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Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 20 octobre 2007 : 01:51

NOS JUIFS MAROCAINS


Le judaïsme berbère remonte très loin dans le temps, les navigateurs commerçants phéniciens, sans qu’il soit possible de situer exactement la date à laquelle cette migration a commencé. Certains la font remonter à l’époque de Salomon (1er millénaire av. J.-C.), d’autres à la période qui a suivi la destruction du Premier Temple (587 av. J.-C.), d’autres encore à une date plus récente, après la destruction du Second Temple (70 de l’ère chrétienne).Une première remarque s’impose : de tous les peuples qui, très tôt, ont commencé à se déplacer en Méditerranée d’Est en Ouest, seuls les Juifs n’avaient aucune visée conquérante ou colonisatrice et tout à fait paradoxalement, de tous les peuples qui se sont succédés, les seuls ont survécu jusqu’à nos jours, s’infiltrant dès le début et s’intégrant dans la trame de la société et de la culture locales. Très tôt, ils essaimèrent depuis les comptoirs phéniciens côtiers vers l’intérieur des terres, s’insérant de manière organique dans chaque tribu, chaque village, s’imprégnant de l’environnement et l’influençant en retour.
Ironie du sort : ceux qui ont su et pu survivre à tous les bouleversements qui ont secoué la région, se sont trouvés, au milieu de ce siècle, impliqués, imbriqués dans un autre phénomène historico-politique non moins étonnant que leur survie. C’est celui du retour en masse des juifs du Maghreb et d’Orient, sous l’impulsion de la vague messianico-sioniste des années 50 et 60, vers la même terre qui a vu certains de leurs lointains ancêtres, plusieurs siècles auparavant, partir à l’aventure en compagnie des intrépides marins de Tyr et Sidon. Ici semble se clore un chapitre passionnant de l’histoire des migrations en Méditerranée. Fin d’une coexistence qu’évoquent avec nostalgie ceux qui sont restés sur place, beaucoup moins ceux qui sont partis vers leur nouveau antique destin.
Le « printemps berbère », comme a été baptisé l’éveil ethno-culturel amazigh, constitue une motivation supplémentaire pour tenter d’élucider ce phénomène d’osmose entre le Maghreb préislamique et les premiers représentants du monothéisme que les Berbères ont rencontrés, ce qui les a probablement préparés à adopter plus facilement l’autre version du monothéisme, celle de l’islam. Cette rencontre judéo berbère que certains auraient tendance à décrire comme un coup de foudre, présente des aspects énigmatiques que l’absence de preuves historiques irréfutables rend encore plus obscurs. L’intérêt très marqué de la part de certains militants pour le judaïsme, qu’ils considèrent comme une composante de leur identité, est à la fois un adjuvant et un danger. Une recherche plus poussée s’impose pour en savoir plus sur les affinités, les apports mutuels et les relations réelles entre la communauté juive minoritaire qui a conservé sa pleine et entière autonomie religieuse et culturelle, et la communauté berbère majoritaire qui, malgré son islamisation totale, a cependant conservé dans son patrimoine quelques traces indélébiles de son contact avec le judaïsme bien avant l’arrivée de l’islam.

Mais qui sont les Berbères ? Ont-ils toujours vécu en Afrique du Nord et aux abords du Sahara ? L’incertitude des historiens et des archéologues, l’insuffisance de preuves épigraphiques, laisse la place libre à l’imagination qui, de toute façon et traditionnellement, s’est donné libre cours, renforcée en cela par certains écrits juifs et arabes du Moyen Age. Ces écrits font état de légendes sur l’origine « cananéenne » des Berbères, dont l’ancêtre ne serait autre que le célèbre chef militaire Goliath (en berbère Jalout). Le légendaire s’imbrique ici dans l’histoire, l’interprète, la pervertit, l’idéalise, favorisant l’exploitation idéologique, culturaliste. Il faut dire qu’il y a là une sorte de revanche de la part d’une civilisation dénigrée cherchant à se réhabiliter, en minimisant ce qu’elle doit à l’environnement culturel dominant et en amplifiant la dette qu’elle pense avoir contractée vis-à-vis d’une autre, dénuée, celle-là, de toute prétention à l’hégémonie. Mais il y a davantage : outre le mythe de l’origine juive (ou cananéenne), a cours une autre thèse reconnue plus ou moins comme historique, bien qu’encore insuffisamment attestée, selon laquelle les Berbères auraient été en partie judaïsés. Les divergences à ce sujet entre historiens vont bon train, principalement quand il s’agit de la figure historico-légendaire de la Kahina.
La société berbère semble avoir été l’une des rares à n’avoir pas connu l’antisémitisme. Le droit berbère, azref, dit « coutumier », contrairement au droit musulman (et au droit juif, soit dit en passant), est tout à fait indépendant de la sphère religieuse. Il serait, par essence, « laïque » et égalitaire, et n’impose aucun statut particulier au juif, alors que la législation musulmane fixe le statut du juif (et du chrétien) en tant que dhimmi, « protégé », soumis à certaines obligations et interdictions. Le juif occupait une place bien définie dans le système socio-économique du village berbère : il remplissait généralement la fonction soit d’artisan (orfèvre, cordonnier, ferblantier), soit de commerçant, l’une et l’autre occupation pouvant être ambulantes. Aujourd’hui encore, après trente ou quarante ans, les villageois de l’Atlas et des vallées sahariennes se souviennent avec nostalgie du temps où les juifs faisaient partie du paysage, allant jusqu’à imputer à leur absence la raison de leurs misères actuelles.
Peut-on en dire autant de l’image du Berbère musulman auprès de son ex-compatriote juif ? Rien n’est moins sûr. Il y a eu là comme un refoulement chez les juifs berbères immigrés en Israël quant à leur passé, dû sans doute à plusieurs raisons : leur nouvelle identité israélienne acquise « aux dépens » de leur précédente identité, les préjugés et quolibets qui frappaient et frappent encore les « chleuhs » (même en Israël). Leurs enfants et petits-enfants, nés en Israël, sont dans l’ignorance totale du patrimoine berbère de leurs parents.
La recherche sur les Juifs vivant parmi les Berbères reste encore à faire et nous sommes conscients des lacunes qui restent à combler. Ce que j’ai essayé de montrer dans cette recherche est que notre savoir sur les Juifs ruraux du Maroc, reste largement tributaire des stéréotypes sur le Juif berbère. Ces stéréotypes sont acceptés aussi bien par le colonisateur et que par les colonisés, reflétant les divisions qui ont été entretenues en Israël du fait de la parennité des mythes concernant les Juifs berbères. Haïm Zafrani a même identifié un texte sacré, la Haggada de Pesah, écrit en amazigh.

Les propos d’El Bekri témoignent de leurs succès, dit-il « Fez est le centre d’activité commerciale des premiers Juifs expulsés d’Andalous. Ce fut à Fez que Moshé Ibn Maïmoun dit Maïmoudi rédigea en arabe vers 1159-1165 sa célèbre Epitre sur la persécution (Igueret Hachemad). Il préconisait pour sa part, soit de quitter ces lieux pour aller là où on pourra pratiquer la Torah sans crainte ni peur ». En 1165 le Dayan de Fez est brûlé vif. Les Juifs sont restreints à porter des vêtements distinctifs, bleus et larges, avec la tête couverte d’un châle jaune. Il est difficile d’évaluer l’impact des recommandations sur le maintien de la communauté juive, en particulier à Fez, jusqu’à l’événement des Mérinides, où elle s’impose avec éclat. En 1438 les Juifs de Fez sont accusés d’avoir profané une mosquée et sont contraint de s’installer dans un nouveau quartier près d’une mine de sel, qui prendra le nom de « mellah » Des conseils sans doute ont contribué à nourrir la suspicion tenace dont étaient entourés les Juifs convertis à l’Islam. Descrimination dictée par des considérations autour de ce haut lieu du commerce fassi qui était la kissaria ? En tout cas les musulmans fassis d’origine juive, furent par s’imposer dans tous les domaines. La communauté juive diminuée par les conversions mais grossies par l’arrivée d’autres vagues successives en provenance de la péninsule ibérique, d’ailleurs bénéficia d’un apport décisif en 1391-1392. L’une de leur particularité fut leur intégration avec les autochtones fassis. La stabilité intervient à partir de 1470 et surtout en 1492 avec l’afflux des réfugiés.

Après l’avènement de l’Islam et surtout au milieu du XIIe siècle sous le règne des Almoravides, la conversion était sous la contrainte, les non convertis étaient simplement exécutés. Pendant cette période plusieurs tribus juives ou berbères judaïsmes furent convertis à l’Islam et nous en portant les gènes. Et là, c’est un grand tabou. Combien de marocains sont actuellement juifs convertis à l’Islam ? En toute logique statistique un peuple installé depuis des milliers d’années ne peut pas se réduire sans raison. Notre subconscient « Si on cherche dans nos racines, nous risquons de tomber sur un ancêtre Juif ». Des grandes familles et des tribus musulmanes portent toujours des noms hébraïques. Il y a lieu de rappeler que notre territoire a connu la coexistence des trois religions manotheistes : Judaïsme, Christianisme et Islamisme. Les traces des ancêtres éponymes de plusieurs tribus amazighes : Ait Daoud (David), Ait Ishaq (Isaac), Ait Yacoub (Jacob)……,et pour l’Islam Moh, Moha , Ait M’hammed (Mohamed), Akka (Abdelkader), Bihi (Brahim), également on remarque un manifeste dans les arts culinaires, artisanat, agriculture et notre monnaie ancienne est gravée de l’étoile David. C’est au Maroc et Afrique du Nord qu’une grande partie du peuple Juif a réussi à vivre en paix alors que partout au monde les Juifs ont subi les pires répressions, c’est un motif de fierté pour Imazighen. La tolérance a toujours guidé leur mode d’existence.

Ils furent les premières victimes des troubles et des soulèvements provoqués par l’ingérence des Européens. Tant que les raisons complexes qui ont poussé cette communauté installée depuis plus de deux milliers d’années au Maroc à s’exiler, n’auront pas été clairement enseignées dans les livres d’histoire, les générations futures ne pourront jamais concevoir que l’on peut être juif et marocain. Pour eux « le vieux Maroc » s’écroula en montrant son plus mauvais visage, celui de la haine et des persécutions. Le Judaïsme marocain traversa alors des moments difficiles tout en connaissant une crise interne du fait de l’opposition en son sein entre une minorité agissante largement éprise de modernité et une majorité demeurée fidèle sur le plan culturel, intellectuel et encore plus religieux, à une tradition figée depuis l’arrivée des expulsés d’Espagne en 1492-1497. Bien après des années 1940, ils furent victimes de discrimination raciale instaurée en France, la communauté qui épouse les idéaux du colonisateur au point de vouloir prendre sa nationalité, se trouve en butte contre sa politique raciste

Depuis 1860 avec le processus de modernisation imposé par les puissances étrangères sous le règne de Sidi Mohamed ben Abderrahman, la France en l’occurrence, un processus dans lequel la minorité juive adopte un comportement très différent de la majorité musulmane. C’était un point de départ aussi lors de la prise de Tétouan par l’armée espagnole à la suite d’une escarmouche avec l’armée marocaine dès le règne de Maulay Yazid ben Sidi Mohamed. C’est aussi de cette date que commence l’intérêt des organisations philanthropiques juives internationales d’Angleterre, d’Allemagne, des Etats-Unis et surtout de la France pour le Judaïsme marocain. La démarche était d’intervenir auprès des autorités marocaines en vue de l’amélioration de leurs conditions sociales et surtout de leur statut « Dhimmis » qui leur était imparti en temps que minorité religieuse. Il faut également reconnaître que la rigidité de la politique marocaine dans ce domaine leur facilita la tache. Une minorité agissante était conquise à l’appel de la modernisation, la grande majorité des Juifs marocains étaient conservateurs. En dehors de l’orfèvrerie, de la frappe de monnaies, du travail de cuirs, de laines et de fabrication d’armes, les Juifs intervenaient par le biais « d’associations » dans l’agriculture (oliviers, figuiers, vignobles) et jouaient un rôle important dans le ramassage de ce produit stratégique. . Pour ce qui est de notre histoire, les Berbères et les Juifs ont cohabité en harmonie. Des Berbères furent convertis au Judaïsme, des brassages génétiques avaient lieu, alors du fait de l’absence de l’obstacle religieux. Les premiers Juifs sont arrivés cinq siècles avant J.C, donc les Marocains par leurs ancêtres ont du être juifs ou animistes. Les Arabes sont venus en colonisateurs, il a fallu asseoir l’Islam et la civilisation, ils ont donc piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire berbère en a également fait les frais.

