La relation entre Juifs et Chrétiens a changé depuis quelques années.
Au Maroc il me semble même que les Juifs étaient plus reliés aux musulmans qu'aux français et espagnols, ou bien cela est mon impression personnelle du rapport dans ma grande famille, et a mon observation subjective d'enfant.

J'aimerais bien le savoir, l'idée me vient apres la lecture sur le journal Le MOnde qui pose la question:
Qu'est-ce qui a changé dans le rapport entre chrétiens et juifs depuis les lendemains de la Shoah, il y a soixante ans ?
Le philosophe Alain Finkielkraut répond que l'Eglise a rompu avec "l'enseignement du mépris".

Oui je confonds ici la relation entre les deux religions et les relations de personne a personne entre un juif marocain et un français chrétien a Fès en 1950, mais il y a certainement corrélation entre les prises de position de l'Eglise et l'attitude de
monsieur François dans sa relation avec monsieur Sion.

Sujet tres interessant, aaron et je te propose de lire la-dessus ce que j'ai mentionne a propos justement de Jules Isaac sur le lien :

[www.darnna.com]

L'excellent article paru sur le Monde sur les Juifs et les Chretiens, sur lequel echangent Alain Finkielkraut et Paul Thibaud. Je place plusieurs passages car c'est un echange extremement interessant et afin, surtout, de le conserver sur ces pages.

Voici une phrase de Finkielkraut que je retiens :


"Hier encore complémentaires, la mémoire charnelle et la mémoire démocratique entrent aujourd'hui en conflit. La religion de l'humanité fait honte aux juifs de trahir les valeurs proclamées en leur nom. Et les voici à nouveau accusés, mais cette fois par un credo laïque, de s'obstiner dans l'ethnicisme. A l'heure du sans-frontiérisme et du "métissage" généralisé, l'Etat juif et l'identité juive apparaissent comme les très inquiétants vestiges du racisme séparateur. Tel est le paradoxe de notre situation : sous le choc de l'extermination, l'Eglise abandonne la réprobation du juif charnel et la démocratie la reprend fièrement à son compte.

Et de Paul Thibaud :

"La deuxième forme de religion de l'humanité, l'actuelle, est la religion des droits de l'homme supposée offrir une réponse à ce retour de mémoire de la Shoah qui s'est produit à partir des années 1960. Elle est obsédée par le passé, comme désespérée de ne pas pouvoir faire que ce qui a eu lieu ne puisse pas être défait. Mais elle a abouti à un humanisme sans horizon qui se pose en juge de l'histoire et finit par s'en prendre au vouloir-vivre juif, en la "personne" d'Israël."

Alain Finkielkraut :

"On sait ou on devrait savoir ce qui s'est passé lors de la première conférence internationale de Durban contre le racisme, l'intolérance et la xénophobie. Mais sait-on qu'il se prépare un Durban 2, plus effrayant encore, avec un Conseil des droits de l'homme à Genève qui, dans l'indifférence générale, fait d'Israël un état génocidaire, et qui explique benoîtement que la laïcité européenne est en réalité discriminatoire et raciste ? Si la France ne frappe pas du poing sur la table, si les pays occidentaux ne menacent pas de boycotter cette conférence, l'Occident en général et l'Etat juif en particulier seront, plus encore qu'en 2001, les boucs émissaires des malheurs de l'Afrique et de la stagnation du monde arabo-musulman."

"Nous devons tout faire pour éviter le "clash des civilisations", mais une autre menace nous pend au nez : la rencontre des civilisations autour de la haine de tout ce qui porte le nom d'Israël. En guise de dialogue, on risque de voir l'antisémitisme antiraciste qui fleurit dans les démocraties du Nord entrer en résonance avec la vision paranoïaque du juif invisible et omnipotent qui sévit dans certains pays du Sud. Quand j'entends des experts français de la gauche qui se veut modérée affirmer que la baisse du taux de fécondité en Iran prouve que ce pays progresse vers la démocratie, que les menaces réitérées par son président négationniste d'effacer "l'entité sioniste" de la carte ne doivent pas être prises au sérieux et que le vrai danger actuel, c'est Israël, l'Amérique et la France américanisée, j'envisage avec effroi le grand rendez-vous civilisationnel de Durban 2."


