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THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 03:21

‘Le Judaïsme au Maroc n’est pas moribond’
By ELIAS LEVY, Reporter
Thursday, 13 November 2008

CASABLANCA, Maroc — Des leaders juifs marocains d’Israël, de France, d’Europe, du Canada… se sont donné rendez-vous à Casablanca pour participer à un grand Colloque ayant pour thème: “Le Judaïsme marocain contemporain et le Maroc de demain”. Ce Forum de réflexion sur les perspectives d’avenir du Judaïsme marocain a été organisé dans le cadre des manifestations marquant le 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès.
Serge Berdugo, Secrétaire général des Communautés israélites du Maroc et ex-Ministre du Tourisme du Maroc, nommé récemment Ambassadeur itinérant par le roi Mohammed VI, nous a accordé une entrevue en marge de ce Colloque international.

“Le Judaïsme au Maroc est en plein essor. Les jeunes Juifs reviennent vivre au Maroc”, nous a dit au cours de cet entretien ce leader communautaire très optimiste et résolu.

Canadian Jewish News: Quel est le principal but de ce Colloque consacré au Judaïsme marocain?

Serge Berdugo: Ce Colloque servira à marquer le territoire de la Communauté juive marocaine dans le passé, dans le présent et dans l’avenir. C’est-à-dire, montrer que nous, Juifs marocains, sommes toujours présents au Maroc parce que tout le monde veut au Maroc que nous soyons présents. Il y a une véritable volonté de maintenir vivants les liens entre les Juifs marocains et le Maroc.

Beaucoup de Marocains musulmans ne comprennent toujours pas pourquoi les Juifs sont partis? “Mais qu’est-ce qu’on vous a fait?”, nous demandent-ils souvent. On leur dit la vérité parce qu’aujourd’hui au Maroc on n’est plus au stade de cacher quoi que soit. On dit désormais sans ambages les pourquoi et les comment. C’est vrai que dans le passé des campagnes d’intimidation ont été menées contre les Juifs marocains. S’il est vrai que le pire n’est pas arrivé et qu’il n’y a pas eu de véritable point d’ancrage de la terreur ou de la spoliation, il y a eu des périodes où l’ambiance régnante a incité des Juifs à quitter le Maroc. Mais, ce que j’ai remarqué dans les pays où les Juifs marocains se sont installés, c’est que ces derniers n’ont pas réellement le sentiment qu’il s’est passé au Maroc quelque chose d’irrémédiable. La grande majorité des Juifs marocains vivant aujourd’hui en Israël et dans d’autres contrées ont une attitude et une approche plutôt favorables à l’endroit du Maroc.

C.J.N.: Donc, selon vous, les perspectives d’avenir du Judaïsme au Maroc sont plutôt prometteuses.

S. Berdugo: Absolument. Aujourd’hui, le Judaïsme marocain retrouve sans complexes ses vraies valeurs et ses traditions ancestrales, dont les racines sont solidement ancrées dans le terreau national marocain. Cela se vérifie partout dans le monde, de Caracas à Montréal, de Tel-Aviv à Amsterdam, de Paris à Casablanca… Dans les quatre coins du monde, des manifestations, qui connaissent un succès retentissant, célèbrent la culture et les valeurs des Juifs marocains -Quinzaine du Judaïsme marocain, organisée en 2007 par le Centre Communautaire de Paris, la Semaine culturelle du Judaïsme, qui a eu lieu à Caracas en 2006…

Partout, des universitaires, des chercheurs, des leaders communautaires, des hommes politiques, des artistes… affichent avec fierté leur marocanité, leur affection pour le roi du Maroc, leur respect pour le peuple marocain et leur solidarité avec leur pays d’origine. C’est une des raisons pour lesquelles les Juifs qui sont restés au Maroc, malgré leur nombre réduit, ne se considèrent pas comme les membres d’une Communauté résiduelle, mais comme les tenants d’une Communauté matricielle gardienne du Patrimoine culturel et civilisationnel d’un Judaïsme marocain toujours très vivace.

C.J.N.: Mais assurer une pérennité au Judaïsme marocain dans un pays où il ne reste que quelque 2500 Juifs, n’est-ce pas une grande gageure?

S. Berdugo: Ça, c’est une fable! Le chiffre de 2500 que vous avancez est faux! 800 élèves sont scolarisés dans les écoles juives du Maroc. Faites donc un court calcul d’arithmétique! Je n’ai pas envie de débattre de statistiques. Mais, je peux vous assurer que la Communauté juive du Maroc compte aujourd’hui au moins 4500 personnes. Je vais vous surprendre en vous disant que cette Communauté ne diminue pas en nombre mais, au contraire, elle croît. À Kippour, à la Synagogue David Amelekh de Casablanca, j’ai été effaré quand j’ai constaté que la moyenne d’âge des membres du Kahal était de 20 ans. Il y avait beaucoup de jeunes et d’enfants. Il y a des jeunes couples juifs qui reviennent vivre au Maroc pour des raisons économiques. Chose certaine, la Communauté juive du Maroc ne périclite pas.

C.J.N.: Il est quand même difficile de croire que la Communauté juive du Maroc connaît aujourd’hui un grand essor.

S. Berdugo: Notre Communauté est loin d’être moribonde. La vie communautaire juive au Maroc fonctionne normalement. Nos institutions héritées du passé fonctionnent aussi bien, voire mieux, que naguère. Par exemple, la Communauté juive de Casablanca dispose de services sociaux, caritatifs et cultuels exemplaires; d’une vingtaine de Synagogues, dont celle de David Amelekh, créée en 2002; d’une maison de retraite, où sont prodigués des soins médicaux; d’un Service hospitalier de proximité (O.S.E.); d’un Club sportif (S.O.C.); d’un Centre pour la Jeunesse (D.E.J.J.) avec une Section de scouts; d’un Musée du Judaïsme marocain; de dix boucheries, trois pâtisseries et trois traiteurs casher; d’un Kollel; de trois réseaux scolaires de haut niveau, dont deux établissements qui comptent 25% d’élèves Musulmans qui apprennent l’hébreu; de Tribunaux rabbiniques, qui rendent des jugements au nom du roi du Maroc… Cet inventaire à la Prévert témoigne de la grande vivacité de notre Communauté.

C.J.N.: Le Maroc n’a pas été épargné par l’islamisme radical. Ce courant religieux délétère et foncièrement judéophobe inquiète-t-il les Juifs vivant au Maroc?

S. Berdugo: La sulfureuse question de l’islamisme inquiète d’abord et avant tout les Musulmans. En effet, la principale cible des islamistes n’est pas les Juifs mais les Musulmans marocains. 15% de la population marocaine veut changer les règles du Maroc démocratique afin d’instaurer un régime étranger à l’islam traditionnel marocain. Dans ce contexte, il est évident que nous, Juifs, sommes partie prenante dans le combat mené par nos concitoyens Musulmans pour endiguer l’intégrisme islamique. Ce qui est différent par rapport à la situation qui prévaut dans les autres pays arabo-musulmans, c’est que les Juifs se sentent épaulés et confortés par leurs concitoyens Musulmans.

Après les attentats perpétrés en 2003 à Casablanca par des terroristes islamistes, la première chose que les Musulmans ont dit aux Juifs a été: “Vous n’allez pas partir, on a besoin de vous, nous vous prions de rester avec nous”. En fait, pour les Marocains musulmans, “Communauté juive”, ça veut dire “caution”, ça veut dire “on est le même pays”. Le Maroc est un pays ouvert qui accueille tout le monde. C’est une nation qui sous la gouverne du roi Mohammed VI essaye par tous les moyens de prendre le chemin de la liberté, de la démocratie, de la reconnaissance des droits humains. Les Juifs sont un élément crucial, un pôle majeur dans le paysage social marocain. Le roi Mohammed VI ne cesse de nous le rappeler en multipliant les gestes de sollicitude envers les Juifs marocains. Le souverain a octroyé dernièrement la plus haute distinction royale à deux grandes personnalités juives marocaines: le Grand Rabbin de Paris, David Messas, et Yehuda Lancry, ancien Ambassadeur d’Israël en France et à l’O.N.U. Le roi a aussi nommé trois Juifs originaires du Maroc au Conseil consultatif de la Communauté marocaine à l’étranger (C.C.M.E.).

C.J.N.: Le conflit israélo-palestinien n’altère-t-il pas souvent les relations entre Musulmans et Juifs marocains?

S. Berdugo: En ce qui a trait à l’épineux dossier israélo-palestinien, les Marocains sont déçus parce qu’ils pensaient qu’ils avaient fait sous feu le roi Hasan II des avancées énormes qui, croyaient-ils, allaient favoriser une véritable possibilité de paix entre Israéliens et Palestiniens. Mais, quand ils ont vu que les choses se sont grandement dégradées, ils ont commencé à déchanter. Puis, les images fortes et désastreuses d’Aljazira provenant des Territoires palestiniens ont exacerbé les passions.

Il ne faut pas se leurrer! Les Marocains sont des grands défenseurs des Palestiniens. Ils veulent que les Palestiniens aient un pays indépendant et que leurs droits soient respectés. Aujourd’hui, 50% des Israéliens pensent la même chose. Jusqu’à présent, le conflit israélo-palestinien n’a pas pollué les relations entre Juifs et Musulmans marocains. La position des Marocains est tout à fait normale: soutien inconditionnel au peuple palestinien.

Même les militants marocains les plus fervents de la cause palestinienne savent établir une différence entre le conflit politique qui sévit au Proche-Orient et les relations judéo-musulmanes. Au Maroc, quand il y a un conflit au Proche-Orient, on ne met pas de l’huile sur le feu, on laisse que les choses se tassent. Le peuple et le gouvernement marocains croient résolument que, malgré la fausse image que l’on tente de leur coller, les Juifs marocains en Israël ont un rôle majeur à jouer dans la restauration de la confiance entre Israéliens et Palestiniens. Ils sont convaincus que le moment venu, les Juifs originaires du Maroc seront très actifs et efficaces dans le difficile dossier de la paix israélo-arabe.

C.J.N.: Avez-vous un message à transmettre aux Juifs marocains vivant à l’extérieur du Maroc?