De 1912 au 1927, les opérations de pacification se poursuivent ; grâce à l’alliance israélite, l’enseignement du français va prendre une importante considérable dans la communauté juive. Le protectorat permettra également l’immigration des Juifs vers l’Amérique du Nord et du Sud. La communauté juive en France bien avant la première guerre mondiale n’eut son salut que grâce à l’intervention du Roi Mohamed V, il l’a soutiendra à plusieurs reprises, il a ainsi déployé un énorme parasol royal qui a protégé les Juifs marocains de la vindicte génocidaire de l’Allemagne nazie et de ses exécutants, par procuration, de Vichy.
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En juin 1948 quelques jours après la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël des persécutions ont éclaté à Jerada et à Oujda. En 1954 à la veille de l’indépendance du Maroc, dans les mellahs de Casablanca, de Rabat, des biens ont été pillés, des écoles saccagées et des synagogues brûlées car pour les jeunes marocains le Juif est d’abord Israélien. Cette vision existe même chez une certaine élite marocaine. Après la résistance de Mohamed V qui réduit la pression de la résidence sur les Juifs marocains, le Roi entre publiquement en dissidence selon une note du Quai d’Orsay lorsqu’il déclare aux notables juifs invités à la fête de trône « Je n’approuve nullement les lois anti-juives et je refuse de m’associer à une mesure que je désapprouve. Je tiens à vous informer que comme par le passé, les israélites restent sous ma protection et je refuse qu’aucune distinction soit faite entre mes sujets ». Puis une audience secrète accordée aux représentants de la communauté juive afin de les assurer qu’ils ne seront, en aucun cas, dépouillés de leurs biens. Ces actes font de lui jusqu’aujourd’hui comme leur sauveur, le plus grand, le plus juste et aussi l’un des dirigeants les plus tolérants que les Juifs n’aient jamais connu dans leur histoire.

Chez les Ahl Debdou, le tombeau de Sidi Youssef Elhadj que Musulmans et Juifs se réclament de lui. Toujours à Debdou la tombe du Rabbin Chloumou Mimoun (au temps des Mérinides), il y existe un clan d’Aoronides au XIXe siècle à propos d’eux, Sloush écrit « Les Berbères préférent tuer vingt musulmans que de toucher à un seul Juif ». Sidi Ali ou Yahia dit Bou Tkhnift ancêtre des Ait Sidi Ali aussi Ait Serghouchène tous sont des marabouts d’El Mers. Un tombeau juif à Rich (Rachidia) de Rabbi Itzhak Abessehra, un autre à Ben Ahmed, celui de Rabbi Yahia Lakhdar, un autre à Ouezzane, celui de Amrane Bendiwana, un autre…… Des dizaines de mausolés sont visités annuellement par des Juifs du Maroc et du monde entier qui viennent spécialement pour célébrer leur saint. C’est la fameuse Hiloula ; Chinoune plus connu sous Sidi Chenaoui, aussi Daniel ou Sidi Diniale sont des saints juifs qui sont également visités par des pèlerins berbères musulmans.

Les Juifs berbères sont non seulement des sujets de fierté pour nos concitoyens, mais ces marocains juifs sont nous et nous sommes eux. Ils étaient nos collègues au travail, nos copains de classe, nos partenaires en affaires, nos voisins. Il est crucial pour nous autres marocains de renier notre propre identité. On trouve donc surprenant aujourd’hui que les Juifs marocains véhiculent la culture marocaine alors que l’on trouverait cela normal si c’étaient des musulmans. Aujourd’hui la nouvelle génération c’est uniquement l’Israélien vu à la télévision par contre l’ancienne génération c'est-à-dire nos arrières grands pères, le lien entretenu était étroitement lié à l’espace dans lequel on se situait. Une autre raison importante est la méconnaissance totale des marocains de leur vraie histoire : les Arabes sont venus en colonisateurs, il fallait asseoir l’Islam et la civilisation arabe, donc ils ont piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire des Berbères en a également fait les frais. Il y a eu d’autres éléments comme la colonisation. On évoque souvent le Dahir berbère, mais on oublie de parler des autres pratiques qui ont favorisé la séparation des communautés juives, berbères et arabes.

Les contingents Amazighs conduits par les chefs dans de fructueuses conquêtes faites au nom de l’Islam furent amenés tout naturellement à la conversion. A vrai dire c’est étrange cette merveilleuse histoire de transformation d’une population de plusieurs millions d’Amazighs par quelques milliers de bédouins. Les communautés juives marocaines ont été plurielles, leur cœxistence avec l’autre n’a pas été linéaire. Elles dépendaient étroitement des religions, des tribus et des espaces partagés. C’est cette pluralité qui s’est inscrite de manière indélébile dans l’identité marocaine. La fête de la Mimouna qui se tient chaque année, le dernier jour de Pâque, à cet occasion les familles juives préparaient un panier plein de mets juifs et allaient prendre leur premier thé sucré chez une famille musulmane. En échange de l’offrande, la famille recevait de la part de ses hotes musulmans de la farine, du lait et du miel. Cette fête a donc institutionnalisé le dialogue entre les communautés et nulle part on ne retrouve une telle symbiose. Autrefois les mères juives et marocaines (musulmanes) avaient l’habitude d’allaiter chacune l’enfant de l’autre, si un bébé musulman pleurait, la mère juive l’allaitait et vice versa. Les familles juives aisées pratiquaient également les métiers de courtage, le commerce de produits agricoles et une activité interdite aux musulmans : le prêt à intérêt.

A l’indépendance en 1956, des Juifs vont occuper des postes importants, les positions hostiles du Parti de l’Istiqlal vont favoriser une nouvelle émigration, souvent dans la clandestinité mais tous ces Juifs gardent toujours une partie de leur cœur au Maroc, leurs ancêtres ont vécu près de trois millénaires.

Aujourd’hui plus de la moitié des Marocains sont défavorables aux Juifs. La situation désastreuse dans les années 80 des camps de Sabra et Chatilla a écoeuré les Marocains au point de considérer tous les Juifs comme des monstres. Une autre raison importante est la méconnaissance totale par les Marocains de leur histoire.

Si le coeur qui bat pouvait parler

Nos Juifs marocains
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 21 octobre 2007 : 08:39

Merci akachmir pour ce long texte retrospectif de notre histoire commune au Maroc. C'est en effet une aberration que cette presence et histoire si longue au Maroc puisqu'elle date de plus de 2000 ans soit meconnue des marocains eux-memes.
Je pense que l'histoire merite d'etre connue et rien ne sert de reecrire son echelonnement au gre des politiques.
Les autorites marocaines devraient remedier a cette absurdite afin de faire connaitre aux enfants un pan de leur culture et histoire et la multiplicite des religions sur le sol marocain pendant de si longues annees.

Concernant les faits de Sabra et Chatilla, c'est une histoire deplorable en effet mais on tend a attribuer aux israeliens le massacre cause par les phalanges chretiennes du Liban.

Nos Juifs marocains
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 21 octobre 2007 : 10:12

Ce phénomène de méconnaissance du passé n'est pas unique,Chère Darlett.Dans une ville près de Séville qui porte le nom de ma famille,j'ai cherché une trace des juifs qui avant d'être massacrés en 1391 y avaient vécu.Quelques tombes.Des inscriptions sur le fronton de bâtiments.Rien.Le maire à qui je demandai
s'il existait des documents parlant de ces juifs qui avaient probablement été à l'origine du faubourg,m'a répondu qu'il n'y avait jamais eu de juifs
dans sa ville.Et que ceux qui avaient habité Séville en étaient partis volontairement.
C'est ainsi,et pas seulement pour les juifs ,hélas!!!!

Nos Juifs marocains
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 22 octobre 2007 : 08:52

Oui, en effet Gilou, c'est triste que les faits soient ainsi occultes. Pourtant a Seville particulierement et en Andalousie, il y a les quartiers qu'on appelle "La Judeiria" et sur lesquels on retrouve un tas de signes qui temoignent de la presence passee des Juifs.
Non seulement, ils ne sont pas partis d'eux-memes mais ils ont ete chasses en leur interdisant de prendre avec eux ni argent, ni or, ni rien de leurs biens, sous peine d'etre fusilles. Ils devaient partir seulement avec quelques effets personnels et a pieds sur les routes de l'exil parce qu'ils refusaient de se convertir.

Il y avait en Andalousie une riche et brillante communaute sepharade qui se distinguait par la quantite de ses hommes de lettres, de ses poetes, penseurs, rabbins, etc...etc... Ils sont tous partis pour l'exil. Il y a sur l'une des pages de ce forum la lettre ecrite par un certain Abrabanel, homme influent en Castille de la communaute juive, au Roi Ferdinand II d'Aragon et a la Reine Isabelle afin de le convaincre de retirer cet avis d'expulsion mais sans succes !

Une autre epoque des souffrance du peuple juif dont l'unique crime etait toujours de n'adorer qu'un seul Dieu et de vouloir vivre sa religion comme il l'entendait.

Il est interessant de lire a ce sujet, le livre de Jules Isaac "La genese de l'antisemitisme".




Nos Juifs marocains
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 22 octobre 2007 : 09:01

Voici le lien pour lire le decret d'Alhambra d'expulsion des Juifs d'Espagne et la lettre de protestation d'Abrabanel.

[www.darnna.com]

Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 29 octobre 2007 : 23:26

Merci à tous qui ont voulu répondre à ce sujet.
Enfin, j'ai trouvé un Site où nos Juifs marocains pourront se reconnaître davantage leur vrai histoire. En effet, depuis mon jeune âge je me suis interessé à l'histoire des Juifs, en plus de mon futur beau-père et parent qui me raconte à chaque fois qu'il me visite l'histoire et tradition de nos Juifs en général et Juifs meknassis en particulier y compris tous les noms de famille qui éxistaient car il a vécu la majorité de sa vie avec les Juifs.
J'ai écrit une recherche intitulé "Installation des Juifs au Maroc"
un peu longue et je souhaite l'exposé prochainement à nos amis Juifs marocains. Je l'ai déja lancé avant dans mon Site préféré (boumalne-dadès.info),un site sans parasites, bien avant la découverte de Darnna.

Si le coeur qui bat pouvait parler




Installation des Juifs au Maroc
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 05 novembre 2007 : 20:06

Préhistoire :

L’ancienneté de l’installation des Juifs au Maroc ne fait pas de doute bien que l’histoire en ait gardé peu de traces et qu’en ce domaine les hypothèses sont plus fréquentes que les certitudes. Des légendes, des mythes tenaces et concordants, des témoignages troublants affirment l’ancienneté des relations entre la Terre de Canaan et l’Ifriquia. Dont l’ancêtre ne serait autre que le célèbre chef militaire Goliath (en berbère Jalout).
Cette histoire, c’est à nous de la retrouver, si nous voulons. C’est ce que je me propose de faire, dans cette recherche du temps perdu, dans ce long voyage à travers des siècles, un point d’appui, une oasis pour s’arrêter à chaque étape.

Les Imazighen premiers habitants connus du pays ne seraient selon certaines rumeurs aussi que des…… Philistins, qui auraient préféré volontairement quitter la Palestine au moment de la conquête par Josué ou qui auraient fui les armées de David et de Salomon comme il est écrit dans une stèle retrouvée en Tunisie et selon certaines sources dans le Souss « Jusqu’ici est arrivé Yoav de l’armée du roi David dans sa poursuite des Philistins ». La même tradition se retrouve chez les Juifs de Djerba qui auraient construit leur synagogue, la Ghriba, sur une pierre apprtée du temple de Salomon. Une autre tradition talmudique voudrait qu’une partie des dix tribus perdues ait trouvé refuge au Maroc, dans le Souss.

