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LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2007 : 21:01

Au commencement...

...D-ieu créa l'alphabet !
Alors furent créés le Ciel et la Terre.

"Vingt-deux lettres Il les a gravées et les a sculptées, Il les pesa et les mis en mouvement selon différentes combinaisons. Par elles, Il créa l'âme de toute parole. [...]

Vingt-deux lettres fondamentales, fixées sur une roue comportant 231 portails. Et la roue tourne vers l'avant et vers l'arrière... Comment les pesa-t-Il et les mit-Il en mouvement ? Le aleph fut associé à toutes les autres lettres et toutes les autres lettres furent associées au aleph. Le beth fut associé à toutes les lettres et toutes les autres lettres furent associées au beth. Et la roue tourne, encore et encore...
L'ensemble de la création et l'ensemble de la parole est issu de ce nom unique l'aleph-beth (ou alphabet).

Le livre de la création ou sefer yetsira.

Vingt-deux lettres primordiales qui deviennent vingt-six dans l'alphabet des écritures européennes occidentales.
Vingt-six lettres qui ont une mémoire très ancienne, dont l'origine remonte à plusieurs milliers d'années, une mémoire qui s'est transmise de génération en génération de manière tout a fait inconsciente et qui encore aujourd'hui se trouve enfouie dans les couches profondes de notre inconscient culturel.









Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2007 : 21:05

Qui sera la première

Vingt-deux lettres primordiales qui deviennent vingt-six dans l'alphabet des écritures européennes occidentales.
Vingt-six lettres qui ont une mémoire très ancienne, dont l'origine remonte à plusieurs milliers d'années, une mémoire qui s'est transmise de génération en génération de manière tout a fait inconsciente et qui encore aujourd'hui se trouve enfouie dans les couches profondes de notre inconscient culturel.

Bérechith (au commencement). Rav Hamnouna le Vénérable dit : "Nous trouvons ici un renversement de l'ordre des lettres de l'alphabet, les deux premiers mots Berechith Bara (au commencement créa) commencent par un beth, tandis que les deux mots suivants, Elokim eth commencent avec aleph".
La raison en est la suivante : quand L'Eternel, s'apprêta à créer le monde, toutes les lettres de l'alphabet étaient encore embryonnaires, et durant deux mille années L'Eternel, les contempla et se réjouit d'elles. Quand Il décida de créer le monde, toutes les lettres se présentèrent à lui dans l'ordre inverse:

La lettre Tav s'avança et plaida :

"Qu'Il te plaise, Maître du Monde, de me placer le premier dans la création du monde, car je suis la lettre qui conclut vérité(Emeth) qui est gravée sur Ton Sceau, et Toi-Même as pour nom EMETH, il est donc convenable au Roi de créer le monde avec moi. L'Eternel lui répondit :
"tu es méritant et juste, mais il n'est pas correct que je commence la création du monde avec toi, puisque tu es destiné à servir de marque sur les fronts des fidèles (Ezéckiel 9:4) qui observent la Loi d'Aleph à Tav, et par l'absence de cette marque, les autres seront tués; et, de plus, tu formes la conclusion de la mort (Maveth). C'est pourquoi tu n'es pas approprié pour initier la création du monde".

, , Le Shine vint ensuite et plaida :

"Maître du monde, qu'il te plaise de commencer le monde avec moi, car je suis la lettre initiale de ton nom "Shaddaï", et il est préférable de créer le monde par un nom sacré." L'Eternel lui répondit :
"tu es juste, tu es bon, tu es vrai, mais je ne peux commencer la création du monde avec toi puisque tu fais parti du groupe de lettres exprimant la contrefaçon, Shéquer (mensonge), qui n'existe uniquement si le Kouf et le Rech t'attirent dans leurs dispositions. C'est pourquoi un mensonge doit, pour être crédible, commencer par quelque chose de vrai. Le Shine est une lettre de vérité, lettre par laquelle les patriarches ont communié avec L'Eternel ; mais Kouf et Rech sont des lettres appartenant au coté néfaste qui, afin d'être crédible, s'attachent le Shine, formant ainsi une Quésher(conspiration)".
Ayant entendu tout cela, le Shine disparut.

Le Tsadé entra et dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi, car je suis le signe des Tsaddikim (justes), et Toi même te nomme juste, comme il est écrit :
Car l'Eternel est juste, il aime ce qui est juste : quiconque est droit contemplera sa face (Psaumes 11.7). C'est pourquoi il convient de créer le monde avec moi".
L'Eternel, lui répondit :
"Tsadé, tu désignes la vertu, mais tu dois rester dissimuler, et ne doit pas trop te révéler, sinon tu serais cause d'offense pour le monde. Tu es formé de la lettre Noun (symbolisant le principe féminin) surmontée par la lettre Youd (le principe masculin). Et c'est le mystère de la création d'Adam HaRishon(le premier homme), qui fut créé avec deux visages (mâle et femelle combinés). De la même façon, le Noun et le Youd dans le Tsadé ne sont pas face à face, ainsi le tu est tourné vers le haut ou vers le bas".
L'Eternel lui dit en plus :
"viendra le temps où je te scierai, afin de provoquer le face à face, mais ceci se fera dans un autre lieu". Il partit alors.

La lettre Pé arriva et plaida ainsi :

"Qu'il te plaise, Maître du monde, de créer le monde avec moi, car je désigne Pourquana(la délivrance) que tu dois apporter au monde. C'est pourquoi, il convient que le monde soit créé avec moi".
L'Eternel répondit :
"Tu es digne, mais tu représentes Pesha (la transgression) et, de plus, tu te tiens comme le serpent, qui frappe en haut et revient vers son corps, symbole de l'homme coupable qui plie sa tête et étend sa main".

La lettre Ayin fut pareillement refusée en raison de Avon (l'iniquité), quoiqu'elle prétendit représenter Anavah (l'humilité).

Alors le Samekh parut et dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi, car je représente Semikah (le soutien) pour celui qui tombe, comme il est écrit : L'Eternel soutient tous ceux qui tombent, et redresse ceux qui sont courbés. (Psaume 145.14).
L'Eternel, répondit :
"C'est justement la raison pour laquelle tu dois rester à ta place, car si tu l'abandonnais, que deviendraient ceux qui chutent et qui s'appuient sur toi?".
Elle partit aussitôt.

Le Noun entra et plaida son mérite en tant que lettre initiale de Nora (prodigieux en louanges), ainsi que de Nava (agréable, désirable) est la louange du juste. (Psaume 33.1).

L'Eternel, dit :
"Noun, retourne à ta place, car c'est à cause de toi (Néfilah, qui représente la chute) que le Samekh est revenu à sa place. Reste donc sous son soutien".
Le Noun revint aussitôt à sa place.

, Le Mèm se présenta et dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi, car j'introduis le mot Mélekh (Roi) qui est ton titre".
L'Eternel répondit :
"C'est exact mais je ne peux pas t'employer dans la création du monde pour la simple raison que le monde a besoin d'un roi. Retourne donc à ta place ainsi que le Lamed et le Kaph puisque le monde ne peut exister sans un Mélekh.

A ce moment, le Kaph descendit de son trône de gloire et tremblant et frémissant dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi car je suis ton Kavod (gloire). Et lorsque que Kaph descendit de son trône de gloire, deux cent mille mondes s'ébranlèrent, le trône chancela et tous les mondes frémirent et s'apprêtèrent à tomber en ruine.
L'Eternel s'écria :
"Kaph, que fais tu ici ? Je ne créerais pas le monde avec toi. Retourne à ta place, car en toi réside Kélayah (extermination)".
Il partit aussitôt et retourna à sa place.

La lettre Youd se présenta alors et dit :

"Qu'il te plaise, Maître du monde, de m'utiliser en premier pour la création du monde, puisque je réside en premier dans le nom sacré".
L'Eternel répondit :
"Il est suffisant pour toi d'être gravé et inscrit en moi, tu es le canal de ma volonté ; tu dois rester dans mon nom".

, Le teth se présenta et dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de créer le monde avec moi, car par moi tu es appelé Tov (bon) et Yachar (droit)".
L'Eternel lui répondit :
"Je ne créerais pas le monde avec toi, car le bien que tu représente est caché et dissimulé en toi, comme il est écrit : Oh combien est abondante la bonté que tu dissimules pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ce qui ont foi en toi, en face des fils de l'homme.(Psaume 31.20). Puisque la bonté est blottie en toi, elle n'a pas part dans le monde que je vais créer, mais seulement dans le Olam Aba(monde à venir). En outre, c'est parce que la bonté est cachée en toi que les portes du temple s'affaleront, comme il est écrit : Les portes se sont enfoncées dans le sol (Lamentations 2.9). En plus, la lettre H'eth est à ton coté, et réunies, vous générez le H'eth (péché). c'est pour cette raison que ces deux lettres ne doivent pas se trouver dans les noms des tribus".
Il partit aussitôt.

Alors le Zaïn se présenta et se mit en avant, disant :

"Maître du monde, qu'il te plaise de me mettre à la tête de la création puisque je représente l'observance du Chabbat, comme il est écrit : Rappelle-toi (Zakhor) le jour du chabbat pour le sanctifier (Exode 20.8).
L'Eternel répondit :
"je ne créérais pas le monde avec toi, car tu désignes la guerre par la forme d'un glaive saillant ou d'une lance".
Zaïn se retira aussitot de sa présence.

, Le Vav entra et s'avanca en disant :

"Maître du monde, qu'il te plaise de m'utiliser en premier pour la création du monde, car je suis une des lettres de ton Nom. L'Eternel lui dit :
"Toi, Vav ainsi que Hé, il vous suffit d'être les lettres de mon Nom, de faire parti du mystère de mon Nom, gravées et inscrites dans mon Nom. Je ne vous donnerais donc pas la première place dans la création du monde".

, Apparurent alors les lettres Daleth et Guimel, qui revendiquèrent la même place.

L'Eternel leur addressa une réponse similaire en disant :
"Il devrait vous suffire de demeurer l'un à coté de l'autre puisque les pauvres ne cesseront pas dans le pays (deutéronome 15.11), et ont besoin de bienveillance. Le Daleth désigne Dalouth (pauvreté), et le Guimel désigne Guémilouth (bienfaisance). Donc, ne vous séparez jamais l'un de l'autre et qu'il vous suffise de vous assister l'un et l'autre".

Le Beth entra alors et dit :

"Maître du monde, qu'il te plaise de me placer en tête de la création du monde, puisque je représente les Berakhoth (bénédictions) que l'on t'offre en haut et en bas".
L'Eternel lui dit :
"Assurément, c'est avec toi que je créérais le monde et tu formeras le début de la création du monde".

La lettre Aleph resta à sa place sans se présenter.

L'Eternel dit :
"Aleph ! pourquoi n'es-tu pas venu à moi comme les autres lettres ?".
Il répondit :
"Maître du monde, j'ai vu toutes les autres lettres se retirer de ta présence sans résultat, alors que pouvais-je faire ? De plus, puisque tu as déjà accordé ce grand cadeau à la lettre Beth, il ne serait pas convenable pour le Roi Suprême de reprendre le cadeau qu'il a fait à son serviteur pour le donner à un autre".
L'Eternel lui dit :
"Aleph, bien que je commencerais la création du monde avec le Beth, tu resteras la première des lettres. Mon unité ne sera exprimé par une autre que toi, sur toi seront basés tous les calculs et les opérations du monde, et l'unité sera seulement exprimé par la lettre Aleph.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2007 : 21:06

Valeur numérique de l'alphabet

nom valeur araméen carré cursive rashi
aleph 1
beth 2
guimel 3
daleth 4
hé 5
vav 6
zaïn 7
h'eth 8
teth 9
youd 10
Kaph 20
lamed 30
mem 40
noun 50
samekh 60
Ayin 70
pé 80
tsadé 90
kouf 100
rech 200
shine 300
tav 400




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2007 : 21:09




Aleph, première lettre de l'alphabet




Symbolisme


Aleph est le symbole de l'unité, du principe, par cela de la puissance, de la continuité, de la stabilité, de l'équanimité. C'est aussi le centre spirituel d'où rayonne la pensée, en établissant un lien entre les mondes supérieur et inférieur.

Origine


Le tracé de cette lettre (araméen) correspond à une tête de boeuf avec ses cornes.
Le boeuf symbolise la puissance pacifique et le calme. Il est l'image de l'instructeur qui trace un à un les sillons du savoir, symbolisés par les lignes de caractères de la Torah, dans l'esprit de son élève pour le préparer à recevoir la connaissance.

Signification


-Racine "Alaph" : se familiariser, s'habituer, s'apprivoiser, apprendre de, s'attacher à; et par extension c'est le fait d'enseigner, de multiplier et de produire.
-Racine "Eleph" : boeuf, gros bétail, famille, mille.
-Racine "Alouph" : ami, familier, apprivoisé, gros betail, boeuf, chef de famille.

Langue hébraïque


Boeuf, gros bétail, prince, enseigner, 1000.

Forme de la lettre


Aleph est composée de trois parties :
- en haut un Youd à l'endroit, en bas un Youd à l'envers, un Vav pour réunir ces deux lettres. Cette composition attache le Aleph au Tétragramme car les trois lettres Youd, vav, youd totalisent 26, valeur du nom de D-ieu.
Les 2 youd établissent un lien entre les cieux et la terre, signalé par le vav symbolisant ici l'homme avec un penchant spirituel.
Dans la Torah, quand le aleph est écrit en minuscule, il représente l'humilité et appelle à la téchouva (repentir).

Guématria


Le nombre 1, associé au caractère de la lettre aleph, est un concept d'unicité et d'individualité.
1 représente la Divinité, contenant tout et d'où tout découle. Le 1 surgit du néant en maintenant son silence, il est la plénitude du vide du néant. A partir du mouvement de 1 peut jaillir l'univers.
L'écriture pleine d'Aleph (Aleph-Lamed-Pé), révèle la valeur 111, ce nombre conforte l'unité car c'est la valeur numérique de l'expression "Eh'ad Hou Elokim": D-ieu est Un.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 14 avril 2007 : 12:32



Symbolisme


Beth signifie maison et exprime l'idée de tout ce qui contient, c'est l'archétype de toutes les demeures, la maison de D-ieu et de l'homme, le sanctuaire.
Elle désigne un endroit réservé à la sainteté sur terre, Le Beth haMikdash.
Beth accorde à chaque créature la capacité de libérer en elle un espace pour recevoir la lumière Divine.
Le premier mot de la génèse, Berechith, contient les trois lettres du mot Beth. Les trois autres lettres restantes forment le mot Rosh (tête), et symbolisent l'espace d'où rayonne la pensée créatrice.
Le Zohar dit que Beth est ouvert d'un côté pour recevoir la lumière et fermé de l'autre car D-ieu dit : "...tu ne verras pas ma face!".

Origine


Le tracé de cette lettre (araméen) est un carré ou un rectangle et par extension un plan d'habitation ou une grande pièce.
La maison symbolise un point focal, centre du monde, à l'image de l'univers. L'idéogramme hébreu montre une tente de toile avec un mât central, symbolisant l'axe du monde. C'est pourquoi beth est également attaché au temple, le beith hamiqdash, représentant à la fois l'univers et l'être intérieur unis par les 32 voies de la sagesse. Ceci s'observe par la guématria car la différence entre beth, la maison, de valeur 412 et mikdash, le temple, de valeur 444, est égal à 32, valeur numérique du mot lèv, le coeur.

Signification


Dedans, foyer, intérieur, intime, nourricier, nourriture, abri, voûte, voûte céleste, vie de famille : couple.

langue hébraïque


Maison, récipient, famille, dynastie, peuple, tribu, école (courant de pensée), métaphore pour la matrice de la femme.
à l'intérieur de, lorsque..., avec, entre, parmis, à cause de, pour, selon.

