Le Conseil des Droits de lâHomme est une imposture
Par Guy MilliĂšre
La Suisse, lâEspagne, la Pologne, la NorvĂšge, lâItalie, la Belgique, lâAutriche, la Hongrie et la Roumanie ont votĂ© pour. Si la France, lâAllemagne ou le Royaume-Uni avaient Ă©tĂ© membres, il ne fait guĂšre de doute quâils auraient fait de mĂȘme.
Seuls les Etats-Unis ont voté contre, et brisé une formidable unanimité dans laquelle tous les représentants de la grande et belle civilisation européenne se sont conduits comme leurs collÚgues des satrapies africaines et autres dictatures arabes.
Le vote concernait la crĂ©ation dâune mission dâenquĂȘte sur « lâimpact de la prĂ©sence juive » Ă JĂ©rusalem, en JudĂ©e Samarie « occupĂ©e » et dans le Golan « syrien », dont un article de la MĂ©na a rĂ©cemment traitĂ©.
Les enquĂȘteurs dĂ©signĂ©s se rendront sur place, et ils rĂ©digeront un rapport.
Il se peut aussi quâils rĂ©digent le rapport avant de sâĂȘtre rendus sur place, car les enquĂȘteurs en question sont des imposteurs, qui ont dĂ©cidĂ© Ă lâavance de ce quâils allaient trouver.
Je vois des fleurs, des riviĂšres et des papillons
Il ne fait aucun doute quâils vont parler des « souffrances » atroces du « peuple palestinien » causĂ©es par de « sales Juifs » qui ne savent pas que la JudĂ©e, comme son nom lâindique, doit ĂȘtre Judenrein, que la Samarie « a toujours Ă©tĂ© musulmane », et que le vĂ©ritable nom de JĂ©rusalem, « oĂč il nây a jamais eu aucun Ă©difice avant la construction de la superbe mosquĂ©e Al Aqsa », est Al Quds.
Le texte sera digne du tristement cĂ©lĂšbre rapport Goldstone. Il pourra finir dans la bibliothĂšque dâAbou Mazen, alias Mahmoud Abbas, entre les Protocoles des Sages de Sion et un exemplaire reliĂ© cuir de Mein Kampf, annotĂ© par Amin al Husseini au temps oĂč il Ćuvrait Ă la Solution Finale du cĂŽtĂ© de Berlin.
Lâendroit oĂč a eu lieu le vote est, vous lâaviez devinĂ©, le Conseil des Droits de lâHomme des Nations Unies, cette institution infĂąme, qui aime inviter des orateurs de qualitĂ©, tel Mahmoud Ahmadinejad, ou, plus rĂ©cemment, Ismail al-Ashqar, dignitaire du Hamas.
Le gouvernement israĂ©lien a rĂ©pondu quâil ne coopĂ©rerait pas avec la mission, et câest bien le moins quâil puisse faire.
Bien sĂ»r, IsraĂ«l sera critiquĂ©, fustigĂ© pour cette non-coopĂ©ration. On dira, dans toute la presse internationale, que sâopposer Ă une enquĂȘte du Conseil des Droits de lâHomme est faire montre dâhostilitĂ© Ă lâidĂ©e mĂȘme de ces droits.
Et, dĂšs lors que les reprĂ©sentants de la grande et belle civilisation europĂ©enne participent Ă lâinfamante dĂ©marche, comment des journalistes europĂ©ens pourraient-ils dire le contraire ?
Aucun journaliste dâun grand media europĂ©en nâadmettra que les enquĂȘteurs sont des imposteurs ou que le Conseil lui-mĂȘme est une imposture, qui souille lâidĂ©e mĂȘme des Droits de lâHomme.
Des massacres ont lieu en Syrie, mais câest un pays dans lequel il nây a apparemment pas de problĂšme dâirrespect des Droits de lâHomme, et ce ne sont pas les reprĂ©sentants de la Jordanie, de lâArabie Saoudite ou du Qatar, membres du Conseil, qui diront le contraire. Quand des Arabes massacrent Ă la mitrailleuse lourde, Ă lâartillerie ou au canon de char dâautres Arabes, tout va bien.
Des crimes de masse ont lieu au Tibet, mais ils « ne constituent pas une violation des Droits de lâHomme » non plus, puisque le Tibet a Ă©tĂ© annexĂ© de force par la Chine, qui est elle-mĂȘme un pays membre du Conseil.
LâAngola, le BĂ©nin, Djibouti, la Mauritanie, le Congo, lâOuganda ou le SĂ©nĂ©gal, tous membres de lâinstitution, nâĂ©prouvent aucun cas de conscience lorsquâil sâagit de dĂ©tourner le regard quand les Droits de lâHomme sont bafouĂ©s dans dâautres pays africains, membres ou non du Conseil, tels le NigĂ©ria et le Soudan.
Il nây a quâun seul pays sur Terre qui viole les Droits de lâHomme aux yeux de lâinstitution infĂąme : IsraĂ«l. Et il nây a quâun seul peuple criminel selon elle : le peuple juif.
Si lâinstitution avait existĂ© au temps de la Seconde Guerre Mondiale, on nâaurait constatĂ© aucune atteinte aux Droits de lâHomme sur lâensemble du territoire du Reich. Jâen suis certain. [Ce fut, dans une large mesure, le sens des conclusions de la Croix Rouge Ă lâĂ©poque ; notamment aprĂšs une visite, par ses « enquĂȘteurs », du camp de concentration de Theresienstadt. Ndlr.]
Le Conseil a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour remplacer la Commission des Droits de lâHomme, celle-lĂ mĂȘme qui avait organisĂ©, en septembre 2001, le sommet antisĂ©mite de Durban. Le Conseil ne vaut pas mieux que la Commission quâil remplace, et devrait, comme elle lâa Ă©tĂ©, ĂȘtre jetĂ© Ă la poubelle.
Que des satrapies se dĂ©clarent adeptes des « Droits de lâHomme » est, en soi, dĂ©jĂ une honte. Que ces satrapies et ces dictatures ne cherchent pas mĂȘme Ă cacher leur haine antisĂ©mite et leur volontĂ© de traiter IsraĂ«l de maniĂšre immonde et calomniatrice, procĂšde dâune infamie plus grave encore.
Et le fait que des pays dâEurope se fassent complices de ces satrapies et dictatures rend compte de la situation de dĂ©pravation morale dans laquelle ils se trouvent, les rendant mĂ©prisables.
Les Etats-Unis sauvent lâhonneur : Obama, qui nâest pas du tout un ami dâIsraĂ«l, sait que, pour lâopinion amĂ©ricaine, il est des limites Ă ne pas franchir. Les dirigeants europĂ©ens savent, eux, que les opinions europĂ©ennes sont serviles, et que les journalistes, comme des chiens en laisse, font oĂč on leur dit de faire.
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