Une première remarque s’impose : de tous les peuples qui, très tôt, ont commencé à se déplacer en Méditerranée d’Est en Ouest, seuls les Juifs n’avaient aucune visée conquérante ou colonisatrice et tout à fait paradoxalement, de tous les peuples qui se sont succédés, les seuls ont survécu jusqu’à nos jours, s’infiltrant dès le début et s’intégrant dans la trame de la société et de la culture locales.
Quoi qu’il en soit, il semble maintenant définitivement établi que les premiers hebreux se soient installés au Maroc au temps du roi Salomon. Sur les navires phéniciens les commerçants hébreux venaient acheter de l’or à Sala (Salé). Cette présence va renforcer avec la prospérité que va amener Carthage lorsque vers le 8eme siècle avant J.C. Avec Carthage les berbères entrent définitivement dans la sphère sémitique. Très tôt, ils essaimèrent depuis les comptoirs phéniciens côtiers vers l’intérieur des terres, s’insérant de manière organique dans chaque tribu, chaque village, s’imprégnant de l’environnement et l’influençant en retour.

C’est en Afrique du Nord que les Juifs vont rencontrer la Diaspora la plus semitisée. Frères de race et de civilisation ils vont y faire preuve d’un prosélytisme conquérant préparant ainsi le terrain aussi bien au Christianisme que plus tard à l’Islam.
La pénétration, auparavant avant tout maritime, va se faire de plus en plus par la voie terrestre à travers l’Egypte et la Cyrénaique. Selon une tradition orale répandue dans le Sud du Maroc et rapportée par les Rabbins, un vaste royaume juif s’était imposé dans le Souss avec comme capitale Oufrane. Un vaste royaume d’Ephraïm (à l’origine du nom Afriat), aurait imposé son autorité aux tribus berbères et fondé une dynastie. La destruction du second Temple en 70, l’écrasement de la révolte juive en Cyrenaïque lors de la lutte de Bar Kochva contre les Romains en 132 vont accélérer l’arrivée des réfugiés qui vont se répondre dans toute l’Afrique du Nord.
Les Juifs jouissent de toutes les libertés civiles et religieuses comme dans les autres provinces de l’Empire. Il semble que les Juifs s’adonnent à un prosélytisme actif et des tribus berbères se convertissent plus au moins complétement au Judaïsme. Le succés du Judaïsme inquiétait les Chrétiens qui developpent avec succés sa propagande. Mais la domination vandale va être de courte durée. Les Byzantins reprennent le contrôle sous l’Empéreur Justinien (527-567) de toute l’Afrique du Nord. Pendant la période Romaine et Byzantine, les Juifs du Maroc semblent avoir perdu le contact des centres les plus importants de la vie juive en Eretz et en Babylonie. Ils ignoraient le Tamud et la Michna et même l’existence de la fête de Pourim. Nous ignorons si pendant cette période ont été ecrites des œuvres culturelles juives originales et en tout cas l’histoire n’en a conservé aucune trace. C’est là qu’il faut sans doute placer un épisode tragique de l’histoire des Juifs du Maroc : le massacre d’Oufrane, mais la situation, restant au total tolérable en tout cas meilleure que dans les autres provinces. Une des preuves de cette situation plutôt florissante est l’arrivée massive de Juifs d’Espagne vers 612-613 à la suite des persécutions des rois chrétiens Wisigoths

Période islamique :

La chevauchée de l’Islam ne va pas tarder à déferler sur l’Afrique du Nord. C’est à partir de l’Egypte soumise dès 641 que la conquête va s’organiser à partir des années 670. Elle connaît des flux et des reflux et mettre cinquante ans avant de s’imposer et se cimenter définitivement avec la conquête d’Espagne. Le premier raid conduit par Oqba ben Nafî en 670 se termine victorieusement sur les côtes de l’Atlantique et englobe toute l’Afrique du Nord. Après ce premier succès les Imazighen conduits par le prince chrétien Koceila organisent la résistance et repoussent les envahisseurs arabes au dela de la Tunisie. Koceila est tué en 688. C’est alors que va se produire l’épisode qui a le plus enflammé les imaginations, celui de la résistance de la Kahina ; cette reine juive berbère qui stoppa l’avance arabe dans les Aurès. A-t-elle vraiment existé? La question ne se pose plus mais bien, mais bien des épisodes de sa vie tiennent plus du mythe et de la légende que de l’authencité historique.
Pour venger la mort de son allié chrétien Koceila, elle organise la lutte contre les Arabes qui doivent se replier de toute l’Algérie, la Tunisie, la Cyrenaïque jusqu’en Egypte. Pour éviter un retour des Arabes, elle ordonne le saccage de toutes les régions reconquises. Sa défaite et sa mort en 693 entraine l’éffondrement de l’indépendance berbère et donne le signal à l’islamisation massive. L’éveil ethno-culturel amazigh, constitue une motivation supplémentaire pour tenter d’élucider ce phénomène d’osmose entre le Maghreb préislamique et les premiers représentants du monothéisme que les Berbères ont rencontrés, ce qui les a probablement préparés à adopter plus facilement l’autre version du monothéisme, celle de l’islam. Cette rencontre judéo berbère que certains auraient tendance à décrire comme un coup de foudre, présente des aspects énigmatiques que l’absence de preuves historiques irréfutables rend encore plus obscurs. L’intérêt très marqué de la part de certains militants pour le judaïsme, qu’ils considèrent comme une composante de leur identité, est à la fois un adjuvant et un danger. Une recherche plus poussée s’impose pour en savoir plus sur les affinités, les apports mutuels et les relations réelles entre la communauté juive minoritaire qui a conservé sa pleine et entière autonomie religieuse et culturelle, et la communauté berbère majoritaire qui a cependant conservé dans son patrimoine quelques traces indélébiles de son contact avec le judaïsme bien avant l’arrivée de l’islam.

Pour échapper aux massacres, des milliers de Juifs choisissent la conversion à l’Islam. Sous les Idrissides, le nombre de conversions de Juifs et aussi Chrétiens est sans doute le plus élevé du Maroc. Les Juifs vont passer au statut d’une minorité soumise, appeurée, dépendant du bon vouloir des autres. Pour le meilleur et pour le pire, le Juif devient le Dhimmi. Contrairement à son père, Idriss II va attirer une immigration juive de haut niveau de toute la Diaspora. Ils viennent faire bénéficier la nouvelle capitale : Fès, de leur savoir et de leur art. Fès devient le centre juif par excellence du Maroc, et l’un des centres de culture juive de premier plan sous la dynastie Idrissides.

Sous les Almoravides, Youssef ben Tachfine met sa principale ambition à reconquérir les parties de l’Espagne. Les Almoravides épris de liberté et de culture favorisent les communautés juives en Espagne qui connaissent une grande prospérité. Au Maroc, les Juifs connaissent généralement une période de calme et de prospérité sous cette dynastie. Ali ben Youssef était un grand batisseur, le régime entretient les meilleures relations avec la communauté juive qui s’adonne librement au commerce et à l’artisanat.

Après l’avènement de l’Islam et surtout au milieu du XIIe siècle sous le règne des Almoravides, la conversion était sous la contrainte, les non convertis étaient simplement exécutés. Pendant cette période plusieurs tribus juives ou berbères judaïsmes furent convertis à l’Islam et nous en portant les gènes. Et là, c’est un grand tabou. Combien de marocains sont actuellement juifs convertis à l’Islam ?

Avec la montée au pouvoir de la nouvelle dynastie : les Almohades, les Juifs connaîtront un étrange épisode augure de l’apocalype qui va s’abattre. C’est l’un des épisodes les plus noirs et les plus terribles.
La déroute des troupes arabes face aux armées chrétiennes d’Espagne en 1212 sonne le glas de l’unité de l’empire almohade. Chaque seigneur se taille un fief. L’Afrique du Nord est brisée et la région se partage en trois pays qui forment plus tard : Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Cette liquidation dura 40 ans jusqu’au triomphe des Mérinides. C’est la Tunisie qui se détache en premier lieu de Marrakech en 1148, puis c’est le tour de Tlemcen vers 1235, tandis que les successeurs mérinides s’installent à Fes en 1250 et à Marrakech en 1268.

Le retour de la capitale à Fes sous Maulay yacoub ben Youssef (1269-1286) va favoriser une rennaissance juive en particulier à Fès et à Meknès, et les commerçants juifs jouent un rôle de premier plan. Fés redevient un centre de Tora.
La recherche sur les Juifs vivant parmi les Berbères reste encore à faire et nous sommes conscients des lacunes qui restent à combler. Ce que j’ai essayé de montrer dans cette recherche est que notre savoir sur les Juifs ruraux du Maroc, reste largement tributaire des stéréotypes sur le Juif berbère. Reflétant les divisions qui ont été entretenues en Israël du fait de la parennité des mythes concernant les Juifs berbères. Haïm Zafrani a même identifié un texte sacré, la Haggada de Pesah, écrit en amazigh.

Les propos d’El Bekri témoignent de leurs succès, dit-il « Fez est le centre d’activité commerciale des premiers Juifs expulsés d’Andalous. Ce fut à Fez que Moshé Ibn Maïmoun dit Maïmoudi rédigea en arabe vers 1159-1165 sa célèbre Epitre sur la persécution (Igueret Hachemad). Il préconisait pour sa part, soit de quitter ces lieux pour aller là où on pourra pratiquer la Torah sans crainte ni peur ». En 1165 le Dayan de Fez est brûlé vif. Les Juifs sont restreints à porter des vêtements distinctifs, bleus et larges, avec la tête couverte d’un châle jaune. Il est impossible d’évaluer l’impact des recommandations sur le maintien de la communauté juive, en particulier à Fez, jusqu’à l’événement des Mérinides, où elle s’impose avec éclat.
Le Maroc aurait pu s’enrichir de l’exode d’Espagne mais en fait très peu de refugiés débarquent sur les côtes marocaines et ce sont surtout les communautés d’Algérie qui vont leur servir de refuge au cours de ce qu’on appelle la première expulsion en 1391.
Quoi qu’il en soit la ville de Fès abrite une très importante communauté juive et sa prospérité ne manque pas de susciter des jalousies que certains meneurs détournent à leur profit comme l’illustre l’épisode qui devait apporter un changement fondamental dans la vie des Juifs du Maroc : la fondation du premier quartier réservé aux Juifs, le premier Mellah de l’histoire du Maroc.

Le « Mellah » veut dire en arabe juif marocain un secteur regroupant la communauté juive. Ce mode de vie n’est pas spécialement originaire du Maroc. Il existait déjà presque dans toute l’Europe (genre Ghetto) après l’expulsion des juifs d’Espagne. Les autorités marocaines en avaient alors décrété la construction. Ces secteurs étaient clôturés par des fortes murailles et dont les portes se fermaient la nuit, surveillées par des gardes. Le Mellah était généralement situé non loin du palais royal. Malgré cela, les habitants redoublaient leur prudence afin de prévenir tout envahissement éventuel. L’architecture était ordinaire. Les rues (dribattes) regroupaient marchands et artisans : la rue des marchands d’épices (El Attarines) où l’on avait l’embarras du choix. Celui qui désirait acheter un bijou se rendait à la rue des bijoutiers (Dhaibias), ou encore la rue des brodeurs ou « Fondouk », rond-point du Mellah, pour ceux qui désiraient acheter des broderies. Le Mellah n’était pas seulement peuplé que de juifs marocains ; il y avait là également des correligionnaires venant d’autres pays. Des conseils sans doute ont contribué à nourrir la suspicion tenace dont étaient entourés les Juifs convertis à l’Islam. Descrimination dictée par des considérations autour de ce haut lieu du commerce fassi qui était la kissaria ? En tout cas les musulmans fassis d’origine juive, furent par s’imposer dans tous les domaines. La communauté juive diminuée par les conversions mais grossies par l’arrivée d’autres vagues successives en provenance de la péninsule ibérique, d’ailleurs bénéficia d’un apport décisif en 1391-1392. L’une de leur particularité fut leur intégration avec les autochtones fassis. La stabilité intervient à partir de 1470 et surtout en 1492 avec l’afflux des réfugiés.

