J'ai fini "La mort à Venise" de Thomas Mann qui avait gagné le prix Nobel de Littérature avec ce titre en 1929. J'ai beaucoup aimé même si j'avais vu le film il y a bien longtemps à Cannes un été où nous y passions des vacances. Je suis entrain de "taper" dans les Prix Nobel dont j'ai hérité de ma mère......j'ai de quoi faire!!!
Thomas Mann (1875-1955)
est né dans le Nord de l’Allemagne à Lübeck. Il fait ses débuts littéraires dans la revue Der Frühlingssturm. En 1929 c’est déjà un écrivain d’une classe exceptionnelle ayant une renommée internationale qui reçoit le Prix Nobel de littérature. Bien que bourgeois et individualiste, Thomas Mann sera l’une des rares personnalités allemandes à dénoncer ouvertement Hitler au début des années trente (lire notamment son Allocution allemande. Un appel à la raison de 1930). En 1933 il s’exile d’abord en Suisse puis aux Etats-Unis où il acquiert la nationalité américaine. Thomas Mann se consacre alors à la défense de la culture allemande que piétinent et brûlent les nazis. Aux yeux de Thomas Mann c’est la culture, la musique, la religion et la tolérance qui incarnent l’Allemagne.
En 1949 il visite une Allemagne divisée où il prononce des conférences à l’occasion de l’année consacrée au grand poète allemand Goethe (lire sa célèbre conférence L’Allemagne et les Allemands, 1945). Accusé aux USA d’être communiste, Thomas Mann revient en Europe en 1952 et est décoré par le gouvernement français de la Croix d’Officier de la Légion d’honneur. Il passe ses dernières années en Suisse où il meurt le 12 août 1955. Parmi ses ouvrages majeurs : Les Buddenbrook (1901), Tonio Kröger (1903), Les confessions du chevalier d’industrie, Felix Krull (1910), La mort à Venise (1912), La montagne magique (1924) et Le docteur Faustus (1947).
La Mort à Venise (en allemand Der Tod in Venedig [1]) est le titre d'une nouvelle que Thomas Mann publia en 1912. Cette célèbre nouvelle a inspiré un film à Luchino Visconti et un opéra à Benjamin Britten.
Il y a une part autobiographique dans cette nouvelle, ce que Thomas Mann, qui fit un voyage à Venise du 26 mai au 2 juin 1911, reconnaissait volontiers. Il commence la rédaction de Der Tod in Venedig dès juillet 1911, mais l'achèvera seulement en juillet 1912.
Le personnage principal est Gustav von Aschenbach, un écrivain munichois reconnu (et anobli) dans la cinquantaine. Troublé par une mystérieuse rencontre lors d'une promenade, il part en voyage sur la côte adriatique et finit par aboutir à Venise, une ville dans laquelle il ne s'est jamais senti à l'aise. Dans son hôtel du Lido, Aschenbach découvre Tadzio, un jeune adolescent polonais qui le fascine par sa beauté. Il n'ose l'aborder et le suit dans la ville de Venise. Aschenbach, en proie à une sombre mélancolie et une sorte de fièvre dionysiaque, succombe à l'épidémie de choléra asiatique qui fait alors rage dans la ville. Il meurt sur la plage en contemplant une dernière fois l'objet de sa fascination.
Admirablement servi par une langue très riche, truffé d'allusions à la Grèce antique et à la mythologie grecque, tout le récit est rythmé par les thèmes de la mort, de l'art et de la nostalgie.
Interview de Thomas Mann
En 1951, Luchino Visconti rencontra Thomas Mann et l'interrogea à propos de sa nouvelle. Voici la réponse de l'écrivain :
« Rien n’est inventé, le voyageur dans le cimetière de Munich, le sombre bateau pour venir de l’Île de Pola, le vieux dandy, le gondolier suspect, Tadzio et sa famille, le départ manqué à cause des bagages égarés, le choléra, l’employé du bureau de voyages qui avoua la vérité, le saltimbanque méchant, que sais-je… Tout était vrai...
L’histoire est essentiellement une histoire de mort, mort considérée comme une force de séduction et d’immortalité, une histoire sur le désir de la mort. Cependant le problème qui m’intéressait surtout était celui de l’ambiguïté de l’artiste, la tragédie de la maîtrise de son Art. La passion comme désordre et dégradation était le vrai sujet de ma fiction.
Ce que je voulais raconter à l’origine n’avait rien d’homosexuel ; c’était l’histoire du dernier amour de Goethe à soixante dix ans, pour Ulrike von Levetzow, une jeune fille de Marienbad : Une histoire méchante, belle, grotesque, dérangeante qui est devenue La Mort à Venise. À cela s’est ajoutée l’expérience de ce voyage lyrique et personnel qui m’a décidé à pousser les choses à l’extrême en introduisant le thème de l’amour interdit. Le fait érotique est ici une aventure anti-bourgeoise, à la fois sensuelle et spirituelle.
L'ombre de Gustav Mahler
On a beaucoup glosé sur le côté musical de la Mort à Venise. Pour beaucoup, le portrait de Gustav von Aschenbach, le personnage principal serait directement inspiré d'une photo de Gustav Mahler, le chef d'orchestre et compositeur mondialement célèbre, pour lequel Thomas Mann nourrissait une grande admiration. Or l'exigence absolue et très apollinienne qu'avait Gustav Mahler envers son art est bien connue ; tout comme le héros de la nouvelle. De plus, Mahler est mort le 18 mai 1911, une semaine seulement avant le voyage de Mann à Venise. La mort de Mahler l'avait beaucoup touché. Le prénom commun signerait la ressemblance.
D'aucuns ont risqué un rapprochement de Aschenbach avec Bach (le ruisseau, mais aussi le compositeur) et Asche (la cendre).
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Laila