Re: Arrik à Marrakech Avril 2004
Posté par:
Arrik (IP enregistrè)
Date: 31 août 2005 : 00:16
Marrakech
Recensé dans le livre d'Arrik Delouya
Les Juifs du Maroc Bibibliographie Générale
Résumées - Annotations - Recensions
Paris, Ed. Geuthner, Paris 2001 In.: pp. 206-209
1. DADIA Joseph. " Le Mellah de Marrakech : esquisse historique " In.: La Saga des Juifs de Marrakech : Le Souffle Vespéral
Bourg-la-Reine (France), Trait d'Union : Association des Juifs de Marrakech : 112, Boulevard du Maréchal-Joffre 92340 Bourg-la-Reine, Premier Volume, Numéro Spécial, N°16, Mai 1993, pp. 107-110 .
- PCJM/C - IBZ-RA/J - AIU/P - Science Religieuse - Histoire - Ethnologie - Habitat Humain .
" Avant Marrakech-la-Rouge-sur-l'Oued-Tensift, ses palmier et ses murailles, son beau ciel azuré et son horizon aux cimes éternellement enneigées, sa place Djemaâ-El-Fna et sa Koutoubia, ses souks, ses jardins, ses palais et sa kasbah, il y avait Aghmat et Tasghimout, où la présence juive, comme en terre marocaine, remonte à des temps immémoriaux.
Aghmat a eu son époque de splenseur et elle fut la résidence des rois des Mas'mouda, avant d'être détruite au 11° Siècle par les Almoravides.
Fondée en 1062 par Youssef Ibn Tachfin, Marrakech resta longtemps interdite aux Juifs, qui continuaient à vivre à Aghmat-Ourika, à 40 Km au Sud-Est de la ville. Ils étaient autorisés à y pénétrer le jour pour leurs affaires personnelles et commerciales, mais ne pouvaient y passer la nuit.
Avec l'avènement d'une nouvelle dynastie au Maroc, celle des Chérifs Sâdiens, Marrakech était devenue la Capitale de l'Empire. . Elle reçut un nombre de réfugiés Juifs d'Espagne et de Portugal, des anciens marranes de la péninsule Ibérique, des Iles Canaries et même des lointaines Antilles.
Tout ce monde s'était installé dans deux quartiers différents, les Beldiyyin (Juifs autochtones, en hébreu Tochabim), continuant de vivre par petits groupes épars au milieu des Musulmans.
Puis, il semble que Mégorachim (Expulsés d'Espagne) et Beldiyyin se soient pour la plupart groupés dans un seul quartier, celui de Mouassine.
" Le quartier des Juifs , nous dit Marmol, était autrefois au milieu de la ville, en un lieu où il y a plus de trois mille maisons ", soit quinze mille personnes, d'après l'estimation faite par Diego de Torrès.
Les Juifs de Marrakech, à cause du scandale provoqué par une musulmane qui accusait faussement un Juif de l'avoir maltraitée, quittèrent le Mouassine, pour s'installer près de Bab Aghmat, afin qu'ils fussent séparés des Musulmans, en un quartier fermé de tous côtés de muraille, sans avoir qu'une porte qui va à la ville, et une autre petite qui répond à leur cimetière, et dans cette enceinte sont bâties plusieurs maisons et synagogues.
Le Mellah de Marrakech fut fondé en 1557 (pour la tradition orale 1577 / 5317). C'est le Sultan Moulay Abd Allah Al Ghalib Billah qui les réunit tous dans le Mellah, qui existe encore de nos jours sous le nom de Hay Salam (habité par des Musulmans), à proximité de la Qasbah et du Palais Royal.
En ces temps là , le Mellah était un beau quartier avec de belles maisons et des jardins, un quartier vaste et agréable, où les marchands chrétiens n'obtenaient même pas l'autorisation de s'établir. Mais tous les Agents et Ambassadeurs des Princes étrangers pouvaient y habiter.
