Luis-Mariano était le fils d'un mécanicien. Sa famille se réfugia en
France au moment de la guerre civile espagnole. Le jeune Luis, attirer
par le dessin, entre à l'école des beaux-arts de Bordeaux. De plus,
il aime chanter. Reçu au concours d'entrée du conservatoire de
Bordeaux, il est remarqué par Jeannine Micheau, qui s'aperçoit
qu'on lui fait travailler des rôles trop lourds pour lui. La
cantatrice lui fait connaître Miguel Fontecha, dont les leçons lui
seront bénéfiques.
Luis-Mariano affronte la scène du Palais de Chaillot en décembre
1943, dans le rôle d'Ernesto de Don Pascual (au coté de Vina Bovy
et Gilbert Maurin). En attendant le résultat d'une audition à l'opéra
comique, il chante dans des spectacles de variété à la radio. Il
commence à être connu. Il fait la connaissance de Francis Lopez et
Raymond Vinci. Il crée leur première opérette "La belle de Cadix", qui
devait décider de sa carrière (24 décembre 1945 au théâtre du Casino
Montparnasse). Prévue pour quelques dizaines de représentations, "la
belle de Cadix" devait tenir l'affiche pendant deux ans. La popularité
de Luis-Mariano grandit rapidement . Pendant une dizaine d'années, il
domine le monde de la chanson et de l'opérette. La point culminant de
sa carrière peut se situer en 1951.1952, années du "Le Chanteur de
Mexico" et du film "Violettes Impériales". Au théâtre, il triomphe
dans "Andalousie" (1947), "Le Chanteur de Mexico" (1951) et
"Chevalier du Ciel" (1955). Pour le cinéma, de 1945 à 1958,
Mariano tourne une vingtaine de films. Son immense talent dans
le chant lui permet de se produire aux quatre coins du monde: USA,
Amérique du sud. En 1957 et 1959, il accompagne la caravane du
cirque Pinder sur les routes de France, puis il se produit à
l'Olympia.
Les années 1958-1960 marquent un certain tournant dans la carrière
de Mariano. Les yéyés envahissent les ondes et les écrans de
télévision. Et Mariano a toujours autant de succès sur les théâtres
d'opérettes : la "Cancion d'el Amor mio" (Madrid 1958) "le Secret de
Marco Polo" (1959), et surtout "le Prince de Madrid" (1967), sont de
véritables succés. Mais au bout d'un certain temps, il ne tourne plus
et ses incursions dans le chant se font rares. Signalons toutefois une
tournée triomphale en Roumanie (1966), et l'enregistrement d'un disque
de chansons Espagnoles et d'un disque de chansons Napolitaines.
En province, il faisais des reprises très remarquées du "Le Chanteur
de Mexico" et de "La belle de Cadix" (pour le vingtième anniversaire
de cette création).
En décembre 1969, il assure la création de "la Caravelle d'Or"
au Châtelet, mais ayant contracté une maladie, il doit abandonner
son rôle au bout de quelques mois. Il meurt terrassé par cette même
maladie, le 14 juillet 1970, à Paris.