris les piscines de la Corniche, dont le Sun Beach....Un bon moment de lecture divertissante et un grand bain de nostalgie.

Amitiés.

Claudina

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