Serge Reggiani est un comédien, chanteur, interprète et peintre français d'origine italienne, né le 2 mai 1922 à Reggio d'Émilie (Italie), mort le 23 juillet 2004 à Paris d'un arrêt cardiaque.
Issu d'une famille modeste (son père était associé coiffeur, sa mère ouvrière) et antifasciste, Serge Reggiani arrive en France à l'âge de huit ans avec sa famille, à Yvetot en Normandie. Il suit d'abord les traces de son père comme apprenti coiffeur, puis après la lecture d'une petite annonce, s'inscrit au Conservatoire des Arts Cinématographiques, à Paris, où la famille s'est installée depuis.
Il y reçoit en 1937 le 1er prix de comédie avant de s'inscrire en 1939 au Conservatoire National d'Art Dramatique.
Il commence alors une carrière au théâtre en 1941 dans Le Loup-Garou de Vitrac. Il interprète ensuite Britannicus auprès de Jean Marais, puis joue dans Les Parents terribles de Jean Cocteau.
En 1943, il rencontre Janine Darcey, comédienne, avec qui il aura deux enfants, Stephan et Carine, à qui il transmettra la fibre artistique.
Après la guerre, il apparaît très souvent au théâtre ou cinéma : (Les Portes de la nuit en 1946, Casque d'or en 1952, qui lui permettra de rencontrer celle qui restera toujours son amie, Simone Signoret). Il est un comédien reconnu. la chanson n'est pas encore rentrée dans sa vie.
Entre 1958 et 1963, il a avec sa nouvelle compagne, Annie Noël, trois autres enfants, Célia, Simon puis Maria.
Il s'orientera vers la chanson à partir de 1963, grâce à Jacques
Canetti, rencontré chez ses amis Signoret et Montand. Son premier
disque sorti en 1965 est composé de chansons de Boris Vian et
rencontre un franc succès. En revanche la scène ne lui réussit
pas, car il est paralysé par le trac.
Au théâtre en revanche, sa performance dans Les Séquestrés
d'Altona de Jean-Paul Sartre est particulièrement saluée.
En 1966, Barbara, séduite par son album de chansons de Boris Vian
lui propose de faire la première partie de son tour de chant. Il
entre alors sans le vouloir en concurrence avec son fils Stephan
qui tente de percer en tant que chanteur.
Barbara l'aide à travailler sa voix. Il interprète avec un beau
timbre de baryton Le Barbier de Belleville, Ma Liberté, Les Loups
sont entrés dans Paris, Sarah (« La femme qui est dans mon lit n'a
plus vingt ans depuis longtemps »), Venise n'est pas en Italie ou
encore Le Déserteur de Boris Vian.
Il est très apprécié de la jeunesse de 1968. Son fort engagement
à gauche et sans doute les textes de Vian séduisent.
Il compte des paroliers prestigieux : Pierre Tisserand, Serge Bourgois,
Albert Vidalie et ultérieurement Jean-Loup Dabadie qu'il rencontre
sur le tournage de Vincent, François, Paul et les autres en 1974, ou
encore Maxime Le Forestier, Georges Moustaki, Serge Gainsbourg dans
les années 1970. Son fils Stephan ou sa femme, Annie Noël, écriront
également pour lui.
Claude Lemesle apparaît dans les années 1980, qui écrira de très
nombreux textes ("Venise n'est pas en Italie", "Le Souffleur",
"Le Barbier de Belleville") et assurera la direction artistique
des derniers albums. De jeunes paroliers, tels Philippe Sizaire ou
Marilena Orlando lui écriront des textes dans les années 1990. Il
chantera également les mots de Didier Barbelivien. Michel Legrand,
Alain Goraguer, Jacques Datin lui composeront des musiques.
En 1973, sa femme Annie Noël s'éloigne. A la fin des années 1970,
il se produit avec son fils Stephan, puis avec ses deux enfants,
Stephan et Carine. La critique n'est pas tendre.
Noëlle Adam partage ensuite sa vie.
En 1980, à l'âge de 33 ans, son fils Stephan met fin à ses jours
dans la maison où il se trouve avec sa femme et sa grand-mère.
Bien qu'il ressente moins de goût pour la chanson, Serge Reggiani,
soutenu par ses amis, trouve dans le travail la force de lutter
contre la dépression et l'alcoolisme pourtant présents. Il continue
ainsi de produire des albums qui bénéficient de la faveur du public,
et rencontre également un grand succès à l'Olympia en 1981.
Au cours de la décennie 1990, il reprend goût à la vie et se produit
sur de nombreuses scènes : le Palais des Congrès, les Francofolies,
l'Oympia. il sort un album par an dont 70 balais, puis un tous
les deux ans. Il exerce ses dons comme peintre et expose ses œuvres.