C'est un sujet qui me tient a coeur et dont j'aimerais pouvoir comprendre et analyser ce curieux processus de ces dernieres annees selon lequel, en Israel particulierement, les secondes generations, enfants de parents originaires du Maroc qui eux-memes sont arrives en Israel dans les annees 60, et meme en bas age, retrouvent et revendiquent culturellement leur identite marocaine.
C'est un phenomene social frappant de ces dernieres annees qui est particulierement remarquable dans certaines villes a forte concentration d'israeliens originaires du Maroc. Il s'agit d'une forme de renouveau de l'interet porte aux coutumes et habitudes musicales, culinaires, vestimentaires et folklorique du Maroc, et ceci justement par la seconde et troisieme generation d'enfants nes en Israel dont les parents sont la depuis quelques decennies.
J'ai ete frappe par ce phenomene et ceci justement dans la ville d'Ashdod, a forte concentration d'anciens immigrants du Maroc, de constater combien les fetes et mariages portaient a nouveau l'empreinte folklorique du Maroc, avec force musique et patisseries traditionnelles de notre enfance. Il y a la un fort deploiement culturel et une vaste utilisation commerciale de l'ensemble de ce folklore renaissant.
Ceci en contradiction totale avec les annees precedentes (70-80) ou justement ces coutumes etaient largement occultees pour ne laisser paraitre que la nouvelle culture et musique purement israelienne. Ces dernieres annees ont vu se developper justement un processus inverse dont les raisons sociales et ethnologiques seraient interessantes a analyser.
Les raisons politiques et sociales et la maniere par laquelle cette communaute a ete recue et integree en Israel ont une influence evidente et primordiale dans ce renouveau culturel et social des israeliens originaires du Maroc.
A ce sujet justement dans le livre de Robert Asseraf -
Une certaine histoire des Juifs du Maroc :
"C’est l’alchimie de cet étonnant processus qu’il nous est donné d’approcher dans cette fresque où Clio se livre à nous de la manière la plus singulière qui soit, une accumulation heureuse de paradoxes. Premier paradoxe : le judaïsme marocain constitue en 2005 l’un des rameaux les plus vivants et les plus importants du peuple juif et il continue à se définir à la fois par sa judéité et par sa marocanité alors même que le Maroc n’abrite plus que 2 000 à 3 000 Juifs. Les autres, qui sont près d’un million, vivent aux quatre coins de la planète, en Israël, en France, au Canada, au Brésil, aux Etats-Unis, en Australie ou en Espagne.
Second paradoxe : l’on assiste même, loin du berceau où il vit le jour, à un « renouveau du judaïsme marocain », œuvre d’hommes et de femmes qui, se substituant à la communauté juive locale, réduite à une poignée d’individus, entendent préserver leur patrimoine, c’est-à-dire leurs coutumes et leurs traditions religieuses, musicales, culinaires ou socio-familiales, fortement marquées par la symbiose avec le monde arabo-musulman."
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