La décadence de la dynastie des Mérinides s’accompagne de signes évidents d’anarchie, d’intrigues pour la possession du pouvoir ; face aux sultans impuissants les Vizirs Outaissides s’étaient érigés en régents dès 1420. Les fins de règne sont toujours des périodes périlleuses pour les Juifs. Autres prétendants au trône les Chérifs Sâadiens, authentiques descendants du Prophète mènent contre la dynastie et les Outassides une campagne religieuse.
Intrônisé enfant, le sultan Abdelhaq préférant les joies du harem aux arcanes du pouvoir. Mais chassé la nature elle revient au galop ! Vers 1458, il élimine physiquement les membres de la famille Outasside afin de mettre fin à leurs intrigues et nomme comme vizir son ami et conseiller juif, Haroun ben Bettach. Avec un Juif au moins se dit-il, il pouvait être tranquille et certain de sa fidélité car il ne pouvait rêver de prendre sa place. La jalousie et l’esprit de vengeance se combinent pour créer un climat hostile autour des Juifs. Le prétexte est facile à trouver : le bruit court à Fès que Shaul avait agressée une Chérifa qu’il avait convoqué au Palais. Un sermon le vendredi à la mosquée des Karaouynes à la vengeance en menaçant les Juifs de mort. Cette ruée vers le Mellah et le massacre général. Et pourtant un quart de siècle plus tard le Maroc allait être la terre de refuge par excellence pour les malheureux Juifs d’Espagne fuyant leur paradis perdu.

La greffe va prendre et en se fondant aux Tochavim (les anciens habitants, les indigènes) et les Mégorachim (les expulsés) vont donner au judaïsme marocain une nouvelle jeunesse.
Le 2 Janvier 1492 disparaîtl le dernier royaume musulman de la Péninsule et les Rois très catholiques font leur entrée triomphale à l’Alhambra de Grenade. La victoire est totale, mais pour la parfaire il faut purifier l’Espagne chrétienne des infidèles. En ces heures tragiques le Maroc redevient une terre d’asile. La proximité géographique et culturelle liée à cette offre d’accueil auraient dû amener au Maroc la majorité des expulsés (sur les 800.000 refugiés, 300.000 auraient atterri au Maroc.
Dans cette vague de malheurs le seul réconfort est l’attitude des autorités. Aux malheureux nomades dépouillés à Larache le sultan Maulay Mohamed Echeikh envoie des mulets, des vives et des guides pour les mener à Fès.

En 1493, c’est une autre catastrophe : le feu ravage tout cet immense caravansérail faisant de nombreuses victimes. Et ce que le feu n’avait pas consumé la faim va l’achever. Mlgré ces obstacles nombreux sont les refugiés du Portugal qui en 1496 débarquent au Maroc. Six ans à peine après l’installation des refugiés, cette intégration rapide et réussie s’explique d’une part par la réduction du nombre des expulsés par mort ou par émigration vers d’autres pays.
L’expulsion des Musulmans et des Juifs d’Espagne, la fin d’un épisode 1492. C’est aussi la découverte de l’Amérique. Le Maroc décide de rester le Maghrib, c'est-à-dire l’Extrême occident, ce qu’explique peut-être par l’agression permanante dont était le Maroc de la part du Portugal cherchant à s’y tailler des comptoires. Encore une fois nous allons assister au cycle dynastique si caractéristique de l’histoire.

Le Judaïsme marocain traversa alors des moments difficiles tout en connaissant une crise interne du fait de l’opposition en son sein entre une minorité agissante largement éprise de modernité et une majorité demeurée fidèle sur le plan culturel, intellectuel et encore plus religieux, à une tradition figée depuis l’arrivée des expulsés d’Espagne en 1492-1497
Fès devient un centre de pèlerinage pour tous les pays islamiques, une ville de ferveur religieuse et le moindre incident devait mettre leu aux poudres. Une rumeur au sujet de la découverte d’une jarre de vin dans une mosquée, les Juifs sont accusés d’avoir voulu polluer l’eau de la mosquée ; il semble que l’émeute qui s’en suivit ; il y eut des victimes parmi la population juive mais le résultat le plus clair fut l’exil des Juifs de Fès El Bali et la construction dans la nouvelle ville d’un quartier spécialement réservé aux Juifs, une ancienne carrière de sel qui va donner son nom au quartier Mellah. Cet exil les privait de leurs anciennes demeures. Ce fut un exil amer et épouvantable et de nombreuses familles préfèrent embrasser l’Islam plutôt que d’abandonner leurs demeures.
Le second Mellah n’étant créé qu’en 1557 à Marrakech et le troisième en 1682 à Meknès.

La question religieuse de la Nefiha (signifie textuellement : insufflation « dans le poumon », cette controverse rituelle devient en fait une véritable épreuve politique. En arrivant au maroc les Mégourachim dans leur majorité autorisent la Néfiha au grand scandale des Tochavim pour qui la consommation de cette viande était une abomination équivalent à la consommation de la viande de charogne. Désormais les Mégourachim dirigent en fait les communautés et leurs coutumes deviennent celles de tous les Juifs du Maroc à l’exception de certaines communautés du Sud qui conservent les coutumes des Tochavim.

La dynastie Sâadienne, elle s’installe dans le Sud, à la vallée de Draa près de Zagora. Vers 1510, les Sâadiens avaient soumis toute la région du Souss. Et avec la prise d’Agadir aux Portugais en 1541, c’était la première fois qu’une place forte chrétienne était reconquise et cet exploit frappa les imaginations. Pour l’Europe, le Maroc ayant battu l’une des plus grandes puissances et son alliance recherchée. Sur sa lancée Mohamed El Cheikh n’hésite pas à provoquer les Turcs, lève une armée, chasse les envahisseurs du Souss et reprend Fès en 1554. Le nouveau souverain, Ahmed El Mansour, dont le régne est l’apogée de la dynastie Sâadienne, saura en profiter et avec lui les « marchands du Sultan »
En 1599, par un acte tout a fait inhabituel, autorisant les Juifs à avoir deux épouses, car ils bénéficient d’une autonomie totale. Le nouveau souverain va réorganiser l’armée et poser des bases d’une armée permanante dotée d’un équipement moderne grâce aux étroites relations avec les pays eurapéens dues aux commerçants juifs. Ils ont apporté d’Espagne de nouvelles techniques d’extraction du sucre de la canne à sucre. Les relations commerciales s’élargissent avec les pays européens.

Au lendemain de la mort d’El Mansour, le Maroc perd toute unité et retourne au morcelement politique, à l’anarchie. Une sécheresse exceptionelle frappe le Maroc dans les années (1604-1606) faisant des centaines de milliers de morts. Les mêmes scènes de sécheresse se renouvelleront pendant cette période d’anarchie en 1614-1616, en 1621-1622 et en 1624. Ces cycles de guerre et de famine entrainent un vaste mouvement de migration vers les pays d’Orient et la Terre Sainte. Et c’est ainsi que se forment à Jérusalem et en Egypte d’importantes communautés de Maghrébins qui conserveront toujours le souvenir de leur origine.

En 1656, la chronique de Fès rapporte l’attaque contre le Mellah, la destruction de toutes les synagogues. Les Juifs se trouvent nombreux en Berbèrie et on ne les respecte pas davantage qu’ailleurs. A Fès et à Marrakech ils habitent des quartiers séparés lesquels sont entourés de murailles et dont les portes sont gardées par des gardiens proposés par le Roi, de sorte qu’ils puissent mener leur commerce en paix. Dans les autres villes, ils se mèlent aux Arabes. Ils n’ont d’autre occupation que le commerce de l’artisanat.
La moitié d’une nouvelle dynastie après une période d’anarchie : les Alaouites ou Filaliens. Les Alaouites s’unissent et prennent le contrôle de tout Tafilalet sous la direction de Mohamed Chrif (1631) et de son fils Maulay Mohamed (1635-1636). En 1650, il prend le contrôle de Fès. Le tournant sera pris au fur et à mesure que s’imposera l’autorité de Maulay Rachid (1666 – 1672), la situation des Juifs s’amèliore considérablement, ceci bien que le mythe de son accession au pouvoir soit justement lié à l’assassinat du Roi juif à Taza.

L’apparition d’un Prophète dans la ville de Meknès, la première vague d’exilés venant de Hollande atteint le Maroc en 1672. De toutes les villes du royaume de Fès, de Sefrou, de Tétuan, d’El Ksar on envoie des émissaires pour se convaincre du prodige et le mouvement gagne tout le Maroc.


Période Alaouite

Avec le règne de Maulay Ismail, l’histoire de la communauté juive prend une nouvelle dimension. Qu’en son temps la femme et le Dhimmi (juif) pouvait aller d’un bout du pays à l’autre sans que personne ne leur demande où ils vont. La monnaie abonde et ni le blé, ni le bétail n’ont de prix (tellement ils étaient abondants). En 1724, cette année n’a pas plu du tout, si bien que les olives, les vignes et les figuiers ont séché et on les a coupés pour en faire du bois à briler. Les affres de la famine commençaient à être obliées lorsque trois ans plus tard en 1727, une plus grande catastrophe frappe le Maroc avec le retour de l’anarchie consécutive à la disparition de l’unificateur et pacificateur du pays : Maulay Ismail. Cinquante ans qui suit la mort de Maulay Ismail, le Judaïsme marocain va voler en éclats, la guerre de succession démontre la fragilité de son œuvre apparemment grandiose. Pas moins de dix fils du Sultan se disputent au départ le pouvoir. C’est pour le l’ouverture d’une nouvelle période qui déterminera son destin jusqu’à la période moderne.
En 1751, de nouveaux ravages de la famine dûs à la sécheresse comme pour coronner les trentes ans de troubles, c’est en 1755 un terrible tremblement de terre qui causa des pertes considérables. Le Sultan Maulay Mohamed (1757 – 1790) ramène le calme dans le pays, il est éloigné de tout fanatisme religieux. Son carosse était toujours précdé des montures de dix Juifs de ses conseillers et amis somptueusement vêtus. Il ne réclama jamais des Juifs ni impôts, ni taxes, ni amendes exceptionnels.

Le régne de Maulay Yazid, tragique intermédiaire que ce règne sanguinaire qui en moins de deux ans a ruiné 30 ans de modération et de sagesse et mis les Juifs devant un danger et une faillite sans précédent. Il met fin à une époque plus jamais on ne reverra une persécution systématque de la communauté juive inspirée par le haut, le Makhzen. La monarchie s’affirme au contraire comme la protectrice des Juifs. Si le Sultan est puissant et respecté les Juifs vivent en paix. Excellent cavalier, tireur remarquable, il s’était attiré une grande popularité par son fanatisme religieux. Musulman très strict.
En 1784 pour se débarasser de lui son père l’envoie en pèlerinage à la Mecque ; et au retour il trouve refuge chez les Berbères de la région de Tétuan. Aussi quand arrive l’annonce de la mort du Sultan, il est proclamé roi par les Berbères et reconnu aussitôt par Tétuan. L’heure de l’assagissement avait sonné ? Les Juifs de Tétuan seront ses premières victimes. Il annonce publiquement qu’il est désormais permis de tuer les Juifs en quelque lieu qu’on les rencontre. Les lamentations arrivent jusqu’aux orelles de la mère de Maulay Yazid, qui avait une grande influence sur lui, et prise de pitié elle donne l’ordre d’épargner les Juifs de Fès.

