COMMUNAUTE JUIVE DE MARRAKECH, POSTEZ VOS PHOTOS SVP.
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MESSAGE DEPLACE (IP enregistré)
Date: 19 septembre 2007 a 14:47
Posté par: hassanazdod
Date: 01 mai 2005 a 12:50
UN TEXTE DE NOTRE GRAND AMI OHAYON
TEXTE PLEIN D EMOTION ET DE NOSTALGIE SUR SA VILLE NATALE MARRAKECH ET AUSSI FES
JE N AI PAS RESISTE A L ENVIE DE VOUS LE FAIRE PARTAGER
MERCI MON AMI RAPHAEL (a marrakech on disait simplement rifail) JE TE LIS TOUJOURS AVEC UN PLAISIR IMMENSE
HASSAN TON COMPATRIOTE DE MARRAKECH
Mon attachement à ma Ville natale, MARRAKECH
Attaché à Marrakech, malgré les dures épreuves auxquelles nous y étions soumis, à savoir, des années de sècheresse engendrant la famine et la misère pour une bonne partie de sa population, les invasions acridiennes, ravageant les récoltes, les chaleurs torrides de ses étés, la précarité dans les milieux défavorisés, la vie dure dans l'ensemble des activités. Plus près du Sahara, des montagnes et des régions plutôt pauvres, notre Ville recevait en transit, les opulations migrantes vers le nord, vivant dans les conditions les plus pénibles, qu'elles supportaient avec résignation et courage. En plein hivers, planaient dans le ciel bleu les cigognes pendant des heures, sans déployer le moindre mouvement d'ailes. Ce ciel limpide, ce soleil permanent, importaient peu pour nous. De loin, nous préférions voir des nuages apportant cette pluie bienveillante qui viendrait redonner vie aux champs de blé, et aux autres végétations.
Pour nous, le beau temps, c'étaient, l'hiver, le froids et la pluie. Nos fêtes juives y étaient célébrées tout comme s'il n'y avait jamais de problèmes de subsistance. C'étaient la joie et le bonheur parfaits. Chacune avait son parfum sa clarté, son ambiance et sa satisfaction. Et puis, et puis....des parents vivants, rayonnant de beauté, sous l'ombre desquels nous nous sentions en sécurité. Quel bonheur, de contempler son Père et sa Mère, vivants, dominant cette Table du Chabat et des Fêtes !!!
Et les bruits de la Rue !... Que ce soit celui des chants venant des Synagogues, celui des claquement de becs des cigognes, des divers marchands qui sillonnaient les ruelles, des fois des chants de coqs venant d'une basse-cour privée, des milliers d'oiseaux qui dialoguaient dans leur langue....
Il y avait aussi des chants lugubres de convois funèbres qui nous saisissaient de terreur, des convois de Bar Mitsva accompagnés de musiciens se dirigeant vers la Synagogue. La litanie d'une mère berçant son bébé, ou des hurlement à la mort sortant d'une maison dans laquelle un être cher venait de rendre l'âme. Aussi, le vacarme d'élèves d'un Talmud Torah, psalmodiant une " paracha" ou un texte se rapportant à la fête qui approche. Les odeurs de peinture, et le remue ménage des préparatifs de Pessah. Les gâteaux au miel, les jeux de carte, de Pourim. Les fagots de roseaux et de feuilles de palmiers, pour la construction de la Soucca...
Les transpirations, les odeurs de melons, les soupirs et le desepoir à l'approche de Tich'a Béav, en pleine canicule du mois d'août, et l'espoir renaissant à partir de "Chabbat nah'amou", allant vers l'austérité de Roch Hachana et Kipour, et débouchant sur la joie des fêtes de Souccot.
Le cimetière, la seule "poche d'air" de notre Mellah, dont la seule vue nous saisit et nous réconforte à la fois. Il est aussi voisin de notre chère Ecole de l'Alliance qui nous redonnait "vie" par la vivacité de ses enfant de tous âges, qui grouillaient comme des abeilles. Cette Ecole "qui nous fit vaincre l'ignorance", comme le dit si bien l'Hymne que nous lui chantions.....
Mais, si je reste attaché à ma Ville et à l'esprit de lutte et de recherche de valeurs surtout réelles pour lesquelles nos parents ont oeuvré de toute leur force, c'est pour suivre cette voie de pureté morale, et de loyauté dans le travail et dans la vie. De près ou de loin, j'ai du respect pour cette terre qui nous a nourris et dans laquelle sont ensevelis nos parents et nos ascendants. J'ai aussi du respect pour la France, Terre d'accueil.
Et surtout, je bénis Dieu et l'implore pour la protection d'ERETS ISRAEL.
Raphaël OHAYON.
VERSAILLES 22 Février 2005.