S. Berdugo: Je tiens à leur dire que le Maroc et sa Communauté juive ont besoin de tous les Juifs marocains vivant à l’étranger. Les quelque 4500 Juifs résidant au Maroc ne peuvent pas gérer seuls des centaines de milliers de tombes, des dizaines de Synagogues éparpillées à travers le pays… Nous n’avons pas besoin de leur argent. Nous avons urgemment besoin de leur mobilisation, de leur présence physique au Maroc, de leur know how, de leurs potentialités. Les Juifs du Maroc sont les gardiens d’un merveilleux Patrimoine, plusieurs fois millénaire, qui appartient à tous les Juifs marocains, où qu’ils se trouvent. Les Juifs marocains en Israël et dans les pays occidentaux sont des Ambassadeurs, dans le sens très large du terme. Comme le disait justement feu le roi Hassan II: “Lorsqu’un Juif s’expatrie, le Maroc perd un résident mais il gagne un Ambassadeur”.

Les Juifs marocains participent à la bonne image du Maroc. Leur réussite, c’est notre réussite. Quand un Juif marocain réussit à l’étranger, que ce soit le comédien Gad Elmaleh ou Sidney Toledano, président mondial de Christian Dior… tous les Marocains, qu’ils soient Juifs ou Musulmans, bénéficient de l’aura que ces réussites éclatantes confèrent à leur pays.


In an interview, Serge Berdugo, secretary general of the Communautés israélites du Maroc and former minister of tourism of Morocco, says the quality of life is good for Jews in his country.

THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 03:43

L'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic arrêté 28 ans après au Canada
il y a 55 min


L'auteur présumé de l'attentat qui avait fait quatre morts près de la synagogue de la rue Copernic à Paris (XVIe) en 1980, un Libano-Canadien d'origine palestinienne, a été arrêté jeudi au Canada 28 ans après les faits sur mandat d'arrêt international de juges français.

Selon L'Express qui a révélé l'affaire sur son site internet, cet homme de 54 ans, Hassan Diab, a été interpellé à Gatineau, au Québec, par la gendarmerie royale canadienne.

Son arrestation a été confirmée par la police fédérale canadienne.

"Mon client est innocent, il n'a rien à faire là-dedans", a déclaré son avocat Me René Duval. Il a ajouté qu'il demanderait sa remise en liberté lors d'une comparution prévue vendredi après-midi au Palais de justice d'Ottawa.

M. Diab a été arrêté à 11H45 locales, a confirmé une source judiciaire à Paris qui a précisé que les deux juges antiterroristes parisiens chargés de l'affaire, Marc Trévidic et Yves Jannier, devaient très prochainement se rendre au Canada afin notamment de s'enquérir de son extradition vers la France.

L'homme est soupçonné par la justice française d'avoir confectionné l'engin explosif posé dans la sacoche d'une moto à quelques mètres de la synagogue de l'Union libérale israélite et qui avait explosé le 3 octobre 1980, vers 18h40, tuant trois Français et une Israélienne.

Des perquisitions étaient en cours jeudi, a ajouté cette source judiciaire. Selon L'Express, elles viseraient le domicile et le bureau de M. Diab, qui enseigne la sociologie à l'université d'Ottawa.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a félicité les policiers "qui ont une nouvelle fois démontré la détermination de la France à combattre sans relâche le terrorisme".

Françoise Rudetski, la fondatrice de l'association SOS Attentats, aujourd'hui dissoute, a pour sa part salué le "travail de fourmi et l'obstination des enquêteurs" tout en espérant la prochaine extradition vers la France de M. Diab.

Les juges antiterroristes français se sont intéressés à Hassan Diab après que l'Allemagne leur a communiqué un fichier, "acheté" dans des conditions non précisées, d'activistes du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS) dans lequel figurent notamment les noms des membres du commando de la rue Copernic

THE NEWS
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 04:36

Interessantes ces informations, bravo Emilio !:-)

Au sujet de cette arrestation, c'est tout de meme incroyable que ce criminel ait trouve refuge au Canada ! Et de la part des enqueteurs, 28 ans apres pour mettre la main dessus, ce n'est pas trop tot !

THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 05:22

Merci darlett, toutes les semaines il y a des articles très intéressants dans le journal
«The Jewish News» de Montréal, pourquoi pas, ne pas les partagés avec les darnneurs.

BRAVO MONSIEUR LE RABBIN LEVY
‘L’orthodoxie juive peut être moderne et inclusive’



By ELIAS LEVY, Reporter
Thursday, 13 November 2008

“Les tenants du Judaïsme ultra-orthodoxe accentuent les divisions au sein du peuple juif avec leur attitude exclusionniste. Les Juifs ultra-orthodoxes adoptent un comportement dédaigneux à l’égard des Juifs conservateurs, réformistes ou reconstructionnistes. C’est regrettable! À notre époque, le Judaïsme a, plus que jamais, besoin d’unité et non de divisions.”
Ces réflexions percutantes sur l’état actuel Judaïsme n’ont pas été formulées par un farouche détracteur du courant ultra-orthodoxe juif, mais par un Rabbin orthodoxe, Yamin Levy.

Cet universitaire et éducateur, qui vit et enseigne à New York, n’y va pas par quatre chemins quand il émet son opinion sur l’éducation qui est dispensée dans le monde juif ultra-orthodoxe.

“Les Juifs fondamentalistes sont horrifiés par l’idée que leurs enfants étudient les mathématiques, les sciences, l’Histoire, les sciences humaines, la littérature… Ces matières profanes sont exécrées et complètement bannies dans le système d’éducation juif ultra-orthodoxe.”

Le Rabbin Yamin Levy déplore que les Sépharades, en Israël et dans la Diaspora juive, qui ont adhéré à des mouvements ultra-orthodoxes renient le riche héritage éducatif que Maïmonide -le Rambam- et d’autres illustres Maîtres du Judaïsme sépharade leur ont légué.

“Maïmonide, le plus brillant esprit que le Judaïsme ait connu, a été éduqué au contact direct avec les sciences, les mathématiques, la philosophie… Ce grand Maître ne cessait de répéter: “On ne peut pas aimer Dieu si on ne connaît pas les sciences”. Dans le monde sépharade, la tradition éducative a toujours tablé sur un excellent enseignement de la Torah et un excellent apprentissage des matières profanes. Être un Juif orthodoxe et poursuive des études universitaires en médecine, en ingénierie, en science, en littérature… ce n’est pas une incongruité. Pour les Juifs ultra-orthodoxes, “orthodoxie juive” et “étude des matières non toraniques” sont deux notions incompatibles, totalement antinomiques.”

Comment peut-on aujourd’hui éduquer un enfant juif sans qu’il ouvre un livre de mathématiques, de science ou d’Histoire?, lance, avec une pointe de désarroi, le Rabbin Yamin Levy.

“Nous, Juifs, avons urgemment besoin de revenir à notre vraie culture: une culture basée sur un Judaïsme authentique, ouvert et tolérant. Ce n’est pas pour rien qu’on nous appelle depuis des lustres le “Peuple du Livre”. Maintenir des enfants juifs dans la plus grande ignorance, c’est renier notre héritage culturel et éducatif, plusieurs fois millénaire.”

L’attitude “très misogyne”, selon le Rabbin Yamin Levy, adoptée par les Juifs ultra-orthodoxes à l’endroit des femmes le laisse aussi coi.

“Il y a aujourd’hui des endroits en Israël où les femmes juives ultra-orthodoxes ont le visage complètement couvert avec un foulard ou une écharpe. Je me dis alors: “Ça, ce n’est pas notre peuple! Nous avons perdu le contact avec qui nous sommes réellement”. Dans les Communautés juives ultra-orthodoxes, les questions relatives à la sexualité sont très tabous. Si un Juif orthodoxe serre la main à une femme, c’est considéré comme une hérésie, quasiment comme un crime de lèse-majesté. Pourtant, la Halakha nous dit que c’est “pire d’embarrasser un être humain, en l’occurrence une femme, que de lui serrer la main”. C’est la Halakha qui doit déterminer le comportement d’un Juif, non la crainte ou la superstition.”

Né dans une famille sépharade native de Tanger -Maroc-, le Rabbin Yamin Levy a passé sa jeunesse à Montréal. Diplômé de la Yéchiva University de New York, où il a obtenu son ordination comme Rabbin, il a mené une brillante carrière universitaire dans cette réputée institution académique américaine. De 2001 à 2006, il a été Directeur du Département des Études sépharades de la Yéchiva University. Spécialiste reconnu de l’oeuvre et de la pensée de Maïmonide, le Rabbin Yamin Levy est l’auteur de plusieurs livres remarqués, dont Confronting the loss of a Baby. A personal and Jewish perspective - “Confrontés à la perte d’un bébé. Une perspective personnelle et juive”- et d’un Manuel sur le deuil dans la tradition sépharade. Il a signé dans des revues universitaires des dizaines d’articles consacrés à la Halakha, aux études bibliques et à l’oeuvre de Maïmonide.

Il est actuellement vice-président de la Yéchiva Chovevei Torah (Y.C.T.). Établie à Manhattan, dans le Campus de l’Université Columbia, cette institution éducative orthodoxe, fondée en 1999 par le Rabbin activiste Avi Weiss pour endiguer l’influence auprès des jeunes Juifs de la mouvance orthodoxe de droite, forme des Rabbins dans l’esprit d’“une orthodoxie juive moderne, ouverte et inclusive”. Des Rabbins officiant aujourd’hui à Montréal sont des diplômés de ce Collège rabbinique: le Rabbin Adam Scheier de la Congrégation Shaar Hashomayim et le Rabbin Yonah Berman, assistant Rabbin et Directeur des Programmes éducatifs à la Congrégation Shaar Hashomayim.

Parallèlement à ses fonctions de dirigeant et d’enseignant à la Yéchiva Chovevei Torah, le Rabbin Yamin Levy a fondé en Israël, en 2003, un projet éducatif et social remarquable: le Centre de l’Héritage de Maïmonide de Tibériade. Ce Centre d’étude international spécialisé dans l’enseignement de la pensée de Maïmonide est localisé à proximité de la sépulture du Rambam. Cette tombe était dans un état d’abandon désolant avant que le Rabbin Levy et une poignée d’autres bénévoles ne nettoient et embellissent ce site en pleine décrépitude grâce à des fonds qu’ils ont recueillis aux États-Unis et au Canada.

Le Centre de l’Héritage de Maïmonide est aussi très actif sur le plan social à Tibériade: il prodigue de l’aide aux enfants défavorisés de cette ville de la Galilée durement touchée par la crise économique. La Fédération Sépharade du Canada, présidée par Moïse Amselem, parraine un important projet social initié il y a trois ans par ce Centre éducatif: servir gratuitement quotidiennement des petits déjeuners aux enfants nécessiteux dans les écoles de Tibériade.

Le Rabbin Yamin Levy exhorte tous les Juifs à se rapprocher les uns des autres, indépendamment de leur degré de pratique religieuse.