Le sultan Maulay Slimane (1792 – 1822) musulman stricte obédiance mais tolérant, droit et désintéressé, il est resté dans la mémoire des Juifs comme un « des saints des nations ». Après les désastres amenés par son frère, ses premières mesures sont à l’apaisement ; il annule bien des impôts et des contributions établis par son prédecesseur. En 1793, une nouvelle rebellion, la tribu des Amhaouch qui s’était distinguée par son zèle anti-juif sous Maulay Yazid se place derrière le frère du Sultan Salama qui prétend au trône. A Agouraï, petit village proche de Meknès, la population juive qui avait beaucoup souffert voit ses implacables ennemis d’hier avilis, battus, nus. Peu à peu la prospérité revient sous la conduite de ce souverain exceptionnel. Les membres de la communauté et les Rabbins reviennent de leur exil et des montagnes où ils s’étaient dispersés.
Le bon roi Maulay Abderrahman (1822 – 1859). Malgré son attitude bienveillante envers ses sujets juifs, son règne sera marqué par plusieurs événements regrettables. Une très grave sécheresse qui entrane famine particulièrement meurtrière. Le Maroc appuvri, désuni divisé ; il ne peut efficacement faire face à la rapacité de l’Europe, les progrès de l’intervention étrangère. L’impuissanc du Makhzen à se réformer, à préparer le pays au monde moderne ouvre le champ à une anarchie grandissante. Les atteintes contre les Juifs vont être également des prétextes à l’intervention européenne.
Les Européens dans leur tentative de pénétration, s’appurent sur la population juive ou des éléments plus avoués, parlant les langues tout en gardant un lien étroit avec la population indigène.
Le règne de Sidi Mohamed (1859 – 1873), s’ouvre symboliquement sous le signe de l’intervention étrangère. Le processus de modernisation imposé par les puissances étrangères. Un processus dans lequel la minorité juive adopte un comportement très différent de la majorité musulmane. En 1860 éclate la guerre avec l’Espagne qui s’empare de Tétuan, ce qui fait suite à un problème de refugiés juifs, qui sera l’occasion d’une intervention de l’organisation juive européenne. De nombreux juifs trouvent refuge à Algésiras et surtout à gibraltar.
Maulay Hassan (1873 – 1894), un juste des nations. La monarchie continue et même accentue son attitude favorable aux sujets juifs, il jouait en plus de l’estime et du respect de sa fonction de l’affection sincère de la population juive. A Marrakech le pacha remet en vigueur une coutume qui se perdrait : l’obligation d’ôter leurs souliers en sortant du Mellah. Les directives royales sont loin d’être partout suivies.

Un système de capitulations interdisant de juger un protégé étranger, avait été intoduit par le traité signé avec la France en 1767, il accordait la protection « Hmaya » aux indigènes au service des diplomates ainsi que les agents et négociants engagés par la France. Et le 3 juillet 1880, la convention est signée avec tous les pays interessés : la France, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Italie, les Pays-bas, le Portugal, la Suède et la Norvège.

A la mort de Maulay Hassan en 1893, le règne suivant ne fera pas mieux, avec moins de panache et de sagesse. Le nouveau souverain Maulay Abdelaziz (1894–1908), maitient la tradition de bienveillance extrême et d’amitié pour la population juive. Supprimant les anciens impôts inspirés du Coran pour les remplcer par un impôt unique : le Tertib. Il s’entoure dans son palais de Fès de trafiquants et d’aventuriers européens. L’irritation grandit contre le Sultan et un imposteur de génie va la tourner à son profit. Jilali Driss Zerhouni dit Bouhmara se fait passer pour frère du Roi et seul souverain légétime, soulève l’Est du Maroc. En 1901, une grâve épidémie de typhus frappe la population faisant de nombreuse victimes et 1903 les troubles se multiplient, se terminant le plus souvent par des tentatives d’attaques des Mellahs et les Juifs fermaient à chaque fois la porte des Mellahs pour un ou deux jours. Entre temps tous les Philistins habitant les déserts proches et lointains tuaient et pillaient les voyageurs.Ils pleuraient, ils prosternaient, se roulaient dans les cendres. Puis c’est la politique qui reprend le dessus avec l’entrée en rebellion du propre frère du Sultan Maulay Hafid, gouverneur de Marrakech, réussit à réunir autour de lui tous les opposants nombreux du Sultan, accusé de vendre le pays aux étrangers. Abandonné par sa propre armée Maulay Abdelaziz se refugieà Tanger en 1908. Quant à Maulay Hafid, sasuccession au trône est accueilli avec suspiscion par les Juifs car il s’était fait une réputation d’ennemi des Juifs. Il avait pris pour femme la fille du pire ennemi des Juifs, Mohamed Ourahou, le roi de Khénifra. Lui et son peuple les Amhaouch (Zaiane) porte une haine profonde et jamais un Juif n’a pu mettre le pied dans leur territoire et quand ils voient un Juif, ils se bouchent le nez et avaient ordonné que tous les Juifs circulant dans les rues, doivent marcher pieds-nus.
En 1906, Dieu adoucit le cœur du Sultan en faveur des Juifs, il envoya des messages qu’à compter de maintenant, nul n’a le droit de lever la main ou le pied, de frapper, d’insulter ou d’injurer aucun Juif. Et le calme revient sur la terre. Mais pas pour longtemps. La crise marocaine est alors à son apogée sur le plan international. Les convoitises des puissances européennes s’accentuent autour du maroc. Les Français prennent le contrôle des ports, des douanes, l’instruction de l’armée et consentent au Maroc un grand prêt en se réservant le privilège de l’émission de la monnaie. C’est le protectorat rompant avant la lettre.

La population sans tête, réagit instinctivement en s’attaquant aux symboles de la présence française. L’assassinat du Docteur Mauchamp à Marrakech entraine l’occupation d’Oujda par les troupes françaises d’Algérie en 1907. L’assassinat de 7 ouvriers européens au port de Casablanca entraine le débarquement de troupes françaises. Dans ces journées de troubles, la population en profite pour s’attaquer aux Mellahs, se livrant au pillage et au massacre. Les tribus menacent de marcher sur Fès. Maulay Hafid fait alors appel à la France.

En 1906, Slouschz fut envoyé en mission au Maroc par la Mission scientifique au Maroc. Après l’établissement du protectorat français, il retourna au Maroc et fut chargé par les autorités coloniales d’étudier les communautés juives et de soumettre ses conclusions au Résident-Général Lyautey en vue de leur réorganisation. Slouschz était sioniste et, en tant que tel, voulut " régénérer " le judaïsme marocain et réveiller sa conscience nationale juive. C’est en partie à cause de ses idées sionistes que les autorités françaises décidèrent de le relever de ses fonctions officielles. Pour Slouschz, ce sont les Juifs descendant des Berbères (comme il le croyait), avec leurs manières primitives et pénétrées d’influences locales, qui représentent les " vrais " Juifs nord-africains. Comme c’est déjà le cas dans les grandes villes françaises d’Afrique, les changements sociaux ont eu un effet radical sur les masses de la population, qui perdent rapidement leur individualité et leurs traditions millénaires ".

(lire la suite: Les Juifs au Protectorat- Les Juifs à l'Indépendance)

Si le coeur qui bat pouvait parler




Nos Juifs marocains
Posté par: Mihal (IP enregistrè)
Date: 06 novembre 2007 : 17:16

Bonjour Akachmir,

Ces textes sont tres interessants et fournissent enormement de details concernant l'histoire des Juifs au Maroc. Pourrais-tu nous donner tes sources ?
Il serait en effet interessant de savoir d'ou ces details proviennent.
Merci a toi
Mihal

Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 09 novembre 2007 : 03:26

Bonsoir Mihal,
Avant tout, je suis un pûr Amazigh qui a vécu lors de son enfance à la montagne avant de rejoindre par force l'école par le coloniaste français. Aujourd'hui je suis retraité et j'écris mes recherches historiques sur les Berbères que j'ai entamé depuis plusieurs années. Déja, j'ai présenté une recherche intitulée "Regards Historiques" où je ne fais que parler des miens. Franchement, à chaque fois je tombe sur des textes anciens où je note des récits juifs et des témoignages ce qui m'a poussé à donner à ma recherche une étude sur nos Juifs marocains. Mes sources proviennent surtout de l'ouvrage "Esquisse Générale des Moghrebs de la genèse à nos jours". Aussi dans "le livre des grands du Maroc", editeur Marthe et Edmond GOUVION.
D'autres ressources bien fondé me sont communiquées par mon beau père qui a vécu la majeur partie de sa vie avec les Juifs de Meknès dont il connait toutes les familles, soit le nouveau ou l'ancien Mellah.
Dans l'attente d'autres questions.... Je vous répondrai avec plaisir.

Nos Juifs marocains
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 09 novembre 2007 : 16:31

merci Akachmir pour toutes ces informations, elles n'interessent pas uniquement nos féres juifs elles nous interessent tous.
Tu es un pur amazigh tu dis, le nom Akachmir le dit.
bien à toi

Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 10 novembre 2007 : 22:07

A Monsieur Derka,
Oui mon pseudo est berbère qui veut dire : falaise, elle domine mon village et le protège des vents du sud.
Quant à mon vrai nom de famille: Bouattar, surnom donné à mon père et bientôt à famille qui accueillait lors de la période de siba les marchands ambulants (parmi eux des Juifs) pour passer la nuit dans une sécurité. Lors de l'établissement de livret de famille en 1956 (tout juste à l'indépendance),on nous attribué ce beau nom de famille: Ait bouiattar.
amicalement

Si le coeur qui bat pouvait parler

Nos Juifs au Protectorat
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 10 novembre 2007 : 22:17

Nos Juifs au Protectorat

Les premières années du Protectorat français soulignent les différences existantes entre les régions contrôlées par le Makhzen et les régions non soumises au contrôle du gouvernement central : bilad al makhzen / bilad al-siba. Considérée comme une division entre Arabes et Berbères. On cite en exemple la protection efficace des commerçants juifs par les chefs tribaux, ou les patrons berbères, au point de les rendre intouchables. " Tout juif de bilad al-siba appartient corps et biens à son seigneur, son sid ", écrit Charles de Foucauld, dont les relations avec les communautés juives du Maroc font partie du corpus historique sur le judaïsme marocain. Alors que certains écrivains de la période coloniale considèrent la vie des Juifs dans les territoires berbères comme plus difficile que dans les régions citadines arabophones, d’autres au contraire, influencés par la thèse développée par l’ethnographie coloniale selon laquelle les Berbères étaient plus libres, plus démocrates et plus indépendants que les Arabes, qualifient la condition des Juifs dans les régions berbères de " meilleure " que parmi les Arabes. De plus, d’après Davidson " les Juifs de l’Atlas sont de loin supérieurs, physiquement et moralement à leurs frères résidant au sein des Maures. Leurs familles sont nombreuses, et chacune d’elles est sous la protection immédiate d’un Berbère (les habitants originels d’Afrique du Nord), d’un patron, ou d’un seigneur. Ils ont par ailleurs leur propre cheikh, un Juif, à la décision duquel tous les cas sont soumis. À la différence des Juifs résidant parmi les Maures, qui sont soumis à la loi musulmane, ils ne vivent pas dans le même état d’avilissement ou de servitude ; ils développent des relations de type patron/client (avec leurs voisins), tous ont les mêmes privilèges, et le Berbère est tenu de défendre la cause du Juif en cas d’urgence. Ils disposent d’armes, et servent leurs patrons à tour de rôle ".

A la fin du XIXe et aux XXe siècles, les voyageurs et ethnographes découvrent un grand nombre de communautés dispersées et donnent de ces Juifs vivants parmi les Berbères une image totalement différente de celle des communautés juives des régions urbaines. Sous le protectorat français, l’image des Juifs berbères va être définitivement établie conformément aux études qui leur seront consacrées par l’ethnographie coloniale, ainsi que par les hommes de l’Alliance israélite universelle. Enfin, la société israélienne va y ajouter sa touche, reflétant l’apport sioniste et le développement de stéréotypes à l’égard des Juifs marocains. L’importance qu’on accordait dans l’entourage du général Lyautey à la politique indigène appliquée aux Musulmans et un peu aux Berbères, était exclusive des Israélites. Pourquou éliminé un élement de la population alors qu’il est loin de manquer d’intérêt ?