A.F. : Encore faudrait-il que les juifs aient le loisir de penser à autre chose qu'à Israël. Cela devient difficile dès lors qu'une humanité de plus en plus judéocentrique se polarise sur ce pays, le regarde comme une erreur historique et rêve à haute voix de l'idylle que serait un monde où Israël n'existerait pas.

[www.lemonde.fr]

Croire que la re-création d'un Etat hébreu est la cause d'une recrudescence de l'anti-judaisme pratiquement universel semble être un pretexte politique camouflant la haine meurtrière ancestrale envers le juif.En fait tous les pouvoirs despotiques imposant une pensée unique réduisant l'individu à un esclavage intellectuel sinon physique ont voulu la disparition du juif,témoin et diffuseur de la liberté individuelle,offerte aux hébreux d'abord par l'acte liberatoire de la sortie d'Egypte,puis aux israelites par le don d'un Livre impulsant le commentaire libre,encadré par une éthique/morale universelle incitant le rapport direct de l'homme à sa conscience,donc à Dieu,à l'exclusion de de toute soumission aveugle à une puissance humaine.
Nabuchodonosor,l'Eglise,le Tzar,les Califes et tous les autres tyrans y compris les contemporains, ont tous réduit leurs juifs au silence et au mépris dans le meilleur des cas,les ont massacrés dans le pire.Mais il faut croire que le destin de notre peuple n'est pas de disparaître,mais de souffrir pour témoigner de ce besoin inextinguible de liberté qui brûle dans le coeur des hommes asservis.
Ce témoignage disparate de la diaspora s'est coagulé en une entité politique dont l'exemple ne peut qu'exacerber les jalousies et les haines:celles des nations démocratiques assises dans leur confort béat
incapables de vaincre leurs peurs et de réagir à leur anéantissement culturel ,capitulant sans combattre une invasion arrogante.Nations prêtes pour ne pas dire désireuses de voir ce peuple de quelques millions d'hommes résistant victorieusement à une déferlante de guerres et de terrorisme, enfin vaincu,disparaître pour justifier leur impotence.
Celles des nations arabes,effrayées de voir une nation admettre en son sein une minorité musulmane libre de pratiquer sa religion et sa langue,acclamant les victoires des enemis de l'Etat qui les abrite.Nations sans autre loi que la soumission aveugle à tout invocateur auto-proclamé d'un ordre supposé divin,prêtes à exterminer notre peuple pour que son témoignage ne perturbe pas l'asservissement des masses et ne remette un jour en cause la sacralité d'un livre.
Si l'on se réfère à l'histoire,la globalisation focalisée sur les juifs, Israel et les revendications territoriales destinées à son eviction ,ne pouvant éradiquer les juifs de la terre,aura peut-être une conséquence positive:qu'elle évolue vers une guerre ou vers la paix,une révolution culturelle fondée sur les commandements sinaïques en résultera qui obligera les hommes à un partage plus équitable et plus pacifique des richesses et des ressources naturelles.

"Erekat: We won't accept Jewish Israel" (jerusalem post)

Et il ajoute qu'aucun pays dans le monde ne se reconnait dans une religion,sans rire de sa propre stupidité,quand on connait les emblèmes des pays musulmans !!!!

C'est une analyse magistrale Gilou, sauf que malheureusement je me garderais de considerer comme une option, un prochain affrontement global et je ne crois pas non plus en une vision messianique des choses.
Les armes de destruction massive, a la portee de tous, conduiront suite a un tel affrontement, non pas au partage plus equitable des richesses terrestres mais a l'aneantissement generalise des bons et des mechants, tous en meme temps et dans un meme bain.

Citation:

aaron
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Au Maroc il me semble même que les Juifs étaient plus reliés aux musulmans qu'aux français et espagnols, ou bien cela est mon impression personnelle du rapport dans ma grande famille, et a mon observation subjective d'enfant.

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Tout dépend des quartiers habités et de la langue parlée.