“Nous, Juifs, devons participer et contribuer au monde qui se construit chaque jour devant nos yeux. On ne peut pas se contenter de prendre ce que ce monde engendre de bénéfique et ignorer tout le reste. Peu importe nos obédiences religieuses, les Juifs doivent s’asseoir ensemble pour parler et mieux se connaître mutuellement. Nous partageons des valeurs communes: la Tsédaka, notre profond amour pour l’État d’Israël, l’étude de nos textes sacrés…”

Le rapprochement entre des Juifs de diverses tendances religieuses est au coeur de la philosophie d’enseignement et d’action de la Yéchiva Chovevei Torah, rappelle-t-il. Cette institution éducative orthodoxe organise régulièrement des symposiums d’étude d’une journée auxquels sont conviés des étudiants en Études rabbiniques issus des mouvements conservateurs, réformistes et constructionnistes.

“Notre point commun est la réflexion et la discussion sur un texte de Torah. Même s’il existe des divergences de vues sur le plan religieux entre ces différentes mouvances du Judaïsme, le plus important est que nous arrivons a nous asseoir ensemble autour d’une table avec un esprit respectueux. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.”

D’après le Rabbin Yamin Levy, la tradition éducative sépharade est “un précieux legs” qui devrait être réhabilité et perpétué dans le monde juif.

“Les grands Chahamim -Sages- dans le monde médiéval sépharade, Maïmonide, Rabbi Yossef Caro… furent de remarquables Rabbins, érudits et éducateurs. Des Maîtres exceptionnels qui avaient une grande ouverture d’esprit. Le monde qui les entourait ne leur faisait pas peur. Au contraire, ils considéraient que le dialogue avec les Juifs qui ne partageaient pas leurs vues sur le Judaïsme et les non-Juifs était une nécessité impérieuse. Leur principal but était d’enseigner et transmettre et non de convaincre.”


In an interview, Rabbi Yamin Levy, vice-president of the Yechiva Chovevei Torah in New York, talks about the need for all branches of Judaism to have a general education and to get along with each other.

THE NEWS
Posté par: Oiknine Léon (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 23:11

Qu'est-ce un antisioniste (Source Victor Perez)

Combattre le Sionisme est devenu, pour certains de plus en plus nombreux, une raison de vivre. Tout antisioniste se revendiquant publiquement de ce combat, se drapera des vertus des droits de l’homme pour se justifier. Il vous exposera, au fil du temps, qu’il n’a rien contre les Juifs, mais qu’il est contre la politique du gouvernement israélien qui perpétue «l’occupation des territoires palestiniens», «sa colonisation» ainsi que la «répression des autochtones»

Léon

THE NEWS
Posté par: Oiknine Léon (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2008 : 20:32

Citation:
darlett
Au sujet de cette arrestation, c'est tout de meme incroyable que ce criminel ait trouve refuge au Canada ! Et de la part des enqueteurs, 28 ans apres pour mettre la main dessus, ce n'est pas trop tot !
Copernic: audition d'Hassan Diab ajournée.
La première audition depuis son arrestation d'Hassan Diab, l'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic qui a fait 4 morts en 1980 près d'une synagogue à Paris, a été ajournée à la semaine prochaine par un tribunal d'Ottawa.

Source : AFP

Léon

THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2008 : 21:53


La tragédie des soldats juifs d’Hitler
By ELIAS LEVY, Reporter

La tragédie des soldats juifs d’Hitler (Éditions de Fallois) de l’historien juif américain Bryan M. Rigg est certainement l’une des enquêtes les plus atypiques et passionnantes consacrées au IIIe Reich nazi.
Ancien étudiant des universités de Yale et de Cambridge, Bryan Rigg est actuellement professeur d’Histoire à l’Université militaire des États-Unis. Il a servi comme volontaire dans l’armée d’Israël et comme officier dans le corps des Marines des États-Unis.

Cette enquête, qu’il a menée pendant cinq années consécutives en Allemagne et dans plusieurs pays européens, où il a recueilli des dizaines de témoignages inédits de témoins de cette époque, lève le voile et examine exhaustivement un phénomène historique particulier, méconnu généralement du grand public: celui de Juifs ou d’hommes d’origine partiellement juive, désignés par le régime nazi comme Mischlinge -pluriel de Mischling, qui signifie littéralement “sang-mêlé, mâtiné, métis”-, ayant combattu dans les rangs des forces armées allemandes au cours de la Seconde Guerre mondiale. D’après Bryan Rigg, quelque 150000 Mischlinge, aussi appelés “demi-Juifs” ou “quart-Juifs” selon le degré, furent embrigadés sous la bannière à croix gammée.

Maints historiens tiennent pour un fait acquis que tout individu d’origine juive était automatiquement exclu des rangs de la Wehrmacht entre 1933 et 1945. Quelques-uns veulent bien admettre qu’un petit nombre de ces hommes ont effectivement combattu dans les troupes hitlériennes, mais considèrent qu’il s’agit d’exceptions sans grande signification. Or, rien n’est plus éloigné de la réalité, démontre Bryan Rigg dans sa vaste enquête, moult témoignages à l’appui.

L’attitude des autorités militaires hitlériennes vis-à-vis des Mischlinge était complexe et parfois déconcertante, et la politique à leur égard évoluait de façon chaotique, en une succession de tentatives exploratoires et de palinodies. La conséquence de ces variations inopinées a été que des dizaines de milliers de Mischlinge furent à un moment embrigadés sous l’uniforme allemand. Bryan Rigg met en lumière éloquemment les pratiques en usage dans un système totalitaire et polycentrique à la fois, comme celui du IIIe Reich hitlérien nazi. Diverses opinions se manifestaient à l’endroit des Mischlinge par suite de rivalités entre dirigeants et des programmes contradictoires adoptés à tour de rôle par les autorités civiles, le haut commandement, la SS, le parti national-socialiste et Hitler en personne.

“D’aucuns ont affirmé que les Mischlinge n’auraient pas été victimes de la Solution finale, car les nazis ne se seraient préoccupés que des Juifs proprement dits. En réalité, ils envisageaient déjà la mise à l’écart, la stérilisation et, en fin de compte, l’anéantissement des demi-Juifs”, explique Bryan Rigg.

Plus étonnant encore, le rôle direct qu’Adolf Hitler a joué dans cette affaire: non seulement il a personnellement autorisé des Mischlinge à rester dans la Wehrmacht, mais il a permis à plusieurs d’entre eux d’accéder à des grades élevés: officiers généraux, amiraux, comandants de vaisseaux, pilotes de la Luftwaffe. Opportuniste, le Führer ne s’évertua pas à déceler les gènes juifs de ces soldats farouchement patriotes, dont la présence était cruciale pour le bon fonctionnement de la machine de guerre nazie.

D’après Bryan Rigg, le problème des Mischlinge en dit long sur la complexité du régime nazi: la réglementation les concernant était “un labyrinthe fait de contradictions et de lacunes reflétant les incertitudes des nazis sur le traitement des Allemands en partie Juifs”.

La législation concernant les Mischlinge était difficile à appliquer pour diverses raisons. L’une d’elles, sinon la principale, était l’antagonisme entre les théories hitlériennes de la “race” et l’opportunisme politique. Les nazis étaient conscients qu’ils couraient le risque d’éloigner d’eux des milliers d’Aryens, apparentés à des Mischlinge qui occupaient des postes clés dans l’économie, les forces armées et l’administration publique. Un autre inconvénient était l’absence de toute nomenclature raciale dans l’Allemagne d’avant 1933, si bien que les bureaucrates du nouveau régime nazi en étaient réduits à dépouiller les registres d’état civil des églises, temples et municipalités, à recueillir les dénonciations malveillantes des uns, les aveux sincères des autres pour identifier les Mischlinge.

“Dans la Wehrmacht, la chasse aux Juifs se heurtait fréquemment à la mauvaise volonté de cadres plus attentifs aux mérites de militaires expérimentés qu’aux boniments racistes. Qu’Hitler lui-même se fût réservé le droit exclusif de conférer des exonérations montre ce que la jurisprudence avait de paradoxal par rapport aux exigences de l’heure, rappelle Bryan Rigg. Mais, comme l’écrit le grand historien américain de l’Allemagne, Henry Turner, Hitler a toujours entretenu “la conviction inébranlable que la réalité finirait toujours par s’adapter à ses rêves”. Cette croyance en son infaillibilité fut renforcée par ses triomphes, d’abord diplomatiques, puis militaires entre 1933 et 1940. Dictateur, prophète et purificateur ethnique, il bouleversa tout le système juridique allemand et l’asservit à ses obsessions raciales.”

Si l’on en juge à certaines de ses actions, Hitler devait estimer que quelques gouttes de sang “juif” contaminaient à jamais un individu. Mais, rappelle Bryan Rigg, d’autres exemples donnent à croire qu’il se référait aux théories génétiques de Mendel en décrétant qu’un Mischling serait traité en Aryen à 100% s’il avait hérité tout son sang de la partie aryenne de sa famille. Il semble qu’il a constamment oscillé entre ces deux jugements opposés et que plusieurs de ses sentences allaient à contre-courant de la classification raciale inhérente à la pensée nazie.

Le traitement des Mischlinge souligne à quel point la doctrine passait avant la logique dans cet univers, puisque le haut État-major de la Wehrmacht démobilisa des dizaines de soldats demi-Juifs en pleine guerre. Selon Bryan Rigg, s’il avait placé la victoire militaire au-dessus de tout, Hitler aurait pu aisément rappeler ces soldats. Or, pendant l’hiver 1942-1943, au moment où le Reich avait urgemment besoin de tous les hommes disponibles avec l’aggravation de la situation sur le front russe, il laissa de côté les milliers de Mischlinge précédemment expulsés de la Wehrmacht et perdit son temps à soupeser les qualité raciales de quelques centaines de candidats à l’exonération, alors que le régime nazi s’effondrait.

“Si Hitler exempta ou aryanisa des milliers de Mischlinge tout au long de son règne, l’extermination totale des Juifs demeura sa priorité absolue et celle de ses séides. Pourtant, la majorité des Mischlinge auraient combattu vaillamment pour la défense de la patrie et les moins aguerris auraient servi de “chair à canon”. La volonté de créer une société entièrement aryenne, prenant le pas sur tout autre facteur, les distinctions subtiles entre les différentes suppliques qui lui étaient obligatoirement adressées absorbèrent beaucoup le Führer jusqu’en 1944. Il était convaincu de sa compétence absolue en matière d’appartenance ethnique et la politique raciale passait avant même l’objectif cardinal de gagner la guerre. N’a-t-il pas déclaré: “La question juive a la priorité sur toutes les autres questions”, rappelle Bryan Rigg.