Les Juifs du Haut-Atlas, du Sous et du Sahara, régions que les Français ont mis du temps à contrôler étaient considérés par les Juifs marocains des villes comme des marginaux. Le mythe des Juifs berbères répercuté par les maîtres de l’Alliance et par les chercheurs français était devenu la réalité pour les Juifs marocains eux-mêmes. D’après lui, les Juifs appelés Chleuh sont faciles à identifier du fait de leurs noms et de leurs patronymes : Abergel, Abouzaglo, Amoch, Assouline, Chriqui, Harrus, Oiknine, etc., et à quelques traits physiologiques et caractériels sommaires : larges épaules, fortes poitrines, yeux vifs dans des visages à traits fermes et droits, esprit d’entreprise, acceptation de rudes besognes.
Pendant la période du Protectorat, des tensions très vives entre les différentes couches de la population, accompagnèrent l’arrivée de nombreux Juifs ruraux originaires de l’Atlas dans le mellah de Marrakech. Ce qui fit dire, en 1940, à un observateur vivant à Marrakech que les Juifs " étrangers ", d’origine espagnole qui étaient mieux éduqués, furent submergés par les Juifs berbères. Ces Juifs ruraux, pensait-on, " ne pratiquaient qu’un judaïsme très primitif approprié à leur mentalité. La culture de la Torah, l’observation de quelques rites extérieurs, l’aumône au rabbin de Palestine, le mépris et l’hostilité des populations qui l’entourent tels étaient les seuls liens qui les rattachaient à la famille d’Israël ". Ces Juifs berbères primitifs, une fois urbanisés, devinrent plus juifs

Ainsi, l’image du Juif berbère, " isolé du monde civilisé ", descendant des tribus berbères autochtones et maintenant des coutumes primitives était parfaitement acceptée par la société coloniale. Une des questions à laquelle je voulais répondre était de savoir jusqu’à quel point les Juifs de l’Atlas et de l’Anti-Atlas utilisaient le berbère dans l’enseignement pour expliquer et traduire les textes religieux, ou pour réciter certaines prières seulement. La question fut posée déjà par Galand et Zafrani avec la publication de la Haggada de Pessah de la communauté juive de Tinrhir.

Des recherches récentes effectuées en Israël parmi les Juifs originaires de régions berbérophones ont confirmé cependant que très peu de communautés parlaient berbère à la maison avant la seconde guerre mondiale. Dans les contrées où le tamazight est en usage, ils le savent aussi ; en certains points le tamazight leur est plus familier que l’arabe, mais nulle part ce dernier idiome ne leur est inconnu ". L’hébreu aussi était connu de l’élite culturelle, mais il n’y a nulle part trace du judéo-berbère, ni dans les textes écrits, ni dans la tradition orale. On n’a retrouvé aucune tradition indiquant que le berbère était utilisé dans l’enseignement, dans la lecture de textes religieux ou dans la récitation des prières.

De 1912 au 1927, les opérations de pacification se poursuivent ; grâce à l’alliance israélite, l’enseignement du français va prendre une importante considérable dans la communauté juive. Le protectorat permettra également l’immigration des Juifs vers l’Amérique du Nord et du Sud. La communauté juive en France bien avant la première guerre mondiale n’eut son salut que grâce à l’intervention du Roi Mohamed V, il l’a soutiendra à plusieurs reprises, il a ainsi déployé un énorme parasol royal qui a protégé les Juifs marocains de la vindicte génocidaire de l’Allemagne nazie et de ses exécutants, par procuration, de Vichy.

Dans les rapports administratifs, la presse française retrouve toujours le même thème lancinant : il ne faut pas que les Juifs perdent de vue leur véritable place et qu’ils oublient qu’ils doivent aussi bien aux Français qu’aux Musulmans : le respect. Le Courrier colonial du 20 Juin 1929 se fait l’écho de cette préoccupation. La Résidence vient d’ailleurs inviter la population juive à se montrer moins remuante. Le sentiment général est que les Juifs doivent tout aux Français et qu’ils devraient se contenter de ce qu’on leur donne sans se croire égaux aux colonisateurs. Au moment où le protectorat avait commencé à répandre la prospérité la crise de 1929 frappe net le mouvement ascentionel, c’est alors une pause dans l’évolution du Judaïsme marocain surtout à Casablanca. Des militants juifs forment des sections locales de la LIRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme).

- En 1933 et en 1934 des collectes sont organisées en faveur des réfugiés juifs d’Allemagne et de Pologne. A partir de Novembre 1940, les Juifs du Maroc sont placés sous un régime d’exception. La seconde date le 5 Août 1941 l’inquiètude se transforme en début de panique, le Dahir impose le recensement général des Juifs et la déclaration des biens. On devine que derrière cet acte statistique se cachent les intentions les plus sataniques ; préparer à l’exportation progressive des Juifs. La paix civile revint rapidement mais pas celle des esprits.

Il n’est pas difficile d’imaginer ce qu’aurait été la situation des Juifs si le gouvernement de Vichy avait continué à y sévir. En 1942, il avait accentué sa politique de collaboration active avec l’Allemagne nazie. La France de Vichy avait choisi le camp nazi. Ses représentants au Maroc vont suivre la même ligne jusqu’à l’absurde. Ils furent les premières victimes des troubles et des soulèvements provoqués par l’ingérence des Européens. Tant que les raisons complexes qui ont poussé cette communauté installée depuis plus de deux milliers d’années au Maroc à s’exiler, n’auront pas été clairement enseignées dans les livres d’histoire, les générations futures ne pourront jamais concevoir que l’on peut être juif et marocain. Pour eux « le vieux Maroc » s’écroula en montrant son plus mauvais visage, celui de la haine et des persécutions. Bien après des années 1940, ils furent victimes de discrimination raciale instaurée en France, la communauté qui épouse les idéaux du colonisateur au point de vouloir prendre sa nationalité, se trouve en butte contre sa politique raciste.

Puis il y a eu le débarquement américain, dernier baroud d’une époque funeste pour les Juifs du Maroc, en ce 8 Novembre 1942. La confiance aveugle que les Juifs placent dans les Américains indispose aussi la communauté européenne. Après la guerre le protectorat passerait entre les mains des Américains et que la France avait terminé son rôle.
On n’est qu’en 1943 que toutes les mesures discriminatoires contre les Juifs sont levées. En 1944, le Congrès Juif Mondial invite pour la seconde fois les Juifs marocains à envoyer une délégation à sa seconde Conférence Mondiale. C’est le début de l’entrée dans l’arène juive internatinale. Pour en sortir, il faut quitter les murs du vieux guetto.
La densité de la population dans les Mellahs pose le problème : Sefrou battait sans doute un record mondial, 415.815 habitants au kilomètre carré(deux mètres carrés par habitant), il restait tout aussi incroyablement scandaleuse à Casablanca 215.095, à Fès 110.318, à Marrakech 128.475 et seulement 41.330 à Meknès. La solution trouvée elle fut originale : la construction d’un nouveau Mellah. Aussi, ils veulent exprimer leur Judaïsme en prenant leur place dans le concert des organisations juives internationales, car celles des américains avaient découvert et adopté le Judaïsme marocain lui apportant une aide philantropique fort appréciée en créant aux Etats-Unis d’un lobby en faveur des Juifs du Maroc.
Le Juif a vécu sous la férule du musulman, il a pleuré tout en prenant toujours, il est resté humble, serviable d’apparence, travailleur, haineux, peut-être, sans oser le faire voir, mais il n’affiche d’autres prétentions que celle de gagner l’argent pour un trafic continuel. Son tempérament ne le porte point vers l’industrie, il ne produit pas ; c’est seulement en vendeur de quelque chose qu’il fait sa fortune. Vous le trouverez prêteur, joaillier, qincaillier, marchand de crédit, de vin, de grain, d’épices, modeste courtier appelé à devenir puissant.

Se sentant soutenu par des coreligionnaires d’Europe et l’Alliance israélite ; c’est l’instant où vient de tomber la calotte noire héréditaire, que remplace le chapeau de paille, dont le Juif évite d’ailleurs de se servir dans les débuts, car, s’il est obligé de le retirer, ce qu’il fait de deux mains, manque d’habitude. Il veut ratrapper le temps perdu, mais il manque de style dans la transition. Quant aux femmes, le clair regard de leurs yeux noirs, leur première convoitise est les parfums, le fard et la poudre de riz. Leur toilette s’agrémente toujours de couleurs extra-voyantes, avec des coiffures pittoresques et spéciales suivant les contrées. On voit très clairement que l’aspiration à la naturalisation française est générale chez les Juifs qui ont subi le charme et l’emprise de l’esprit français. La naturalisation en masse est ainsi rejeter.
La résurgence d’un antisémitisme européen virule à la veille de la seconde guerre mondiale et l’adoption de la législation raciste de Vichy pendant les premières années de la guerre ont rendu illusoire cet espoir. La revendication disparaît faute de relais.

En 1946 lors de la visite de Mohamed V à Paris « le bruit court qu’il a signé un accord sur la naturalisation ». Le Judaïsme marocain était de loin le plus important de toute l’Afrique du Nord. De plus il est resté même sous le protectorat un état souverain conservant sa propre législation sur la naturalisation. Mais cette volonté a manqué du moins du côté français. Ce combat perdu, il y avait un autre à livrer et il l’a été : celui, plus modeste mais plus urgent, c’est de la juridiction : Sujet du Sultan au même titre que les Musulmans il devait se présenter devant les mêmes tribunaux (l’impossibilité pour un Juif de témoigner contre un Musulman). C’était un point de départ aussi lors de la prise de Tétouan par l’armée espagnole à la suite d’une escarmouche avec l’armée marocaine dès le règne de Maulay Yazid ben Sidi Mohamed. C’est aussi de cette date que commence l’intérêt des organisations philanthropiques juives internationales d’Angleterre, d’Allemagne, des Etats-Unis et surtout de la France pour le Judaïsme marocain. La démarche était d’intervenir auprès des autorités marocaines en vue de l’amélioration de leurs conditions sociales et surtout de leur statut « Dhimmis » qui leur était imparti en temps que minorité religieuse. Il faut également reconnaître que la rigidité de la politique marocaine dans ce domaine leur facilita la tache. Une minorité agissante était conquise à l’appel de la modernisation, la grande majorité des Juifs marocains étaient conservateurs. En dehors de l’orfèvrerie, de la frappe de monnaies, du travail de cuirs, de laines et de fabrication d’armes, les Juifs intervenaient par le biais « d’associations » dans l’agriculture (oliviers, figuiers, vignobles) et jouaient un rôle important dans le ramassage de ce produit stratégique. .

Pour ce qui est de notre histoire, les Berbères et les Juifs ont cohabité en harmonie. Des Berbères furent convertis au Judaïsme, des brassages génétiques avaient lieu, alors du fait de l’absence de l’obstacle religieux. Les premiers Juifs sont arrivés cinq siècles avant J.C, donc les Marocains par leurs ancêtres ont du être juifs ou animistes. Les Arabes sont venus en colonisateurs, il a fallu asseoir l’Islam et la civilisation, ils ont donc piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire berbère en a également fait les frais.

En 1946, se crée à Casablanca la Section Marocaine du Congrès Juif Mondial avec à sa tête B.H.Tolédano et à son secretairiat Prosper Cohen avec des sous-sections à Casablanca, Fès, Rabat, Meknès, Port Lyautey (Kénitra), Marrakech, Oujda, Mazagan (El-Jadida), Safi, Mogador (Essaouira) et Agadir.


En juin 1948 quelques jours après la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël des persécutions ont éclaté à Jerada et à Oujda.
En Mars 1952, le Président du Congrès Mondial, le Dr Nahum Goldman effectue sa première visite au Maroc et établit avec les autorités d’excellentes relations qui seront d’un grand secours des années plus tard.

