UN ARTICLE RECENT SUR MARRAKECH ET REGION
HASSAN
Marrakech, ville des mille et un contes
27.08.2005 | 14h55
Ville des sept saints qui symbolise un passé glorieux et qui constitue incontestablement un patrimoine humain qui ne cesse d'étonner par sa multiplicité, Marrakech est la plus africaine de toutes les autres grandes cités du Royaume. Une africanité qui dépasse les frontières marocaines.
Par sa vocation impériale historique, son rayonnement culturel ancestral, sa dimension touristique internationale et sa situation géographique stratégique au pied du Grand Atlas et aux portes du grand Sud marocain. Par un passé nationaliste, de potentialités humaines et économiques et une capacité de créer, d'inventer et d'aménager chaque jour de nouveaux espaces pour son développement culturel, économique et social. Par tous ces atouts, la ville est l'incarnation même du défi.
Elle est le prolongement naturel d'un rôle historique auquel le Maroc dans son ensemble ne cesse de s'identifier pour puiser les sources de sa grandeur présente et les forces de son épanouissement futur.
Il fut un temps, en effet, où le pays dans son ensemble était assimilé à la capitale des Almoravides. “ Marruecos ” pour les latins, “ Morocco ” pour les Anglo-Saxons, “ Maroc ” pour les francophones et tout simplement prononcé “ Marrak'ch ” pour la communauté arabo-musulmane. C'est tout dire sur le poids historique de la ville des sept saints qui symbolise un passé glorieux et qui constitue incontestablement un patrimoine humain qui ne cesse d'étonner par sa multiplicité et sa fécondité. En 1062, Youssef Ben Tachfine y construit la première mosquée.
C'est de cette époque que date la plantation de la palmeraie qui couvre actuellement 13 000 hectares à l'est de la ville. Après les remparts, le minaret de la Koutoubia, haut de 77 m laissés par les Almohades, les Saadiens rendirent à la ville ocre, tout son faste et son prestige au 16e siècle. Les tombeaux saadiens qui datent de cette époque, ne furent découverts qu'en 1917, et le palais Bahia qui date de l'époque alaouite, sous l'ordre du Sultan Moulay Ismaël. Le palais Glaoui dans la médina ou encore Dar Laglaoui à Telouet (région de Marrakech) en dit beaucoup du vécu de cette ville et l'expression sincère d'une succession de civilisations et de dynasties.
Les ruines du palais El Badii, les autres de la Casbah d'Abou Bakr, la mosquée de Ben Youssef, le palais de Ali Ben Youssef, la porte de Bab Aylane, celle de Bab Agnaou ou encore ces fontaines à décor de jypredie et de bois ouvragé, prouve que c'est une ville des mille et un contes… Sur une vaste plaine du
“ Haouz ” ce cite naturel est d'une beauté à couper le souffle avec ses habitations anciennes, retapées en “riads” modernes, mais à cachet typiquement marocain, le tout encerclé par 7 km de murailles, rose-rouge en “tabya” un mélange de sable rose local et de chaux, ce qui vaut à son surnom “Al Hamra” c'est à dire la rouge. Le visiteur remarquera que ses vrais habitants sont en moyenne de couleur plus foncée que les habitants du Nord, en dehors de la population noire cela s'entend.
Ainsi, Marrakech est la plus africaine de toutes les autres grandes cités du Royaume. Une africanité qui dépasse les confins du Sahara marocain pour s'étendre à Tombouctou, à Dakar, en Guinée… Les gnaouas et les joueurs de l'instrument
“ sintir ” le traduisent dans leurs chants appelés
“ M'louk ”. Cette ville chargée d'histoire n'est sûrement pas une ville quelconque, anodine. L'impératif d'agir s'est constaté dernièrement avec l'élargissement des ruelles réservées uniquement pour les piétons et la replantation verdoyante des grandes artères, pour que la ville chère aux Bahjaouis puisse perpétuer son image de marque aussi bien sur le plan national qu'international.
Les instruments sont multiples, parmi les plus courants, l'action du gouvernement qui a été conscient du rôle catalyseur de la ville et celle du secteur privé qui a trouvé dans le produit “ Marrakech ” une matière variée, exportable par sa grandeur, sa beauté et ses traditions solidement enracinées dans les mœurs et importable d'investisseurs de tout bord attirés par les perspectives de rentabilisation qu'offre cette cité aux multiples attraits. Rien qu'avec de petites choses qui avaient façonné son visage auparavant et qui continue à survivre hors du temps, son artisanat, par exemple, des chefs-d'œuvre qui naissent des doigts et des mains des artisans bahjaouis : cuir tanné à l'ancienne, fer forgé exporté partout dans le monde, habits traditionnels, lampe en peau de mouton, pouffes brodés, tapis majestueux,etc.