In his book, La tragédie des soldats juifs d’Hitler, American historian Bryan Rigg talks about the position in the armed forces of the Third Reich of Mischlinge – those who were part Jewish.

THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 20 novembre 2008 : 04:55

Bonsoir Léon,
The Canadien Jewish News était publié uniquement en langue anglaise depuis notre arrivée au Canada et tranquillement aujourd’hui nous avons d’excellents articles
en Français grâce à Elias Lévy. Ces temps-ci The news semble s’intéresser particulièrement aux Juifs du Maroc.

Cette semaine Elias Lévy nous parle d’un film très poignant «Adam’s Wall’.»

By ELIAS LEVY, Reporter
Thursday, 20 November 2008
Adam’s Wall -Le Mur d’Adam-, le nouveau film du réalisateur montréalais Michael Mackenzie aborde frontalement un thème très épineux: les difficiles relations sentimentales entre un jeune Juif et une jeune Arabe à Montréal quand la poudrière du Moyen-Orient s’embrase.
Dans le Mile-End multiethnique de Montréal, au beau milieu d’une manifestation étudiante, Adam, un adolescent Juif orthodoxe, et Yasmine, une jeune Libanaise chrétienne orthodoxe, tombent amoureux. Mais Adam est vite confronté aux sentiments négatifs de son grand-père, un Rabbin orthodoxe, qui voit d’un très mauvais oeil la relation de son petit-fils avec cette fille d’origine arabe. Au même moment, les conflits au Moyen-Orient reprennent de plus belle. La vie de Yasmine sera profondément bouleversée quand elle apprend la disparition de sa mère dans un Beyrouth ravagé de nouveau par la guerre…

Assombrie par les différends entre leurs familles respectives, la relation des deux jeunes amoureux sera rudement mise à l’épreuve. Des souvenirs enfouis surgissent, des vérités ardues sont révélées…

En déroulant un Érouv, un fil symbolique pour unir les maisons de leur quartier, Adam et Yasmine parviendront-ils à abattre les murs très étanches qui les séparent? Toute une gageure!

Montréal est le principal personnage de ce film très poignant.

“Adam’s Wall est un film sur la ville de Montréal et sur la façon dont ses Communautés immigrantes peuvent être affectées par des bouleversements politiques qui se déroulent à l’autre bout du monde. Ce film ne propose pas une solution concrète pour mettre un terme à un contentieux qui perdure depuis des lustres. Il raconte simplement une histoire d’amour qui nous donne à croire que des petits miracles peuvent parfois se produire. Et si vous croyez que de telles petites choses peuvent transformer deux familles montréalaises, c’est peut être que, malgré tous les problèmes qui déchirent le monde, une lueur d’espoir brille encore ici-bas. Ce film véhicule un message d’espoir: tout n’est pas perdu quand la guerre et la haine exacerbent les antagonismes entre des Communautés et des peuples”, explique en entrevue Michael Mackenzie.

Mais relater une histoire d’amour entre un adolescent Juif orthodoxe et une jeune Chrétienne orthodoxe, n’est-ce pas pas un choix scénique très délicat susceptible d’écorcher les sensibilités de deux Communautés fortement attachées à leur identité religieuse ancestrale?

“C’est vrai. C’est un choix délibéré à moi et au co-scénariste de ce film, Dana Schoel. Relater une histoire d’amour entre un jeune Juif orthodoxe et une jeune Musulmane pratiquante, ça aurait tout simplement renforcé un stéréotype déjà très tenace. Nous avons communément opté pour un choix plus nuancé et plus réaliste. Nous ne voulions pas raconter l’histoire de Roméo et Juliette à la sauce moyen-orientale! Il nous semblait que le cadre juif orthodoxe et le cadre libanais chrétien orthodoxe conféreraient plus de crédibilité à notre scénario. La spiritualité occupe une place très importante dans ce film. La foi permettra à Adam et à Yasmine de surmonter des épreuves existentielles très dures”, précise Michael Mackenzie.

Le réalisateur et le scénariste d’Adam’s Wall veulent-ils transmettre un message spécifique aux spectateurs par le biais de cette histoire d’amour impossible entre deux jeunes que leurs religions respectives séparent?

“Les spectateurs sont des êtres sensibles mais intelligents. Notre but n’est pas de leur transmettre un message ou de leur suggérer de faire une lecture différente des événements qui enfièvrent régulièrement cette grande poudrière qu’est le Moyen-Orient. Le seul message qu’on veut leur transmettre, c’est l’espoir. Quand des Communautés qui s’entre-déchirent ailleurs arrivent à dialoguer dans un terroir éloigné de la zone où le conflit fait rage, on arrive parfois à trouver un modus vivendi et des manières de cohabiter sans trop de heurts. Ce n’est pas facile, mais il faut essayer.”

Michael Mackenzie est convaincu que la riche tradition de dialogue interculturel qui existe à Montréal est un grand atout pour rapprocher des Communautés qui ne se côtoient pas et qui sont souvent divisées à cause de différends religieux, politiques ou idéologiques.

“Montréal est une ville interculturelle unique. À mon avis, en ces premières années du XXIe siècle, l’interculturalisme est la seule voie de l’avenir. L’interculturalisme aide à bâtir des ponts entre des Communautés qui ne se connaissent pas ou qui se boudent.”

Le rôle d’Adam est interprété avec brio par un jeune acteur ontarien, Jesse Aaron Dwyre. Le personnage de Yasmine est campé magistralement par une jeune actrice libanaise, Flavia Bechara.

Né à Londres et ayant vécu quelques années à New York, Michael Mackenzie a déjà réalisé plusieurs films et cosigné le scénario du film Le polygraphe du célèbre metteur en scène québécois Robert Lepage. Il est aussi l’auteur de plusieurs pièces de théâtre publiées et jouées en plusieurs langues sur les scènes de nombreux pays.

Adam’s Wall est actuellement à l’affiche.


Jesse Aaron Dwyre et Flavia Bechara, interprètes du film “Adam’s Wall” du réalisateur montréalais Michael Mackenzie.

Il y a aussi un excellent article sur la ville de FÉZ MOROCCO, par Irena Karshenbaum, en Anglais.

THE NEWS
Posté par: Oiknine Léon (IP enregistrè)
Date: 20 novembre 2008 : 06:31

Bonsoir Emilio
j’ai lu ce que tu as écrit sur Elias Levy.
Il y a une conférence intéressante la semaine prochaine avec le professeur Julien BAUER. Les renseignements sont dans ma rubrique

Léon

THE NEWS
Posté par: Oiknine Léon (IP enregistrè)
Date: 21 novembre 2008 : 19:14

Citation:
Emilio
L'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic arrêté 28 ans après au Canada
Pou donner suite a ton article Emilio, voila la suite sur sa comparution

Attentat de la rue Copernic: audition ajournée, Hassan Diab reste en prison


La seconde audition de Hassan Diab, un Libano-Canadien arrêté il y a une semaine à la demande de la justice française qui le soupçonne d'être l'auteur d'un attentat qui avait fait quatre morts en 1980 à Paris, a été ajournée jeudi par un juge canadien.
La prochaine audition aura lieu vendredi à 10H00 (15H00 GMT) au palais de justice d'Ottawa, a indiqué un juge de la Cour supérieure d'Ontario, qui a par ailleurs demandé que M. Diab reste en prison.
Hassan Diab, 54 ans, a été notamment interrogé par le représentant du ministère public, Claude Lefrançois, sur les endroits où il a vécu et voyagé.
La comparution de jeudi visait à déterminer si ce professeur de sociologie à l'université d'Ottawa pouvait ou non être remis en liberté pendant le déroulement de la procédure d'extradition.
M. Diab avait été arrêté le 13 novembre dans la banlieue de la capitale canadienne en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par des juges français qui le soupçonnent d'être l'auteur principal de l'attentat de la synagogue de la rue Copernic à Paris. L'explosion avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés, le 3 octobre 1980.
Cet homme de 54 ans d'origine palestinienne est accusé de meurtres, de tentative de meurtres et de destruction volontaire de biens par un groupe organisé.
Lors d'une interruption de séance en début d'après-midi, jeudi, l'avocat de la défense, Me René Duval, a dit que la preuve contre son client était "pour ainsi dire inexistante et pas fiable du tout". "Je la mettrai en pièces", a-t-il affirmé.
Il a laissé entendre qu'il y avait des motivations politiques à la poursuite contre M. Diab. "Je ne veux accuser personne mais on a l'impression que cela fait bien politiquement de faire sa part contre le terrorisme, le rêve délirant du président (américain George W.) Bush", a-t-il dit.

Portrait de l'assassin presume, Hassan Diab au tribunal d'Ottawa le 14 novembre 2008




Léon

THE NEWS
Posté par: delphinos (IP enregistrè)
Date: 25 novembre 2008 : 05:50

Iran : Plus de 5 millions... c'est le triste nombre de sites interdits d'accès



Lorsqu'il s'agit de censure sur Internet, on pense bien sûr à la Chine. Mais au vu des derniers chiffres communiqués par les autorités locales, l'Iran, un pays qui compte 21 millions d'internautes pour environ 70 millions d'habitants, n'est pas le dernier en la matière.

Cité ce mercredi par le quotidien Kargozaran, Abdolsamad Khoramabadi, conseiller du procureur général, a déclaré la chose suivante : "Plus de cinq millions de sites Internet sont interdits d'accès. La plupart ont des contenus immoraux et anti-sociaux. Les ennemis utilisent l'Internet pour attaquer notre identité religieuse".

Le filtrage est opéré par les fournisseurs d'accès à Internet à l'aide de mots-clés ou des adresses. Les sites politiques de mouvements féministes ou étudiants réformateurs et les sites pornographiques étrangers n'ont ainsi pas leur place sur le Web iranien. Mais des sites inoffensifs se retrouvent eux aussi bloqués. Parmi eux, on retrouve le réseau social Facebook et la plate-forme vidéo communautaire YouTube du fait de la possibilité de faire circuler les idées, mais aussi le site Barbie du fait qu'il contient le mot "girl"...

On retrouve l'explication d'un tel filtrage dans le Sobhe Sadegh, le magazine des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique. Y sont pointés du doigt la propagande des médias étrangers qui n'aideraient en rien le maintien de l'ordre public en soutenant notamment les blogueurs interdits par le régime.