Forme de la lettre


beth est formé de trois vav associés avec une ouverture sur la gauche : la direction du nord qui correspond au verset : "je retirerais ensuite ma puissance protectrice et tu auras une vision de ce qui découle de Mon Existence. Toutefois, Ma propre essence ne peut-être vue".(Exode 33:23)
Par son coin gauche supérieur, le beth indique la direction des Cieux, reconnaissant l'existence du Créateur, et témoignant que les merveilleuses lois de la nature et de l'univers ne sont pas le fruit du hasard, mais sont l'oeuvre d'un D-ieu Unique.
Ceci explique que l'homme peut accéder à une compréhension de D-ieu par l'étude de sa création (la Torah), puisqu'il est impossible de le comprendre en Son essence par un simple processus intellectuel.

Guématria


Le nombre 2 représente la dualité.
Par sa valeur 2, le beth est l'extériorisation du aleph qui par son mouvement fait apparaître la polarité, source de toute multiplicité.



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 15 avril 2007 : 19:37






Symbolisme


Guimel compense le déséquilibre entre deux forces opposées et les fusionne en une seule. Ainsi il est en rapport avec Gamla, employé dans le Talmud (moed katan 6b) pour désigner un pont qui unit deux espaces. A ce titre il est une puissance de bienveillance, appelée Guémoul, mais également un symbole de récompense et de punition.
D'aprés le Talmud, Guimel symbolise un homme riche courant après un homme pauvre (Daleth) pour lui faire la charité.
"Pourquoi est ce que Beth précède Guimel, et Guimel lui tourne le dos"? Parce que Beth représente Bayith, la maison qui est ouverte à tous. Guimel représente le Guéver, l'homme qui voit une personne nécessiteuse se tenant à l'entrée et tournant autour pour obtenir de lui de la nourriture (Autioth de Rabbi Akiva).

Origine


Le tracé de la lettre (proto-sinaïtique) est formée de deux barres formant un angle, symbolisant le sommet de la tête et le cou du chameau.

Signification


La racine du mot : gamal ouvre deux directions essentielles :
- le fait de témoigner quelque chose à quelqu'un, de rendre (en bien ou en mal).
- sevrer, faire mûrir.

langue hébraïque


mûrir, sevrer, faire mûrir.

Forme de la lettre


guimel est constituée par un vav représentant un homme debout avec un youd pour ses pieds en mouvement.

Guématria


Dans la relation unité, dualité, le nombre 3 vient légiférer, ainsi thèse et antithèse sont réunies par la synthèse.
Le 3 introduit le concept esprit, âme, corps associé physiquement par le séfer yetsirah à la tête, le tronc et l'abdomen.
Le mot guimel, de valeur 73, est numériquement équivalent au mot beloulah, signifiant mélanger.

Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 16 avril 2007 : 16:07





Symbolisme


Daleth, c'est la porte du monde et la stabilité de la création issue du Beth. La pénétration dans la matière épaisse de la création , produit un apprauvissement de la lumière de l'Ein-Sof (dont le Guimel possède encore la richesse), c'est pourquoi Daleth est souvent regardé comme un symbole de pauvreté.
Daleth rend la parole créatrice et permet une action individuelle sur les choses, la concentration de la pensée et de la volonté.
"Pourquoi le Daleth tourne-t-il sa face vers le Hé"? Parce que tous ceux qui sont pauvres dans ce monde seront riches dans le monde futur(Autioth de Rabbi Akiva).

Origine


L'ouverture que décrit le daleth est une forme triangulaire, qui rappelle un pan de peau fermant une tente de nomades. Le trait de base indique le sol et montre que le daleth est un symbole d'équilibre et de stabilité, toutefois cette barre horizontale basse est passée dans le haut de la lettre de l'alphabet carré.

Signification


Le nom daleth désigne une porte ou un battant de porte d'un bâtiment, d'une maison, d'un sanctuaire ou d'une ville. Le mot daleth vient de la racine dal signifiant vacillant, chancelant. Tous ces mots évoquent l' affaiblissement et l'appauvrissement de la lumière dans les degrés inférieurs de la création.

Langue hébraïque


Ouverture, porte, commissure (des lèvres), pauvre, indigent, faible, maigre (dal), affaiblir, diminuer (dillel), défaire, détacher (dildel) , tresses et boucles de cheveux (dala), retirer (dola), délivrer, sauver, branche (dalit).

Forme de la lettre


La forme de cette lettre est constituée par deux lignes formant un angle droit, représentant un homme courbé, avec un point à l'angle, symbolisant la conscience de l'ego. Ces deux lignes sont deux vav, l'un vertical, l'autre couchée. La ligne supérieure s'étend de Hokhmah (sagesse) à Binah (connaissance) et la ligne verticale de Hokhmah à H'essed (bonté).


Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 17 avril 2007 : 11:19







Symbolisme


Hé est la lettre du souffle de vie. C'est le mode de communication entre les différents niveaux de l'âme, regroupant les cinq principes (Hé a une valeur de 5) : Nefesh, Roua'h, Neshamah, H'ayah, Yeh'idah.

Origine


Les premiers pictogrammes représentant le Hé, figuraient un homme en prière, les bras levés vers le ciel en signe d'adoration ou de joie. On peut donc supposer que le rôle profond du Hé, soit d'exprimer un cri de joie rituel, poussé vers tout ce qui dépasse et terrifie les créatures. Ceci expliquerait que le Hé en tant que cri spontané, n'ait pas d'étymologie précise. La forme du Hé protosinaïtique évoque un peigne, constitué d'un manche et de trois dents.
Le peigne permet de démêler les cheveux, qui symbolisent l'émanation de l'énergie divine, à travers la barbe et les cheveux de l'Ancien des jours.

Signification


Le mot Hé, apparaît dans la Genèse (47:23), pour signifier "voici", dans le sens de donner :"voici (hé) pour vous la semence". Toutefois, le Hé peut aussi être utilisé comme un cri de joie ou de triomphe, exprimant une libération du souffle. Ainsi le verset de la Genèse pourrait très bien se traduire par "Hé ! pour vous la semence".

Langue hébraïque

Forme de la lettre


La lettre est constituée par un Daleth et un Youd, la ligne verticale et la ligne horizontale du Daleth symbolisent le monde physique, le Youd représente le Monde à Venir. Ceci indique que le présent du Hé contient la marque du Monde à Venir. Les trois barres qui forment le Hé, sont les symboles des trois principaux vêtements de l'âme :
la ligne horizontale correspond à la pensée en état d'équilibre ;
la ligne verticale attachée à la ligne horizontale, à la parole ;
la ligne verticale non attachée, à l'action.
D'un autre point de vue, la ligne horizontale représente l'essence, la ligne verticale attachée, la transcendance et la ligne verticale gauche, l'immanence.

Guématria


Le nombre 5, valeur numérique du Hé, symbolise en premier lieu les 5 degrés de l'âme et les 5 livres de Moïse.
Il faut relever également, que dans les unités, de 1 à 9, 5 occupe la place centrale et installe une symétrie dans les unités. De nombreuses formes vivantes sont formées autour d'une symétrie fondée sur le nombre 5.
Cinq est donc le symbole du centre et du moment présent.
Le nombre 5 est associé à la protection contre le mauvais œil, traditionnellement, pour se protéger, on étend la main droite ouverte en disant : "H'amsah bieinék'a" (5 dans ton oeil).
Le cinquième jour de la Création (Genèse 1:20-22) est celui d'une grande expansion vitale, avec l'ordre de croître et de multiplier.
Le nombre 5, comme la lettre Hé, est un symbole de vie, ou plus exactement de souffle de vie. Comme le nombre 4, le 5 représente la matière, à la différence que la matière du 4 est stérile, alors que celle du 5 est porteuse d'un élément supplémentaire, la semence, lui permettant d'exprimer sa vitalité. Le 5 est la vie dans les 4 mondes de la Kabbale, ou encore la vitalité des éléments.
Pris au sens négatif, le 5 est l'illusion de la vie matérielle et symbolise alors la chute.
5 est également le nombre de l'homme, dont les proportions s'inscrivent parfaitement dans l'étoile à 5 branches, symbole du microcosme.



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 18 avril 2007 : 15:07





Symbolisme


A l'origine, l'image du vav représentait un clou ou une cheville. En hébreu, le vav sert de conjonction de coordination et représente tout ce que réunit les choses entre elles ; en liant et en unifiant comme le font la lumière et l'air.
Le vav symbolise la création, l'union, la fécondation entraînant la naissance et la vie; Vav est à la fois le lien et la divergence entre l'être et le néant, le sentiment, l'affection, le désir. Elle symbolise également une complète harmonie intérieure, résultat d'une transformation et d'une persévérance.

Origine


Originellement, la forme du Vav désignait une cheville de bois permettant de réaliser des assemblages. Il était représenté par un trait vertical surmonté d'un petit cercle. Progressivement, le cercle s'est ouvert pour évoquer plus généralement un crochet. Mais quels que soient ses développements, ce signe a toujours désigné la jonction, l'assemblage, la connexion.
La cheville de bois permet de créer, de fabriquer et de construire. Elle symbolise l'art d'assembler les divers éléments afin d'en faire un tout harmonieux. La sixième place du Vav est sans doute une allusion aux six jours de la Création durant lesquels le monde fut assemblé.

Signification


Le nom Vav, signifie littéralement 'crochet". Ce crochet est un symbole de communication entre les puissances célestes et les forces terrestres. Le Vav est aussi un rayon de lumière reliant les différents aspects de la création, en les unissant pour former un organisme, dans lequel chaque partie dépend du lien qui la connecte aux autres. Ce crochet primordial joint l'esprit et la matière, le ciel et la terre dans le processus des 6 jours de la Création.
Le mot vav apparaît au pluriel dans le Livre de l'Exode (38:28), pour désigner des "crochets" : "Avec les 1775 sicles, il fit les crochets (vavim) pour les colonnes, il plaqua leurs chapiteaux et fit leurs tringles."

Langue hébraïque


Forme de la lettre

La lettre vav est constituée par une simple ligne droite, qui servira de forme mère pour la formation des autres lettres. Il est souvent mentionné dans les textes que le vav désigne, par sa forme, le sexe masculin.

Guématria


Le monde fut accompli en 6 jours dans les 6 directions. Le premier mot de la Genèse, "bereshith" peut se lire "bara shith": "Créa six", c'est pourquoi la création se déroula en 6+1. Le nombre 6 symbolise l'harmonie, ainsi que la distinction et l'union entre le Créateur et sa Création.
Le 6 permet de construire une étoile à six branches, ou Sceau de Salomon, symbole du macrocosme, en reportant le "rayon" d'un cercle dans plusieurs directions, ainsi le nombre 6 est un symbole de "rayonnement". Elokim fit rayonner sa création en 6 jours, issue d'un mot en 6 lettres.
Ce nombre tend à restaurer sans cesse les relations et empêche la rupture ; qualités tout à fait conforme à la nature de la lettre Vav. Afin d'entretenir l'harmonie et les relations, le 6 appelle à la transformation, ou au changement d'individualité.
La valeur pleine du nom Vav est égale à 13, nombre connu pour être la valeur des mots Eh'ad (Unité) et Ahavah(Amour), confortant ainsi la force assemblante du Vav



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 19 avril 2007 : 16:06






Symbolisme


Zayin est une lettre de puissance et de discernement, le pouvoir du libre-arbitre accordant le choix de faire ou de ne pas faire. Zayin force à s'assumer, à se prendre en charge, il symbolise le combat intérieur, le choc des oppositions, le but à atteindre et la forteresse à conquérir. Il est la tension constante entretenu entre l'homme et ses valeurs.
Par sa septième place dans l'alphabet, il évoque le Chabbat.

Origine


La signification du symbole protosinaïtique n'est pas très sûre, on pense parfois que les trois traits du signe schématisent une flèche. En raison de la forme de l'idéogramme, certains voient une balance, non pas en tant que symbole d'équilibre, mais dans sa fonction d'instrument permettant de comparer deux choses. L'épée tranche et sépare, la balance discerne entre deux valeurs opposées, fonction que l'on retrouve dans le symbolisme général du Zayin.

Signification


"Le nom Zayin est le nom du Saint, béni soit-Il, car dans ce mot est contenue la racine "zan", signifiant nourrir et D-ieu nourrit toutes ses créatures" (Autioth de R. Akiva). Le nom 'zayin", rappelle "keli-Zayin", c'est-à-dire une "arme".
Il ne faut pas non plus négliger le fait que le mot "zinah", qui est"Zayin" au féminin, signifie "alimentation" ;ceci en relation avec le verbe "zon", "nourrir".

Langue hébraïque


Forme de la lettre

La forme primitive devait être une épée ou un couteau, mais ce dessin s'est réduit à deux traits, représentant la lame et la poignée, coupés par un troisième, la garde. Zayin est un Vav qui, en son sommet, s'étend dans deux directions et se retrouve couronné. Ou plus précisément, le Zayin est un Vav couronné par un Youd.

Guématria


Le nombre 7 que représente Zayin, est sans doute le plus important de la Bible :
•7 jours de la Création
•7 jours de la semaine
•7 terres
•7 mers
•7 cieux
•7 Palais célestes
•le jubilée après 7 fois 7 ans
•les 7 branches de la Ménorah
les •7 Patriarches d'Israël (Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Aaron, Joseph, David).
Le 7 est le nombre de l'accomplissement de l'espace et du temps et de la réflexion après un cycle accompli.
La valeur pleine du nom Zayin est égale à 67, ce nombre est surtout connu pour être celui du nom de la Séfirah Binah, représentant l'analyse et le discernement.



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 16:20




Symbolisme


H'eth désigne une barrière qui sépare l'intérieur de l'extérieur. Cette barrière sert à délimiter la propriété, marquant la séparation entre les choses de valeurs et les choses saines. H'eth symbolise l'équilibre universel, c'est un réservoir d'énergie et de force vitale.
Cette huitième lettre symbolise : la culture, la nourriture, la réceptivité, l'énergie féminine, la frontière et la limite, la vie.

Origine


Dans son évolution, l'idéogramme du H'éith a primitivement représenté une fleur en forme de calice avec une queue ondoyante. Ensuite, le dessin d'une barrière ou d'une haie s'est clairement précisé, afin de symboliser un lieu clos ou déterminé. Il y a une certaine continuité avec le signe du Zayin, l'idéogramme précédent, car ce dernier, en tant que balance, permet de déterminer, de séparer et d'extraire des parties.
Chaque part devient une propriété que l'on clôture, selon la loi d'une société organisée. Ainsi, chacun peut posséder sa part du moment qu'il accepte que les autres puissent posséder la leur.

Signification


Dans la Bible, le mot est utilisé pour désigner la "bête", ceci en relation avec "h'ayoth", signifiant 'bêtes", mais plus littéralement 'vitalité".
H'eth doit être pris comme un caractère représentant un réservoir de vitalité.

Langue hébraïque


Forme de la lettre

Le H'eth est composé par deux Zayin, côte à côte, reliés par le haut. Toutefois, Isaac Louria préfère voir dans la forme du H'eth, la réunion d'un Zayin à gauche etd'un Vav à droite. Ainsi le H'ethdevient une force capable de réunir les divergences du Zayin et du Vav.