En 1954 à la veille de l’indépendance du Maroc, dans les mellahs de Casablanca, de Rabat, des biens ont été pillés, des écoles saccagées et des synagogues brûlées car pour les jeunes marocains le Juif est d’abord Israélien. Cette vision existe même chez une certaine élite marocaine. Après la résistance de Mohamed V qui réduit la pression de la résidence sur les Juifs marocains, le Roi entre publiquement en dissidence selon une note du Quai d’Orsay lorsqu’il déclare aux notables juifs invités à la fête de trône « Je n’approuve nullement les lois anti-juives et je refuse de m’associer à une mesure que je désapprouve. Je tiens à vous informer que comme par le passé, les israélites restent sous ma protection et je refuse qu’aucune distinction soit faite entre mes sujets ». Puis une audience secrète accordée aux représentants de la communauté juive afin de les assurer qu’ils ne seront, en aucun cas, dépouillés de leurs biens. Ces actes font de lui jusqu’aujourd’hui comme leur sauveur, le plus grand, le plus juste et aussi l’un des dirigeants les plus tolérants que les Juifs n’aient jamais connu dans leur histoire.
Tout à leur isolement les Juifs ne prendront presqu’aucune part à la lutte armée de l’indépendance qui commence à faire rage à partir de 1952 et prend une tournure dramatique après la déposition du Sultan MohamedV en Août 1953.

Le massacre de Petit-Jean (Sidi Kacem) le 3 Août1954 est pour les Juifs un avertissement et un traumatisme. Et risquait de devenir le symbole de ce que serait pour eux le Maroc indépendant. Une panique s’empare des larges couches et ne pensant qu’à s’enfuir avant qu’il ne soit trop tard.

Plus pragmatiquement ils étaient convaincus dans leur immense majorité que la France n’abandonnerait pas le Maroc où elle avait investi le meilleur d’elle-même. Ce mouvement retrouvera après la seconde guerre mondiale un second souffle quand le Sultan Mohamed V adopte son programme et s’en fait le porte-parole prestigieux.

Si le coeur qui bat pouvait parler




Les premiérs prêcheurs du judaisme hors Israel
Posté par: ausatas (IP enregistrè)
Date: 13 octobre 2005 : 18:58

Quelques siècles avant le Jésus Christ, un groupe de prêcheurs venant d’Israël s’installaient à Masset (région entre la ville d’Agadir et Tiznit) au sud du Maroc. Ce groupe composait de dezains de hommes, notamment Daniel, Shinon et Verkina, qui ont construit une ville, qui s’appelle Urshalim Mezziyen (Petit Jérusalem) près de la ville d’Ifrane (Anti-Atlas).
Mais après quelques années Shinon choisit de s’installer à Akka (20km au Nord d’Ifrane) et Verkina à Issaffen (100km au Nord-Est d’Akka).
Chaque année les habitants de ces régions célèbrent le jour de décès de chaque un de ces trois prêcheurs. Les gens se rassemblent autour de ses mausolées et commencent des festivités, qui durent un seul jour et ils prient Dieu pour les mercier et les rentrer dans ces paradis. Daniel a un grand mausolée à Tamgunt, Shinon à Akka et Verkina à Issaffen. Le judaïsme a une longue histoire au sud et le sud-est du Maroc, plus de 1200 ans où 100% de la population de ces régions croyaient au foi juive. Ces époques ont encore leurs influences sur les gens d’aujourd’hui, malgré les génocides sauvages commet par les Arabes contre les croyants et surtout à Akka. Je cois que les ennemies arabes n’arrivent jamais à effacer l’histoire du judaïsme dans ces régions.

Je voudrais savoir, si quelqu’un(e) possède quelques références historiques, archéologiques ou anthropologiques concernant ces sites, parce que seuls nos parents nous rappellent ces histoires.

ausatas@hotmail.com ou par [ausatas.uboot.com]




Re: Les premiérs prêcheurs du judaisme hors Israel
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 octobre 2005 : 02:50

Bienvenu sur Darnna ausatas !






Nos Juifs marocains
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 11 novembre 2007 : 10:02

Voici le lien vers la Haggadah de Pessah, version Amazigh

[www.darnna.com]

PS. Akachmir, merci pour tous ces details interessants. J'espere que tu ne vois pas d'inconvenient a ce que je fusionne les sujets afin d'eviter l'eparpillement de sujets dont le theme est plus ou moins le meme.




Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 12 novembre 2007 : 03:06

Salut Darlett, je ne vois aucun problème, d'ailleurs ce que je souhaite le plus afin que nos frères trouvent la continuité de l'histoire des Juifs au Maroc.
Après cette réponse je vais lancer la suite intituléé "Nos Juifs à l'indépendance"

Si le coeur qui bat pouvait parler

Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 12 novembre 2007 : 03:12

Nos Juifs à l’Indépendance

Le 16 Novembre 1955, le Sultan Mohamed V revient en triomphe, après quelques mois de négociations, il rentre le 2 Mars 1956 au Maroc. Malgré ses craintes la communauté juive l’accueille avec enthousiasme. Son attitude pendant la guerre, ses premières déclarations avaient convaincu les 263.000 Juifs qui restait, de loin la plus importante communauté juive du monde musulman. Au départ de cette nouvelle ère la lune de miel s’annonçait sinon éternelle du moins durable. Au lieu de l’Apocalypse redoutée ce fut un nouvel âge d’or.
Pour la première fos de leur longue histoire les Juifs étaient admis de plein pied dans la communauté nationale, comme citoyens à part entière. C’est la participation des Juifs marocains aux organismes représentatifs, à l’administration, de façon que le nouvel état marocain libre et démocratique, ne soit pas l’œuvre des seuls Musulmans, mais de tous les citoyens Juifs et Musulmans.
Les assurances solonelles c’est le déléguè permanent de l’Istiqlal à Paris, Me Bouabid qui les a prodiguées au « Jewish Observer » de Londres, dans une interview donnée en Septembre 1955. L’attitude du PDI, le Parti Démocratique pour l’Indépendance, qui avait réussi à attirer dans ses rangs nombre d’intellectuels juifs comme Jo Ohana de Rabat, était plus clair. Le PDI a été le premier parti à souhaite la participation d’un marocain de confession juive au gouvernement. Me Benjelloun va encore plus loin en matière de droit d’émigration : « Nous sommes parfaitement d’accord pour la liberté de circulation des personnes. Nous estimons qu’il s’agit là d’une liberté fondamentale qui doit être garantie à tous les citoyens ». Enfin le Sultan dans son discours du trône du 18 Novembre 1955 réaffirme solonnellement sa volonté de voir le Maroc nouveau accéder à un régime de démocratie éliminant toutr distinction raciale et s’inspirant de la Démocratie Universelle des Droits de l’Homme. Il est évident que les marocains israélites ont les mêmes devoirs que les autres marocains. Même le leader intégriste musulman et chef incontesté de l’Istiqlal, Allal El Fassi se joint à ce chœur « Je donne des garanties formelles aux compatriotes juifs dont le Maroc est la patrie naturelle et qui doivent y jouir des mêmes droits et y assumer les mêmes devoirs que nous »(cité par Victor Malka dans « la Mémore brisée des Juifs au Maroc.
Des Juifs vont occuper des postes importants. »). Le premier gouvernement marocain indépendant compt dans ses rangs un Ministre juif, le Dr Benzaquen. Les positions hostiles du Parti de l’Istiqlal vont favoriser une nouvelle émigration, souvent dans la clandestinité mais tous ces Juifs gardent toujours une partie de leur cœur au Maroc, leurs ancêtres ont vécu près de trois millénaires. C’est celui du retour en masse des juifs du Maghreb et d’Orient, sous l’impulsion de la vague messianico-sioniste des années 50 et 60, vers la même terre qui a vu certains de leurs lointains ancêtres, plusieurs siècles auparavant, partir à l’aventure en compagnie des intrépides marins de Tyr et Sidon. Ici semble se clore un chapitre passionnant de l’histoire des migrations en Méditerranée. Fin d’une coexistence qu’évoquent avec nostalgie ceux qui sont restés sur place, beaucoup moins ceux qui sont partis vers leur nouveau antique destin. Ironie du sort : ceux qui ont su et pu survivre à tous les bouleversements qui ont secoué la région, se sont trouvés, au milieu de ce siècle, impliqués, imbriqués dans un autre phénomène historico-politique non moins étonnant que leur survie.
La recherche sur les Juifs vivant parmi les Berbères reste encore à faire et nous sommes conscients des lacunes qui restent à combler. Ces divisions ont été entretenues en Israël du fait de la pérennité des mythes concernant les Juifs berbères. Peut-on en dire autant de l’image du Berbère musulman auprès de son ex-compatriote juif ? Rien n’est moins sûr. Il y a eu là comme un refoulement chez les juifs berbères immigrés en Israël quant à leur passé, dû sans doute à plusieurs raisons : leur nouvelle identité israélienne acquise « aux dépens » de leur précédente identité, les préjugés et quolibets qui frappaient et frappent encore les « chleuhs » (même en Israël). Leurs enfants et petits-enfants, nés en Israël, sont dans l’ignorance totale du patrimoine berbère de leurs parents.
Chaque fête et particulièrement la Mimouna (qui clôt la semaine pascale) fournissaient l’occasion de prouver leurs bons sentiments. Vœux, cadeaux, offrandes rituelles étaient chose courante et appréciée. La réciproque ne manquait jamais de se manifester. Cette fête a donc institutionnalisé le dialogue entre les communautés et nulle part on ne retrouve une telle symbiose. Autrefois les mères juives et marocaines (musulmanes) avaient l’habitude d’allaiter chacune l’enfant de l’autre, si un bébé musulman pleurait, la mère juive l’allaitait et vice versa. Il va sans dire que la communauté juive du Maroc a aussi supporté des brimades de tous genres dans seulement quelques villes : Fez, Jerrada, Casablanca…, mais pas dans les montagnes auprès de leurs frères berbères.
Malgré cela, ils ont su préserver une réputation de respectabilité, la fierté, l’amour-propre et un honneur sans tache. Les familles juives aisées pratiquaient également les métiers de courtage, le commerce de produits agricoles et une activité interdite aux musulmans : le prêt à intérêt.
Le Mellah était généralement situé non loin du palais royal. Malgré cela, les habitants redoublaient leur prudence afin de prévenir tout envahissement éventuel. L’architecture était ordinaire. Les rues (derbattes) regroupaient marchands et artisans : la rue des marchands d’épices (El Attarines) où l’on avait l’embarras du choix. Celui qui désirait acheter un bijou se rendait à la rue des bijoutiers (Dhaibias), ou encore la rue des brodeurs ou « Fondouk », rond-point du Mellah, pour ceux qui désiraient acheter des broderies. Le Mellah n’était pas seulement peuplé que de juifs marocains ; il y avait là également des coreligionnaires venant d’autres pays. Les devantures des maisons étaient d’apparence simple de se préserver du mauvais œil, et aussi pour parer à la jalousie du voisinage. Par contre, l’architecture intérieure était plus riche : de grands patios, aérés et toujours ensoleillés, aux murs carrelés de faïence (zelij). De part et d’autre du patio, les chambres réparties sur un ou deux étages ; fenêtrs et balcons donnaient sur une arrière cour où les voisins se retrouvaient pour de longues veillées et où la grillade était à l’honneur. Quant aux maisons plus pauvres, chaque famille occupait une ou deux chambres et toutes ces familles partageaient la même cuisine et les mêmes toilettes. Beaucoup plus tard, dans la même maison cohabitaient juifs et arabes et l’entente était parfaite.
En Mars 1957, le Prince Maulay Hassan proclame « Le regard de certains d’entre vous se tourne vers Jésuralem comme le regard des Musulmans vers la Mecque, mais nos pieds sont ici sur la terre marocaine ».
Les élites juives s’engagent dans la politique : aux élections municipales de 1960 aussi pour les élections de 1962. Une des premières mesures du Maroc indépendant est la fermeture imédiate des bureaux d’immigration et l’expulsion des émissaires israéliens pour mettre fin à la propagande sioniste. Le Maroc s’est engagé à l’Organisation des Nations Unis à respecter la déclaration des Droits de l’homme qui stipule que « toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et de revenir dans son pays ». Le Ministre de l’Intérieur affirme que désormais il n’y aura plus de problème ! Beb Barka, alors secrétaire de l’Istiqlal se montre plus franc « Nous savons pourquoi les Juifs demandent des passeports. Mais pourquoi veulent-ils partir ? Qu’est-ce que nous leur avons fait ? Ne sont-ils pas des Marocains comme les autres, ne sont-ils pas le sang de notre sang ? Nous avons besoin d’eux, comment pouvons-nous les laisser partir ? » Dans la pratique rien ne sera changé malgré les promesses d’Allal El Fassi.
En 1959, le gouvernement d’Abdellah Ibrahim franchit le pas, et engage le Maroc comme membre à part entière de la Ligue Arabe. Conséquence immédiate : interruption des relations postales avec Israel. Mesure gratuite et cruelle. Cette fois les Juifs sont coupés du monde, car quelle famille n’avait un membre en Israel ? Septembre 1959 Conférence de laLigue Arabe à Casablanca, les Juifs sont priés de ne pas sortir.
Le réveil des vieux spectres, avec la fondation du Ministère des Affaires Islamiques, et à sa tête Allal El Fassi, l’affaire prend une toute autre tournure. Les articles anti-juifs deviennent pain quotidien dans la presse arabe. Le congrés Juif Mondial et les organisations juives américaines interviennent discrètement et s’inquiètent de savoir s’il s’agit d’un tournant ou d’initiative locale. Alors le ralentissement général de l’économie qui a suivi dans tout le Maroc le départ des Français avait pris en effet une tournure encore dramatique. L’exode des français y avait été plus soudain et plus massif.
L’année 1960 se traine ainsi dans le malaise et la morosité. L’année 1961 commence par une doublr catastrophe : Dans la nuit du 10 au 11 Janvier une frêle embarcation chargée d’immigrants juifs coule dans le détroit de Gibraltar, engloutissant les 44 passagers. Le drame de l’immigration tourne à la tragédie et pose devant l’opinion publique mondiale un problème jusque là tenu secret. L’inquiètude faillit tourner à la panique hystérique à l’annonce de la mort de Mohamed V le 26 Février 1961. Pour les Juifs, qui lui vouaient une affection sincère que même ces derniers événements n’avaient pas entamée, le « Protecteur » avait disparu.

