Au sujet de cet evenement culturel qui se tient actuellement a Paris et ou se retrouve la creativite judeo-marocaine avec notamment ceux qui oeuvrent pour faire connaitre, promouvoir, mettre en scene notre culture en nous offrant films, livres, concerts de musique andalouse, Art et artisanat, voici a ce sujet la conference donnee par Arrik Delouya au Centre Communautaire de Paris Dimanche 3 Février 2008 à 13H30.
Dr. Arrik Delouya
Président de l’Association
« Permanences du Judaïsme Marocain par l’action humanitaire »
Par cette quinzaine et les initiatives des dirigeants de Rambam et de ce Centre Communautaire, il me faut souligner comme une résurgence du judaïsme marocain qui renaît de ses cendres avec ses historiens, ses écrivains, ses poètes, ses artistes dont plusieurs d’être nous continuent de faire le relève de plus en plus impressionnant : Juifs et musulmans sont désormais unis et fédérés pour le même but : le sauvetage du patrimoine du judaïsme marocain est l’affaire de tout le Maroc, de son million d’ambassadeurs à travers le monde dont une immense majorité d’Israël et de toute la communauté juive du monde.
De 1972 à ce jour, nous continuons d’être impressionnés par l'élan créatif de notre communauté juive marocaine où qu’elle soit, qui travaillent 6 jours par semaine et prend la peine d'écrire sur notre patrimoine. Qu’ils soient tailleur ou vendeur de pépins, retraité ou artisan, patron d’entreprise ou politicien.
La culture sépharade et notamment juive marocaine fut reconnue en Israël reconnue de fait aujourd’hui en Israël et imposée avec vigueur contribue à ce que l'image du juif marocain soit redressée et qu’elle soit perçue dans sa totalité expressive.
« Le patrimoine Juif Marocain d’aujourd’hui: résistance ou persistance ? de l’Olympe à la Vallée des Pleurs »
Le Maroc dépossédé de sa grande communauté juive est arrivé au stade de sa maturité pour œuvrer sur le terrain du patrimoine du judaïsme marocain, ressemblant à une véritable gageure.
C’est aussi faire connaître ce judaïsme marocain sous ses multiples aspects, longtemps méprisé, ignoré ou occulté: communauté, société, art, éducation, savoir, judaïsme spécifique ancien et judaïté contemporaine…
Cela à travers des groupes de réflexion, des actions de sauvetage du patrimoine, des symposiums, des écrits, des synthèses de films, face à l’érosion et l’oublie de l’histoire, voilà ce que propose une nouvelle association de « Permanences du Judaïsme Marocain » de mener à son terme, accompagné de thésards et chercheurs chevronnés d’obédience juive et musulmane vivant en France, en Israel, en Espagne, au Canada ou au Maroc: à Marrakech ou à Demnate, même à Fès et à Rabat, à Oujda.
Œuvrer sur le terrain du patrimoine du judaïsme marocain mais aussi réunir régulièrement des « thinks tanks » accompagnés d’opérations rigoureuses de « fund raising » était une véritable gageure.
Pour la réaliser, il a fallu s’entourer de professionnels et de sages originaires du Maroc, juifs et musulmans, de professions variées incluant doctorants et chercheurs, directeurs de centres de recherches et de départements universitaires de tous les continents.
Des jeunes étudiants de 20 ans mais aussi des seniors de 85 ans, tous ont décidé, là où l’histoire pourrait s’effacer, de raviver sa mémoire presque mouvante devant nos yeux.
Tous ouvrent pour les mêmes buts multiples de faire connaître l’immense richesse du judaïsme marocain tel que patrimoine vivant, résistant et persistant, de le rendre accessible la lecture de thèses devenues ouvrages de références, en assurer la traduction en différentes langues, restaurer les sites qui ont été marqués par l’histoire, organiser des conférences et séminaires de façon itinérante à travers plusieurs pays et villes depuis Cordoue jusqu’à Marrakech, puis de Tiberiade à Demnate, ré - éditer tous les ouvrages de références épuisés et qui sont le plus demandés. L’accent est mis sur le soutien affirmé aux programmes mis en oeuvre en France, au Maroc, en Espagne et en Israël & à la mise en œuvre des actions présentées
La conception de cette action humanitaire passe par le constat de ce lieu de réparation, de compensation, dans un monde où les Droits de l’Homme ne sont pas universels et où l’on naît inégal. C’est dans ce monde tissé d’inégalités que nous constatons les injustices, l’organisation non antagoniste de la réduction de toute aliénation, de la chance à toute différence.
L’humanitaire est alors une dynamique qui crée et pratique des circuits de communication entre trois univers sociologiques aux structures internes complexes, la finalité étant d’établir une communication inclusive entre les hommes.
L’univers de la marginalité sociale, quelle que soit sa nature (judaïsme minoritaire souvent baignant au sein d’une société majoritaire, patrimoine abandonné et / ou abîmé, pauvreté ou danger d’acculturation et trans-culturation, misère ou abandon culturel, mal développement, catastrophe naturelle, maladie, lésions morales ou sociales, handicap, malnutrition, urgence, exceptionnel, accidentel, quotidien et des premiers opérateurs qui sont en contact avec elle, proches de son terrain, témoins susceptibles de faire le diagnostic et de déceler les besoins essentiels d’éléments marginaux pour « émerger », et d’élaborer des actions permettant l’émergence.
A l’opposé, est l’univers, immense comparativement, de la normalité sociale, de structures, de groupes, d’éléments sociaux intégrés et constituant un potentiel de complémentarité, d’apport - d’ordre financier ou technique -, qui peuvent contribuer à la démarginalisation de l’univers précédent. Leurs mobiles étant la solidarité, la charité, le goût à de la justice, une réflexion, personnelle, parfois un intérêt stratégique… Ce 2° univers est de plus en plus technique et spécialisé.
Les actions humanitaires nécessaires pour réduire le mal et le souci humanitaire d’éléments sociaux relativement privilégiés. Le rassemblement des moyens est nécessaire aux actions, du fund raising (de la collecte des fonds) sans lesquels aucune action n’est possible.
Voilà ce qui aidera à comprendre cette conception utile à sauver ce patrimoine Juif Marocain deux fois millénaire pour le faire résister et persister