Guématria


Le nombre 8 est celui du service divin par lequel on peut s'élever. Traditionnellement, le huitième jour est celui de la circoncision. 8 est l'univers en mouvement et en transformation, équilibré par les lois naturelles. Il y a dans le nombre 8, une notion de résurrection etd'éternité future. Le mot hébreu pour huit est "shmonah", qui contient la racine "shémén" [1021, l'huile et plus particulièrement l'huile d'onction.
La valeur pleine du nom H'eth est égale à 418, c'est aussi le nombre de 'h'atath", mot signifiant 'péché", ou désignant un "sacrifice expiatoire".



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 23 avril 2007 : 18:24




Symbolisme


Il s'agit d'une lettre à part, car elle est absente des dix commandements et des noms des dix séfiroth. Teth symbolise le changement d'état, c'est la seule lettre ouverte vers le haut. Teth exprime la sûreté et le refuge, l'introspection et la quête spirituelle. Mais le terme le plus souvent associé à teth est le bien, car la première fois que cette lettre apparaît dans la thora, c'est pour initier le mot tov : "Et D-ieu vit que cela était bon" (Génèse 1:4).

Origine


Le tracé de cette lettre (araméen) correspond à un bouclier.
Cela correspond aussi avec le serpent et la peau de serpent avec laquelle on recouvrait le bouclier.

Signification


Couverture, couvrir, endroit, préserver, protection, résistance, rempart, sauvegarde, toit.
Certains pensent que le mot teth signifie serpent, ceci en raison de sa forme.

Langue hébraïque


Forme de la lettre

Le teth a un caractère humble en raison de sa forme qui serait un homme à droite, s'inclinant humblement devant une haute autorité (autioth de rabbi akiva).
D'un autre point de vue, teth est constitué d'un vav recourbé vers le haut, avec un youd à son extrémité gauche.

Guématria


Le nombre 9 annonce la fin et le commencement, un deuil dans le présent et un bonheur dans le futur. Autant par sa forme que par sa valeur numérique, teth représente le repli sur soi-même en vue de provoquer l'éclair de l'intuition.
Sa valeur pleine (teth-youd-tav) est 419, guematria du mot ah'edouth (union), en tant qu'aboutissement et promesse de devenir.



Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 24 avril 2007 : 13:16




Youd, dixième lettre de l'alphabet



Symbolisme


youd vient de yad, la main. C'est la main avec le poignet et les doigt étendus. Cette lettre symbolise, par sa valeur la création du monde par dix paroles. youd, à peine plus grande qu'un point, est la plus petite de lettres de l'alphabet et pourtant c'est elle qui contient le plus de puissance. Enfin, youd symbolise la capacité d'agir, l'expression individuelle, l'intéraction dans le monde, le monde des sens, la matière principale, la création.

Origine


Le tracé de cette lettre (araméen) représente un bras tendu avec la main ouverte tournée vers le haut et aussi un bouquet de papyrus stylisé..

Signification


Youd vient de la racine yadad ou yadah qui est le verbe jeter ou lancer, rôle que l'on confie à la main. Cette racine contient aussi l'amour que l'on porte à l'autre, c'est pourquoi elle introduit aussi yadid (le bien-aimé), d'où est issu david hamelekh.

Langue hébraïque


Forme de la lettre

C'est la plus petite lettre de l'aleph-beth.
Youd se compose de trois parties : une pointe vers le haut, une pointe vers le bas et une partie moyenne les unissant. Youd représente une personne en prière, humblement inclinée (pointe en bas), son coeur dirigé vers le Ciel.(zohar, section vayikra 147)


Guématria


Le nombre 10 est celui de la réalisation de l'unité, de la totalité de l'univers et des attributs Divins. 10 est le symbole de la complète croissance des fondements actifs de la création, son unité assemblante ne peut être réalisé qu'à travers l'extension des 4 mondes (atsilouth, beriah, yetsirah, assiah) et des 4 éléments :
1 + 2 + 3 + 4 = 10.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 25 avril 2007 : 16:09






Kaf, onzième lettre de l'alphabet




Symbolisme


Kaph représente la paume de la main. C'est un symbole d'accomplissement. La courbure du Kaph est à la fois un signe d'humilité, montrant l'acceptation des épreuves et des lois garantissant le couronnement de l'oeuvre (Kéter, couronne).
L'aboutissement du Kaph est la conséquence d'efforts mentaux et physiques et révèle aussi la capacité de faire sortir un potentiel.

Origine


Le Kaph protosinaitique rappelle nettement une main pliée, le pouce écarté, avec une partie de l'avant bras. Plus précisément, le bras est dressé, les trois doigts (auriculaire, annulaire, majeur) sont tendus dans l'axe du bras, et le pouce et l'index forment un V.
Après le doigt du Youd qui désigne une direction ou un quelconque élément, le Kaph offre une main tendue, prête à recevoir, dans tous les sens du terme. La main tendue à la façon du Kaph est un signe ancien montrant à l'autre qu'il est le bienvenu. Le simple fait de présenter sa main était la preuve qu'elle ne tenait pas d'arme et que les intentions étaient pacifiques.

Signification


En relation avec les mots "Kaphaf" et "Kaph", signifiant .courbé" ou 'incliné", le nom Kaph évoque une courbure que l'on retrouve dans sa forme. La racine fondamentale du Kaph est kapah, qui signifie courber, incliner, apprivoiser, dompter.
Il ne faut pas oublier que c'est aussi le mot "kéfi", le «rocher», représentant la force et la stabilité.

Langue hébraïque


Forme de la lettre

La forme de la lettre Kaph évoque une personne inclinée. Le Kaphest formé par trois barres reliées par des coins arrondis. Ces trois barres représentent, d'après le Talmud(Aboth4:17), les trois couronnes :
- Kéter Torah(Couronne de la Torah),
- Kéter Kehounah(Couronne de la Prêtrise),
- Kéter Malkouth(Couronne de la Royauté).
Le mot kétercommence par la lettre Kaph, et la Torahest la ligne horizontale supérieure, la Prêtrise la ligne intermédiaire verticale et la Royauté, la ligne horizontale inférieure. Ces trois lignes forment la clé de lavie, car il s'agit de trois fois la lettre Vav, de valeur 6, ce qui totalise 18, valeur de H'aï, la vie.

Guématria


La lettre Kapha une valeur numérique de 20, ce nombre est parfois considéré comme néfaste, dans le sens où il entretient la lutte des oppositions.
Ce nombre symbolise également un réceptacle suffisamment solide pour s'éprouver, voire se mettre en danger, afin de recevoir. C'est aussi le nombre manifestant la puissance du Youd, dont la valeur développée (10+6+4) est égale à 20.
Le nom Kaph, composé de Kaphet de Pé, a une valeur de 100, symbole de la nature du microcosme. Cette valeur révèle également l'épanouissement du Youd, car il est le résultat de 10xl 0. Le nombre 100 révèle bien l'aspect récipiendaire du Kaph, car il est la guématria de 'kelim":réceptacles.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 26 avril 2007 : 16:35





Lamed, douzième lettre de l'alphabet


Symbolisme


Lamed désigne un "aiguillon". Il désigne aussi le fait d'enseigner, d'apprendre, d'instruire.
L'existence du lamed implique un but vers lequel on doit aller, mais indique aussi la transition dans laquelle on se trouve avant d'aboutir à un état nouveau. Le fait que lamed désigne l'étude et l'aiguillon nous enseigne que l'étude doit être suivie d'actes, montrant que ce que l'on a appris n'est pas une simple théorie sans fondement.
Les trois lettres formant le mot lamed sont les initiales de lev, mevin, daat : "un coeur qui comprend la connaissance". Par sa situation centrale est le coeur de l'aleph-beth.

Origine


Le lamed fait généralement pensé à une crosse, ou un bâton de berger avec le bout recourbé, comme l'utilisent les pâtres d'orient. c'est l'instrument àl'aide duquel le berger conduit et dirige son troupeau.

Signification


La racine lamad est porteuse des signification suivantes :
Être instruit, apprendre par expérience, unir, attacher, frapper.
L' aiguillon, sens généralement attribué â lamed vient effectivement de la racine lamad, toutefois il faut ajouter un mem devant : malmad. L'aiguillon du lamed, apportent la notion de faire passer d'un état passif à un état actif.


Forme de la lettre


Le Baal haTourim, fait remarquer que le lamed est formé par un caf de valeur 20 , surmontée d'un vav, de valeur 6, nous permettant de retrouver la valeur 26 du tétragramme.

Guématria


Le nombre 30, valeur du lamed, représente le parfait équilibre de l'agencement céleste. L' impulsion, qui motivait le mouvement de l'ensemble des tribus d'Israël, était donnée par la tribu de Yéhoudah, dont la valeur est 30.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 27 avril 2007 : 18:19





Mem, treizième lettre de l'alphabet




Symbolisme


Le mem symbolise le retour vers l'intérieur. Le nom mem vient de maïm, l'eau, mot composé de mi qui regarde son reflet inverse im pour nous enseigner que dans chaque question se trouve le reflet d'une autre question. Cette lettre est celle de l'introspection qui nous pousse à descendre en nous et à nous interroger sur notre existence.
Le mem est la lettre de l'eau, symbole de l'écoulement de la vie et de la sagesse divine. La lettre mem suggère simultanément le révélé et le caché, c'est pour cela que cette lettre est l'initiale de Moïse, qui révèle la loi et de Messie, qui demeure caché. Ainsi, le mem ouvert représente la thora révélé et le mem fermé représente la thora cachée.

Origine


L'idéogramme du Mem est une simple ligne ondulée, dont la volonté est très certainement de figurer le mouvement de l'eau.
Mais il ne faut pas oublier que la tradition hébraïque développe très largement le concept des "eaux d'en haut" et des "eaux d'en bas". Ainsi, outre son simple symbolisme aquatique, le Mem établit un lien entre l'avant et l'après-Création. On peut imaginer que le bâton du berger, décrit par le Lamed, se mette à vibrer par la force des puissances célestes, dans le Mem, pour en faire jaillir les eaux de la vie. Le passage du bâton à l'eau se retrouve dans le Livre de l'Exode (17:5-6) :
"D-ieu dit à Moïse : «Passe en tête du peuple et prends avec toi quelques anciens d'Israël ; prends en main ton bâton, celui dont tu as frappé le Fleuve et va. Voici que je vais me tenir devant toi, là sur le rocher (en Horeb), tu frapperas le rocher, les eaux (Mayim) en jailliront et le peuple boira.» C'est ce que fit Moïse, aux yeux des anciens d'Israël.
Noublions pas que le bâton prolonge la main du Youd et du Kaph.

Signification


Le nom Mem, vient du mot Mayim, l'eau, toujours au pluriel en hébreu. Cela pour signaler qu'il existe des eaux supérieures et des eaux inférieures, séparées lors du deuxième jour de la Création et donnant à l'eau, par cette considération, un symbolisme de dualité.
Les eaux primordiales constituent la "matière Mère", qui nourrit et pénètre tous les règnes de la nature.

Forme de la lettre


La forme de la lettre Mem est constituée par la lettre Kaph, qu'un Vav vient fermer en laissant une ouverture vers le bas. Ainsi, le Vav qui se trouvait en haut, dans le lamed, est descendu au niveau du Kaph. Les deux lettres, Kaph et vav, totalise 26, valeur du Tétragramme.

Guématria


Sa valeur numérique 40 apparaît systématiquement dans la Bible pour signaler un isolement et une transformation (la traversée du désert).
Cette valeur désigne le temps nécessaire pour accomplir un processus de maturation menant à la fructification par la purification. Le nombre 40 revient souvent dans la Bible pour exprimer la durée correspondant approximativement à une génération humaine, s'il s'agit d'années.
40 correspond à une période de mutation et de transformation pour accéder à un changement radical, on peut citer :
- les 40 jours du Déluge (Gen. 7:4)
- les 40 jours de Moïse sur la Montagne (Ex. 24:18)
- les 40 ans dans le désert (Nomb. 14:33)
- 40 jours d'exploration de Canaan (Nomb. 13:25)
- Elie marche 40 jours à Horeb (Rois 19:8).
L'eau de la vie, Mem, se symbolise également par le lait, dont le nom hébreu "h'alav", possède une valeur numérique.
La valeur pleine de Mem est 80, qui est un nombre précisant que Mem est une lettre servant de support, comme le montrent les mots 'Yessod" fondement, et "Kiss", siège, de valeur 80.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: jam_cool_man (IP enregistrè)
Date: 29 avril 2007 : 00:44

j'ai qelque ecriture francais comment vous pouvez m'aiddez a les publier

Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 30 avril 2007 : 01:49





Noun, quatorzième lettre de l'alphabet



Symbolisme


La lettre noun représente le poisson mais aussi le serpent. Noun est la réversibilité et l'émergence, l'harmonie des mixtes, tout ce qu'une graine produit.
La lettre noun est aussi le symbole du fondement (sefer habahir). Il faut souligner que le noun évoque ce qui est caché ou englouti dans les profondeurs. Il a souvent une connotation féminine, et signale une intimité que l'on cherche à préserver des regards indiscrets.

Origine


Sur le sens de l'idéogramme protosinaîtique, les avis sont partagés. Certains discernent, dans le mouvement du signe, la représentation d'un serpent d'eau ou d'une anguille. D'autres, s'appuyant sur le nom noun qui en arabe et en araméen signifie "poisson", voient dans cette graphie la tête d'un poisson sortant verticalement de l'eau, la bouche ouverte.
Comme si le poisson voulait quitter son élément aquatique et prendre une bouffée d'air, à l'image d'un plongeur après une longue apnée. Il s'agirait alors de la naissance hors des eaux du Mem, et l'appel du premier souffle montrerait la pénétration de l'âme. Il s'agit là d'un stade intermédiaire entre l'instabilité de l'eau et la stabilité du soutien du Samekh, qui suit le Noun.

Signification


Le mot Noun désigne la perpétuation.
Le mot araméen 'Noun", poisson, montre la fructification et la productivité.


Forme de la lettre


La forme écrite du Noun fait allusion à quelqu'un qui près être tombé, se soulève sur sa hanche et tourne sa tête vers l'arrière dans la direction du Mem de Mélekh, le roi, à qui il lance un appel de soutien (Samekh)" (Autioth de R. Akiva). La forme du Noun s'obtient par une courbure du Vav.

Guématria


Sa valeur numérique 50 évoque, principalement dans la Kabbale, les 50 Portes de l'Intelligence (Binah) et à ce titre représente l'homme complet. C'est le nombre de l'accomplissement et du renouveau.
Le mot Noun, a une valeur de 106, identique au mot " biqésh" signifiant chercher, interroger et demander. Ces dénominations sont des qualités typiques de la séfirah Binah, sources des 50 Portes. 106 est également la valeur de "qav", la ligne ou l'axe, dont la forme du Noun final est l'image.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 30 avril 2007 : 16:47





Samekh, quinzième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre samekh représente le soutien ainsi que les arêtes du poisson. Dans ce cas, le samekh devient l'arbre de vie de la tradition, le chemin tracé. Mais c'est un chemin que l'on suit sans regarder avec le risque de se faire enfermer, ce que montre sa forme arrondie. La lettre samekh représente tous nos attachements, nos passions sur lesquelles on s'appuie, mais qui agissent comme un piège qui se referme.
Samekh est le destin, le mouvement circulaire, ce qui tend et siffle telle la corde de l'arc et le serpent de la Génèse.

Origine


L'idéogramme du Samekh est la continuité du Noun, car quoique le nom signifie "appui", dans sa version la plus ancienne l'idéogramme représentait un "poisson".
Toutefois le protosinaitique n'a pas gardé la forme du poisson, mais seulement son squelette, c'est-à-dire ses arêtes.
Nous pouvons ainsi faire le lien avec le sens le plus généralement accepté du Samekh, c'est-à-dire l'appui et le soutien. Car le squelette est la charpente qui "soutient" le corps.
La graphie du Samekh évoque également un arbre avec ses branches, mais il s'agirait alors plutôt d'un arbre à aiguilles, comme le pin. Comme le montre la Bible, le squelette qui soutient est la nature féminine :
Adam dit : celle-ci, cette fois, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée lsha (femme)" (Genèse 2 :23).
Les trois barres horizontales sont les trois degrés de l'âme (Néfesh, Roua'h, Neshamah), que le Noun a aspirés, et l'axe vertical est le principe qui les soutient et qui leur sert de charpente.

