Hommage à Keith Haring à Lyon
Le Musée d'art contemporain de Lyon rend hommage à Keith Haring, à partir de vendredi (jusqu'au 29 juin)
Keith Haring (1958-1990) a fait ses débuts sur les murs du métro new-yorkais, avant de devenir un artiste culte des années 1980.
Une grande exposition retrace la courte carrière du peintre américain, mort du sida à l'âge de 31 ans. Elle regroupe 200 oeuvres qui reflètent la diversité des supports qu'il a utilisés.
Keith Haring s'intéresse tôt au dessin et baigne dans la culture rock des années 70. Il s'inspire de la BD, du dessin animé et des productions du mouvement Cobra.
Après des études de graphisme publicitaire, Keith Hartin descend dans le métro tout les matins, pour dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires vides, couverts de papier noir. Entre 1980 et 1985, il y crée des centaines de dessins esquissés de quelques traits, qu'il ne signe jamais. Ces Subway Drawings sont, "par nécessité, rapides et simples".
Au début, cet art est éphémère, les dessins étant vite couverts par des affiches de publicité. Mais les créations de Keith Haring sont de plus en plus demandées et les passants se mettent à emporter les dessins.
L'artiste présente aussi des expositions personnelles, en 1982 à la galerie Tony Shafrazi, puis de Sydney à Tokyo, en passant par la Documenta de Kassel (1983), la Biennale de Venise (1984)...
Son style est caractérisé par une ligne continue noire dessinant des contours synthétiques, qui deviennent des symboles, sur fond monochrome.
Parmi ces figures-symboles, le "Radiant Baby", bébé radiant est, selon ses propres mots, son "logo", sa "signature". Pour lui, "les enfants personnifient la vie dans sa forme la plus joyeuse". Parmi d'autres symboles, ordinateur ou téléviseur dénoncent la technologie déshumanisante, un serpent exprime une menace, une pyramide fait référence aux civilisations anciennes.
Keith Haring veut être populaire. Il ouvre en avril 1986, dans le quartier new-yorkais de Soho, son "Pop Shop", boutique où se vendent des objets, jouets, vêtements, posters et autres pin's portant ses dessins et ceux de quelques amis. Du sol au plafond, la boutique porte ses fameuses lignes noires figurant des personnages imbriqués les uns dans les autres.
Grâce au Pop Shop, le grand public a facilement accès à ses oeuvres, pour un prix abordable. La démarche de Keith Haring, nouvelle pour l'époque, est contestée par de nombreux artistes mais soutenue par ses amis et par Andy Warhol. Elle n'a pas de but lucratif, dit-il: son objectif est de reverser les bénéfices au profit de différentes causes.
Keith Haring milite notamment contre la drogue, dont il a lui-même souffert et qui emporte son ami Jean-Michel Basquiat en 1988. Il réalise des affiches et des peintures murales pour des campagnes de prévention. Il s'engage aussi contre le sida, qui tue nombre de ses amis avant de l'emporter aussi en 1990.
L'exposition du Musée d'art contemporain de Lyon présente une grande diversité de techniques et supports: peinture vinylique, acrylique, émaillée, craie, encre, feutre, sur toile, métal, papier, bois, ou sur une BMW. Il peint même sur les corps humains, comme celui de Grace Jones en 1985.
L'exposition rassemble une série de peintures sur une palissade de chantier new-yorkais inédite, des dessins du métro, parfois en photo s'ils ont disparu, de grandes sculptures monumentales. Elle reconstitue son "Pop Shop Tokyo" et propose une vidéo.
Laila