La femme dans la TORAH
LA FEMME JUIVE
Cher(e)s ami(e)s, c’est avec beaucoup de plaisir que je vous propose l’étude d’un texte qui traite de la question : « Regard sur la femme juive » écrit par le Rabbin Meir Rebibo chlita, guide spirituel de la communauté juive de Charenton. Le Rav chlita est également une personnalité incontournable,au charisme exceptionnel du Beth-Din de Paris. Puit de science et de Torah, qu'il sait parfaitement à l'instar de nos grands maitres, conjuguer ,avec brio, la qualité primordiale du vrai Talmid Haham (sage): la modestie. Excellente étude.
Rabbin Mikaël JOURNO
LA FEMME VERTUEUSE
אֶשׁת חַיִל
ECHET HAYIL
Notre génération a vu se réaliser des inventions merveilleuses et un développement extraordinaire dans plusieurs domaines, mais par contre, elle est restée très arriérée en ce qui concerne les responsabilités et le joug moral et spirituel.
En effet, des gens semblant avoir des réponses à toutes sortes de questions, vivent sur des idées préconçues sans pour autant vérifier leur véracité.
Parmi ces préjugés, il en est un concernant l’infériorité du statut des femmes dans le judaïsme par rapport aux hommes, comme si la femme occupait une moindre place dans le judaïsme et serait donc lésée par rapport à l’homme.
Cette idée est erronée à la base et dénuée de tout fondement : elle fait partie des idéologies liées à la mode.
La majorité des gens les encouragent et les adoptent comme des perroquets sans les vérifier; il y en a même qui préfèrent vivre toute leur vie sur de faux préjugés comme celui-ci afin de noircir le judaïsme. Nous essaierons ci-après de rappeler quelques faits connus sur certains des aspects concernant les femmes vertueuses ayant vécu à des époques différentes et s’étant distinguées par leurs vertus et leurs actions.
La Thora nous parle du caractère de bonté, de générosité de la femme, car elle fut créée sur cette base. Comme le dit le verset: "il n’est pas bon que l’homme reste seul, je lui ferai une aide digne de lui" (Béréchit 2). La femme fut créée pour aider et assister son mari en vue de la construction du monde. L’homme et la femme se complètent et c’est seulement quand ils sont ensemble qu’ils méritent de porter le nom "d’Adam" (homme).
C’est ainsi que nos sages nous enseignent (traité Yévamot). Rabbi Elazar dit : "tout homme qui n’a pas de femme n’est pas considéré un homme". Nombreuses sont donc les femmes qui se sont distinguées dans plusieurs domaines de la vertu et de l’héroïsme spirituel.
SARAH:notre mère s’est distinguée par sa beauté spirituelle et physique. Voici comment on explique le verset " et toutes les âmes qu’ils firent à Haran", à savoir qu’Avraham convertissait les hommes au monothéisme et sarah agissait de même avec les femmes. A deux, ils se mirent avec abnégation à influencer et à rapprocher les gens de l’époque à la foi et au monothéisme. dans un monde où les individus étaient opposés à leurs idéologies, Avraham amenait chez lui des invités et Sarah s’en occupait. De même Sarah se sacrifia pour l’éducation de son fils Yitshak et l’empêcha de subir l’influence néfaste de Yichmaèl et quand elle vit qu’il n’y avait plus rien à espérer de Yichmaèl, elle dit à son mari: ’Renvoie cette servante et son fils ". ce fut difficile pour Avraham de les renvoyer sur simple demande de Sarah. Mais le Saint béni soit-il fut d’accord avec elle et dit à Avraham: "pour tout ce que Sarah te dit, obéis à sa voix".
Nos sages commentèrent ce verset en disant "obéis à l’esprit saint qui est en elle ".
D’ici on apprend, disent les Hakhamim, qu’Avraham était à un milieu inférieur de prophétie par rapport à Sarah.
Et voici que le temps arriva pour Avraham de chercher une épouse pour son fils Yisthak, duquel allait descendre le peuple juif.