Signification


Samekh vient de la racine "samakh" qui évoque l'action de "se poser sur", "mettre sur", "appuyer".
Par extension, elle forme les verbes "appuyer" et soutenir", mais également "réconforter".


Forme de la lettre


Le Samekh est formé par un cercle noir contenant un espace blanc.
L'espace blanc intérieur représente la nature divine, entièrement spirituelle, détachée des contraintes matérielles (Séfer haTémounah). Le cercle noir symbolise la terre entière remplie de la Gloire divine omniprésente. "Le pourtour du Samekh désigne D-ieu, le protecteur, et l'intérieur désigne Israël, qui en dépend" (Autioth de R. Akiva).

Guématria


La valeur 60 du Samekh montre l'abondance et l'accomplissement d'un temps, d'un espace, ou d'autres phénomènes. Ce nombre concerne également la protection, comme le montre le Cantique des Cantiques (3:7-8) : "60 héros sont autour de lui, des héros d'Israël, tous armés d'épées". La forme ronde du Samekh évoque également un réceptacle, représenté par le mot '"kéli", dont la valeur est 60.
La valeur complète du mot Samekh est égale à 120. Cette valeur symbolise l'accomplissement d'un cyde et le temps de la venue de la mort. Cette valeur est représentée par le mot "tsal", signifiant "ombre". Samekh est la quinzième lettre, la somme des 15 premiers nombres est égale à 120.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: masschou (IP enregistrè)
Date: 30 avril 2007 : 17:32

salut nanouche kol hakavod
masschou

Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 01 mai 2007 : 17:31

hasslama masschou fein ghberti???????

Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 01 mai 2007 : 17:35





Ayin, seizième lettre de l'alphabet




Symbolisme


Ayin, qui est un "oeil", apporte la vision et la perspicacité pour sortir du conditionnement du Samekh ; les idées fausses s'y brisent et les oeillères tombent. Le sens de Ayin est aussi la "source", ainsi il est la "vision de la source", l'aptitude à percevoir toutes choses. Ayin est le passage dans le domaine limité du visible, et montre des apparences, qui dans certains cas, sont trompeuses. C'est le symbole de : vision, perception, point de vue, révélation, théorie, réflexion de l'âme, passage de l'invisible au visible.

Origine


L' idéogramme. du Ayin est un simple cercle, résultant du dessin d'un oeil. D'ailleurs le mot Ayin signifie oeil.
Ils se trouvent qu'en hébreu Ayin, désigne une source.
Ainsi, l' idéogramme symbolise la vision de la source ou de la source de la vision.

Signification


Bien que la signification de Ayin soit oeil, ce mot doit être mis en relation avec le mot mayan, qui désigne une source où eau s'écoule.
L'oeil qui reçoit est une source permettant à la lumière du soleil de nous illuminer intérieurement, de même Ayin est la source par laquelle nous parvient le shefa, l'énergie abondante de la lumière divine. L'oeil est un microcosme résumant la création, par lequel l'âme perçoit le monde matériel et s'y manifeste.
Le blanc de l'oeil est similaire au parchemin de la Torah en recevant l'encre, symbolisée par l'iris. Ainsi l'oeil est un intermédiaire entre le Torah extérieure et la Torah intérieure. Le midrash signale que la Torah est une illumination pour les yeux et une lumière pour toutes les lampes comme il est dit : la mitsvah est une lampe et la Torah est une lumière (proverbes 6:23) (Autioth de Rabbi Akivah).
La racine Ayan, supporte les significations suivantes : couler, épier, regarder à travers, oeil (par s'écoulent les larmes).

Langue hébraïque


Oeil, source, apparence, multiplicité, ressemblance, regarder, approfondir, lire.

Forme de la lettre


La forme du Ayin est constituée par un Youd, à droite, dans lequel vient se poser un Zayin, à gauche ; les deux étant rattachés par leurs bases. Youd et Zayin ont ensemble une valeur de 17 (10+7), valeur attribuée à "tov", le bien. Ainsi, Ayin devient le support du 'Ayin tov", le "Bon oeil", en opposition au "mauvais œil".
La lettre Ayin est l'initiale du nom Esaü: "Esaü l'ancêtre d 'Edom est symbolisé par le pied courbé du Ayin, car en dépit de sa puissance, il devra dans le futur succomber devant Israël" (Autioth de Rabbi Akiva). Israël, c'est-à-dire Jacob contient le Youd du monde futur qui s'extrait du Ayin.

Guématria


Sa valeur numérique 70 est le plus haut degré de l'étude, indiquant que la Torah contient 70 niveaux de lectures.
Le vin, 'Yayin" en hébreu, possède également cette valeur ; ce qui fait dire au Talmud : 'Quand le vin (Yayin) entre, le secret (sod) sort" (Erouvim 65a).
Le vin exprime les qualités internes du raisin d'où il provient, au même titre que le Sod exprime l'essence divine la plus cachée. 70 est le nombre de l'achèvement universel, c'est pourquoi il sert de valeur à "Adam veh'avah", autrement dit : "Adam et Eve". Mais l'oeil peut également devenir la source de Vision apocalyptique, c'est pourquoi 70 est aussi la valeur de "Gog veMagog"(Gog et Magog).
La valeur pleine du mot "Ayin" [11;j est égale à 130, nombre représentant le Tétragramme, de valeur 26, dans les cinq degrés de l'âme (26 x 5 = 130). De même qu'un fleuve tire sa source d'une rivière, la Torah prend sa source au Sinaf, de valeur 130.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 02 mai 2007 : 20:58




Pé, dix septième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre pé désigne la bouche. A l'origine, il s'agit de lèvres symbolisant la parole et l'expression. Le mot pé, la bouche, inversé devient, af, le nez. Ces deux organes permettrent la circulation de l'air mais l'un doit fonctionner dans le sens contraire à l'autre : le nez doit inspirer et la bouche exhaler et parler. En fonctionnant ainsi, la bouche devient l'organe de l'expression intérieure sans l'influence des forces externes qui passent par le nez.

Origine


A l'origine, le dessin d'une bouche était parfaitement représenté avec ses deux lèvres parallèles, mais progressivement, le graphisme s'est incliné et la partie inférieure a disparu.
Il est intéressant de noter que les deux lettres correspondant à des parties du visage sont côte à côte. L'œil du Ayin permet de mémoriser et de communiquer silencieusement, tandis que la bouche transmet vers l'extérieur ce que l'oeil a mémorisé, parfois secrètement.
Par la bouche, passent le souffle, la parole et la nourriture, c'est l'ouverture permettant l'échange et la communication avec le monde environnant. C'est l'une des portes fondamentales permettant l'échange vital.

Signification


Le nom Pé, désigne la bouche mais permet également de désigner un lieu, si on le vocalise "po", et signifie alors "ici" ou "à cet endroit.
Ce nom vient de la racine 'paah", dont le sens est 'souffler", 'disperser", et par extension : "vent", "région du ciel", "côté", "coin".


Forme de la lettre


D'après le Talmud, la courbure du Pé fait allusion à une bouche ouverte, et symbolise la flexibilité de la bouche humaine, la capacité d'exprimer les idées par la parole.
Dans la Kabbale, la structure du Pé est formée par un kaf symbolisant un 'keli", un réceptacle, contenant un Youd, symbole de spiritualité. Ainsi, le Youd dans le Kaph fait allusion aux dix commandements dans l'Arche et l'âme dans le corps. Le Youd de la spiritualité dans le Pé, signale que la bouche ne doit parler que de spiritualité.
L'espace vide et blanc à l'intérieur du Pé représente la forme de la lettre Beth.

Guématria


La valeur numérique 80 de la lettre Pé, est définie par les Sages (Aboth 5:24), comme l'âge de la Gvourah (rigueur), en allusion à la puissance spirituelle dominant les impulsions du corps.
C'est à 80 ans que Moise fut apte à devenir un messager de D-ieu pour transmettre la Parole de la Torah. Ce nombre est connu, dans la guématria, comme une valeur symbolisant une structure sur laquelle on peut se poser, ce que montrent les mots :"Yessod", le fondement, et "kis", le trône, de valeur 80.
La valeur pleine de Pé, 81, est très proche de sa valeur usuelle. ce nombre montre que la bouche permet d'exprimer l'existence, c'est pourquoi le mot "a-noki", JE SUIS, a cette valeur.
81 est aussi un trône : "kissé".




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 03 mai 2007 : 15:32





Tsadé, dix huitième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre tsade symbolise l'acceptation d'une sublimation, dans le but d'accéder à un autre niveau d'existence ou de conscience ou bien de changer de cycle. Le sefer abahir présente le tsade comme la lettre du tsadik, du Juste, qui a su se sublimer et devenir un fondement par lequel les autres existences peuvent continuer d'exister. La tradition enseigne que pour que le monde subsiste, il est impératif qu'il y ait toujours trente-six Justes sur terre.
Il symbolise également la vie simultanée dans deux mondes, le monde présent (olam azéh), et le monde futur (olam abah)

Origine


L'évolution primitive du Tsadé est assez difficile à comprendre, il semble qu'à l'origine il s'agissait d'un homme couché, peut être même d'un cadavre, vu de profil. Mais le protosinaïtique semble vouloir indiquer un hameçon ou une ancre.
L'hameçon peut aller dans la même direction, car il permet de fixer une proie mouvante. Ainsi, par ces symboles, le Tsadé semble provoquer une lutte entre le solide et le liquide, ou le fixe et le mobile. Peut-être sert-il tout simplement à fixer la parole du Pé, dans ce cas, le Pé symboliserait la Torah orale et le Tsadé la Torah écrite.

Signification


Tsadé vient de la racine "tsad", "côté" et fait penser au mot "tsidi", "latéral".
La racine la plus probable pour le mot "tsadé", est "tsadah", qui signifie "poursuivre", "traquer". On peut également signaler la racine araméenne "tseda", signifiant "dessein", "plan".


Forme de la lettre


La lettre Tsadé est formée par un Noun courbé, symbole d'humilité, surmonté par un Youd, symbole de la domination de l'esprit divin, chevauchant les humbles. Selon une autre interprétation kabbalistique, Noun fait allusion à l'Arche d'Alliance et le Youd à Joseph (qui commence par un Youd) le Tsadik.

Guématria


La valeur numérique 90 de la lettre Tsadé représente la sublimation par la mobilisation des forces internes et par extension l'expression du silence, comme le montre le mot "domén".
90 est également la solidarité universelle réalisée, allusivement décrite par le mot "kelali", dont le sens est "universel", "collectif". De plus la cohésion est réalisée par le "roi", "mélék'h", en hébreu, supportant également lavaleur 90.
La droiture du Tsadé, est également symbolisée par la colonne de droite du Temple, qui s'appelait "Yakin", de la même valeur.
La valeur pleine du Tsadé est égale à 104. Ce nombre exprime tout le potentiel du Roi David, "David Melek'h", qui a réuni les tribus autour du projet du Temple et en a posé les fondements.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 04 mai 2007 : 17:30




Kouf, dix neuvième lettre de l'alphabet




Symbolisme


Koph signifie à la fois "chas d'aiguille" et "singe". C'est la destruction des illusions par la connaissance de la vraie lumière, son action est semblable à une arme tranchante qui accorde à l'homme le pouvoir de séparation entre le réel et l'illusoire.
Koph symbolise la spontaneïté, l'amour de la vie, la communauté.

Origine


L'idée de la forme d'un singe ou du chas d'une aiguille est valable devant le graphisme du Koph protosinaïtique, mais ne peut tenir face aux formes plus anciennes.
Le prototype de cette lettre peut tout autant symboliser un estomac, un visage de face et un hachoir.
Mais en considérant que la lettre suivante (Resh) est le sommet d'une tête et que la précédente (Tsadé) est un homme couché, il est vraisemblable que le rôle de cette lettre consiste à faire passer de l'état couché à debout, ou du fixe au mobile.
Ainsi, il est possible que cette lettre ait pour fonction de soutenir la tête et de lui assurer mobilité, dans ce cas, on pourrait voir dans le Koph, le crâne supporté par les vertèbres cervicales.
Koph serait, dans ce cas, la tête qui se redresse pour contempler les cieux et les mondes célestes.

Signification


La racine 'Qouf" exprime un déplacement circulaire. Ainsi, la barre verticale du Koph est le chemin par lequel on s'élève et la courbure est un mouvement circulaire imposé.
Le rnot Koph est très proche de "Haqaf" désignant contour figé. Ce mot introduit "haqafàh", qui est un cycle, une révolution planétaire.
Par son nom, Koph est également lié à la parole car il est constitué par `qav", qui signifie à la fois "fil" et 'voix", et se termine par pé, la bouche.

Forme de la lettre


La lettre Koph est constituée par un Kaph et un Vav, dont les valeurs 20 et 6 permettent d'obtenir 26, valeur du tétragramme.
Le Sefer Maguen David fait remarquer que la forme du Koph a la valeur 26 du tétragramme, et que les deux autres lettres de son nom, Vav-pé, ont une valeur de 86, identique au Nom Elokim.

Guématria


La guématria du Koph est 100, ce nombre représente l'accomplissement du cycle des décimales (10 x 10 = 100). "De nos jours, en l'absence du service du Temple, un minimum de 100 bénédictions doit être récité chaque jour" (Midrash Alfa-Beita).
De plus, la valeur 100 conforte l'idée circulaire du Koph, car elle est la valeur de "yamim" (jours), de "kelim" (réceptacles), et de "Kaph", le creux de la main.
Koph a une guématria de 186, identique à celle de "Maqom", le "lieu", compris également dans le sens d'Omniprésence de D-ieu, manifestée par la 'Qedoushah", la Sainteté.
La sainteté est le supplément nécessaire à l'homme, c'est pourquoi "moussaf " supplément, a cette valeur.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 06 mai 2007 : 17:36




Rech, vingtième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre rech est identifiée à roch, la tête ou le commencement (autioth de rabbi akiva). C'est aussi le sommet, l'humilité. Il représente le plus haut niveau en son genre. La courbure du rech montre un changement de direction offrant le choix entre l'élévation et la dégradation.
rech est le symbole de la pensée, de l'intellect, de l'énergie mentale, du déclenchement.

Origine


Autant par son nom que par ses graphismes les plus primitifs, il est certain que la lettre Resh représente une tête humaine vue de profil. Cette tête cherche à symboliser la conscience qui nous domine, l'origine de toute chose et le sommet de l'existence. Il s'agit d'une tête humble et dépouillée, car le chas de l'aiguille du Qof, qui précède le Resh, ne laisse passer que l'essentiel, uniquement les forces ayant eu la capacité de véritablement s'unifier. La tête sans corps est l'esprit manifesté, libéré des contraintes corporelles.

Signification


Le nom de la lettre "Resh", est un mot évoquant la pauvreté et la misère mais, par sa racine, dans le sens de "repartir de zéro".
Mais le sens premier vient du mot "Resh" araméen signifiant 'tête' et qui correspond au mot hébreu "rosh", qui en plus de la signification "tête", évoque aussi le 'principal" et le "plus haut en son genre".


Forme de la lettre


La forme de la lettre Resh évoque une tête de profil, dont le tracé est constitué par la lettre Vav.

