TEMPS MODERNES :  DARNNA.COM
Sujets divers, humour & actualites 
Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 17 septembre 2005 : 12:48

Amoz Oz : symbole de la littérature israélienne
Ou l’infatigable militant de la « Paix Maintenenant »

In./ Les Echos du 8 Sept 05 P. 11

Prix Goethe pour Amos Oz

L'écrivain Amos Oz, l'une des plus grandes voix du camp de la paix en Israël, a reçu le prestigieux prix Goethe de la ville de Francfort pour l'ensemble de son oeuvre. « Amos Oz sait transmettre à ses lecteurs, dans tous les coins du monde, un sentiment profond d'humanité, des valeurs morales et de solidarité qui dépassent toutes les frontières », a relevé le jury.

Il est notamment l'auteur de « Aidez-nous à divorcer ! Israël-Palestine : deux Etats maintenant » (Gallimard), « Connaître une femme » (Calmann-Lévy), « Les Deux Morts de ma grand-mère et autres histoires » (Gallimard).

Décerné depuis 1927, ce prix, remis tous les trois ans à l'occasion de l'anniversaire de Goethe dans sa ville natale, est déjà revenu à Sigmund Freud (1930), Hermann Hesse (1946), Thomas Mann (1949), au cinéaste suédois Ingmar Bergman (1976) et au sociologue français Raymond Aron (1979).



Brigitte CLAPAREDE-ALBERNHE :
Amos Oz, une écriture de PaixMardi 27 septembre
à 20h30 : Conférence-débat sur Amos Oz
avec Brigitte Claparède-Albernhe.

Centre communautaire et culturel juif
500, boulevard d’Antigone
Entrée libre

Amos Oz, écrivain israélien né à Jérusalem en 1939, est l’auteur d’une oeuvre littéraire traduite dans le monde entier et qui lui a valu maintes récompenses israéliennes et internationales, dont le Prix Femina étranger en 1988.

Dans son dernier livre Une histoire d’amour et de ténèbres (Gallimard) l’écrivain évoque son enfance à Kerem Avraham, quartier pauvre de Jérusalem, et le traumatisme lié à la mort de sa mère qui se suicide alors qu’il est adolescent. A l’âge de quinze ans, il quitte son père pour aller vivre dans un kibboutz. Plusieurs années plus tard, devenu romancier, il effectue un long voyage en Europe pour retrouver ses racines.

Depuis des années, il est la conscience et la voix politique du mouvement pour la paix. Engagé depuis trente ans dans le camp de la paix, partie prenante de l’initiative de Genève à laquelle il a apporté sa contribution, Amos Oz incarne les contradictions qui animent une part croissante de la société israélienne.
Dans son essai Amos Oz, une écriture de Paix, Brigitte Claparède- Albernhe montre que l’écrivain ne sépare pas le questionnement politique du questionnement éthique, qu’il défend la tradition juive de l’apprentissage de la liberté et de la responsabilité et lui demande de dialoguer avec l’humanisme européen. Ce dialogue éclaire son militantisme pour la Paix.

Brigitte CLAPAREDE-ALBERNHE est docteur en lettres et diplomée du Centre de Recherches et d’Etudes Juives de l’Université Paul Valéry de Montpellier.




“enfin libres !” par Amos Oz

samedi 27 août 2005

"Le retrait, dans son essence même, constitue le premier grand affrontement autour de la question des rapports entre la religion et l’Etat", écrit Amos Oz, qui présente ici sa vision d’un Israël " à visage humain, libre et juste" contre la conception théocratique de certains adversaires du retrait.

Cet article, écrit alors que l’évacuation des colons n’était pas terminée, a été publié dans Yediot Ah’aronot, le 21 août 2005 [1].
Amos Oz ne parle ici que du retrait de Gaza (c’est l’actualité du moment) ; rappelons qu’il est membre de Shalom Arshav (La Paix Maintenant) depuis sa création et signataire des Accords de Genève
Avec l’évacuation des colonies de la bande de Gaza, il ne s’agit pas seulement d’une lutte autour de l’avenir des territoires occupés. Le retrait, dans son essence même, constitue le premier grand affrontement autour de la question des rapports entre la religion et l’Etat.

Eux [le camp religieux, les colons] ont un rêve. La première étape vers la réalisation de ce rêve est "toute la Terre d’Israël", peuplée exclusivement de Juifs.

