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Les juifs et l'argent, rapprochement nauseeux
eIlan etait juif et un juif, c'est riche.e Cette phrase d'un des individus arretes n'est-elle qu'un simple prejuge sans fondement raciste e Ou bien revele-t-elle plutet une culture antisemite qui a la vie dure dans notre societe e
par Annette LEVY-WILLARD
Article tres interessant a lire ici
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www.liberation.fr]
Dans cette article un passage que je tiens a placer ici :
"Tabou.
Qualifier un crime antisemite de crapuleux s'apparente parfois e une volonte de le banaliser. Ainsi, e Montpellier, quand trois personnes ont essaye de mettre le feu e une synagogue et ont attendu dans leur voiture pour voir si elle brelait, le procureur a declare : eCe n'est pas un acte d'antisemites mais de jeunes desoeuvres...e Le qualificatif d'eantisemitismee reste un tabou, meme quand des Juifs se font agresser. Par crainte d'aggraver la situation e eC'est ce qui s'est passe en 2001, se souvient Shmuel Trigano, qui a alors fonde l'Observatoire du monde juif pour recenser les agressions antisemites. Le gouvernement n'a pas voulu reveler le nombre d'attaques contre des Juifs, et Lionel Jospin avaient demande aux institutions juives de garder le silence "pour ne pas mettre de l'huile sur le feu". Comme si divulguer la verite ne ferait qu'augmenter le nombre d'agressions. Or, on s'apereoit que si la societe ne condamne pas ces agissements, eh bien cela conduit e encore plus d'agressions, et c'est ce qu'on a vu avec la multiplication des actes antisemites dans les annees 2001-2002. Le non-dit en France produit des catastrophes. C'est un signe de maladie d'une societe parce que le principe de realite n'existe pas. C'est reconnaetre qu'on est dans une situation impossible. Et ce refus conduit naturellement e fustiger les reactions "emotionnelles" de la communaute juive, qui serait decretee agressive et raciste parce que la victime crie en designant son agresseur.e
eAujourd'hui, on s'etonne.e Dans un climat de enon-dite et de silence, le reportage d'Yves Azeroual et Elie Chouraqui sur l'antisemitisme en banlieue, pour l'emission Envoye special (Antisemitisme, la parole liberee, France 2) avait beaucoup choque lors de sa diffusion, il y a deux ans. eLes jeunes que nous avions interviewes e la sortie d'une ecole de Montreuil disaient exactement cela : "Les Juifs c'etait tous des riches"e, se souvient Yves Azeroual. eEt tout le monde a proteste en me disant que ce sont des ados, que cela n'a aucune signification. Et puis quand on a montre des jeunes blacks et beurs d'une cite de Montreuil qui, face e la camera e et c'est moi qui ai decide de flouter leur visage, pas eux e, appelaient e tuer des Juifs, on n'a pas trouve cela grave, on m'a dit : "Ce sont des voyous et des excites." Parce qu'on refuse de voir et de dire qu'une culture antisemite s'affiche dans les banlieues au sein d'une minorite de la communaute afro-arabo-musulmane. Alors, aujourd'hui, on s'etonne qu'un chef de bande black musulman passe e l'acte, comme s'il n'y avait, dans cette histoire, ni passe, ni futur.e Le present, en tout cas, avec la torture et le meurtre du jeune Ilan, imposera qu'on cherche e comprendre la veritable nature de ce crime.