Guématria


La lettre Resh représente la valeur 200, qui est la dualité des principes et l'âme du cosmos. Cette valeur est la guématiria du mot 'étsem", dont le sens est "substance", 'essence", "os". Et du mot "qadmon", "archétype", "ancien", mot rejoignant le principe" du Resh.
La valeur pleine de Resh est égale à 510. Ce nombre est la guématria de "Sarah" , l'épouse d'Abraham, dont les lettres sont une permutation du nom Resh.
Une autre permutation de Resh, fait apparaitre "Shir", le 'cantique", qui signifie également "résidu", "quintessence".
Une dernière permutation du nom fait apparaître "yashar" "droit", qui, si l'on ajoute Aleph et Lamed en finale, donne le mot Israël. L'apparition du mot "droit", nous enseigne que le Resh est pauvre mais droit.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 07 mai 2007 : 15:35




Shine, vingt et unième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre Shine représente la dent qui est un symbole de force vitale. Cette lettre symbolise l'esprit et l'énergie en mouvement et décrit l'action d'une force centrifuge.
Cette lettre rayonne par ses branches et montre l'expansion. Les trois branches du Shine représente l'âme : nefesh, roua'h et nechamah. Les trois têtes reliées montrent la distinction des unités.
Shine est le symbole de l'émotion, du but de la vie et de l'individualité.

Origine


Le graphisme du Shine est effectivement une dent, mais plus précisément la simplification d'une molaire.
Ainsi le dessin originel cherche à nous signaler le symbole de la dent qui malaxe mais surtout de sa racine. D'ailleurs, en hébreu le mot "racine" montre un Resh (tête) entouré par deux Shine (une molaire de chaque côté) : shorésh.
Ainsi Shine symbolise la racine de la tête, c'est-à-dire l'esprit, racine de l'existence.

Signification


Le nom Shine, écrit avec un Youd au centre, n'a pas de signification directe, à part celle de désigner la 21e lettre de l'Alphabet hébreu.
L'origine du nom est plus généralement attribuée au mot "shén", signifiant "dent".
On peut souligner également que l'hébreu "sana", signifie "haïr", "détester".
La même écriture, prononcée "shena" en araméen, est une racine signifiant "être changé", "être différent", mais encore "changer", "modifier", "transgresser".


Forme de la lettre


La forme de la lettre Shine est constituée par trois Vav, réunis par la base, chacun surmonté d'un Youd. Il symbolise par sa forme la symétrie et l'unité de toutes les triades.
La tradition enseigne qu'à l'origine le Shine n'avait pas trois mais quatre branches, la branche supplémentaire représentant le Olam haBa (Monde Futur).
Selon d'autres sources, le Shine à trois branches symbolise les patriarches, tandis que celui à quatre branches représente les matriarches : "Le Shine avec trois têtes fait référence aux patriarches Abraham, Isaac et Jacob, alors que le Shine avec quatre têtes fait référence aux matriarches : Sarah, Rébecca, Rachel et Léa" (Ora'h H'ayim).
Le Shine à quatre branches est inscrit sur le Téfilin de la tête.

Guématria


La valeur numérique 300, de Shine, est connue pour être celle de "Roua'h Elokim" (Esprit d'Elokim).
Ce nombre est celui de l'activité indépendante et libre.
La valeur pleine du Shine est égale à 360, nombre connu pour marquer l'accomplissement du cercle. Il représente également dans les traditions anciennes, le cycle d'une année. Il se trouve d'ailleurs que le mot hébreu "shanah", année, semble reposer sur la même racine que Shine. De plus, l'expression 'haShanah", l'année, totalise 360.




Re: LETTRES HEBRAIQUES ET LEUR SIGNIFICATION
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 08 mai 2007 : 17:45







Tav, vingt deuxième lettre de l'alphabet




Symbolisme


La lettre tav est la marque, le signe, le symbole : le Sceau Divin.
Dernière lettre de l'alphabet hébreu, elle représente l'aboutissement de la création et la totalité des choses créées. Notons que les trois dernières lettres de l'alphabet forment le mot rishet, qui veut dire : quadriller, montrant la création terminée, enveloppée et structurée.

Origine


Le Tav est issu du simple dessin d'une croix, qui n'a évidemment aucun rapport avec la croix chrétienne.
L'idéogramme du Teth montrait une croix enfermée dans un cercle, la croix se retrouve avec le Tav, mais cette fois libérée de la limitation du cercle. Ce cercle symbolisait l'emprise des cycles de 1, existence. La croix du Tav est totalement libre et peut rayonner dans les quatre directions à travers les quatre éléments de la nature et les quatre mondes mystiques. Cette croix montre le retour à l'unité de la source des quatre fleuves sortant de l'Eden, notre véritable racine (Shin).
Avec le Tav se termine l'alphabet mais également toutes les contraintes qui réduisent la lumière de l'âme, qui peut désormais révéler sa véritable nature.

Signification


Le nom Tav est un signe en forme de croix sur la selle d'un chameau, ce nom vient de la racine "tavah", supportant trois types de significations :
1 - "marquer","désigner", "dessiner".
2 - 'être en deuil", "la peine".
3 - "habiter".
Le mot 'tav" est très proche de "tohou"(de Tohu Bohu), qui désigne un chaos.


Forme de la lettre


La lettre Tav est formée par la réunion des lettres Daleth et Noun. Ces deux lettres forment le mot "dan", le "juge".

Guématria


La valeur numérique 400, du Tav, représente la vie dans la réunion des consciences essentielles, symbolisées par les 4 fleuves sortant de l'Eden.
Il est intéressant de remarquer que "shékelim', "les consciences", possède cette guématria. De plus, Tav étant la vingt-deuxième lettre, faisant allusion aux 22 femmes saintes, il se trouve que le mot "nashim", "femmes", a 400 pour valeur numérique.
La valeur pleine de Tav est égale à 406, comme pour le mot "atha", "toi", qui montre la reconnaissance mutuelle d'Aleph et de Tav, le commencement et la fin.




l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 08 mai 2006 : 19:03

L'interet de la langue hebraeque depasse de loin le cadre purement linguistique. Langue de la Bible, l'hebreu fut longtemps considere comme " la mere de toutes langues ". Apres des siecles de somnolence pendant lesquels l'hebreu ne fut qu'une langue liturgique et une langue ecrite, il connaet depuis pres de cent ans une veritable resurrection sur la terre qui l'a vu naetre. Apprendre l'hebreu permet aux eleves l'acces e un monde nouveau, en ce qui concerne l'aspect linguistique et culturel.

On sait que l'hebreu a cesse d'etre utilise comme langue orale vers l'an 200 de notre ere. Tombe en desuetude comme langue parlee, il a neanmoins continue d'etre employe comme langue ecrite par certains juifs instruits jusqu'au XIIe siecle, epoque oe il a connu une certaine renaissance litteraire. En realite, si l'hebreu parle etait une langue morte, il n'en etait pas ainsi pour la langue ecrite. C'est ce qui fait dire au linguiste Claude Hagege: eL'hebreu n'etait plus vivant, mais il n'etait pas mort.' Depuis le debut du Moyen ege jusqu'au XXe siecle, l'hebreu a continue e servir de langue vehiculaire ecrite non seulement entre les rabbins, mais aussi entre les marchands parce qu'il etait couramment utilise pour la comptabilite. Or, durant plusieurs siecles, les usagers de l'hebreu ecrit ont continue e creer de nouveaux mots afin de satisfaire les besoins de la communication.

A la fin du XVIIIe siecle, des intellectuels juifs ont tente, en Allemagne, de refaire de l'hebreu une langue vernaculaire qui puisse rivaliser avec l'allemand; l'experience s'est soldee par un echec. L'hebreu est reste une langue strictement ecrite, comprise seulement par des inities et dotee d'un vocabulaire restreint, archaeque, essentiellement e base biblique et souvent coupe des realites modernes.

De jeunes juifs, consideres e l'epoque comme idealistes, commencerent e s'installer en Palestine vers les annees 1880. Parmi eux, un immigrant d'origine lituanienne, Eliezer Ben Yehouda (1858-1922) qui a ete le pionnier du mouvement pour la renaissance de l'hebreu comme langue parlee. Ayant immigre en Terre d'Israel en 1881, il prene l'usage de l'hebreu dans les foyers et e l'ecole, cree des milliers de mots nouveaux, fonde deux periodiques en langue hebraeque, est co-fondateur du Comite de la langue hebraeque (1890) et redige plusieurs volumes d'un Dictionnaire complet de l'hebreu antique et moderne, en 17 tomes, commence en 1910 et acheve par sa seconde femme et son fils en 1959.


Evidemment, Ben Yehouda puisa dans l'hebreu biblique pour accomplir son oeuvre, mais il emprunta egalement des milliers de mots e l'arabe, e l'arameen ainsi qu'aux judeo-langues.

En 1880, afin de faire le point sur ses convictions, Ben Yehouda ecrivit une lettre ouverte e l'editeur Smolenski que celui-ci publia dans le mensuel juif viennois Ha-Shah'ar:

Pourquoi en etes-vous arrive e la conclusion que l'hebreu est une langue morte, qu'elle est inutilisable pour les arts et les sciences, qu'elle n'est valable que pour les esujets qui touchent e l'existence d'Israel'e Si je ne croyais dans la redemption du peuple juif, j'aurais ecarte l'hebreu comme une inutile entrave. J'aurais admis que les maskilim [partisans de l'equivalant juif de l'epoque des Lumieres (Haskala)] de Berlin avaient raison de dire que l'hebreu n'avait d'interet que comme un pont vers les Lumieres. Ayant perdu l'espoir dans la redemption, ils ne peuvent voir d'autre utilite e cette langue. Car, Monsieur, permettez-moi de vous demander ce que peut bien signifier l'hebreu pour un homme qui cesse d'etre hebreu. Que represente-t-il de plus pour lui que le latin ou le grece Pourquoi apprendrait-il l'hebreu, ou pourquoi lirait-il sa litterature renaissantee

Il est insense de clamer e grands cris: eConservons l'hebreu de peur que nous ne perissions!' L'hebreu ne peut etre que si nous faisons revivre la nation et la ramenons au pays de ses ancetres. C'est la seule voie pour realiser cette redemption qui rien finit pas. Sans cette solution nous sommes perdus, perdus pour toujours.

[...] Il ne fait guere de doute que la religion juive sera capable de survivre, meme en terre etrangere. Elle changera son visage selon l'esprit du moment et du lieu, et son destin sera celui des autres religions. Mais la natione La nation ne pourra vivre que sur son sol, et c'est sur cette terre qu'elle renouvellera sa jeunesse et qu'elle produira de magnifiques fruits, comme dans le passe.

L'objectif de Ben Yehouda est tres clair: l'hebreu ne peut exister que s'il revit au pays de ses ancetres. En 1881, pour realiser ses projets, il emigra en Palestine. Ben Yehouda fut le premier juif e parler hebreu e la maison et e elever ses enfants dans cette langue. En plus de mettre ses idees en pratique, il entreprit des appels e la population locale afin d'encourager chacun e parler l'hebreu en famille. Mais il obtint peu de succes, car dix ans apres son arrivee en Palestine il ne pouvait compter que sur quatre familles de Jerusalem. Il Il crea, en 1890, la va'ad halashon, la Commission de la langue hebraeque, qui allait devenir, en 1948, l'Academie de la langue hebraeque. Entre 1881 et 1903, quelque 30 000 juifs arriverent en Palestine. Cet inlassable artisan de la renaissance de l'hebreu qu'etait Ben Yehouda fonda alors, en 1898, un reseau d'ecoles hebraeques destinees e enseigner l'hebreu aux nouveaux immigrants. Entre 1910 et 1920, naquirent les premiers enfants dont les parents ne parlaient que l'hebreu e la maison, c'est-e-dire les premiers enfants juifs e ne connaetre que cette langue, apres cet intervalle de 1700 ans.

Mais les convictions de Ben Yehouda ne lui attirerent pas seulement des felicitations. Il dut subir les persecutions de la part des juifs ultra-orthodoxes de Jerusalem qui s'opposaient au sionisme et e la renaissance de l'hebreu. Alors que la Palestine etait sous le regime de l'Empire ottoman, les ultra-orthodoxes proclamerent son eexcommunication' et denoncerent Ben Yehouda au gouverneur turc ecomme revolutionnaire'. Il fut arrete et ne dut sa liberation que gr,ce e l'intervention du baron de Rothschild.

L'une des oeuvres les plus remarquable de Ben Yehouda fut sans nul doute la redaction d'un grand dictionnaire de la langue hebraeque. Aide d'une equipe, il readapta l'hebreu au monde moderne et publia enfin le Grand Dictionnaire de la langue hebraeque ancienne et moderne, appele e l'origine le Thesaurus Totius Hebraitatis. Apres avoir parcouru quelque 40 000 ouvrages, il reussit e terminer, avant sa mort (en 1922) les cinq premiers tomes (sur un total de 16) de son dictionnaire; les onze autres volumes furent completes par une equipe d'amis fideles e son esprit. Fait remarquable, le Grand Dictionnaire contient, pour chacune des entrees, une traduction en allemand, en russe, en franeais et en anglais, ainsi qu'une indication de la racine arabe correspondante (C. Hagege).

Puis, peu avant sa mort, c'est-e-dire lors de la periode du mandat britannique qui commenea en 1918, Ben Yehouda reussit e faire en sorte que l'hebreu devienne l'une des trois langues officielles de la Palestine, avec l'anglais et l'arabe. Nous savons aujourd'hui qu'il s'en est fallu de peu pour que l'allemand evince l'hebreu; si ce n'avait ete de l'issue de la Premiere Guerre mondiale et du discredit qui couvrit l'Allemagne, l'allemand aurait constitue certainement l'une des trois langues officielles de la Palestine. En raison de tout ce qu'a accompli Ben Yehouda, celui-ci est reconnu aujourd'hui comme le epere de la renaissance de l'hebreu'. C'est en sa memoire que de nombreux b,timents et quantite de rues portent son nom en Israel.

Entre 1919 et 1947, la population juive tripla et passa e 1,9 million. e partir de 1948, l'immigration juive prit des proportions considerables. Plus de 1,6 million de juifs sont venus trouver refuge en Israel. Cet amalgame d'hommes et de femmes provenant de plus d'une centaine de pays parlaient autant de langues diverses.


L'Etat d'Israel ne menage pas ses efforts pour promouvoir l'hebreu et aider les immigrants e apprendre cette langue. Le moyen privilegie, c'est l'oulpan, c'est-e-dire l'eecole de langue hebraeque' qui dispense en des cours intensifs les bases de l'hebreu parle et ecrit, ainsi que la comprehension, parallelement aux rudiments de la culture, de l'histoire, de la geographie et de l'instruction civique d'Israel. Cet enseignement a pour objet principal d'aider les nouveaux arrivants e s'integrer aussi rapidement et aussi aisement que possible dans la vie sociale, culturelle et economique du pays, bref, dans un environnement qui parle l'hebreu. Une session normale dure cinq mois, e raison de 28 heures de cours par semaine. Le nombre des eleves est generalement limite e 20 et les cours comptent trois niveaux: debutant, intermediaire et avance. e la fin de leur oulpan, les debutants peuvent esperer maetriser un vocabulaire d'environ 2000 mots.