Bien sûr, des Palestiniens et des travailleurs thaïlandais pourront venir accomplir le sale boulot, mais rien de plus.
La seconde étape consiste à transformer Israël en un Etat "halakhique" : un pays régi par la loi religieuse juive. Les élections, le parlement, le gouvernement, les tribunaux, tout cela pourra continuer à fonctionner, mais les rabbins décideront de quoi ces institutions pourront décider, et des questions trop "sacrées" et importantes pour être laissées au peuple et à ses représentants élus.
Dans le monde dont ils rêvent, il n’y a pas de place pour un Israël séculier : sa culture n’est pas une culture, ses valeurs ne sont pas des valeurs, ses opinions ne sont pas des opinions.

Aux yeux des colons, nous ne sommes que de pauvres enfants défavorisés qui n’avons pas eu la chance de bénéficier d’une éducation juive. Dans leur rêve, notre tâche est de devenir religieux et de les rejoindre, ou au moins de ne pas les gêner alors qu’ils sont en train de faire venir le Messie.

Nous devons reconnaître notre nullité, et en retour, ils nous serreront dans leurs bras, avec douceur bien sûr, et avec énormément d’amour fraternel.

Mais si nous refusons, alors, plus d’amour fraternel, plus d’embrassades. Nous ne serons plus que des traîtres gauchistes. Ou des Nazis.

Un peuple libre sur sa propre terre
Mais nous, les Israéliens laïques, avons aussi notre rêve. Nous voulons vivre dans un pays à visage humain, libre et juste. Pas dans une espèce de monarchie rabbinique et messianique, et pas sur toute la terre d’Israël. Nous sommes ici pour être un peuple libre, sur sa propre terre.

Etre un peuple libre, cela signifie que toute personne a le droit de choisir dans la tradition juive ce qui lui importe et ce qu’il abandonne. Cela signifie avoir la liberté de diriger notre pays comme nous le désirons, et non nous soumettre à des diktats rabbiniques.
Cela signifie reconnaître que nous ne sommes pas seuls sur cette terre, et exiger des Palestiniens qu’ils en fassent autant.
Cela signifie nous libérer, une fois pour toutes, de ce cauchemar qui consiste à être un pays qui occupe, déracine, exploite, colonise, exproprie, humilie et discrimine.

Pendant plus de 30 années, le rêve des colons a étranglé le rêve des Israéliens libres. Tous les jours, le rêve de toute la terre d’Israël et d’un royaume messianique balayait l’espoir d’être un peuple libre de bâtir une société juste.

Pendant plus de 30 années, le rêve des colons a bafoué les nôtres, et ceux de mes amis.

Les rêves qui s’effondrent
Mais, à cause de tout cela, je peux comprendre la douleur et le désespoir des colons qui voient leur rêve s’effondrer sous leurs yeux.
Ils ressentent très exactement ce par quoi mes amis et moi sommes passés à cause d’eux, pendant tout ce temps. Depuis le début, je m’étais opposé à leur projet, depuis la première colonie.

Je regarde leurs yeux, et j’y vois un vrai désespoir, une vraie douleur, et sans la moindre joie, je peux dire ceci : la douleur que vous ressentez aujourd’hui ressemble beaucoup à celle que vous avez infligée aux amis d’un Israël libre, pendant plus de 30 années.
Je respecterai votre deuil en me taisant, mais je ne peux pas partager votre chagrin.
Israël est tout ce que nous avons
Et qu’y aura-t-il après tout ce chagrin ? Israël, avec tous ses défauts, est tout ce que nous avons. Il est facile de lui jeter la pierre, mais ce n’est pas non plus le pays dont nous avions rêvé.
Le sol est bas, le plafond craque, les lumières s’éteignent trois fois par jour.
Il est facile de proposer des substituts pour cet Israël-là, facile de bâtir des châteaux en Espagne autour de monarchies messianiques d’un côté, et de post-israélisme de l’autre.

Mais Israël, avec tous ses défauts, est tout ce que nous avons.
Peut-être, au lieu de l’injurier, le temps est-il venu de se lever et de commencer un tout petit peu à réparer. De nous libérer de cette occupation qui continue à nous corrompre. De retrouver une société solidaire.

Un peu moins d’"amour fraternel" et un peu plus de responsabilité envers d’autres moins favorisés que nous. Un peu moins de sacré et un peu plus de justice. Un peu moins de toute la terre d’Israël, et un Etat d’Israël un peu plus avec lui-même.
Protéger notre frontière la plus vitale
A travers l’épaisse fumée faite de sanglots et de mots poétiques, on peut parfois apercevoir, en ce moment même, un visage beau et calme de l’Etat d’Israël : le visage de ces jeunes en uniforme qui ont choisi, malgré la pression et la violence, malgré les injures, les fausses accolades et la manipulation des émotions, de protéger de leur corps le rêve d’être un peuple libre, qui ne domine pas les Palestiniens et qui ne soit pas dominé par les rabbins.

