Une institution de la légende de CASA: LA VIGIE MAROCAINE
Tiré de l'Ouvrage "Les grands quotidiens du Maroc", vers 1950...
L’histoire du développement de la Vigie Marocaine mérite d’être citée,car elle démontre ce que l’on peut obtenir du matériel et des méthodes nouvelles.
La Vigie Marocaine, fondée en 1908, au milieu d’une population de quelques centaines de colons, dans une ville qui se réparait d’un bombardement, devait avoir des débuts modestes.
Son premier capital fut de dix mille francs. Avec celà, elle se procura une vieille presse Marinoni, à bras, quelques casses de caractères et les accessoires les plus indispensables.
L’accroissement rapide de la population, donc de son tirage, l’élan qui emportait tous les artisans de l’œuvre marocaine, la conduisire à augmenter peu à peu son matériel.
Mais elle se rendit bien vite compte que le crédit qu’elle obtenait pour l’achat de ce matériel ne lui était guère profitable, car les caractères étaient d’une usure rapide, et elle n’avait pas fini de payer une commande qu’il lui fallait en passer une autre, sur de nouveaux crédits.
C’est alors qu’elle étudia les divers modes de composition mécanique en usage. Sollicitée de plusieurs côtés, elle choisit la machine linotype, comme la plus recommandée par l’expérience pour la composition des journaux.
Elle traita donc, en 1913, l’achat de trois machines pour ses ateliers de Casablanca, de deux autres machines et d’une machine spéciale, à clavier et caractères arabes, pour son imprimerie de Rabat. La Société Linotype, tenant compte des difficultés d’un pays nouveau, de la jeunesse de l’entreprise, accorda à la Vigie Marocaine son contrat d’amortissement le plus libéral, dont les conditions furent encore l’objet de concessions nouvelles du fait de la guerre.
Ce fut le salut financier pour ce journal.
Sa dette se régularisa en un lent amortissement, exempt de toute surprise.
Il acheta, dans des conditions à peu près semblables, une machine "Duplex", pour son impression et il eut ainsi un atelier organisé, dès 1914, sur des bases durables.
Cet exemple fut d’ailleurs si probant que les autres journaux du Maroc, par la suite, copièrent cet outillage.
Actuellement les cinq quotidiens se composent sur linotypes.
Quant à la Vigie Marocaine, elle a fait l’acquisition de deux machines nouvelles.
Ces machines, installées depuis 1914, sont depuis longtemps payées et continuent à assurer impeccablement la composition du journal.
Le journal a construit deux immeubles.
Le premier, où furent installées les machines en 1914, avait été édifié en bordure d’une place où devait se trouverl'Hôtel des Postes. Mais la guerre arrêta l’exécution des plans primitifs et, par la suite,l'Hôtel des Postes se trouva situé d’un autre côté.
Le développement du quartier choisi devenait ainsi compromis et La Vigie Marocaine se voyait isolée et éloignée du centre de la ville pour de longues années encore.
Elle résolut donc de recommencer son effort immobilier. C’est à quoi elle vient d’aboutir en construisant, près de la Bourse de Commerce, sur le Boulevard le plus fréquenté de la ville, un immeuble magnifique qui fait l’admiration de tous .
La Vigie Marocaine n’oublie pas qu’elle doit à la Société Linotype d’avoir pu assurer son développement et acquérir, il y a déjà onze ans, un matériel qui la maintient toujours au premier rang.
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depuis, la "Vigie" , du Groupe Mas comme le Petit Marocain, a été rachetée par Maroc Soir...
Photo courtesy Sylvain
Petit crieur du journal "Vigiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie" :lol!:
UNE "LINOTYPE"comme celle de La Vigie Marocaine
Lili