Ces produits tant vantés à travers le monde ont fait gagner en grandeur et en efficacité, une publicité inégalée que nos foires à l'étranger reflètent aisément en s'associant étroitement à l'effort. Et à l'horizon de l'an 2010, il est permis de nourrir l'espoir de voir Marrakech réussir la part du lion dans le projet de 10 millions de touristes, surtout si en prolongeant la grande avenue Mohammed VI, ex-avenue de France, on se rend compte du nombre important des complexes touristiques, en pleine extension.
Ourika :
Une belle route de 60 km qui vous mènera au pied de l'Atlas, à environ 1000 m d'altitude. Cette vallée habitée par des tribus berbères, est une des plus belles du Moyen Atlas, on vous y fera découvrir les petits hameaux en pisé suspendus aux flancs rouges de la montagne, les cultures en terrasse, les rives fraîches de l'oued. Il fait ici 10° à 15° de moins par rapport à Marrakech. Cette excursion est préférable le lundi, jour du souk à Dar Caïd l'Ouriki ou le vendredi, jour du souk
“ Ghmat ”. Le marché se déroule dans un enclos prévu pour la circonstance, quantité d'ânes sont parqués près de la rivière, ne soyez pas surpris par leur nombre : l'âne, animal providentiel servant au transport et au bât, tient un rôle primordial dans la vie campagnarde.
La vallée de l'Ourika :
Les premiers contreforts de l'Atlas sont situés à 68 km de Marrakech. Arrosée par l'oued Ourika, la vallée est verdoyante dès le village “ Tnine de l'Ourika ”où se tient comme son nom l'indique chaque lundi, le grand souk de la vallée. De part et d'autre de l'oued, des hameaux en pisé, des petites maisonnettes et des petits hôtels se collent à la pente et ne font que rajouter du charme à cette mystérieuse vallée. A 1500 m d'altitude, vous dépassez “ Aghbalou ” et vous sentez la vallée qui se resserre pour arriver plus haut à “ Setti Fadma ”,de là commencent les excursions des randonneurs, ayant pour but d'atteindre les 7 cascades. De là-haut, une vue imprenable sur le village entier et aussi un départ vers des randonnées telles que “Jbel Toubkal” ou “Jbel Yagour” avec ses célèbres gravures rupestres.
La Ménara :
Au même titre que le minaret de la Koutoubia ou le mausolée “ Sidi Belabès ” ou encore les “ Sabaâtou Rijal ” (7 saints), c'est le symbole de Marrakech. Cette oliveraie d'une centaine d'hectares, avec son grand bassin creusé en son centre, reflète un élégant pavillon saadiens à toiture pyramidale. Servant d'abord de bassin d'irrigation, le plan d'eau central, tout comme celui des jardins de “ l'Aguedal ” était aussi destiné à l'apprentissage et l'entraînement des soldats de l'armée “ almohade ” pour les préparer à la traversée de la Méditerranée vers “ Al-Andalous ”. Actuellement, elle est cédée pour les divertissements du soir dont un spectacle musical (payant) sur la plate forme du bassin.
Palais El Badii :
C'est l'œuvre de Ahmed El Mansour Eddahbi (le doré).
A la fin du 16ème siècle, ce site fut un temps considéré comme la merveille du monde musulman. Dénommé l'incomparable, le Badii était destiné aux fêtes et aux audiences où le Souverain pouvait montrer tout le faste de son règne. Une multitude d'ouvriers venus d'Europe, participèrent aux travaux. Marbre d'Italie, onyx, mosaïques et revêtements de feuilles d'or, ornaient les murs et les plafonds des 360 pièces. Malheureusement, un siècle plus tard, le bâtiment fut entièrement détruit par Moulay Ismail. Les matériaux récupérés furent utilisés pour embellir les palais de Meknès. C'est dans ces ruines grandioses que se déroulait auparavant le Festival annuel du folklore marocain.
LA KOUTOUBIA A TRAVERS LE JET D EAU DE BAB JDID (photo hassan
hassan