Le soldat battu, humilié, giflé, le policier à qui l’on a craché au visage, sont cette fois-ci les braves défenseurs de l’Etat d’Israël face à une vague de fanatisme sauvage.

La jeune soldate, des sanglots dans la gorge, d’à peine 19 ans, porte déjà sur ses épaules le fardeau de 2000 ans d’espérance d’être une nation libre dans son propre pays.

Pas dans la Gaza palestinienne, dans son propre pays.
Avec fermeté et courage, mais aussi avec retenue, sagesse et compassion, cette soldate est en train de protéger notre frontière la plus vitale : la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

C’est la frontière sans laquelle nous n’aurons pas d’Etat, et sans laquelle il n’y a pas de liberté, pas de société, rien qu’un fanatisme féroce, un extrémisme messianique et hystérique, et une complète destruction. C’est un état des choses que le peuple juif a connu plus d’une fois dans son histoire.

Amos Oz





Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 17 septembre 2005 : 21:20




Bonsoir Arrik,


J'ai eu l'attention attirée par l'article sur Amoz Oz et celà a éveillé ma curiosité. Je viens d'en parler à Lionel qui m'a parlé de ton mot à mon intention. Merci! Hier, en trainant dans le rayon livres, comme à mon habitude, j'ai remarqué, mais ne l'ai pas encore acheté, (car comme toi, j'ai pas mal de lectures en attente,) un livre écrit par un allemand qui s'appelle, je crois "Seul à Berlin". je ne me souviens plus de l'auteur, mais je le retrouverai vite fait.

J'ai aussi relevé" Le Parapluie et le Mendiant"sur un autre site,
croniques israéliennes par Joël Baron, un casablancais né en 1971. Tu l'as sûrement vu aussi?

Amitié, Laila

Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 17 septembre 2005 : 22:13

Bonsoir Laila


Deux bonnes références que tu cites, à lire vaille que vaille

Mais mon papier copié-collé sur Amos Oz attendait ta venue, voilà ce qui est fait, je suis bien heureux


Amitiés
Arrik

Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: evanou (IP enregistrè)
Date: 18 septembre 2005 : 23:52



2 petites informations :

En 2004, l'écrivain israélien Aharon Appelfeld avait reçu le prix Médicis étranger pour "Histoire d'une vie". Dans ce livre, il se souvient de son enfance en Bucovine, de ses parents, du ghetto, du camp de concentration, de son évasion et de son errance dans les forêts et les plaines d'Ukraine, seul puis après, avec un autre enfant.


En 2006, nous aurons un timbre qui indiquera le centenaire de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus. Ceci a été signé par le ministre délégué à l'industrie.Voici une façon de lutter contre l'antisémitisme.

Il ne faut pas oublier la présence en France, de l'écrivain israélien B. Yehoshua qui est venu présenter ses deux derniers ouvrages : un essai :"Israél, un examen moral" et un roman "le responsable des ressources humaines" récemment parus aux éditions Calmann-Lévy.Il parle couramment le français.


A bientôt.


Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 19 septembre 2005 : 22:52

Evanou


J'y ai répondu en rajoutant des textes plus haut

Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 22 septembre 2005 : 22:07

« Amos Oz, une écriture de paix »

De Brigitte Claparede-Albernhe, Préface de Carol Iancu

Collection Judaïsmes, Ed. L’Harmattan, 2005



« L'oeuvre romanesque d'Amos Oz pose l'identité juive dans son rap­port à la dispersion et au séjour, à l'exil et à la terre. Elle appelle un ailleurs de l'utopie sioniste, bien que la modernité sioniste soit l'iné­luctable manière d'être dans le monde de l'identité juive. (…)

Ne séparant pas le questionnement politique du questionnement éthique, il défend la tradition juive de l'apprentissage de la liberté et de la responsabilité et lui demande de dialoguer avec l'humanisme européen. Ce dialogue éclaire son militantisme pour la Paix. La centralité de la parole de paix est invitation à écouter le propos direct de l'autre, à avoir le courage, éloigné de la suffisance, d'assumer la fragilité de la condition historique. »




Re: Amoz Oz Littrérateur et Homme de Paix
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 28 septembre 2005 : 18:42

Des dizaines de thèse sur Amos Oz

Les amrocains devraient être preneurs

eux qui sont friands de l'ascétisme et de la nature, de la philo et des questions métaphysiques



Dèsolè, seuls les utilisateurs enregistrès peuvent poster sur ce forum.
Veuillez cliquer sur S'identifier pour vous enregistrer

   Rechercher sur
 

  Web    
Darnna

� 2008 Darnna.com - All rights reserved.

'