Oliver Stone fait revivre le 11 septembre
3 septembre 2006 09:40
Manhattan, théâtre de "World Trade Center" [Keystone Archive]
Le festival du cinéma américain de Deauville a accueilli samedi "World Trade Center" d'Oliver Stone, premier film hollywoodien consacré aux attentats du 11 septembre à New York.
"World Trade Center", sorti le 9 août aux Etats-Unis et présenté à Deauville moins de dix jours avant le cinquième anniversaire des attentats, est basé sur une histoire vraie.
Polémiques et appréhensions
Celle de deux policiers new-yorkais, John McLoughlin (Nicolas Cage) et Will Jimeno (Michael Pena), qui ont été pris au piège dans les décombres des tours jumelles en essayant de secourir les victimes et en ont miraculeusement réchappé.
Bien accueilli par la critique aux Etats-Unis, le film a cependant suscité polémiques et appréhensions en raison de la période relativement courte qui s'est écoulée depuis les attentats.
"A mon avis, il était temps (de traiter ce sujet). (...) Cette journée, c'est du passé. Aujourd'hui, nous avons encore plus de morts, de terreur et de coups portés à la constitution" aux Etats-Unis, a estimé Stone lors d'une conférence de presse.
Honorer les héros
Will Jimeno et John McLoughlin, qui a gardé des séquelles physiques du 11 septembre, accompagnaient Stone à Deauville. "En tant que survivant, je pense qu'il n'est jamais trop tôt pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie", a affirmé Will Jimeno qui, comme son collègue, fait une petite apparition à la fin du film.
"Quand ils ont attaqué le World Trade Center, ils n'ont pas seulement attaqué les Etats-Unis mais le monde", a-t-il estimé, soulignant que les quelque 2800 victimes des attentats étaient de 87 nationalités différentes.
McLoughlin a indiqué pour sa part "qu'il s'était effondré" lorsqu'il avait vu le film pour la deuxième fois, car celui-ci est "plein d'émotion". Présenté vendredi à la Mostra de Venise, ce long métrage y avait reçu un accueil plutôt tiède, certains reprochant à Stone un excès de pathos.
Film catastrophe
De fait, "World Trade Center" donne souvent l'impression de n'exister qu'en vertu de son sujet même et de son statut de premier film consacré au 11 septembre à New York.
Sans l'empathie suscitée chez le spectateur par le souvenir traumatisant du 11 septembre et les images des avions s'écrasant dans les tours, qui ont durablement marqué l'inconscient collectif américain et mondial, il ne serait ainsi qu'un film-catastrophe de plus, centré sur la lutte de deux héros positifs pour leur survie.