L’accession au pouvoir d’Hassan II le 3 Mars 1961, va modifier les données du problème. Désormais l’histoire des Juifs se jouera de moins en moins et s’écria avant tout tout en vagues de départs. Avec la baisse du nombre de Juifs, les cercles politiques qui en avaient fait une arme politique pour s’attaquer à la monarchie réputée « protectrice des Juifs ».
La guerre des six jours allait fournir l’occasion de donner libre cours à cette haine. Pour la première fois les Marocains sont appelés à boycotter leurs compatriotes Juifs qui ne comptait déjà plus que 65.000 âmes.
Le gouvernement chérifien s’éfforce de prévenir des incidents entre Musulmans et Israélites (le monde du 17 Juin 1967). Le Dr Benhima veut assurer le maintien de l’ordre menacé par certaines campagnes anti-juives (le monde du 8 Juillet 1967). Il veut désamorcer la tension etéviter des actes inconsidérés contre les Israélites marocains. Devant ce mur de haine, la solution la plus courante est le départ. Mais cette fois c’est la couche la plus riche et la plus instruite (medecins, avocats, ingénieurs…) qui quitte. Israel n’est pas le seul asile choisi. Les 7.000 Juifs qui quittent le Maroc du Juin au 1er Novembre 1967 se rendent en grande partie en France, en Espagne et au Canada. Une nouvelle page de l’auto-liquidation du judaïsme marocain commence. En 1980 il n’était déjà plus que 25.000 contre 250.000 en 1948.

En toute logique statistique un peuple installé depuis des milliers d’années ne peut pas se réduire sans raison. Notre subconscient « Si on cherche dans nos racines, nous risquons de tomber sur un ancêtre Juif ». Des grandes familles et des tribus musulmanes portent toujours des noms hébraïques. Il y a lieu de rappeler que notre territoire a connu la coexistence des trois religions manotheistes : Judaïsme, Christianisme et Islamisme. Les traces des ancêtres éponymes de plusieurs tribus amazighes : Ait Daoud (David), Ait Ishaq (Isaac), Ait Yacoub (Jacob)……, et pour l’Islam Moh, Moha, Ait M’hammed (Mohamed), Akka (Abdelkader), Bihi (Brahim), également on remarque un manifeste dans les arts culinaires, artisanat, agriculture et notre monnaie ancienne est gravée de l’étoile David.
La société Amazighe semble avoir été l’une des rares à n’avoir pas connu l’antisémitisme. Le droit berbère, azref, dit « coutumier », contrairement au droit musulman (et au droit juif, soit dit en passant), est tout à fait indépendant de la sphère religieuse. Il serait, par essence, « laïque » et égalitaire, et n’impose aucun statut particulier au juif, alors que la législation musulmane fixe le statut du juif (et du chrétien) en tant que dhimmi, « protégé », soumis à certaines obligations et interdictions. Le juif occupait une place bien définie dans le système socio-économique du village berbère : il remplissait généralement la fonction soit d’artisan (orfèvre, cordonnier, ferblantier), soit de commerçant, l’une et l’autre occupation pouvant être ambulantes. Aujourd’hui encore, après trente ou quarante ans, les villageois de l’Atlas et des vallées sahariennes se souviennent avec nostalgie du temps où les Juifs faisaient partie du paysage, allant jusqu’à imputer à leur absence la raison de leurs misères actuelles.
Les Juifs berbères sont non seulement des sujets de fierté pour nos concitoyens, mais ces marocains juifs sont nous et nous sommes eux. Ils étaient nos collègues au travail, nos copains de classe, nos partenaires en affaires, nos voisins. Il est crucial pour nous autres marocains de renier notre propre identité. On trouve donc surprenant aujourd’hui que les Juifs marocains véhiculent la culture marocaine alors que l’on trouverait cela normal si c’étaient des musulmans. Aujourd’hui la nouvelle génération c’est uniquement l’Israélien vu à la télévision par contre l’ancienne génération c'est-à-dire nos arrières grands pères, le lien entretenu était étroitement lié à l’espace dans lequel on se situait. Une autre raison importante est la méconnaissance totale des marocains de leur vraie histoire : les Arabes sont venus en colonisateurs, il fallait asseoir l’Islam et la civilisation arabe, donc ils ont piétiné tout ce qui existait déjà. L’histoire des Berbères en a également fait les frais. Il y a eu d’autres éléments comme la colonisation. On évoque souvent le Dahir berbère, mais on oublie de parler des autres pratiques qui ont favorisé la séparation des communautés juives, berbères et arabes.
Des dizaines de mausolés sont visités annuellement par des Juifs du Maroc et du monde entier qui viennent spécialement pour célébrer leur saint. C’est la fameuse Hiloula ; Chinoune plus connu sous Sidi Chenaoui, aussi Daniel ou Sidi Diniale sont des saints juifs qui sont également visités par des pèlerins berbères musulmans.
Chez les Ahl Debdou, le tombeau de Sidi Youssef Elhadj que Musulmans et Juifs se réclament de lui. Toujours à Debdou la tombe du Rabbin Chloumou Mimoun (au temps des Mérinides), il y existe un clan d’Aoronides au XIXe siècle à propos d’eux, Sloush écrit « Les Berbères préférent tuer vingt musulmans que de toucher à un seul Juif ». Sidi Ali ou Yahia dit Bou Tkhnift ancêtre des Ait Sidi Ali aussi Ait Serghouchène tous sont des marabouts d’El Mers. Un tombeau juif à Rich (Rachidia) de Rabbi Itzhak Abessehra, un autre à Ben Ahmed, celui de Rabbi Yahia Lakhdar, un autre à Ouezzane, celui de Amrane Bendiwana, un autre……
Les communautés juives marocaines ont été plurielles, leur cœxistence avec l’autre n’a pas été linéaire. Elles dépendaient étroitement des religions, des tribus et des espaces partagés. C’est cette pluralité qui s’est inscrite de manière indélébile dans l’identité marocaine. En effet, la communauté juive marocaine était connue par sa piété, son traditionalisme et son amour de Sion. La recherche du lien avec la terre Sainte et le retour au pays de leurs ancêtres a toujours occupé le cœur et l’esprit des Juifs marocains, bien que la tolérance et la coexistence pacifique des musulmans était relativement vive.
Apartir de 1975, l’atmosphère se détend et de nouveau la présence juive au Maroc semble souhaitée et appréciée. L’appel généreux au retour lancé par le gouvernement et destiné aussi bien aux Juifs immigrés en Israel que dans d’autres pays n’est pas suivi d’effets, mais créé une toute autre atmosphère. Parallélement en France, au Canada et aux Etats-Unis, les originaux du Maroc retrouvent le chemin de l’ambassade du Maroc locale et témoingnent leur attachement à leur pays d’origine. Grâce aux bienfaits de l’éducation occidentale, le judaïsme marocain aura-t-il une autre alternative que celle de rejoindre la nation juive moderne ?
Le caractère mystique, irréel explique le peu de succès rencontré au départ par le Sionisme politique dans les masses juives du Maroc. Le sionisme réussit en trente ans à déraciner une communauté millénaire, à la transplanter presqu’entièrement, faisant des originaires du Maroc la communauté juive numériquement la plus importante du nouvel Etat juif : un Israélien sur cinq.
Aujourd’hui plus de la moitié des Marocains sont défavorables aux Juifs. La situation désastreuse dans les années 80 des camps de Sabra et Chatilla a écoeuré les Marocains au point de considérer tous les Juifs comme des monstres. Une autre raison importante est la méconnaissance totale par les Marocains de leur histoire.
C’est au Maroc et Afrique du Nord (Tamazgha)qu’une grande partie du peuple Juif a réussi à vivre en paix alors que partout au monde les Juifs ont subi les pires répressions, c’est un motif de fierté pour Imazighen. La tolérance a toujours guidé leur mode d’existence.
Le 4 juillet 2007, les ministres israélien et marocain des Affaires étrangères se sont rencontrés à Paris malgré le refroidissement des relations entre les deux pays depuis sept ans. D’autres nations à majorité musulmane entretiennent des relations diplomatiques avec cet État, comme l’Albanie, la Turquie, l’Azerbaïdjan et les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale.

Si le coeur qui bat pouvait parler

Nos Juifs marocains
Posté par: akachmir (IP enregistrè)
Date: 21 novembre 2007 : 01:05

L'arrivée des juifs dans le Sud marocain et leur établissement dans les vallées du Dra et du ZIZ se placerait au Vème siècle avant Jésus Christ, et aussi au début de l’ère chrétienne. Les populations négroïdes (Éthiopiens de l’Ouest), christianisées entre temps se seraient probablement heurtées aux populations juives et des luttes entre les deux groupes ethnico-religieux, auraient duré plusieurs siècles. La tradition conservée par les rabbins du Dra, fait état de l’arrivée massive de migrants juifs probablement après la chute de Jérusalem et la dispersion des tribus d’Israël. Les dernières vagues de migrations juives auraient eu lieu au premier siècle de l'Hégire fuyant les développements de l'Islam. Ces peuplades se seraient d’abord installées à Tidri sur le coude de l’Oued Dra et auraient même par la suite fondé un royaume judéo-berbère dont la capitale était à Tamgrout sur la rive gauche du Dra moyen. Des auteurs soutiennent que des ksours, voire même des fractions entières de tribus passeraient pour être d’origine juive ou anciennement judaïsées et reconverties à l’Islam ; c’est le cas à titre d’exemple des Iourtguiyne et Achrahil dans le Dadès moyen.
Cette région constitue l’une des régionsdu Maroc anciennement peuplées par des populations israélites ou autres populations judaïsées. D’ailleurs, la tradition orale du Sud Est marocain (Contes, légendes et autres histoires fabuleuses… etc) atteste que les populations juives ont toujours occupé une place importante parmi les populations locales. Celles-ci seraient à l’origine de plusieurs métiers, les juifs étant réputés pour être de grands artisans en matière d’orfèvrerie, de maçonnerie, de tannage, d’irrigation (probablement introduction du système des Khettara), et des commerçants etc…

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