Le premier oulpan, l'Etzion, ouvrit ses portes e Jerusalem en 1949. Il en existe aujourd'hui des centaines (au moins 800 oulpanim) dans l'ensemble du pays dispensant des cours e plus de 80 000 eleves et repartis dans pres de 350 lieux differents: villes, kibboutzim, usines, hepitaux, bases militaires, universites, centres communautaires et organismes du gouvernement. Les oulpanim sont geres par le Departement des adultes au ministere israelien de l'.ducation, de la Culture et des Sports. Il existe aujourd'hui des oulpanim specialises pour les professionnels, par exemple, pour les medecins, les enseignants ou les comptables, mais egalement pour les personnes ,gees, les malentendants ou les non-voyants, etc.
En Israel, on compte plus de 25 quotidiens et 400 periodiques de toutes sortes. Avec une population e peine plus nombreuse, certains pays ne disposeraient que d'une dizaine de quotidiens. La societe israelienne semble donc hyper-informee. Les quotidiens sont generalement publies en hebreu, mais plusieurs quotidiens sont publies en anglais, et un seul paraet en hebreu simplifie. La plupart des magazines sont publies en hebreu; les autres sont en ehebreu simplifie', en anglais, en arabe, en franeais ou dans l'une ou l'autre des langues immigrantes. Le Jerusalem Post publie un hebdomadaire en franeais. Les journaux arabes sont tres peu nombreux et connaissent une faible diffusion. De plus, l'.tat hebreu limite severement la circulation des journaux etrangers, surtout arabes, e l'interieur des territoires palestiniens dont il contrele encore les frontieres. Ainsi, les echanges de publications entre la Jordanie et la Cisjordanie sont toujours interdits, en depit d'un accord jordano-palestinien de fevrier 1999.

En 1966, le ministere de l'.ducation et de la Culture avait cree une television educative diffusant en hebreu. Mais, etant donne la faible diffusion de cette langue dans le monde, la television israelienne ne peut produire elle-meme toutes ses emissions. Une grande quantite de sa production est donc d'origine etrangere, essentiellement americaine, et offerte aux citoyens en anglais avec des sous-titres hebreux. Or, les nouveaux arrivants - 38 % des Israeliens - ont beaucoup de mal e lire les sous-titres, puisque l'hebreu, une langue consonantique, ne note pas les voyelles. Il faut une bonne connaissance de la langue ecrite pour ereconstruire' les mots. Afin d'eviter la efuite des telespectateurs' vers des chaenes ceblees en langues etrangeres, les principales chaenes israeliennes ont decide de diffuser des emissions en anglais, en franeais, en russe, etc., avec des sous-titres en anglais, en russe, en amharique, etc. De plus, afin de contrer la propagande anti-sioniste, le gouvernement a cree des 1979 une television publique en langue arabe. Plusieurs des emissions consacrent une plage horaire quotidienne en arabe (environ 20 heures/semaine); le reste des emissions provient de programmes en hebreu sous-titres en arabe. Par ailleurs, gr,ce e des fonds de l'Agence juive, le reseau est complete par un service d'emission surtout en ehebreu simplifie', en anglais, en franeais et en russe, mais egalement en yiddish, en judeo-espagnol, en hongrois, en roumain, etc. Les Israeliens peuvent capter par le c,ble trois chaenes de television franeaises (France 2, Arte et TV5).

L'ecoute radiophonique est tres elevee en Israel; le gouvernement en profite pour normaliser l'hebreu, diffuser les mots nouveaux, souligner les erreurs linguistiques, etc. La radio constitue pour nombre d'Israeliens un guide linguistique tres utile. Plusieurs fois par jour, la radio et la television diffusent en ehebreu simplifie' des nouvelles e l'intention des immigrants. Les journalistes diffusent generalement les nouvelles en hebreu et traduisent eux-memes les nouvelles en provenance de l'etranger. La radio israelienne diffuse, en raison de trois fois par jour, des emissions en anglais, en franeais, en russe, en amharique, en espagnol, etc

C'est de l'hebreu... et bien autre chose encore !

L'hebreu fait partie de ces langues dites "rares" qui eveillent la curiosite sitet evoquee. Mais qui donc parle hebreu e Et oe e Y a-t-il un rapport entre l'hebreu ancien, celui de la Bible, et l'hebreu moderne e Le professeur d'hebreu connaet bien l'etonnement teinte d'interet qui apparaet sur le visage de son interlocuteur lorsqu'il lui apprend que - tenez-vous bien - l'hebreu est enseigne en France dans le secondaire!

Tentons de percer, quelque peu, le mystere.

L'hebreu est l'une des langues alphabetiques les plus anciennes dont nous possedons la trace ecrite. Plusieurs trouvailles archeologiques temoignent de la presence de l'hebreu en terre de Canaan (territoire correspondant plus ou moins e celui d'Israel aujourd'hui) plus de mille ans avant Jesus-Christ et les chercheurs s'accordent pour dater le debut de la redaction de la Bible au VIIIeme siecle. C'est donc dans cette langue que nous sont parvenus les recits de la creation du monde, du deluge, c'est dans cette langue qu'ont ete rediges les textes sur le premier Hebreu et premier monotheiste Abraham, sur Joseph vendu par ses freres, sur Moese conduisant son peuple vers la liberte, sur David defiant Goliath. La litterature biblique, qui s'etend sur pres de huit siecles, est d'une richesse insoupeonnable : recits e caractere historique (les Rois), poemes (le cantique des cantiques, les psaumes), reflexions philosophiques (l'Ecclesiaste)...

Donc, au commencement, l'hebreu est la langue de la Bible. Mais encore ?

L'alphabet hebraeque comprend vingt-deux lettres dont... vingt-deux consonnes. Les voyelles ne font pas partie de l'ossature du mot, de son sens, et le lecteur doit "deviner" la prononciation. Cette donnee desareonne parfois le lecteur debutant, d'autant plus que, pour corser les choses, l'hebreu se lit et s'ecrit de droite e gauche. Pourtant, peu e peu, la logique presque mathematique de la langue se met en place. Comme les autres langues de la famille semitique, l'hebreu construit des verbes et des mots autour de racines triliteres (trois lettres) selon des modeles bien precis. Ainsi, tres rapidement, le debutant peut lui-meme former un verbe e partir d'une racine, comme dans un jeu d'assemblage, de construction.

L'hebreu, oui, mais pour quoi faire ?

- pour connaetre la civilisation hebraeque, celle du Livre, et bien entendu, pour comprendre d'oe est issue la pensee judeo-chretienne fondatrice du monde europeen au sens large du terme, de sa morale et de ses principes ;

- pour completer une formation classique (latin, grec) et s'orienter vers des etudes d'histoire antique, d'archeologie, de langues anciennes ;

- pour participer aux echanges commerciaux et culturels entre la France et Israel.

Par ailleurs, les discussions de paix entre Israel et ses voisins arabes laissent presager un essor economique de cette region du bassin mediterraneen tant par le tourisme que par les investissements des Etats-Unis et de la C.E.E.

Enfin, dans le domaine des nouvelles technologies, Israel occupe une place de leader sur la scene internationale et constitue l'un des peles d'attraction favoris des industries de pointe. Entre tradition et modernite, de la Bible e Internet, l'hebreu est toujours present !


dany

www.morrim.com





Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 09 mai 2006 : 08:25

PEUPLE ET SA LANGUE

Extrait de L'arche, mensuel du judaisme franeais , Ne518 - avril 2001 - pages 32 e 38

par Henri PASTERNAK

Le peuple juif et la langue hebraeque entretiennent depuis trois millenaires une relation extraordinaire : ils ont grandi ensemble, ils ont vecu une longue periode fusionnelle, puis des amours contraries avec des separations douloureuses et des retrouvailles passionnees. Le nom meme de la langue est significatif : l'ivrit, c'est la langue de l'Ivri, de l'Hebreu - c'est-e-dire, selon les etymologies, soit le descendant d'ever (eber, ancetre d'Abraham), soit le passeur qui vient d'au-dele (ever) le fleuve. Et dans la periode contemporaine, lorsque les peres fondateurs du sionisme ont recherche un vocable pour designer le e nouveau Juif e dont le destin serait lie e celui de la renaissance d'Israel, c'est tout naturellement le mot Hebreu qu'ils sont choisi. Lien passionnel donc, oe la langue n'est pas un outil de communication mais exprime la quintessence de la personne.

Comme toute histoire d'amour, celle-ci a son roman des origines. Commeneons donc par le commencement. Le recit biblique attribue au patriarche Abraham des origines chaldeo-mesopotamiennes ; de meme, les racines de l'hebreu remontent e la mere des langues semitiques, l'akkadien, qui, venu de Mesopotamie, se repand dans l'ensemble du Proche-Orient et se combine aux dialectes locaux. En terre de Canaan, cela donnera l'hebreu pre-biblique dont les traces les plus anciennes figurent dans les tablettes trouvees e Tell el-Amarna, qui datent du quatorzieme siecle avant l'ere chretienne.

L'inscription de Siloe decouverte e la fin du siecle dernier et qui date de -700 environ, relate le percement du tunnel commande par le roi Ezechias pour alimenter en eau la ville de Jerusalem. Deux equipes d'ouvriers sont e l'ouvre, venait respectivement de la ville et de la source. L'inscription decrit le moment emouvant oe les deux equipes se rejoignent : e .Alors que les mineurs levaient le pic et qu'il n'y avait plus que trois coudees e percer, on entendit la voix de l'un appelant l'autre. e

Un peu plus tardifs, divers ostraca (pluriel de ostracon, e huetre e en grec : tesson portant des inscriptions) nous renseignent e la fois sur la langue employee par leurs auteurs et sur les problemes auxquels ils font face. Ainsi un ostracon de Lakhish fait etat d'une correspondance entre un fonctionnaire nomme Hoshayahou et son e seigneur e Yaosh, le commandant de Lakhish ; nous sommes e l'epoque du prophete Jeremie, lorsque le royaume de Juda est aux prises avec Nabuchodonosor.

Dans ces documents, l'ecriture est alphabetique avec des caracteres proches du phenicien. Mais la langue est celle de la Bible, telle que nous la connaissons. Et pour cause : e cette epoque, la codification des premiers chapitres du texte biblique est deje en cours. Aux passages les plus anciens, que caracterise un rythme incantatoire (le Cantique de la mer, la prophetie de Bilam ou le cantique de Deborah), s'ajoutent entre le - VIIeme et le - VIeme siecle les magnifiques discours des prophetes. Cette langue evolue naturellement au fil des siecles, et subit l'influence des autres langues de la region. Influence renforcee par l'exil babylonien (-586), et sensible dans les chapitres de la Bible qui ont ete transcrits durant la periode du Second Temple (e partir de -538).

LA CANONISATION DE LA BIBLE

L'arameen, langue dominante du Proche-Orient, se substitue progressivement e l'hebreu dans l'usage quotidien. Le grec s'y ajoutera par la suite, principalement dans les milieux aises. Le livre de reference demeure cependant la Bible hebraeque. Celle-ci connaet un long processus de canonisation, c'est-e-dire de definition formelle de son contenu. Le canon de la Torah au sens strict du terme (les cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque) est sans doute anterieur e l'exil de Babylone. Le canon des Prophetes daterait du debut du IIIeme siecle avant l'ere chretienne, et celui des autres ecrits (Ktouvim) formant la troisieme partie de la Bible est intervenu plus tard encore.

Dans ce processus de canonisation qui a dure plusieurs siecles, de nombreux textes ont ete ecartes (certains trouveront place dans la version catholique de la Bible) et d'autres, bien plus nombreux, ont ete perdus e jamais. Les textes retenus, au terme de ce processus, couvrent un millenaire de civilisation et sont donc loin d'etre homogenes par le vocabulaire et par la grammaire. L'ensemble, cependant, forme un livre qui se lit d'un bout e l'autre et dont les diverses composantes definissant la langue de la Bible.

Cette langue, e vrai dire, ne s'appelle pas encore l'hebreu. Nommee chez Isaee e langue de Canaan e, ou encore e langue juive e c'est-e-dire langue du royaume de Juda, elle est designee dans la litterature talmudique par l'expression de e langue sainte e (il s'agit alors de distinguer la langue biblique des idiomes en usage e cette epoque). Elle ne prendra son nom actuel que lorsque l'on aura pris conscience de son unicite profonde, une unicite qui ne tient pas tant e sa structure syntaxique qu'e sa fonction symbolique. L'appellation e hebreu e sera alors adoptee pour designer non pas telle ou telle couche linguistique mais la langue du peuple juif dans sa continuite. L'hebreu porte la Bible, et est porte par elle ; la langue et le livre, preserves par les Juifs e l'egal des joyaux les plus precieux, leur serviront de viatique dans tous les pays oe ils seront disperses.

UNE LANGUE VIVANTE

En Terre d'Israel, nous l'avons vu, les dominations politiques et les influences culturelles ont ete e l'hebreu son rele exclusif de moyen de communication. Dans la vie quotidienne, les gens ont recours e d'autres langages. L'hebreu ne disparaet pas pour autant, aussi longtemps que les Juifs sont majoritaires dans le pays et entretiennent le desir d'y restaurer leur independance. Il semble meme qu'il se transforme et s'enrichisse des apports des autres langues. Les manuscrits de la mer Morte - decouverts il y a un demi siecle, et qui font toujours l'objet d'etudes et de controverses - indiquent qu'e la fin de la periode du Second Temple, il y a deux mille ans environ, la langue biblique classique coexiste, au moins sous forme ecrite, avec un hebreu plus moderne. Ce dernier nous est connu sous le nom d' e hebreu de la Mishna e, du nom du code de la Loi juive dont la redaction finale date de la fin du deuxieme siecle de l'ere chretienne. Les experts considerent aujourd'hui que cet hebreu, quoique considere comme e la langue des Sages e, a encore e ce moment-le les caracteristiques d'une langue populaire. Cependant, le poids croissant des communautes diasporiques relativement au nombre des Juifs demeurant en Terre d'Israel, puis l'ecrasement par Rome des dernieres revoltes juives, mettent un terme e cette evolution. La Guemara, le commentaire de la Mishna compile entre le troisieme et le cinquieme siecle et qui avec elle constitue le Talmud, est redigee en arameen. Avec la perte de l'autonomie juive en Terre d'Israel, la langue hebraeque semble avoir perdu son caractere de langue parlee.

L'hebreu reste pourtant, contre toutes les apparences, une langue vivante. Tout au long du Moyen Age il fait l'objet des etudes des savants juifs. Ceux-ci le dotent d'une grammaire, jusque-le inexistante - ou, plus exactement ils degagent des regles grammaticales latentes dans les textes anciens, qui permettront de mieux lire ces textes. et d'en ecrire de nouveaux. Les savants juifs developpent aussi des systemes de vocalisation, dont le systeme dit de Tiberiade, invente au VIIIeme siecle, qui s'imposera dans l'ensemble du monde juif.

Car l'ecriture de l'hebreu ancien n'indiquait que les consonnes. Procede economique et logique, lorsque tout un chacun savait prononcer les mots. En cas de doute, quelques ajouts de lettres (presents deje dans l'hebreu biblique) permettaient de resoudre le probleme. Mais lorsque l'hebreu cessa d'etre une langue parlee, la question devint critique : on ne savait plus comment prononcer e coup ser - et, pire encore, raison de l'existence de nombreux doublons, le sens meme des mots pouvaient preter e confusion. On imagina donc des symboles, places e cete des lettres ou sous elles, destines e combler ce manque (1). Cette vovalisation obeissait e des regles qui constituaient un sous-ensemble de la grammaire hebraeque. Le texte biblique lui-meme fut vocalise retroactivement (e l'exception des rouleaux de la Torah, qui conservent leur forme originelle) et on ajouta des signes necessaires e la cantilation. Ainsi, grece au travail des massoretes (du mot hebraeque massora, tradition), l'hebreu fut e la fois renforce dans sa structure traditionnelle et enrichi de regles qui faciliterent sa transmission.

