Une famille de sourds.
Auteur(s) : Camus
Publié le : mercredi 31 janvier 2007
En bref
Une histoire qui passe de génération en génération en Tunisie. Qui ne l’a pas entendue ? Dans la maison de Messaoud, tous les membres de la famille sont sourds. Ecoutez le dialogues dans cette maisonnée.
Sourd.
Messaoud a loué une nouvelle maison avec son épouse sa fille et sa mère. Il venait de se lever du lit, terminant sa toilette, quand on frappa à la porte d’entrée. Il courut ouvrir, les cheveux encore mouillés, et la serviette à la main. C’était le propriétaire venu lui faire des souhaits favorables et lui présenter ses meilleurs vœux.
--Merhaba bikoum ! Soyez les binvenus.
Messaoud étant sourd, comme tous ses proches d’ailleurs, n’entendit pas la formule de politesse et répondit de mauvaise humeur :
-- Je vous ai promis Ya Sidi, de vous payer aujourd’hui le loyer du premier trimestre... Avant midi vous serez réglé.
Sur ces paroles, il retourna à ses préparatifs, fit une courte prière, sans oublier de demander la bénédiction divine à sa demeure actuelle. Ensuite il alla à la cuisine siroter un bon café, essaya de repousser ce petit nuage de colère et pour ce, se confia à sa femme en maugréant contre le manque de patience du propriétaire et ne manqua pas de faire des commentaires à ce sujet.
Sa femme, bien entendu n’a rien compris et pensa que Pâques approchait et que son mari voulait lui offrir une robe.
-- Achètes le tissu qui te plaira et choisis la couleur, je ne suis pas difficile.
Sur ces mots, pleine de joie elle alla réveiller sa fille.
— Pressons nous de faire le ménage, recommanda-t-elle, ton père m’achète du tissu pour une robe. L’après midi nous serons occupées par la couture.
La fille en âge de se marier, mais aussi sourde que ses parents, pensa à un mariage proposé éventuellement, et toute rougissante répondit :
Dialogue de sourds.
-- Maman, l’homme que papa choisira sera mon mari. Tu sais que je suis obéissante.
Et elle s’empressa d’aller annoncer la bonne nouvelle à sa grand-mère.
Ayant mangé trop de viande grasse dans la mloukhia d’hier, la grand-maman avait le ventre dérangé. Elle poussa un profond soupir, en pensant qu’on l’invitait à déjeuner.
-- Comment vous avez déjà cuisiné ? C’est bien ma chance ! Vous avez préparé l’assidâ juste le jour de ma diète ?
Pour venir en aide à ces handicapés, voilà un alphabet créé spécialement.
liberez-le