D'après la tradition, rapportée par José Benech, le Grand Rabbin de la Communauté emmura dans la porte de la nouvelle Cité un parchemin sur lequel il avait écrit une prière.
Le Mellah de Marrakech fut jusqu'en 1936 le plus important du Maroc, avec une population de 50 307 habitants (au 1° Mars 1947). Le Mellah est un quadrilatère de 18 ha avec fondouks, synagogues et rues commerçantes. Il s'étire en deux longues rues coupées de quelques transversales.
Vers la fin du 19° Siècle, les deux extrémités du Mellah englobèrent vers l'Ouest un ancien terrain vague, sur lequel a été édifié le Mellah Djedid, jouxtant l'arcade de vénéré Saint Rabbi Mordekhaï Ben
Attar, et vers l'Est, le jardin potager de Djnan-El-Afia (pour une grande partie devint la quartier de la Bhira), dans le voisinage du Cimetière antique.
En 1935, le Mellah déborda et absorba les Touareg, Qsibt Nhas, le quartier de l'Arst-El-Maâch, celui de la Bahia et poussa ses quartiers jusqu'en Médina.
Un pas de plus et les familles aisées s'installèrent dans le quartier européen du Guéliz "
J. Dadia, Ã Paris, le 18 Novembre 1990
2. DADIA Joseph.
" Le Mellah de Marrakech (Maroc) visité par un voyageur britannique lors de la Révolution Française (1789) : Hommage à la beauté des femmes Juive de Maroc "Bourg-la-Reine (Fance), Trait d'Union - Association des Juifs de Marrakech : 112, Boulevard du Maréchal-Joffre 92340 Bourg-la-Reine, Premier Volume, Numéro Spécial, N°16, Mai 1993, p. 111
- PCJM/C - IBZ-RA/J - AIU/P - Science Religieuse - Histoire - Habitat Humain .
" Le 14 Septembre 1789, William Lemprière, médecin anglais débarqua sur la terre "de Maroc" pour soigner le fils de l'Empereur Muley Absulem.
Son périple donna naissance à un long carnet de voyage, publié en 1990 par Sylvie Messinger, éditrice à Paris 6°, 24, Rue de l'Abbé Grégoire, dans la Collection "les Pas de Mercure", sous le titre "Voyage dans l'Empire de Maroc et au Royaume de Fez" (avec le sous-titre : un médecin anglais pénètre dans le Harem).
Je crois bon de signaler cet ouvrage en raison de ses renseignements précieux sur l'Empire de Maroc
de la fin du 18° Siècle et sur les Juifs de cette époque : Tanger, Asilah, Larache, Salé, Rabat (où les
Juifs sont nombreux), Casablanca (Eh oui ! Ses melons délicieux, rivière qui donna son nom à la ville),
Fédala, Azemmour (j'eus la visite d'un Juif vêtu à l'européenne), Safi, (je logeais dans une maison Juive), Essaouira, Agadir, et bien sûr Meknès, Fès…
Sur le Mont Atlas, les Juifs ont bâti quelques villages. Taroundannt et Maroc (Marrakech) occupent une place importante dans l'ouvrage.
A Taroundannt, la juiverie est un misérable faubourg à un quart de lieu de la ville : la maison où j'allais
occuper une chambre bien sale, bien étroite et sans fenêtre, appartenait au juif le plus considérable de Taroundannt."
Lemprière arriva à Maroc le 8 Décembre 1789 : "Je m'établis dans le quartier des Juifs, où je trouvais un assez bon logement…
Les craintes que j'éprouvais dans une situation aussi critique n'étaient adoucies que par le plaisir que je trouvais dans mon nouvel établissement. J'étais logé chez des gens honnêtes; leur maison était spacieuse, bien éclairée et dans un quartier retiré" de J. Dadia
3. DADIA Joseph (et Coll.). La Saga des Juifs de Marrakech : Le Soufle Vespéral
Bourg-la-Reine (France), Trait d'Union - Association des Juifs de Marrakech : 112, Boulevard du Maréchal-Joffre 92340 Bourg-la-Reine, Premier Volume, Numéro Spécial, N°16, Mai 1993, 199 p
- PCJM/C - IBZ-RA/J - AIU/P - Science Religieuse - Histoire - Ethnologie - Education - Système Culturel - Art/Poésie - Folklore - Habitat Humain .