Et quel était le critère que l’on exigeait de la femme qui conviendrait à la maison d’Avraham, exemplaire en ce qui concerne la générosité et l’amour prodigués à tous les passants venant des quatre directions ? Ce critère, c’était bien sûr la générosité qu’Eliézer a employé pour juger
RIVKA:qui fut choisie pour devenir la base du nouveau foyer. Comme on le sait, l’un des signes de reconnaissance de la descendance d’Avraham Avinou, c’est la bonté, telle que la générosité même vis-à -vis des étrangers ou encore la réception des invités sans aucun intérêt personnel comme il le pratiquait. Rivka ayant précisément ces qualités fut choisie comme épouse de Yisthak, duquel est issu le peuple Juif.
MYRIAM: soeur d’Aharon et de Moshé, était un modèle exemplaire, par le mérite duquel les juifs eurent de l’eau dans le désert ( le puits de Myriam).
Au moment même où le peuple avait perdu tout espoir, elle leur insuffla la foi et la croyance en D. Nos sages nous enseignent (traité de Sota 12) qu’Amram était le chef de sa génération.
Dès que Pharaon ordonna que tous les nouveaux nés mâles soient jetés dans le Nil, Amram divorça de sa femme et fut suivi dans cet acte par tous les juifs. Sur ce, sa fille Myriam lui dit: "Papa, ta sentence est plus dure que celle de Pharaon, car celui-ci n’a décrété que sur les mâles et toi, tu as décrété sur les filles également.
Les sentences de Pharaon, pouvaient soit se matérialiser, soit ne pas se matérialiser, alors que toi, comme tu es un Tsadik, ton décret se réalisera certainement".
Il reprit par conséquent sa femme, et sur ce, tous les hommes le suivirent.
Et quand les fils d’Israël sortirent d’Egypte, on vit Myriam la Prophétesse se manifester avec des tambourins et des cymbales, ses espoirs s’étant concrétisés, comme il est dit: " Et Myriam la Prophétesse, soeur d’Aharon, prit le tambourin dans sa main et toutes les femmes suivirent après elle avec des tambourins et des instruments de danse ".
Et nos sages de se poser la question avec étonnement : " Où les femmes trouvèrent-elles des tambourins en plein désert ? ".
Ils répondent ( voir Rachi ) en disant : " Ces femmes justes étaient sûres et certaines que le Saint Béni soit-il leur ferait des miracles dans le désert et par conséquent elles amenèrent d’Egypte des tambourins ". La foi et la croyance en D. de Myriam étaient tellement tangibles au point de voir le futur dans le présent.
Les sages expliquèrent ceci en disant : " Nos ancêtres furent délivrés d’Egypte, grâce au mérite des femmes justes".
A l’époque des juges, il y eut plusieurs femmes remarquables au sein de notre peuple: l’une d’elles fut DEBORAH, la Prophétesse qui vécut pendant que les juifs souffraient du joug de Yahin, roi des Canaanéens et de Sisra, son chef des armées; elle apporta la délivrance au peuple juif qui avait succombé sous le joug ennemi. Elle mobilisa dix mille hommes et convainquit Barak Ben Avinoam de prendre le commandement de cette armée. Elle réussit à infliger une défaite décisive au roi Canaanéen et à son chef des armées et à ramener ainsi la paix et la tranquillité au peuple juif pendant 40 ans. Son mérite, disent nos sages, est d’avoir préparé des mèches que son mari allumait au Beth Hamikdash; elle fabriquait des mèches bien épaisses afin que leurs lumières soient abondantes. Le Saint Béni soit-il lui dit : " Toi, tu as eu l’intention d’amplifier ma lumière, moi de même, j’amplifierai la tienne en Juda et à Jérusalem vis-à -vis des 12 tribus d’Israël". A cette victoire, participa une autre grande femme également : il s’agit de YAEL, l’épouse de Hever le Kénite, qui rusa l’ennemi Sisera en l’invitant chez elle et en lui tranchant la tête. Et Déborah entonne à son intention le chant : " Tévorah Minachim Yaêl ...... Minachim Béohel Tévorah " ( Choftim 5 ) et qui sont les femmes qui étaient dans le " Ohel " (la tente) ? C’étaient SARAH, RIVKA, RAHEL et LEA. L’écriture vient donc placer Yaêl à leur niveau. Nos sages disent (Yalcout Choftim) " En quoi Yaël a-t-elle mérité que la victoire arrive par son entremise ? Elle était une femme " Kéchéra ", accomplissant la volonté de son mari.