En tout début de mois, le ministère de la Culture a été clair sur un point. Toute collaboration d'un Iranien avec un média étranger sera considérée comme une "action contre la sécurité nationale". Je vous laisse imaginer la suite pour celui qui sera pris. . .

THE NEWS
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 25 novembre 2008 : 07:53

Citation:
delphinos
Iran : Plus de 5 millions... c'est le triste nombre de sites interdits d'accès

Il existe +ou- 25 milliards de sites sur le web. Les ayatollah sont depasses par le nombre de nouveaux sites qui se font jour.
Ils ne voient que de l'hebreu, n'y comprennent que du chinois et y perdent leur latin.




THE NEWS
Posté par: delphinos (IP enregistrè)
Date: 26 novembre 2008 : 04:43

France : 450 000 fichiers pornos sont passés par des ordinateurs d'Air France

La gendarmerie du transport aérien a mis en évidence un flux considérable de fichiers pornos à partir d´ordinateurs de la compagnie aerienne Air France. Dans le lot, des fichiers pédophiles.

La gendarmerie du transport aérien (GTA) enquête sur une affaire de fichiers pornographiques et pédophiles ayant transités par des connexions Internet appartenant à la compagnie aérienne Air France.

Tout a débuté en janvier 2007. Une association en charge de la lutte contre la pédopornographie sur Internet découvre que des fichiers interdits (13 images) transitent via une connexion Air France. "Des fichiers qui vont être téléchargés 21 255 fois" indique le site Bakchich. Un homme va être arrêté dans cette sombre histoire. 90 gigaoctets d'images de mineurs (100 000) vont être saisies au domicile de l'employé d'Air France. L'enquête des militaires va permettre de découvrir que l'individu utilisait le compte de connexion d'un collègue parti la retraite depuis plusieurs annèes.

Les fichiers litigieux ont été échangés en interne. Le responsable hierarchique du premier accusé a été arrêté. Il échangeait, lui aussi, des documents pédophiles. Les gendarmes ont aussi interrogé des employés de la sûreté de la compagnie aérienne.

Ces derniers avaient reçu des documents via l'Intranet d'Air France. L'un des responsables de cette sûreté explique à Bakchich que des photos pornos arrivaient "de partout. On peut même dire que ce phénomène s’est institutionnalisé. (…) je faisais suivre ce que j’avais reçu dans la mesure où je trouvais cela rigolo et non préjudiciable".

L’expert informatique désigné par le juge Marc Sommerer a découvert 450 000 images dont plus de 2 000 fichiers vidéo à caractère pédo-pornographique.

Depuis plus de 10 ans, Air France est partenaire de l’ECPAT (End Child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes), une association qui tente de s'attaquer à l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme.

Plus de détails concernant cette news ? Rendez-vous sur le site Bakchich.info : [www.bakchich.info]

THE NEWS
Posté par: suzanne (IP enregistrè)
Date: 26 novembre 2008 : 23:57

La tribu perdue des Bnei Menashe

Jeudi 20 novembre 2008
Une communauté de 7 000 personnes pratique un judaïsme traditionnel dans une région isolée du nord-est de l'Inde, le Mizoram. Ces juifs se disent issus de l'une des tribus perdues d'Israël, celle des Bnei Menashe ("fils de Menashe").

la video clik clik

[www.france24.com]




THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 27 novembre 2008 : 21:34

‘Le nazisme et l’islamisme sont semblables’

By ELIAS LEVY, Reporter

Boualem Sansal est le plus grand écrivain algérien contemporain de langue française. Toute son oeuvre littéraire est un réquisitoire vitriolique contre l’islamisme et les dérives des régimes politiques arabes.

Dans son dernier livre, Le village de l’Allemand ou le Journal des frères Schiller (Éditions Gallimard, 2008), ce brillant intellectuel et romancier musulman démontre encore une fois son courage, sa détermination et sa volonté farouches de demeurer, envers et contre tout et tous, un homme libre au franc parler truculent.

Dans ce roman noir et bouleversant, Boualem Sansal aborde frontalement, avec une grande perspicacité, un sujet très tabou dans le monde arabo-musulman: la Shoah.

« The Canadien Jewish news » 27 Novembre 2008.

THE NEWS
Posté par: delphinos (IP enregistrè)
Date: 30 novembre 2008 : 04:56

Source : AFP
Date : 28/11/2008




La cour d'appel de Paris a estimé vendredi qu'une poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy constituait bien une "atteinte à la dignité" du président français, qui avait déposé plainte pour violation de son droit à l'image, mais a autorisé sa commercialisation sous conditions.

En première instance, fin octobre, la justice française avait débouté Nicolas Sarkozy, jugeant qu'un tel gadget "s'inscrit dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour".

Commercialisée depuis le 9 octobre dans les librairies et sur internet par la société Tear Prod, le "Manuel vaudou, Nicolas Sarkozy", est un livre-objet présenté dans un coffret contenant une poupée de tissu, un lot de 12 aiguilles, ainsi qu'un ouvrage de 56 pages.

Outre une biographie humoristique de Nicolas Sarkozy, le manuel propose "un grand nombre de sortilèges magiques" et invite le lecteur à planter des aiguilles sur la poupée à son effigie pour "conjurer le mauvais oeil".

Dans son arrêt, la cour d'appel a jugé "que l'incitation du lecteur à piquer la poupée jointe à l'ouvrage avec les aiguilles fournies, action que sous-tend l'idée d'un mal physique serait-il symbolique, constitue une atteinte à la dignité de la personne de Nicolas Sarkozy".

Il est souligné toutefois "qu'il n'y a pas lieu d'interdire la poupée", cette mesure n'étant "pas proportionnée et adéquate".

La cour d'appel a donc enjoint la société Tear Prod qui édite le livret "d'apposer au besoin par un bandeau, sur tout coffret mis en vente ou proposé à quelque titre que ce soit au public, la mention de la condamnation".

La poupée est en outre bardée d'expressions qui ont jalonné la vie politique de Nicolas Sarkozy, du mot "racaille", dont il avait qualifié des jeunes de banlieues défavorisées, au "Casse-toi pauv'con" lancé au salon de l'Agriculture à un homme qui refusait de lui serrer la main.

Cette procédure judiciaire est la sixième engagée par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée à l'Elysée. En février le président Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy avaient obtenu la condamnation de la compagnie aérienne Ryanair qui avait utilisé la photo du couple dans une publicité.

THE NEWS
Posté par: Oiknine Léon (IP enregistrè)
Date: 04 dcembre 2008 : 21:30

Mythes de l’alliance entre l’Amérique et Israël
Par ELIAS LEVY, Reporter

Les ventes d’armes américaines vers les pays musulmans du Moyen-Orient sont quatre fois plus élevées que vers Israël, rappelle l’essayiste français Armand Laferrère dans un petit livre brillant et fort salutaire, où il s’emploie à mettre en charpie une litanie de préjugés tenaces ressassés par les hérauts de l’antiaméricanisme -L’Amérique est-elle une menace pour le monde? (Éditions JC Lattès, 2008)-.
Dans un chapitre intitulé “Les États-Unis menacent la paix du Moyen-Orient par leur soutien inconditionnel à Israël”, l’auteur réfute avec perspicacité les préjugés et les allégations réductrices entourant la relation entre Israël et l’Amérique.
Les alliances musulmanes représentent aujourd’hui pour les États-Unis un enjeu bien plus important en quantité que leur alliance avec Israël. D’Après l’Institut suédois international de Recherche sur la Paix (S.I.P.R.I.), une organisation pacifiste, le total des transferts d’armes américaines vers neuf pays du Moyen-Orient (Bahrein, Égypte, Jordanie, Koweit, Oman, Pakistan, Arabie Saoudite, Turquie et Émirats Arabes Unis) a représenté 20,8 milliards de dollars entre 1997 et 2006, contre 5,6 milliards de dollars pour Israël. Deux pays, l’Égypte et la Turquie, ont chacun reçu davantage d’armes américaines qu’Israël.
“Ces chiffres semblent assez difficilement conciliables avec l’idée d’une Amérique foncièrement hostile à l’Islam”, souligne Armand Laferrère.
D’après ce fin connaisseur des États-Unis et des relations internationales, élément parmi d’autres de la politique américaine d’influence au Moyen-Orient, l’alliance entre Washington et Jérusalem n’y joue pas un rôle essentiellement différent des alliances que l’Amérique a scellées avec les pays musulmans.
“Les États-Unis vendent des armes à l’État d’Israël et lui fournissent une assistance militaire. Cette coopération militaire contribue à garantir la survie d’Israël malgré l’hostilité de ses voisins -une survie dont on peut difficilement contester, sauf à donner aux mots le contraire de leur sens, qu’elle contribue à la stabilité du Moyen-Orient. En échange, l’Amérique obtient d’Israël des renseignements sur la région. Enfin, pour ne pas déstabiliser la région, les États-Unis incitent régulièrement l’État juif à une politique aussi conciliante que possible envers ses voisins”, explique Armand Laferrère.
D’après l’auteur, pour les États-Unis, une politique de stabilité au Moyen-Orient ne peut donc pas simplement exiger toujours plus de concessions de la part d’Israël. Elle doit à la fois chercher l’apaisement des tensions présentes et garantir une paix futur à tous les pays de la région, en combinant partage des terres et arrangement de sécurité.
“La mise en oeuvre d’une telle combinaison est extrêmement compliquée, car les deux objectifs sont largement contradictoires: lorsqu’une terre est transférée aux Palestiniens, qui garantit qu’elle ne sera pas utilisée pour une nouvelle guerre contre l’État d’Israël? Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le conflit israélo-palestinien se prolonge. Ce n’est pas le signe d’une partialité américaine: c’est simplement la preuve qu’il n’y a pas de moyens simples pour stabiliser le Moyen-Orient.”
Selon Armand Laferrère, les objectifs de l’alliance avec Israël -maintien de l’influence américaine et stabilité régionale- ne sont pas différents de ceux des autres alliances américaines au Moyen-Orient.
“Et pourtant, parmi les alliés des États-Unis, Israël occupe une place à part dans le coeur des Américains.”
Parmi tous les alliés des États-Unis, ajoute-t-il, Israël est celui qui a montré la solidarité la plus indiscutable avec l’Amérique.
“Les autres alliés ont souvent des opinions publiques plus ou moins hostiles aux États-Unis. Il arrive que leurs gouvernants encouragent activement l’amériphobie. C’est très fréquent dans le monde arabe mais aussi, à l’occasion, en Europe et en Asie, écrit-il. L’opinion publique israélienne, au contraire, est aussi massivement pro-américaine que l’opinion américaine est pro-israélienne. Pour ne prendre qu’un exemple, après les attentats du 11 septembre 2001, les populations “alliées” des pays arabes ont manifesté soit de l’indifférence, soit de la joie. Les Israéliens, eux, ont multiplié les signes de sympathie à l’endroit des Américains. En Israël, les États-Unis savent qu’ils n’ont pas seulement un allié mais un ami.”
Israéliens et Américains ne se contentent pas d’avoir un passé similaire: ils ont construit des sociétés fondées sur les mêmes valeurs, rappelle Armand Laferrère.
“Israël, comme l’Amérique, est une démocratie profondément attachée à la liberté de parole, à l’État de droit, à l’égalité des individus et à l’égalité des sexes. Cette communauté de valeurs et de mode de vie permet à l’alliance israélo-américaine d’être plus qu’un arrangement de pouvoir: une vraie fraternité.”
“Ces raisons expliquent pourquoi, alors même que la politique étrangère des États-Unis ne distingue pas Israël des autres alliances américaines du Moyen-Orient, l’État juif a une place privilégiée parmi les alliés de l’Amérique”, conclut Armand Laferrère.