Créée à Paris en Février 1982, cette Association de Juifs de Marrakech sous la présidence de J. Dadia, s'est donnée pour buts d'entretenir des liens d'amitié, de fraternité et d'entraide entre les juifs originaires de Marrakech et leurs ami, où qu'ils se trouvent, de contribuer à l'étude et à l'enseignement des œuvres des Grands Maîtres et Guides Spirituels du Judaïsme de Marrakech et du Maroc.
Cet ouvrage présenté, contient :
une introduction de J. Dadia, des photos de rabbins, des petites histoires du Mellah de Marrakech.
Enfin quatre parties sont distinctes :
La première partie est entièrement consacrée à la personnalité et à l'œuvre de Mr René Camhy, ancien Directeur du Groupe Scolaire Jacques Bigart et ancien chef-scout, en hommage pour ses bons et loyaux services rendus à notre jeunesse et à notre communauté, avec un inlassable dévouement durant tout un jubilé.
Mr René Camhy parle de ses origines et relate l'œuvre accomplie dans les écoles de l'AIU à Marrakech et au Maroc.
Textes et témoignages des membres de sa famille, de ses collègues et de ses anciens élèves, en particulier Moryou, le Grand Rabbin Jacques Ouaknine, Haïm Hazan, André Moyal, Simy Abitbol-Katalan…
Témoignages de Mr Alfred Goldenberg, Nissim Lévy (Instituteur à Marakech en 1924)…
Témoignages sur Mr. Benjamin Yahny (Raphaël Ohayon), sur Mr Moïse Bibas, Mlle Lina Behmoiras et d'autres membres de l'enseignement tels que Mr Nissim Serfaty.
Un superbe texte de Mlle R. Perahia (Huppe enthousiste) avec sa photo.
La deuxième partie est consacrée aux sports, jeux, jouets, et divertissements avec photos et documents.
La troisième partie : Le Mellah de Marrakech (cartes postales, photos et documents) : Ebauche historique : le Mouassin -(vieux quartier juif avant le 16° siècle). Les Rabbanim, avec un texte sur Rabbi Haïm Chochana.
La Section Agricole, la Colonie de Vacances de Mogador, le Scoutisme, l'Ecole, la Rue…
La quatrième partie : La Vie Associative (photos et textes). Liste des donateurs (Sepher Tora à la mémoire de Rabbi Pinhas Hacohen et Table Ophtalmologique à la mémoire de Rabbi Haïm Chochana. Cimetière juif de Marrakech. Courrier…
Recensé dans le livre d' Arrik Delouya
Les Juifs du Maroc Bibibliographie Générale
RésuméesAnnotations Recensions
Paris, Ed. Geuthner, Paris 2001 In.: pp. 161-162
CANETTI Elias.
Les Voix de Marrakech : Journal d'un Voyage. Traduction de l'Allemand par François Ponthier (Die Stimmen von Marrakesch : Aufzeichnungen nach einer Reise). Ouvrage bilingue
L'auteur a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1981.
Paris, Ed. Albin Michel. Série Allemande dirigée par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent, Collection "Les Langues Modernes / Bilingue Vergne-Cain et Gérard Rudent, 1992, 320 p, Préfaces et notes de Claude Mouchard et Hans Hartje :
pp. 7-17 BG/R - PCJM/C - SL/C - BI/TA - UH/H - UQAM/C - LC/WDC - BNF/P - AIU/P - MSH/P - Science Religieuse - Philosophie - Histoire - Ethnologie - Sociologie -Organisation Sociale – Système Culturel - Art/Poésie - Folklore - Habitat Humain .ill. Passages : "Visite dans le Mellah" : pp. 121-161 et " La Famille Dahan" pp. 163-233.