POeMES RELIGIEUX ET POeSIE eROTIQUE

L'histoire d'amour qui unit le peuple juif e la langue hebraeque prend alors tout son sens. Exiles de leur terre mais ne cessant d'esperer le retour e Sion, les Juifs s'accrochent e leur langue comme e un symbole identitaire. Non seulement ils prient en hebreu trois fois par jour, non seulement les textes sur lesquels repose leur culture sont ecrits principalement en hebreu (plus une partie en arameen, l'ancienne langue populaire devenue paradoxalement une sorte d'extension savante de l'hebreu), mais ils continuent de correspondre en cette langue d'un pays e l'autre.

Et ils continuent de creer en hebreu. Des poemes religieux, dont certains (les pyoutim) prennent une forme rituelle tres elaboree et d'autres, comme ceux de Yehouda Halevi, sont des merveilles de fraecheur. Des poesies profanes aussi, avec ces chansons e boire et ces poemes erotiques qui se multiplient dans l'Espagne de l'Age d'Or. Des textes philosophiques et scientifiques en grand nombre, qui couvrent toutes les disciplines alors e l'honneur. Des commentaires rabbiniques, des traites de pensee juive, des chroniques, des ouvres de fiction. En un mot, une litterature qui s'etend sur des siecles et qui, par son abondance, sa variete et sa qualite se compare favorablement e la litterature produite durant cette meme periode par n'importe quel peuple. Avec cette difference que le peuple juif demeure disperse, et que les persecutions d'une part, la pression de l'environnement d'autre part, reduisent peu e peu le champ oe s'exerce l'influence de l'hebreu.

UN COMPAGNON SECRET

On a pu dire, cependant, de l'hebreu ce que l'on a dit du shabbat : les Juifs l'ont conserve, et il les a conserves. Langue de culture et de religion, de communication et de reflexion, il est demeure l'axe central de la continuite juive. La lettre hebraeque a toujours exerce sur les Juifs une fascination qui n'a guere d'equivalent dans les autres cultures. Cela resulte, certes, de la saintete accordee e ces lettres porteuses du message divin ainsi qu'aux mots qu'elles composent. Mais il y a le bien plus qu'un attachement religieux au sens courant du terme.

L'hebreu representait ce dont les Juifs etaient prives depuis des generations : la capacite d'exprimer eux-memes sans entraves, leurs propres termes, un rapport au monde. Quel que fet le comportement de ses voisins non-juifs - bienveillant ou hostile, respectueux ou meprisant -, le Juif ne redevenait pleinement lui-meme qu'au moment oe il rentrait dans son foyer, dans sa synagogue, dans sa salle d'etude. L'hebreu lu, prie ou chante etait alors son compagnon secret. Une veritable histoire d'amour.

On attribue frequemment le renouveau de la langue hebraeque e la renaissance de l'Etat d'Israel. Il y a le une grande part de verite : l'existence d'un centre oe l'hebreu se parle, se vit et se transmet a joue sans aucun doute un rele essentiel pour cette langue - et pour le patrimoine dont elle est porteuse. Cependant, on peut en partie retourner la proposition. La volonte de raviver la source hebraeque du judaesme, le desir de creer en hebreu une nouvelle litterature embrassant tous les sujets, l'aspiration naeve e un nouvel homme e hebreu e affranchi des chaenes de l'exil : autant d'expressions d'un renouveau qui ont precede le sionisme politique et sont indissociables de ses progres ulterieurs. En ce mois oe les Juifs d'Israel et du reste du monde commemorent la renaissance de l'etat juif, il etait donc necessaire de rappeler cette autre histoire d'amour que chaque Juif porte dans son cour.

1. En hebreu contemporain, la vocalisation n'est plus utilisee que pour les textes d'enseignement de l'hebreu et pour la poesie. Cependant, au cas oe une ambiguete pourrait apparaetre sur le sens d'un mot precis, on ajoute les voyelles. L'ecriture dite e pleine e, dont l'usage se generalise, permet egalement de preciser le sens e l'aide des caracteres habituels, sans recourir
? la vocalisation.




Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 09 mai 2006 : 08:52

BEN YEHUDA





L'une des oeuvres les plus remarquable de Ben Yehouda fut sans nul doute la redaction d'un grand dictionnaire de la langue hebraeque. Aide d'une equipe, il readapta l'hebreu au monde moderne et publia enfin le Grand Dictionnaire de la langue hebraeque ancienne et moderne, appele e l'origine le Thesaurus Totius Hebraitatis. Apres avoir parcouru quelque 40 000 ouvrages, il reussit e terminer, avant sa mort (en 1922) les cinq premiers tomes (sur un total de 16) de son dictionnaire; les onze autres volumes furent completes par une equipe d'amis fideles e son esprit. Fait remarquable, le Grand Dictionnaire contient, pour chacune des entrees, une traduction en allemand, en russe, en franeais et en anglais, ainsi qu'une indication de la racine arabe correspondante (C. Hagege).





Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 09 mai 2006 : 21:07

Lire ou raconter la vie d'Eliezer Ben Yehuda, et sa lutte pour la renaissance de la langue hebraeque :

Eliezer Ben Yehuda nait en Lituanie, et commence ses etudes dans une yeshiva, qu'il quitte pour se rendre dans une petite ville oe Dvora Yonas, fille d'un ecrivain connu, lui enseigne le russe et le franeais. Il se rend ensuite e Paris pour y entreprendre des etudes medicales. Pendant tout ce temps, il lit de nombreux ouvrages en hebreu, et redige aussi des articles dans cette langue; c'est alors qu'il adopte le nom de "Ben Yehuda" (son vrai nom est Perlman). Il decide de monter en Eretz Israel en 1881.
Dvora Yonas vient le rejoindre : ils se rencontrent au Caire, oe ils se marient, puis se rendent en Palestine. Dans le bateau qui les mene e Jaffa, Eliezer commence e enseigner l'hebreu e Dvora, et des lors ils ne parleront plus que dans cette langue.

Ben Yehuda s'installe e Jerusalem, oe les Juifs forment alors une communaute tres demunie, mais qui constitue deje la majorite des habitants de la ville. Il commence e travailler au journal hebreu Ha'havatseleth ("Le lis"). En 1884, il fonde son propre journal Hatsvi ("Le cerf"), dans lequel il exhorte les Juifs e construire Eretz Israel et e ne parler qu'en hebreu, avec la prononciation sepharade. Il presente aussi de nouveaux mots qu'il invente pour enrichir la langue hebraeque moderne.

En dehors de son travail de journaliste, E. Ben Yehuda est professeur e l'ecole de l'Alliance Israelite Universelle. Il y enseigne toutes les matieres en hebreu, bien qu'il soit difficile pour les eleves d'etudier dans cette langue qu'ils ne parlent pas chez eux et dans laquelle il n'existe pas de manuels scolaires

Le travail incessant et la pauvrete provoquent une rechute de la tuberculose dont il avait souffert dans son adolescence. Il sent que ses jours sont comptes, et il redouble d'ardeur au travail, selon sa devise : "Le jour est court et le travail est grand" (Pirkei Avoth). Il commence e rassembler, e partir de la litterature de tous les siecles, des mots et des expressions hebraeques, dans le but de les actualiser et de composer un dictionnaire de l'hebreu moderne.

Un fils naet e Eliezer et Dvora. C'est le premier enfant des temps modernes auquel ses parents ne parlent que l'hebreu, et qui n'a pas le droit de jouer avec d'autres enfants, pour ne pas entendre d'autre langue. Ce n'est que lorsque leur naetront quatre autres enfants que la maison s'emplira de cris et de rires. Mais ce bonheur sera de courte duree : Dvora tombera malade et mourra de la tuberculose.

De plus Ben Yehuda subit les persecutions des Juifs ultra-orthodoxes de Jerusalem, opposes au sionisme et e la renaissance de l'hebreu. Ils proclament son excommunication et le denoncent au gouverneur turc comme revolutionnaire. Il est arrete, et ne sera libere que par l'intervention du Baron de Rotschild.

Ben Yehuda se remarie avec Hemda, la jeune soeur de Dvora. Peu e peu, d'autres habitants de Jerusalem, ainsi que les pionniers des localites agricoles, apprennent e parler cette langue, et la maison de Ben Yehuda devient le centre du Comite de la Langue hebraeque (fonde en 1904).

Il visite les localites pionnieres du pays, et cela le confirme dans l'idee qu'il doit donner au peuple un grand dictionnaire de la langue hebraeque. Des lors, il travaille jour et nuit e ce projet, et se rend en Europe dans les grandes bibliotheques universitaires, pour y etudier les livres et les manuscrits en hebreu ancien. Le premier volume est publie en 1909.

En 1914 il part pour New York qvec sa famille, fuyant les persecutions ottomanes, et revient e la fin de la guerre. Il a alors la joie d'assister e l'accroissement de la cite, et de constater qu'on parle de plus en plus l'hebreu dans le pays. Son reve sera realise lorsque l'Administration mandataire britannique reconnaetra la langue hebraeque comme langue officielle en Eretz Israel. Il deviendra lui-meme, de son vivant, un personnage legendaire aux yeux du peuple.

Ben Yehuda rendra l'eme e Hanouka 5683 (1922). Des milliers de personnes assisteront e son enterrement, et trois jours de deuil seront decretes dans le pays.
[www.jafi.org.il]

dany





Re: l'hebreu
Posté par: suzanne (IP enregistrè)
Date: 10 mai 2006 : 17:11

Bravo ma dany. trs beau sujet et in teressant.

Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 23 mai 2006 : 09:42


Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 23 mai 2006 : 10:05




Il est bien connu que, dans plusieurs langues anciennes, les lettres ont ete utilisees pour noter les nombres.
De ce fait, chaque mot ecrit possedait son propre e poids e numerique. Ainsi, deux termes ou expressions pouvaient etre consideres comme interchangeables s'ils avaient meme valeur numerique (guematrie).
L'origine du mot e guematrie e a suscite bien des hypotheses. Ce n'est pas un mot d'origine hebraique. Bien des mots grecs et meme latins ont ete admis dans l'hebreu post-biblique. Surtout dans la langue philosophique. Mais ce mot relativement recent designe cependant une pratique plus ancienne.

On peut penser a " geomatrie " -laquelle, au commencement, est une mesure de la surface de la terre. C'est, en Egypte ancienne, une science sacree grece a laquelle des connaisseurs, par une corde e 13 noeuds, savaient determiner des surfaces par la construction d'un triangle de mesure 3x4x5 (le triangle cosmique de Platon, mais aussi l'origine de ce qu'on appellera e triangle de Pythagore e).
Mais peu importe ici l'origine du terme.

Dans tous les cas, les valeurs numeriques sont liees a un systeme d'ecriture. Ces particularites peuvent etre ou ne pas etre utilisees. Lorsqu'elles le sont cependant, tous les mots de la langue sont susceptibles d' etre lus autrement que selon une acception lexicale courante. Un rapprochement symbolique prend alors le pas sur une signification ordinaire.
Certains s'empresseront de voir dans cet usage (souvent religieux) des speculations aventureuses. Mais un usage fantaisiste ne dit rien contre un systeme possible. II faut seulement savoir si 1'ecriture permet de tels ejeux e et, d'autre part, si un milieu les a utilises.
Nous avons vu ailleurs (lire Guematries) que les scribes bibliques utilisent parfois ces valeurs lorsqu'elles leur paraissent significatives. Mais les e coencidences e sont le bien de tous ceux qui les remarquent. Libre e eux d'en faire usage, si elles leur semblent dignes d'etre utilisees. e Coencidences e si l'on veut, mais rapprochements remarquables...
La Bible utilise assez peu ce procede qui connaitra de grands developpements dans la tradition appelee eqabbalae (e cabale e). Il reste que la langue hebraique (son ecriture et sa numeration) se prete a ces ejeuxe d'ecriture...

Libre a chacun de voir le une intention providentielle ou, au contraire, un usage delirant. Tout hebraesant pourra facilement verifier les equivalences qui suivent (pour des usages bibliques, le lecteur se rapportera, sur ce site, e l'article Guematries). Bornons-nous ici e des exemples simples et facilement verifiables.

Quelques exemples

Le mot pour " annee " (Shana : shin + nun + he = 300 + 50 + 5) a une valeur numerique de 355, soit le nombre de jours de l'annee lunaire. Si l'on ajoute l'article (he = 5), nous obtenons 360, soit le nombre traditionnel des jours de l'annee solaire. Des computs plus precis, anciennement, sont nombreux, mais ce chiffre de 360 est bien atteste. C'est la duree symbolique de l'annee (cf Apocalypse 11,3 : 42 mois de 30 jours sont 1260 jours). Or, le nombre des jours de l'annee et la valeur numerique du mot hebreu pour " annee " sont identiques.

Encore un exemple biblique, donc ancien, mais connu de tout scribe avise. La montagne du Sinai et l' echelle de Jacob figurent une realite spirituelle analogue.

Comment ?

Les mots pour " Sinaee (syny = 60 + 10 + 50 + 10 = 130) a la meme valeur numerique que " echelle " : " sullam ", slm = 60 + 30 + 40 = 130).
Par parenthese, le nombre 130 (dix fois 13) nous ouvre une large fenetre de rapprochements avec 13, nombre divin fort important et valeur numerique de UN (eHad). Or, Dieu est UN (cf Deuteronome 6,4 : yhwh eHad).

Laissons ici la Bible, mais non la langue biblique.
Le mot hebreu pour " pere " (" ab " : aleph + beth = l + 2) a pour valeur numerique 3.
Le mot pour " mere " vaut 41 (" em " = aleph + mem = l + 40).
La somme des deux parents (3 + 41) est de 44.
Le mot pour " enfant " (yeled : yod + lamed + dalet = l O + 30 + 4) a le meme nombre 44 que le total des valeurs numeriques du pere et de la mere.


Un sujet discute (ou ecarte) est celui de l'utilisation des valeurs numeriques dans les textes bibliques. On a souvent soutenu que cette e guematrie e etait une invention tardive. Tres developpee dans ce qu'on nomme e la cabbale e, mais inconnue dans les textes bibliques. L'utilisation de la valeur numerique des lettres hebraeques serait un phenomene tardif -posterieur e l'epoque de redaction des textes bibliques. Cela a souvent ete affirme.

Telle quelle, cette these est aujourd'hui insoutenable. Les exemples cites ci-apres rendent les coencidences impossibles. Reste le probleme de comprendre ce que les scribes ont voulu dire par cette mise en forme. Et e quelle date e Et dans quel milieu e Ce sont le des problemes pour les exegetes. Simplement, un examen impartial s'interdit toute negation a priori.

Un cas souvent cite (comme si c'etait le seul exemple) est celui des 318 guerriers d'Abraham (Genese 14,14). Or, le nom du principal serviteur d'Abraham est Eliezer (Genese 15,2) et la valeur numerique de e 'Eliezer e est, justement, 318 :

'Eliezer 318 = 200 + 7 + 70 + 10 + 30 + l =

Mais d'autres exemples sont moins connus -voire ignores ou passes sous silence : Sara est ensevelie dans la grotte de Makhpela (Genese 23,19). C'est le que sera enseveli Abraham qui meurt e 175 ans (Genese 25,7). Or le nom de la grotte a la meme valeur numerique que le nombre des annees du patriarche :

Makhp ela 175 = 5 + 30 + 80 + 20 + 40 =

Ce nombre est d'autant plus interessant que les annees des patriarches suivants sont bien remarquables :

Abraham meurt a 175 ans. 175 = 7 x 52
Isaac meurt e 180 ans. 180 = 5 x 62
Jacob meurt e 147 ans. 147 = 3 x 72
Joseph (heritier des trois e peres e) meurt e 110 ans. 110 = 52 + 62 + 72
Le nombre des annees de la vie des patriarches est toujours multiple d'un carre et leur successeur
Joseph cumule cet heritage ! Cela a deje ete decrit avec precision (l).