Léon

THE NEWS
Posté par: Emilio (IP enregistrè)
Date: 04 dcembre 2008 : 23:00

Thursday 4th of December 2008 7 Kislev 5769

Des Histoires de vie sépharades recueillies
By ELIAS LEVY, Reporter

La Mémoire sépharade occupera une place importante dans le Projet de recherche “Histoire de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et autres violations de la personne”.
Ce Projet de recherche de grande envergure est financé par le Conseil de recherches en Sciences humaines du Canada et l’Université Concordia, en partenariat avec la Communauté sépharade unifiée du Québec, le Centre Commémoratif de l’Holocauste de Montréal et JIAS Montréal -le Service d’aide aux immigrants juifs-.
Ce Projet d’une durée de cinq ans, présidé par l’historien Steven High de l’Université Concordia, a comme principal but de constituer des archives orales de membres des Communautés vivant à Montréal ayant vécu dans leur pays d’origine des grandes tragédies, comme la Shoah, le génocide des peuples cambodgien, rwandais…
Ce Projet retracera les itinéraires de vie de membres de six Communautés montréalaises: la Communauté juive ashkénaze, la Communauté juive sépharade, la Communauté rwandaise, la Communauté cambodgienne, la Communauté haïtienne et la Communauté originaire d’Amérique centrale.

Dix-neuf organisations communautaires et trente-neuf universitaires montréalais sont impliqués dans cet ambitieux Projet.

Les historiens Yolande Cohen, professeure à l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.), et Frank Chalk, professeur émérite à l’Université Concordia, sont les codirecteurs du volet de la recherche portant sur les Histoires de vie de membres de la Communauté sépharade de Montréal.

Le but de ce volet “sépharade” est de recueillir les témoignages de Sépharades montréalais, âgés de 70 ans et plus, à même de témoigner sur les bouleversements vécus lors de la Seconde Guerre mondiale et/ou durant la période post-1945, caractérisée notamment par d’importants déplacements de population, que ce soit en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou en Europe.

Ces récits de vie oraux seront filmés, numérisés, inventoriés, archivés et mis à la disposition du public via un Site Internet.

“Pour les Ashkénazes, ces Histoires de vie sont façonnées par l’expérience de la Shoah. Le vécu de vie des Sépharades est différent. Nous allons essayer de retracer les processus qui ont conduit au déplacement des populations sépharades. Des processus cognitifs individuels et collectifs. L’objectif de cette recherche est d’identifier clairement, par le biais de longues entrevues, la Mémoire que ces personnes, qui avaient entre 18 et 20 ans lors de la dernière Grande Guerre, ont de leur déplacement et de leur installation à Montréal. Considèrent-elles leur départ de leur pays natal comme un exil, un déplacement forcé, une immigration massive? Qu’est-ce qu’a représenté pour elles leur départ du Maroc, de l’Algérie, du Liban, de l’Égypte…? On ne s’intéresse pas qu’à la Communauté sépharade marocaine, mais aussi aux autres Communautés du Maghreb et d’une partie du Machrek -l’Orient arabe-”, explique Yolande Cohen en entrevue.

Cette historienne, qui s’intéresse depuis une trentaine d’années aux mouvements migratoires des Juifs marocains, souhaite inscrire ces trajectoires dans un ensemble plus vaste où Ashkénazes et Sépharades pourront échanger leurs expériences au lieu de se cantonner dans deux solitudes.

“Même si la langue est une barrière, c’est très important de réinscrire ces itinéraires de vie dans une expérience commune, même si ces expériences de vie sont différentes. Cette approche nous permettra de voir la vision de l’exil, le sentiment de peur qui sévissait dans ces Communautés avant leur départ du terroir natal. La vie des Juifs d’Afrique du Nord n’a pas été un long fleuve tranquille, dit Yolande Cohen. Il faut sortir de la vision nostalgique qu’on a véhiculée pendant trente ans, qui consistait à dire que le passé des Sépharades en Terre d’islam était une époque glorieuse, que Juifs et Musulmans vivaient dans l’harmonie… Notre but est de refaire émerger les moments qui ont conduit au fait que tous les Juifs sont partis. Même ceux qui étaient heureux dans ces pays arabo-musulmans ont fini aussi par partir. Il y a des raisons à la fois objectives et subjectives qui les ont poussés à quitter leur terre natale, que nous aimerions bien identifier.”
Pour le professeur Frank Chalk, les expériences de vie des Sépharades vivant à Montréal ont été trop longtemps éludées. Ce Projet de recherche palliera à cette lacune.
“Durant mes quarante années de travail de recherche à Montréal, j’ai constaté que les expériences de vie des membres de la Communauté sépharade n’ont presque jamais été recueillies, ni publiées. C’est une très grande lacune, dit-il. Il est important que ces expériences de vie sépharades soient préservées pour la postérité. Vous n’avez pas besoin d’avoir été victime d’un Holocauste pour avoir été profondément marqué dans votre vie. Il y a aussi d’autres expériences de vie tragiques et marquantes qui font partie de l’héritage que nous allons léguer à nos enfants et petits-enfants.”
Toutes les personnes intéressées à relater leurs Histoires de vie dans le cadre de ce Projet de recherche seront interviewées par des personnes compétentes -qui le font bénévolement- ayant suivi préalablement plusieurs ateliers de formation.
Les témoignages d’une trentaine de membres de la Communauté sépharade témoins de la Seconde Guerre mondiale et des années d’après-guerre ont déjà été recueillis.
Ces récits de vie pourront-ils constituer la trame narrative d’une historiographie des Juifs sépharades de Montréal ayant vécu les affres la dernière Grande Guerre?

“Je ne sais pas si on pourra écrire une histoire complète des Sépharades durant les années de guerre à partir de ces récits oraux dans la mesure où la Mémoire des personnes d’un âge avancé est souvent très aléatoire. Par contre, ces témoignages oraux seront un contrepoids très important à l’Histoire classique. Ce qui est sûr, c’est que ces récits de vie éclaireront les processus d’émigration des Juifs d’Afrique du nord et leur perception trente ans plus tard de cette immigration, forcément chronologique. J’ai l’intention de développer une analyse plus poussée de ces récits pour écrire éventuellement un ouvrage ou des articles”, précise Yolande Cohen.

Ce Projet de recherche ne se limitera pas à consigner dans des archives numérisées des récits de vie. Celui-ci comprendra plusieurs autres volets: l’éducation des jeunes; la publication de matériaux didactiques -brochures, livres…- destinés aux écoles et aux bibliothèques; la production d’émissions de radio, de documentaires…
Pour obtenir plus d’informations sur ce Projet de recherche ou relater votre récit de vie, contacter Marilyn Bernard au 514-544-5089 ou par courriel: marilyn.bernard@gmail.com

THE NEWS
Posté par: yossi1 (IP enregistrè)
Date: 08 dcembre 2008 : 05:46

Interview d'un ex-agent du Mossad : Michael Ross
Exclusif et passionnant. Le premier interview en français de Michael ROSS (pseudonyme), ex-agent du Mossad, les meilleurs services de renseignements au monde.

Nom
Michael ROSS
(pseudonyme)
CV
1988-2001 : Agent des services de renseignement extérieurs de l'Etat d'Israël
Le MOSSAD
Institut pour le renseignement et les affaires spéciales
Ha Mossad le-Modiin ule-Tafkidim Meyuhadim ;

Selon le quotidien israélien Haaretz , qui se fonde sur des sources à l'intérieur de l'Institut, Michael Ross travaillait sous le nom de code "Rick".

1988-1995 : agent sous couverture ("Combattant") au sein de la division CAESAREA, responsable des officiers opérant sans couverture diplomatique. Missions aux Etats-Unis et en Syrie, Azerbaïdjan, Iran et Afrique du Nord.

1996-1998 : agent de renseignement (Katsa) au sein de la division TEVEL, responsable des relations entre l'Institut et les agences de renseignement à l'étranger. A ce titre, il a travaillé comme officier de liaison du Mossad avec la CIA et le FBI. Michael Ross était également enquêteur lors des attentats d'Al-Qaeda contre les ambassades américaines de Nairobi (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie).

1998-2001 : agent de renseignement (Katsa) au sein de a division BITZUR, responsable de la sécurité et de l'immigration des communautés juives mondiales. En 2000, il a été félicité par le directeur-adjoint du Mossad, Ilan Mizrahi, pour avoir organisé la fuite des Juifs du Zimbabwe menacés par le régime de Robert Mugabe.

Michael Ross est un ancien soldat canadien, de confession chrétienne, qui a émigré en Israël au début des années 1980, s'est converti au judaïsme et a rejoint Tsahal, avant d'être repéré par des chasseurs de tête de la MELUKHA, le service de recrutement du Mossad.

En 2007, Michael Ross a publié un best-seller retraçant son parcours sous le titre "The Volunteer". Ses mémoires, en anglais, ont été diffusées en Angleterre, Australie Canada, Etats-Unis, et traduites en hébreu pour être publiées en Israël.



JOURNALISTE : Michael Ross, un grand merci d’avoir accepté d’accorder cet entretien.
Votre parcours est des plus inhabituels. Au début des années 80, vous étiez chrétien, Canadien, et vous terminiez votre service militaire dans votre patrie d’origine. Comment avez-vous rejoint Israël ?

ROSS :Lorsque j’avais 20 ans, j’ai voyagé en Europe et je souhaitais passer l'hiver sous un climat méditerranéen.