Egalement paru en 1977, In.: Ed. Albin Michel, 159 p.
En 1954, il fit un voyage à Marrakech. A lire également dans cet ouvrage in Edition de 1977 le passage sur la "Visite dans le Mellah": pp. 60-80 et "La famille Dahan": pp. 81-116.
" A mesure que je pénétrais plus avant dans le Mellah, je découvrais que tout devenait de plus en plus misérable. Je me trouvais maintenant sur une petite place carrée qui me parut être le cœur du Mellah.
Des hommes et des femmes se tenaient près d'une fontaine rectangulaire. Les femmes portaient des cruches qu'elles emplissaient d'eau. Les hommes remplissaient leurs outres de cuir. Leurs ânes étaient auprès d'eux et attendaient qu'on les abreuvât. Au milieu de la place quelques gargotiers étaient accroupis. Beaucoup d'entre eux faisaient cuire de la viande et d'autres de petits beignets. Leurs familles étaient près d'eux, femmes et enfants. C'était comme s'ils eussent transporté tout leur train de maison sur la place où ils habitaient et cuisinaient.
Tout autour de la place, il y avait des magasins. Des artisans y travaillaient, leurs coups de marteau résonnaient dans le bruit des conversations. Dans un coin de la place, de nombreux hommes s'étaient assemblés et discutaient avec feu. Je ne compris pas ce qu'ils disaient mais, à en juger par leurs mimiques, il s'agissait des grands problèmes du monde. Ils étaient d'opinions différentes et combattaient à coups d'arguments. J'eus l'impression qu'ils admettaient avec plaisir les arguments des autres.
Au milieu de la place, se tenait un vieux mendiant. C'était le premier que je voyais par ici. Il n'était pas Juif. Avec la pièce qu'il reçut, il se tourna aussitôt vers un marchand de beignets dont la grande bassine crépitait vigoureusement. Les clients étaient nombreux autour du cuisinier et le vieux mendiant du attendre son tour.
Mais je ne crois pas que c'était à lui seul que je devais l'enchantement de cette place. J'avais l'impression d'être véritablement ailleurs, parvenu au terme de mon voyage. Je n'avais plus envie de m'en aller. Je m'étais déjà trouvé ici, il y avait des centaines d'années, mais je l'avais oublié. Et voici que tout me revenait. J'y trouvais offertes la densité et la chaleur de la vie que je sentais en moi-même.
J'étais cette place et je crois bien que je suis toujours cette place.M'en séparer me parut si pénible que j'y revenais toutes les cinq ou dix minutes. Où que j'allasse, quoi que je découvrisse dans le Mellah, je m'interrompais pour revenir à la petite place, pour la traverser dans une direction ou une autre afin de me convaincre qu'elle était toujours là ." (L'Auteur).
Lire également Edmond-Amran El Maleh " Un regard sur une ville" In.: Le Mode, Paris, 28 Novembre 1980
« La famille Dahan »
… » La tante me plaisait. C’était une jeune femme plantureuse qui me dévisageait « avec étonnement, et sans aucune flagornerie. Au premier abord, elle rappelait les « femmes orientales telles que Delacroix les a peintes. Elle avait la même coupe de « visage, à la fois allongé et plein, la même forme d’yeux, le même nez droit et un « peu trop long. Dans la petite cour, j’étais debout, tout près d’elle. Nos regards se « croisèrent avec un plaisir tout naturel. J’en fus si touché que je baissai les yeux. « Mais alors, je vis ses fortes chevilles. Elles étaient aussi attirantes que son visage. « Je me serais volontiers assis auprès d’elle. Elle se taisait tandis qu’Elie continuait « de lui parler sans arrêt et que les enfants criaient de plus en plus fort. «
C’est la description la plus érotique au sujet d’une femme juive au Maroc