Judeo-arabe et Judeo-marocains
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MESSAGE DEPLACE (IP enregistrè)
Date: 11 mai 2005 : 00:48
Auteur: darlett
Date: 8 May 2005 a 21:07
Juifs Marocains en Israel.
Voici une traduction faite par moi-meme de l'article paru dans le journal quotidien "Ha'aretz".
Il s'agit du nouvel enseignement de la langue judeo-arabe. Initiative d'un certain Chetrit Offer.
Une premiere en Israel et peut-etre meme dans le monde entier. Un cours d'enseignement de la langue judeo-arabe des Juifs du Maroc.
Une vingtaine d'etudiants ages de 20 a 30 ans, en majorite nes de parents originaires du Maroc participeront a ces cours.
Sous la direction de Yonathan Ifrah, ils essaieront de faire un retour aux sources dont ils se sont detaches dans leur enfance en quittant le Maroc.
C'est une initiative prise par Offer Chetrit, age de 34 ans, directeur d'un bureau de Public Relations' et tres actif dans le domaine de la culture marocaine. Chetrit est le porte-parole du theatre israelien-marocain et de l'orchestre de musique andalouse. Il a participe a une serie de festival de la culture marocaine a Eilat. Le desir d'etudier la langue judeo-arabe est ne chez lui recemment quand il a commence a voir quelques pieces de theatre marocaines avec sa mere.
"Dans mon enfance, comme de nombreux autres enfants, j'ai interdit a mes parents de parler en judeo-arabe. D'abord pour les aider a mieux s'integrer a la societe israelienne et aussi pour les proteger de certains prejuges. Je leur ai demande de ne pas parler judeo-arabe lors de ma communion. Je ne leur ai permis de parler que le francais ou l'hebreu."
Chetrit a essaye au debut d'apprendre la langue avec l'aide de sa mere Hanna. Il a commence a inscrire certains mots qu'il avait appris sur un cahier. A un certain moment, il s'est dit qu'il n'etait peut-etre pas le seul a vouloir apprendre ce dialecte. Il s'est alors renseigne aupres de ses amis et a compris rapidement que plusieurs d'entre eux etaient comme lui interesses a apprendre ce language.
Itzhak Eshel, president de la fondation "Union des originaires du Maroc" a offert son bureau comme local pour l'enseignement de la langue et l'annonce de l'ouverture du cours a ete faite dans les journaux.
A ce cours, se sont inscrites 3 jeunes filles, d'origine ashkenaze, dont 2 d'entres elles prevoient prochainement un voyage au Maroc. La troisieme se rappelle avec nostalgie son enfance a Natanya ou plusieurs de ses voisins parlaient le judeo-arabe.
Le professeur Yonathan Ifrah, age de 75 ans, est arrive en Israel en 1951. Il etait depute, membre du parti travailliste dans les annees 1969-1975. Pendant 20 ans, il a ete maire de la ville de Shderot.
Yonathan Ifrah etait au Maroc, dirigeant du mouvement "Habonim"
Aux dires de Y. Ifrah,, il y a une analogie etonnante entre le Judeo-marocain et le Yiddish. Les deux langues sont une sorte de dialecte utilises par les juifs dans leur pays d'origine.
Les deux langues ont ete pareillement rejetees par les enfants et les deux dialectes sont en danger de disparition.
Le judeo-arabe est compose de berbere, d'arabe espagnol, d'espagnol, de francais, d'armenien et d'hebreu.
"Lorsque les juifs du Maroc ne voulaient pas se faire comprendre par les non-juifs, ils parlaient hebreu" raconte Ifrah.
La prononciation est tres importante en judeo-arabe. Une petite modification dans la prononciation et le sens en est different. Il est impossible de parler le marocain avec un accent ashkenaze. Le propre de ce dialecte est l'exteriorisation des sentiments et la multitude de ses proverbes.
Le proverbe "zi bosso hama" est une bonne description de l'etat dans lequel s'est trouve Ariel Sharon, après son dernier echec aux elections internes du Likoud. Ce qui veut dire "Il est venu l'embrasser mais l'a rendu aveugle"
Ifrah tentera d'enseigner aux jeunes la langue a l'aide de conversations, d'histoires, de plaisanteries, de proverbes qui seront traduits du marocain en hebreu et vice-versa.
Les frais de participation aux leçons sont symboliques car le but n'est pas de realiser des benefices.
Les eleves, beneficieront, en dehors de la langue, de conferences diverses sur la culture marocaine.
Chetrit espere que tres bientot il pourra s'asseoir avec ses tantes et comprendre leurs bavardages.
La langue est une composante importante dans la recherche des origines qui lui sont si cheres, affirme Chetrit. Car dit-il "senacht boch, layril boch" "Tu n'evinceras pas ton pere dans son métier !"