LA COMMUNAUTE JUIVE DE MAZAGAN, MESSAGES et PHOTOS Chapitre II
Posté par:
anidavid (IP enregistrè)
Date: 16 janvier 2008 : 15:00
Les Baby Boomers d'El Jadida.
Cet article nous vient de notre ami Loulou Acoca.
Merci Babaliaho.
RETRAITES À BAS COÛT DES BABY-BOOMERS . SOURCE : WALL STREET JOURNAL
Petit à petit, la génération d'après-guerre prend sa retraite.
Devant l'explosion des prix de l'immobilier en Europe, certains se tournent vers des solutions moins coûteuses. Le Maroc l'a bien compris.
El-Jadida, petite ville balnéaire endormie, est en train de se réveiller grâce, notamment, à des enfants du baby-boom comme Muriel Brassier. Cette ancienne cadre commerciale d'une agence de publicité bordelaise pensait prendre sa retraite dans le sud de la France, mais l'an dernier elle et son mari se sont aperçus que leur pouvoir d'achat serait beaucoup plus élevé au Maroc. Pour 100 000 euros - le prix d'un petit appartement sur la Côte d'Azur -, le couple est devenu propriétaire, à El-Jadida, d'une maison avec un toit en terrasse à deux pas de l'océan.
A l'heure où la génération française du baby-boom atteint l'âge de la retraite, cet ancien protectorat de l'Hexagone s'efforce de l'attirer - avec ses euros - chez lui. Pour relancer des petites villes côtières sur le déclin, le gouvernement marocain est en train d'assouplir ses lois afin de permettre aux étrangers d'acheter et de mettre en location des propriétés, et d'autoriser les banques à leur consentir des prêts. Le nouveau dynamisme de ces localités incite les voyageurs à visiter des régions peu développées où le rythme de vie est beaucoup plus décontracté que dans des villes plus connues comme Fez et Marrakech.
C'est ainsi qu'El-Jadida a aujourd'hui un front de mer fraîchement goudronné, que de nouveaux cafés et restaurants y ouvrent leurs portes et qu'un promoteur sud-africain y construit un hôtel de luxe, le Mazagan Resort, projet qui inclut un golf de 18 trous, un casino et 150 villas.
Autres atouts d'El-Jadida : l'aéroport de Casablanca est à moins d'une heure de la ville et l'autoroute reliant les deux localités a été ouverte à l'automne dernier. Les grandes compagnies aériennes et des compagnies à bas coût assurent désormais la liaison avec les capitales européennes.
Il y a encore deux ans, Muriel Brassier et son époux n'auraient jamais envisagé, eux non plus, de prendre leur retraite à El-Jadida. Mais, quand ils ont commencé à chercher des maisons dans le sud de la France et en Espagne, ils se sont rendu compte que c'était trop cher : selon Jacques Agid, agent immobilier de Nice, sur la Côte d'Azur les prix ont doublé en dix ans. Ayant découvert sur Internet que l'immobilier était beaucoup plus accessible au Maroc, le couple a visité la région de Casablanca l'an dernier et a fait l'acquisition d'une maison mitoyenne dans laquelle il a aménagé en janvier.
La maison est située en deuxième ligne de mer, dans un quartier résidentiel mais animé. Durant la journée, des dizaines de Marocains ramassent des algues sur la plage pour les faire sécher et les vendre à une usine de cosmétiques. "Je n'aurais jamais pu vivre dans une de ces résidences sécurisées avec piscine", affirme Pierre Brassier, qui tenait un bureau de tabac à Bordeaux. "Je serais devenu neurasthénique."
Six cents familles étrangères se sont installées à El-jadida
Par ailleurs, le choc culturel n'a rien d'insurmontable. Dans les marchés de la médina, la viande est exposée à l'air libre et des singes apparemment maltraités parcourent les ruelles. Le Maroc étant majoritairement musulman, la tradition veut que l'on ne consomme pas de porc ni d'alcool. Mais les Brassier ont appris à s'adapter. "Ils ont une excellente viande d'agneau et de mouton, et l'on trouve facilement des produits de saison comme les fraises, fait remarquer M. Brassier. La vie est presque plus saine ici." En mars et avril derniers, Casablanca a été la cible de trois attentats suicides qui ont fait plusieurs blessés parmi les passants et tué un policier. Pourtant, Mme Brassier n'est pas particulièrement inquiète. "J'ai beaucoup plus peur pour ma fille, qui travaille dans la tour Montparnasse, que pour ma propre sécurité", dit-elle.
Bien que l'on ne dispose pas de chiffres officiels, quelque 600 familles étrangères se sont installées à El-Jadida ces dernières années. Et l'argent a suivi. Ali Broukraa, un agent immobilier de cette ancienne cité portugaise, a vendu pour 200 000 euros un appartement situé dans le quartier historique, alors qu'il y a encore cinq ans il n'aurait pu en tirer que 80 000. Les travaux de rénovation ont également créé des emplois. Les ouvriers gagnent entre 7,50 euros et 15 euros par jour, dans la restauration du zellige, qui entre dans la composition de la mosaïque marocaine, et du tadelakt, un enduit brillant à base de chaux.
Dans la vieille ville, une lampe en fer forgé et en peau peinte attire le regard de Mme Brassier au moment où elle passe devant son magasin d'objets artisanaux favori. Le couple a dépensé plus de 30 000 euros chez les artisans de la ville pour aménager et décorer sa maison. Et il faut encore payer les courses, les repas au restaurant et les services d'une employée de maison.
Mais le regain d'activité engendré par l'installation d'étrangers porte les prix à des niveaux trop élevés pour beaucoup d'autochtones. "Avant, c'était une ville tranquille", se souvient Malika Ouarrahaoui, habitante de longue date de la vieille cité, qui, à l'occasion du ramadan, prépare la harira, la soupe traditionnelle, sur le trottoir. "Aujourd'hui, il y a davantage d'emplois, mais tout est beaucoup plus cher."
Papy-boom
On a calculé que, entre 2006 et 2010, 40 % des personnels de la fonction publique auront pris leur retraite (2 millions de personnes) et qu'en 2006 les plus de 50 ans représentaient en France 21 millions de personnes. Le marché est donc immense, d'autant qu'à eux seuls les seniors détiennent 47 % du pouvoir d'achat national. Pour les accueillir au soleil, le Maroc n'est pas seul : les Philippines envisagent aussi de créer les structures nécessaires pour recevoir de façon pérenne 3 millions de retraités des pays riches.