Ajoutons que les noms des " peres " (Abraham faisant ici necessairement exception parce qu'il repond a un symbolisme different) ont egalement une valeur numerique etonnante :

Isaac 8 = 208 = x 26
Jacob 7 = 182 = x 26
Joseph 6 = 156 = x 26

On sait que 26 est la valeur numerique du Nom divin. Ce Nom est ainsi e inscrit e dans les noms cites. Il sera difficile d'attribuer tous ces resultats a des coencidences.
Citons encore les 26 repetitions de la formule " eternelle est sa grace " dans le Psaume 136 ou les 26 mentions du Nom divin dans le livret de Jonas.

En guise de conclusion

Le symbolisme des nombres nous fait penetrer dans un monde etranger a notre culture. Pour autant, il est necessaire de prendre conscience de la forme que les anciens ont voulu domer aux paroles qu'ils transmettaient. Ils ont pour cela utilise des particularites graphiques, orthographiques, numeriques, de la langue qu'ils utilisaient (l'hebreu).

C'est une carence des sciences bibliques que d'avoir neglige (voire meprise) ces particularites - en ignorant l'exegese traditionnelle, rejetee dans les tenebres d'un confessionnalisme superstitieux. Erudition n'est pas connaissance.

Ni les ejeux a de mots, ni les ejeux a d'ecriture, ni le recours a des nombres symboliques ne sont fortuits. Ce sont des reperes, des guides, des supports de comprehension. Le symbole numerique peut ainsi etre un jalon sur la voie de la comprehension. N'en pas tenir compte serait superficiel.













Re: l'hebreu
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 23 mai 2006 : 10:26

Bravo Dany, je suis sure que plusieurs s'interesseront a ce sujet. Felicitations !

Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 23 mai 2006 : 10:40

[cemter]La poesie hebraeque[/center]



Une importante partie des ecritures hebraeques consiste en poesie. Le moyen deexpression de la poesie hebraeque neetait pas la rime, mais le parallelisme deidees, le rythme deidees. Cette poesie utilisait aussi des metaphores tres evocatrices, puisees dans la nature, dans des choses familieres e tous, meme aux enfants. Elle se servait deacrostiches alphabetiques, dans lesquels les premieres lettres des vers suivent leordre alphabetique (Ps 25, 34, 37, 111, 112, 119 ; Pr 31:10-31 ; Lm 1-4).



Psaume 4:1

Quand je t'invoque, reponds-moi, Dieu de ma justice !

Toi qui, dans ma detresse me mets au large.

Aie pitie de moi et entends ma priere.



Psaume 19:1-2

Les cieux proclament la gloire de Dieu;

et leeuvre de ses mains, leetendue leannonce.

Un jour apres un autre jour fait jaillir le langage,

et une nuit apres une autre nuit revele la connaissance.






Re: l'hebreu
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 23 mai 2006 : 11:22

LE SENS CACH? DES LETTRES HEBRA?QUES


"Vingt-deux lettres de fondement. Il les a grav?es et burin?es. Il a combin? leur poids et les a interverties, et Il a form? selon elles tout le "form?" et tout le futur ? former."

(Le livre de la Cr?ation -chap 2 par 2)

LES LETTRES SONT LES INSTRUMENTS DE LA CR?ATION

D'apr?s la Tradition, les lettres sont les ?l?ments constitutifs des vibrations de l'univers.

"Lorsque le Saint- b?ni-soit-il a cr?? son monde, il ne le cr?a qu'avec la Torah; et la Torah existait deux mille ans avant que le monde ne soit cr??, ainsi qu'il est dit: "Je faisais ses d?lices, jour apr?s jour" (Proverbes chap vers 30). Une tradition enseigne: "Quand la Saint-B?ni-Soit-Il cr?a son monde, il disposa la Torah, comme il est ?crit: "Alors il la vit et l'?valua, il l'appr?cia et m?me la scruta" ( chap 28 vers 27); et il cr?a avec elle le monde, puis il la cacha, jusqu'? ce qu'il cr?e le premier homme ? qui il l'enseigna, ainsi qu'il est dit: "Et il dit ? l'homme: la crainte de Dieu voil? la Sagesse et s'?carter du mal, voil? l'Intelligence"

(Livre de Ruth du Zohar).

Dans l'ordre inverse, ? partir de la derni?re lettre "taw", qui signifie "le signe", les diff?rentes lettres de l'alphabet se pr?sentent successivement devant Dieu pour cr?er le monde. Il les ?carte les unes apr?s les autres, mais retient "bet", la deuxi?me lettre qui a la valeur deux, pour cr?er le monde. La Tradition enseigne que Dieu a fait de la lettre "bet" comme un coffre qui contiendrait un tr?sor et qui prit toutes les lettres avec lui pour cr?er le monde. Et celles-ci furent appel?es "avant", parce qu'elles furent cr??es deux mille ans avant que ne soit cr?? le monde. Et c'est avec la Torah, appel?e aussi "avant" que Dieu cr?a ainsi le Monde, la Torah ?tant un agencement particulier et secret des lettres contenues dans les diff?rents noms divins.

Cette tradition de la cr?ation du monde avec les lettres de la Torah, notamment avec le "bet" qui initie et contient toute l'Ecriture, est rapport?e par l'oeuvre ma?tresse de la Qabalah, le Zohar ou Livre de la Splendeur.

La m?me tradition enseigne que, d'une part, les lettres sont des anges et que, d'autre part, ? chaque ?me sur terre correspond une lettre de l'Ecriture, chaque ?me ?tant une lettre, et devant y trouver sa place. Ainsi d'apr?s Aboulafia, "les lettres sont la racine de toute sagesse et de toute compr?hension, sans nul doute, et elles sont par essence, la mati?re de la proph?tie...elles sont per?ues comme si des anges purs et vivants actionnaient leur mouvement, et les enseignaient ? l'homme qui les permute par rotation, sous forme d'anges ?th?r?s dessinant de leurs ailes, en volant, des formes circulaires, et elles ne sont rien d'autre que le "souffle du souffle"...ainsi apr?s que les lettres prennent corps sous forme d'anges du service qui connaissent tout sur la science musicale... et c'est par leur voix que se r?v?leront les choses ? venir, et les nouveaux proc?d?s susceptibles de renouveler la science proph?tique."

(Extraits de "L'exp?rience mystique d'Aboulafia" par Mosh? Idel- Edition du Cerf)

Mais ?me et ange sont des entit?s distinctes qui ne se confondent qu'exceptionnellement dans "le Juste", l'?me du Juste devenant un ange.

Par ailleurs, graphismes ?voluant dans le temps, les lettres sont des "signes" refl?tant et influen?ant le psychisme de l'homme qui les dessine. Cette alchimie lente qui r?git les rapports entre la pens?e profonde de l'homme et son moyen d'expression favori, le dessin, a jou? un r?le ind?niable dans le contenu de la Qabalah, eu ?gard ? la cr?ation de l'Univers et ? son ?volution. La lettre serait le mat?riau de base aussi bien de l'univers mat?riel que de l'univers immat?riel des anges et des ?mes. Dans de nombreuses traditions, on retrouve ces liens ?troits entre la recherche mystique et la calligraphie par exemple.


LES SIGNES DE SANG ET D'ENCRE

Les Sages ont souvent rapproch? deux choses apparemment ?loign?es, le sang et l'encre. Lorsqu'il est contenu, le sang permet de vivre et de r?ver, mais r?pandu, il signifie la mort. En revanche, r?pandue, l'encre permet de consigner par ?crit l'expression de la vie et de la r?verie, et, contenue, elle est l'image du silence et du sommeil, proche de la mort.

En h?breu, le sang "dam", dalet/m?m, est ? l'origine du mot "demout" ou ressemblance ou imagination, ou d'une fa?on plus g?n?rale, l'imaginaire ou l'instinctif. L'encre est "dyo", dalet/yod/ waw, ?quivalent ? la lettre "yod". L'encre ou l'?crit est le r?sultat d'une r?flexion rationnelle et il dessine un graphisme ou une image, en donnant des sens aux signes et ? leur assemblage.

D'un c?t?, avec le sang, on a le signe intangible de l'imaginaire, pouvant aller jusqu'? l'illusion et, de l'autre c?t?, avec l'encre, on a le signe tangible et bien r?el du signe dessin? ou de la lettre ?crite. En poussant ? l'extr?me cette rh?torique et en inversant les deux propositions, on peut dire que les limites extr?mes de l'imaginaire ou de la raison sont morbides, puisque le sang rouge r?pandu vire au noir et ? la mort, et que l'encre noire contenue et non r?pandue dans le signe, est une feuille blanche et muette.

Sur le plan psychique, il s'agirait d'une vision int?rieure, celle du "Soi", qui int?gre la dualit? r?versible du sang, image de l'imagination, de l'instinct et des pulsions, appel?e "imago", et de l'encre, image de la raison, de la sagesse et de la ma?trise de soi, appel?e "intellectus agent". L'essentiel pour Aboulafia est de parvenir ? conna?tre leur essence par des preuves rationnelles, de distinguer entre leurs deux mani?res d'?tre, de comprendre le grand foss? qui les s?pare, de savoir si toutes les deux ne sont qu'une m?me r?alit?, ou deux r?alit?s combin?es, si elles sont s?parables ou si elles ne peuvent ?tre s?par?es... "Or, ce n'est qu'en voyant leur combat en notre coeur que nous conna?trons qu'elles sont deux et qu'elles agissent l'une sur l'autre, l'une en fonction de l'autre, et c'est pourquoi, il est un temps pour celle-ci et un temps pour celle-l?, et pour le moment ce n'est qu'un petit point indivisible, et qui dure moins qu'un clin d'oeil.."

LES ANGES SONT EN SERVICE COMMAND?

Les anges sont des messagers divins, incorporels et psychiques, constitu?s d'une mati?re ?th?r?e pour certains, de feu et d'eau pour d'autres; ils se situent aussi bien du c?t? de la rigueur que du c?t? de la mis?ricorde, du c?t? du mal et de la domination que du c?t? du bien et de l'abn?gation.

Ces derniers ont ?t? cr??s le premier jour de la cr?ation, le jour de la s?paration de la lumi?re et de l'obscurit?. Les premiers sont n?s le deuxi?me jour, lors de la s?paration des eaux et de la cr?ation de l'univers.

Les anges sont g?n?ralement immortels mais imparfaits. Ils connaissent l'avenir ? court terme; leur mission est temporaire, ponctuelle, pr?cise et limit?e. Ils apparaissent dans un songe, un r?ve ou une vision et prennent l'aspect d'un homme, souvent celui d'un ?tre ail?, rarement celui d'un animal. La Tradition les d?crit comme des ?tres "sans articulation", incapables de plier le genou, pour dire qu'ils sont des ?missaires en service command?, accomplissant leur mission comme les soldats d'une arm?e, d'un corps organis? hi?rarchiquement.

Les anges sont charg?s de garder les sept palais qui entourent le Tr?ne de Gloire et de veiller sur celui-ci, pour maintenir ? distance les ?mes non pr?par?es qui souhaitent y parvenir. L'archange "M?tatron" v?rifie le niveau de pr?paration et proc?de au compl?ment d'enseignement.

Les anges louent Dieu tous les matins et, dans ce sens, ils sont les concurrents des hommes.

Mais la mission la plus importante est de faire le lien entre l'Unique et l'univers en transmettant des messages et des informations dans les deux sens: ainsi d'apr?s la Tradition, l'archange Micha?l, qui est charg? de veiller sur Isra?l, parcourt le monde en un seul bond. L'archange Gabriel, pr?pos? aux songes, parcourt le monde en deux bonds. Elie, ange apparaissant comme proph?te sur terre, fait quatre bonds pour annoncer la bonne nouvelle ? l'homme et l'aider dans son parcours terrestre. Quant ? l'ange de la Mort, il fait huit bonds.

LES ANGES ET LES LETTRES

Les lettres sont des signes qui s'organisent en mots, phrases, paragraphes, chapitres, livres.... Les voyelles donnent "une ?me" ? ces signes: gr?ce ? elle on peut prononcer des mots qui ont un sens. Ainsi on passe de l'?crit "sepher" (livre) au vocalis? ou racont? ou r?cit? "sipour" (histoire ou mythe). A un niveau plus ?lev?, des signes particuliers font chanter des phrases pour leur donner un sens plus nuanc? ou les faire vibrer en une en une ?me sup?rieure. En allant plus loin et ? un niveau diff?rent, en donnant une valeur num?rique aux signes, on peut les combiner et les permuter en un nombre presque infini de mots. Ces combinaisons et ces permutations g?n?rent des mots et des sens nouveaux, des liaisons impr?vues, des rapprochements de pens?es intimes qui sondent les profondeurs de l'?tre, font r?ver ou bondir d'une conception ? une autre ou permettent de s'?vader vers des horizons que certains qualifient d'ang?liques.

La Torah ?crite r?v?l?e appel?e "sepher" a engendr? la Torah orale ou "sipour" puis, gr?ce au nombre "mispar" et ? la combinaison de lettres appel?e "ts?rouf", elle atteint le niveau du d?codage par l'homme: l'?largissement de l'?crit vers le prononc?, le chant? puis le compt? et le combin? est un processus de rapprochement de l'humain et du divin; peut-?tre aussi pour une meilleure connaissance mutuelle, ? travers des lettres devenues anges ou des anges devenus lettres. Les lettres se d?tachent, se retournent, se rassemblent puis s'?loignent dans une danse ressemblant ? une farandole. Leurs associations fugaces ont des tons et des rythmes multiples puis tout d'un coup une harmonie de sons et de sens se d?ploie et scintille: on se trouve devant un chant de signes.


Re: l'hebreu
Posté par: MESSAGE DEPLACE (IP enregistrè)
Date: 27 juin 2007 : 01:10

Hébreu au MAROC
Auteur: hanania
Date: 14 juin 2007 a 13:40


Bonjour chers Darneurs

Passionnée par la langue hébraique, je cherche un établissement ou une personne qui donnent des cours d'hébreu au Maroc (Casablanca)
J'arrive à déchiffrer les lettres et comprendre quelques mots mais mon rêve c'est d'écrire et parler l'hébreu couramment
Je serai trés reconnaissante et merci d'avance.





Re: l'hebreu
Posté par: Raphael (IP enregistrè)
Date: 21 août 2007 : 21:16

Cher Hanania,
Il y a surement des ecoles juives enseignant l'hebreux a Casablanca.
D'autre part, il doit exister des cours par correspondance.
Je pense que l'Agence juive peut t'eguiller.
Raphael de Marrakech.
Cordial Chalom.

Re: l'hebreu
Posté par: Raphael (IP enregistrè)
Date: 21 août 2007 : 21:53

Cher Charly,
L'ideal est de "deguster" les psaumes en langue originale.
Ils gardent toute leur saveur, car ce sont des oeuvres qui vont:
"de coeur a coeur".
C'est un style d'expression auquel il y a lieu de se familiariser.
Il est vrai que ce n'est pas l'oulman qu'on peut les etudier.
Toutefois, comme il y a un debut a tout, commencons d'avoir a en lire et relire, phrase par phrase, et on verra apres.
De toute facon, un livre de Psaumes et le compagnon de toutes les circonsstances de la vie, et cela dure depuis le Roi David et les Temples de Jerusalem. D'ailleurs, ils sont recites regulierement dans les Eglises, et chantes d'une facon magistrale, en latin par les Chorales Gregoriennes.
Raphael de Marrakech



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