La mère de Chimchon dénommée TSLALFONIT ( Baba Battra) avait l’habitude de tisser et de vendre sur le marché le produit de son ouvrage et grâce à cela, elle élevait ses enfants. Elle ne se contentait pas de cela uniquement : elle allait fréquenter les maisons d’étude jusqu’à pouvoir éclairer avec la Thora le bébé qu’elle portait dans son ventre. Son but était le développement spirituel de sa descendance et, grâce à ce mérite, elle put donner naissance à Samson qui fut "Nazir" dès le ventre de sa mère et qui s’imprégna de l’esprit de D. et sauva les juifs de la main des Philistins.
HANNA :dont la foi en D. était tellement grande, qu’elle ne permit pas au désespoir de l’accaparer et qui, par sa prière, mérita de faire changer les décrets du ciel. C’est précisément d’elle que nos sages apprirent les bases de la Téfila. Il est dit (Bérakhot) : " Et Hanna parlait en son coeur ". Nos sages nous enseignent : " Celui qui prie doit se concentrer ". " seulement ses lèvres bougeaient, mais sa voix n’était pas entendue ", d’où notre coutume de prier à voix basse pendant la Amida. Comme expliqué longuement dans le talmud, sa requête fut exaucée et elle mérita d’avoir un fils qui était l’équivalent de Moshé et Aharon réunis : il s’agissait de Chmouel Hanavi.
Après la destruction du 1er temple, apparut ESTHER bat Avihaïl qui fit annuler le décret de Hamane Haracha qui voulait " exterminer, assassiner et anéantir tous les juifs, du plus vieux au plus jeune, aussi bien les bébés que les femmes. Elle mit sa vie en danger et sauva son peuple de l’extermination. Par son mérite, la Méguila lui fut dédiée et ce miracle fut fixé pour toutes les générations à venir.
De même, à l’époque des Hachmonaïm, la délivrance arriva aux juifs par le biais d’une femme du nom de YEHOUDIT.
Au moment où Israël était envahi par une forte armée, que les juifs étaient presque arrivés à l’anéantissement total de leurs forces et que la seule porte de sortie semblait être la soumission totale à l’ennemi, qui de toute façon les aurait exterminé par la suite.
Cette femme qui était très belle, et pourtant très craintive de D. s’en alla au camp ennemi, rusa le chef des armées, lui donna à manger des produits lactés et lui fit boire du vin.
Dès qu’il s’endormit, elle lui trancha la tête qu’elle ramena dans le camp des juifs.
C’est ainsi que la délivrance arriva par son entremise. A la mémoire de cet épisode, nous avons la coutume de manger à Hanouka des Levivot à base de produits lactés. de même, les femmes sont tenues d’allumer les lumières de Hanouka, au même titre que les hommes.
Aussi, ont-elles l’habitude de ne pas travailler pendant le laps de temps où les lumières sont allumées et ce, à la mémoire du miracle qui s’est produit par leur mérite.
RUTH : la Moabitesse mérita d’entrer sous la coupole de la providence divine et de devenir la base du Royaume de David, à cause de son acte de générosité.
Ses actions arrivèrent à une perfection totale surtout vis-à -vis de sa belle-mère, car elle abandonna son peuple et sa famille pour se joindre à elle, comme il est expliqué dans le livre de Ruth.
BEROURIA : la femme de Rabbi Méir Baal Haness, étudiait 300 Halakhot par jour et plusieurs enseignements du talmud lui sont attribués, dont l’un est le suivant : Le verset dit " Que les fautes disparaissent de la face de la terre ".
Elle a mis l’accent sur le fait que c’est marqué Hataïm = les fautes et non Hotéïm = fauteurs, car D. les aidera à faire Téchouva.
On pourrait ajouter encore plusieurs exemples de femmes de valeur, telles que la Suinnamite qui aida la Prophète Elisha ou encore la veuve de Tsarephat qui nourrit le prophète Elie.
Et le roi Salomon de conclure son livre de proverbes par la paragraphe de " Echet Hayil ", poème de louange par excellence en l’honneur de la femme. Et à celui qui a les yeux bandés ou l’esprit borné ou qui pense que le judaïsme rabaisse la femme, nous conclurons en citant le roi Salomon ( livre des proverbes )." Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté la femme qui craint l’éternel est seule digne de louanges.Rendez-lui pour le fruit de ses mains et qu’aux portes, ses oeuvres disent son éloge"
Rabbin Meir REBIBO
Charenton ,Haver BETH DIN
[
irpourdemain.over-blog.com]