J’ai appris que l’on pouvait se porter volontaire pour travailler dans un kibboutz, en Israël. En dehors de cela, le pays lui-même m’intéressait. A l’époque, l’histoire, les religions et la technologie me passionnaient, et Israël était largement médiatisé sur ces sujets.

JOURNALISTE : Vous vous êtes ensuite marié avec une Israélienne et converti au judaïsme. Puis obtention de la citoyenneté, et service militaire au Liban. Votre service terminé, un « officiel du gouvernement israélien » vous contacte... A votre avis, pourquoi votre dossier a-t-il retenu l’attention de laMelukha, les chasseurs de têtes du Mossad ?

ROSS :C’est une très bonne question. On ne m’a jamais révélé les raisons de mon recrutement.

JOURNALISTE : Et si vous deviez spéculer, en vous basant sur votre expérience… ?

ROSS :Je pense que mon parcours plutôt particulier a intéressé les recruteurs. Mon service militaire aussi.

JOURNALISTE : Dans l’armée canadienne ou dans Tsahal ?

ROSS :Les deux, en réalité. Mais plutôt, je pense, mon incorporation dans les forces armées israéliennes.

JOURNALISTE : Pouvez-vous nous révéler quelle était votre fonction ?

ROSS :Oui, je servais dans le génie, au sein d’une unité combattante.

JOURNALISTE : Etait-ce le niveau technique d’une telle affectation qui a séduit le Mossad ?

ROSS tongue sticking out smileyas seulement. Le simple fait que j’aie porté l’uniforme a été vu comme un signe fort de patriotisme. Cela prouvait que j’étais bien intégré dans la société israélienne.

JOURNALISTE : Et ensuite, comment entre-t-on dans le monde particulier de l’Institut ?

ROSS :Comme on m’avait sélectionné pour être « combattant », soit agent sous couverture, mon entrée dans le Mossad a été ponctuée d’interrogatoires et de mois d’isolement. La nature-même de ma fonction faisait que toutes mes relations avec autrui étaient strictement contrôlées. Et quand je parle « d’autrui », je parle de mes collègues au quartier-général. Tout demeurait très surveillé, organisé et cloisonné. Durant cette période, je ne pouvais compter que sur moi-même, tout en restant sous le contrôle des personnes qui me formaient pour devenir opérationnel.


JOURNALISTE : Comment se déroulait le programme d’entraînement ?

ROSS :La formation du Mossad est sans doute la chose la plus difficile que j’aie faite dans ma vie. Ce n’est pas tant un entraînement, ils vous placent dans une situation donnée et évaluent vos réactions. Ensuite, en se basant sur vos erreurs et vos réussites, ils dressent votre profil et l’exploitent. Bien sûr, vous apprenez des choses, mais le centre du programme, c’est toujours vous. Ils s’intéressent à votre mental, à votre système de pensée, et s’emploient à les modifier. C’est l’aspect psychologique qui prédomine.

JOURNALISTE : Quel rôle jouiez-vous au sein des services de renseignement israéliens ?

ROSS grinning smileyurant lesseptpremières années,j’ai servicomme « combattant », soit agent sans couverture diplomatique, l'élite du service. Puis je suis devenu katsa, c’est-à-dire agent de renseignement. Il existe deux sortes de katsa : l’agent traitant, qui recrute des informateurs et cible l’HUMINT [renseignement d’origine humaine], et l’officier polyvalent. J’étais de la seconde catégorie. Ensuite, plus loin dans ma carrière, je suis devenu officier de liaison avec la CIA et le FBI, puis à nouveau katsa, mais dans un autre domaine, à savoir le contre-terrorisme.

JOURNALISTE : Comment est-ce de travailler comme agent sous couverture dans notre monde contemporain ?

ROSS :Lorsque vous vivez au secret pendant une longue période, cela affecte votre psyché. Les personnes qui travaillent dans notre business se déconnectent quelque peu de la réalité et en viennent à penser que leur vie de couverture est leur vraie vie. Pour éviter cette dérive, leurs supérieurs doivent régulièrement évaluer leur santé psychologique et veiller à ce qu’ils gardent des liens essentiels avec le monde réel. Dans le même temps, ils doivent leur donner la liberté d’exploiter leur couverture au maximum.

La couverture est tout ce que nous avons en mission. Pour des gens qui opèrent en milieu hostile, elle est leur seul moyen de défense.

Comme arme, ils n'ont ni pistolet ni couteau, mais la faculté de convaincre autrui. Ils doivent faire croire à leurs cibles qu’ils ne représentent pas une menace, qu’ils sont à l'écoute et en aucune manière liés à un organe de renseignement.

JOURNALISTE : Et comment réagissaient vos proches ?

ROSS :Il existe plusieurs types de couverture. Il y a la couverture pour votre travail et celle pour vos parents et amis. La seconde peut être délicate : vous devez convaincre votre famille, lui expliquer vos absences.

Dans mon cas, ma famille [parents] vivait en Amérique du Nord lorsque j’opérais au Moyen Orient, Europe ou Afrique. Aussi n’étais-je pas exposé au quotidien ; je n’avais pas besoin de me justifier constamment sur ce que je faisais et pourquoi. Ils savaient seulement que je travaillais à l’étranger.

JOURNALISTE : La chaîne de télévision israélienne Channel 2 a récemment confirmé que le Mossad avait éliminé Imad Mughniyeh, l’un des leaders du Hezbollah, en février 2008. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

ROSS :Mughniyeh était le cerveau du terrorisme moderne. Il représentait un point de convergence entre différents groupes jihadistes. Et surtout Téhéran. A bien des égards, Mughniyeh était plus l’homme de l’Iran que celui du Hezbollah.

JOURNALISTE : Vraiment ?

ROSS :Absolument. Mughniyeh incarnait le terrorisme d’Etat exercé par l’Iran. Les Gardiens de la Révolutions et le Ministère de la Sécurité Nationale [VEVAK, renseignement extérieur iranien] ont offert à Mughniyeh la plateforme qu’est le Hezbollah afin qu’il exporte la révolution islamique à l’étranger, et s’oppose à Israël aussi bien qu’à toutes les puissances occidentales de la région. Mughniyeh comptait parmi les cerveaux du terrorisme les plus influents de la planète.

Juste pour noter quelques-unes de ses fonctions : il était en charge des opérations à l’étranger, depuis les attentats à la bombe en Amérique du Sud. Il servait d’agent de liaison avec d’autres groupes terroristes, parmi lesquels Al-Qaeda, et a rencontré Ben Laden au Soudan au milieu des années 90. Sans compter qu’il s’occupait de l’aide logistique et militaire accordée aux groupes tels que le Hamas et le Jihad islamique. Mughniyeh était une figure de premier ordre au Moyen Orient, même si l’ampleur de son influence ne sera pas révélée de sitôt.

JOURNALISTE : Certains disent qu’avant le 11 septembre, il était l’homme le plus recherché de la planète…

ROSS :Effectivement, et ce n’est pas une coïncidence.Une chose que nous avons découverte est que les capacités opérationnelles d’Al-Qaeda ont augmenté lorsque la nébuleuse est entrée en contact avec Mughniyeh. De même, huit des dix-neuf terroristes du 11 septembre ont pu transiter sans encombres par l’Iran avant les attentats contre le les Etats-Unis.

JOURNALISTE : Suggérez-vous des liens plus étroits entre Al-Qaeda et le Hezbollah ?

ROSS :Voyez les attentats de Dar es-Salaam et Nairobi, sur lesquels j’ai enquêté comme agent de liaison du Mossad. Nous avons tracé les appels effectués par Ben Laden par téléphone satellite. Environ dix à douze pour cent d’entre eux étaient adressés à des officiels en Iran. Il serait très naïf de penser que le Hezbollah n’a jamais eu de contacts avec Al-Qaeda. Les groupes terroristes doivent collaborer les uns avec les autres, c'est leur seul moyen de survie stratégique.

JOURNALISTE : Vous avez mentionné les attentats contre les deux ambassades américaines en Afrique, durant l’année 1998. Vous travailliez dans cette région au sein de la division TEVEL…

ROSS : TEVEL, oui. Cela veut dire « monde » en hébreu.

JOURNALISTE : … comment avez-vous découvert Al-Qaeda ?

ROSS : Le nom de l’organisation a commencé à se répandre suite aux attentats contre les tours Khobar, en Arabie Saoudite, au milieu des années 90. Nous avons appris que les vétérans de la guerre d’Afghanistan avaient formé une « confédération » terroriste, renforcée par la venue du Jihad islamique égyptien. Mais il a fallu les attentats en Afrique pour que le renseignement travaille sérieusement sur le sujet et accepte l’idée qu’il existait, désormais, une organisation transnationale aux capacités opérationnelles très élaborées.

En réalité, c’est moins une structure qu’un « parapluie » qui couvre une variété très diverse de groupes terroristes. La venue du Jihad islamique égyptien au sein d’Al-Qaeda a marqué le début de l’ascension de la nébuleuse qui, initialement, était facile à tracer grâce à notre étroite coopération avec le renseignement égyptien.

JOURNALISTE : Est-ce à dire qu’Ahmed Al-Zahawiri, le numéro deux d’Al-Qaeda, est plus important qu’Oussama Ben Laden ?

ROSS : Oui. Ben Laden est une figure symbolique, mais le vrai cerveau de « la base » est son second égyptien. C’est sa venue, et celle de son Jihad islamique, qui a transformé Al-Qaeda en menace internationale. Zahawiri est célèbre pour ses harangues télévisées, mais celles-ci cachent sa vraie place au sein d'Al-Qaeda.

JOURNALISTE : Abordons le 11 septembre 2001. Comment avez-vous réagi à ces évènements ?

ROSS : Je dois vous avouer que j’étais plutôt choqué. Je travaillais en Asie du Sud-est à cette période. Je surveillais une organisation terroriste. Pas liée à Al-Qaeda, mais terroriste quand même. Lorsque j’ai appris la nouvelle – j’étais devant la télévision lorsque le second avion a percuté le World Trade Center – j’étais choqué.

Je l’ai pris comme une défaite personnelle. Nous avons travaillé sans relâche pour traquer ces personnes pendant des années. C’était très démoralisant. Il faut comprendre que la raison de notre existence, en tant qu’agents du renseignement, est d’empêcher de tels actes.

Je peux vous garantir que le Mossad n’avait aucune connaissance préalable de ce drame. Il existait, bien sûr, des fragments d’informations, mais personne ne les avait mis en perspective pour bâtir le début d’une évaluation. Le renseignement américain souffrait du même problème, ce qui l’a mené au désastre.

JOURNALISTE : Justement. Comment jugez-vous vos collègues du FBI et de la CIA, vous qui les avez côtoyé comme agent de liaison en Afrique ?

ROSS : Les agents de terrain et les NOC [Non-official cover operatives, agents sans couverture diplomatique], leur version de nos « combattants », ont fait leur travail. Mais, avant le 11 septembre, il y avait un vrai problème de bureaucratie et de chaîne de commandement aux Etats-Unis, un vrai manque de coopération et de coordination. La guerre entre les services a affecté leurs capacités de renseignement, du quartier-général jusqu’à l’agent de terrain. Inutile de préciser que nous aussi, comme agence partenaire, avons subi les conséquences de cette lutte entre le FBI et la CIA.

Mon ami Ismaël Jones, qui a servi dans la branche clandestine de la CIA pendant vingt ans, a récemment publié un livre sur cette guerre de tranchées que se livrent le renseignement intérieur et extérieur des Etats-Unis. C'est édifiant.

Le nom de Ken Williams vous dit-il quelque chose ?

JOURNALISTE : Non.

ROSS : J’ai travaillé avec lui et le connais plutôt bien. Il a ensuite été affecté au bureau du FBI à Phoenix. C’est l’agent qui a averti sa hiérarchie que plusieurs Arabes prenaient des cours de vols aux Etats-Unis quelque mois avant le 11 septembre. Il a ajouté que cette information devait être largement diffusée au sein de la communauté du renseignement américain. On a ignoré son mémorandum. C’était en juillet je crois, et les attentats ont eu lieu en septembre… C’est ce genre de faute professionnelle institutionnalisée qui a conduit à la tragédie du 11 septembre.

JOURNALISTE : Je m’interroge sur les directeurs du Mossad sous lesquels vous avez servi. Si j’excepte Admoni, vous avez connu trois caractères très différents : Shabtai Shavit, Danny Yatom et Ephraïm Halevy. Quelle est votre opinion à leur sujet ? Nous avons leurs avis, mais rarement – à vrai dire jamais – celui des hommes de terrain.
L’une des choses que j’ai toujours admirées dans le Mossad est qu’il fonctionne comme une organisation apolitique. Il ne vit pas sous la loupe d’une commission ; il ne répond qu’au Premier Ministre, à la limite aux membres supérieurs de son cabinet. C’est essentiellement une relation entre le directeur général et le Premier Ministre.

Le Mossad est une petite structure centralisée. Vous avez le directeur général et la pyramide au-dessous, mais une petite pyramide, rien à voir avec l’énorme bureaucratie insondable que vous retrouvez dans les autres agences de renseignement. Le système est très direct : si le directeur général prend une décision, celle-ci descend les échelons très rapidement.

Il n’est pas rare que le Premier Ministre en exercice s’implique personnellement dans notre travail. Le Premier Ministre Rabin, par exemple, aimait sincèrement le Mossad et savait exploiter son potentiel. Il participait à des briefings et des debriefings de « combattants » et du personnel en mission, et ceci sans ordre préalable du directeur général. Rabin montrait un véritable intérêt pour les agents qui travaillaient à son service.
ROSS : Mais pour revenir à votre question, tous les directeurs généraux que j’ai connus avaient leurs forces, à leur manière. Le plus faible d’entre eux, à mon avis, était Danny Yatom. Je ne dis pas « faible » pour une personne sans poigne, il était tout sauf ça, mais j’estime que son style militaire, obtu, ne correspondait pas à celui du renseignement, lequel doit rester souple et intellectuellement flexible.

Les gens comparent souvent le milieu du renseignement avec le monde militaire, mais ils font une grosse erreur. Les deux sont très différents. Vous ne pouvez pas contrôler le Mossad comme une unité de soldats. Ça ne marche tout simplement pas de cette manière.

Le directeur Yatom a eu une tâche difficile. Sous son commandement, plusieurs de nos opérations ont très mal tourné, à l’image de l’affaire Meshaal [tentative d'élimination au gaz aérosol du leader du Hamas, en 1997 en Jordanie]…
JOURNALISTE : Et des yahalomin [experts en communication] surpris en pleins repérages en Suisse en 1998....

ROSS :Exactement, cet agent capturé alors qu’il suivait la trace d’un membre du Hezbollah…

Ces échecs se sont déroulés sous le commandement du directeur Yatom, même si vous ne pouvez pas totalement l’en tenir pour responsable. Danny Yatom était une personne difficile à mettre en garde!

Ephraïm Halevy a pris le commandement du Mossad lorsque notre organisation était démoralisée. Il a hérité de la position, enviable je pense, de celui qui devait dire « non » à plusieurs opérations que le Mossad voulait monter. Nous ne pouvions tout simplement plus nous permettre d’échouer.

C’est là toute l’ironie du renseignement. Les gens doivent comprendre que le Mossad travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et conduit des opérations tout le temps. Il réussit des millions de choses et connaît quelques ratés, mais ce sont ces échecs qui deviennent connus du public.

Globalement, je suis satisfait des directeurs que l’on a mis à la tête du Mossad, tous des personnages avec un vrai talent. Je ne peux pas dire du mal d’eux, d’autant que je ne les connaissais pas assez personnellement pour porter un jugement honnête.

Comprenez que nous avons été bien formés et dirigés pendant ces dernières années. Le Mossad reste le service de renseignement le plus performant de la planète. Et de loin.

JOURNALISTE : L’un de vos environnements opérationnels dès 1993 était l’Iran. Comment jugez-vous l’évolution de son programme nucléaire durant les quinze dernières années ?

ROSS :Il est impressionnant de voir à quelle vitesse l’Iran développe son programme. Nous avons observé attentivement tous les efforts que le régime a entrepris pour rassembler du matériel fissile, construire des centrales et rassembler des experts dans le seul but d’obtenir la bombe atomique.

Les Iraniens sont passés maître dans l’art de dissimuler leurs activités à la communauté internationale. Depuis des années maintenant, ils se jouent de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, des Nations Unies et des autres organes de surveillance, tout en accélérant leur entreprise nucléaire.

Ils restent donc déterminés à produire une bombe atomique – arme qu’ils comptent utiliser comme charge utile de leurs missiles balistiques Chahab-3.

Les estimations diffèrent sur l’avancée de leurs efforts. Les Américains pensent avoir le temps, les Israéliens voient l’urgence – et je partage l’avis des Israéliens : l’Iran pourra obtenir une bombe atomique dans les douze à dix-huit mois.

JOURNALISTE : Doit-on ainsi s’attendre à une guerre entre Israël et l’Iran dans un futur proche ?

ROSS :Le message israélien ne souffre d’aucune ambiguïté, pour quiconque veut bien l’entendre : Israël ne peut pas autoriser un Iran nucléaire, et prendra toutes les mesures nécessaires pour que cela n’arrive jamais.

Ceci exposé, plusieurs voies peuvent être possibles. Tout dépend de l’implication américaine et européenne – l’Europe étant dans le champ d’action des missiles d’un Iran nucléaire. Avec une nouvelle administration en place aux Etats-Unis, tous nos précédents scénarios deviennent caduques. Beaucoup va dépendre du ton que prendra le nouveau Président Obama et sa vision de la menace.

JOURNALISTE : Et l’établissement d’un nouveau gouvernement israélien…

ROSS : Oui et non. Le message du gouvernement israélien ne changera pas, quelle que soit la couleur politique qui domine.

Tzipi Livni, par exemple, qui a été officier du Mossad, a une excellente vision à moyen terme, y compris de ce qui se passe en coulisses.

Pour ma part, je pense que l’Iran veut devenir une puissance régionale à tout prix, et ne renoncera pas à l’arme atomique.

JOURNALISTE : Nous nous dirigeons donc vers la guerre, quoi qu’on en dise. Est-ce que le Mossad peut ralentir le programme nucléaire iranien ?

ROSS confused smileyi vous regardez ce qui s’est passé en Syrie l’année passée, la chasse israélienne a mené une véritable opération chirurgicale contre un site nucléaire. Elle pourrait rééditer l'opération, bien que les centrales iraniennes soient plus dispersées.

Je ne veux pas dire si le Mossad peut ou ne peut pas agir, le plus important est d’estimer la réponse des mollahs. S’ils choisissent de riposter militairement, nous pourrions effectivement assister à une nouvelle guerre régionale.

JOURNALISTE : Je voudrais évoquer avec vous une situation qui a une importance particulière pour les amis d’Israël, celle de Guilad Shalit. Comme agent du renseignement, comment voyez-vous cette situation ?

ROSS :La libération d’un otage a toujours figuré sur la liste des priorités de la communauté israélienne du renseignement, le Mossad en premier. Vous pouvez donc être certain que notre service travaille sans relâche afin que Guilad Shalit puisse rentrer dans sa famille.

Cela fait partie de nos valeurs. Nous n’abandonnons jamais l’un des nôtres en mains ennemies, même cela comporte des risques. Il ne faut pas oublier qu'une opération de sauvetage est très délicate.

Mais, si le Mossad bénéficie des renseignements nécessaires et que s’ouvre une fenêtre d’opportunité, il agira.

JOURNALISTE : Quelles sont, selon vous, les priorités du renseignement extérieur pour les années à venir ?

ROSS :Le Mossad, comme tout service secret, établit une liste de priorités sur les trois prochaines années. Il décide de concentrer ses moyens sur certains types de missions. Ce choix recèle une importance particulière pour une petite organisation comme la nôtre, qui a un large éventail d’environnements à couvrir.

L’Iran et son programme nucléaire figurent en tête de liste. Son acquisition, déploiement et utilisation d'armes interdites. Viennent ensuite les Etats satellites, comme la Syrie. Puis les groupes terroristes transnationaux, le Hezbollah en particulier.

Il me vient une anecdote : lorsque j’étais officier de liaison avec la CIA et le FBI, mon travail de contre-terrorisme faisait pâle figure face à mes collègues qui prévenaient la prolifération d’armes interdites. Ces derniers affirmaient volontiers que « le terrorisme est une menace, mais pas une menace stratégique ». Et j’avais pris l’habitude de leur répondre « le terrorisme peut poser une menace stratégique bien réelle. Tout dépend de la manière dont il est utilisé ».

"la diplomatie est l'art de repousser l'inévitable le plus longtemps possible".N.G

THE NEWS
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 08 dcembre 2008 : 08:58

C'est de plus en plus long tous ces articles , c'est pas des NEWS c'est des explications de Guemara.
Je ne trouve aucun interet a les lire, si quelqu'un veut en donner un NEWS resume ok, sinon qui a le courage et la force de les lire ?

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