Quand on pourra enfin chanter: "c'est le temps de l'amour...."on chantera avec plaisir la paix.
Mais a la guerre comme a la guerre ,voici un article venu du Liban:
Les gens les plus hypocrites de la terre (info # 012907/6) [Analyse]
Par Micha?l B?h? ? Beyrouth ? Me tula N ews A gency
Les politiques, les journalistes et les intellectuels du Liban ont connu, ces jours, le choc de leur vie. Ils savaient bien que le Hezbollah avait constitu? un Etat ind?pendant dans notre pays, un Etat incluant tous les minist?res et les institutions parall?les, en double de ceux du Liban. Ce qu'ils ignoraient, qu'ils d?couvrent ? la faveur de cette guerre, et qui les paralyse de surprise et d'effroi, ce sont les dimensions de cette phagocytose.
De fait, notre pays ?tait devenu une extension de l'Iran, et notre soi-disant pouvoir politique servait, de surcro?t, de paravent politique et militaire aux islamistes de T?h?ran. Nous avons d?couvert soudain que T?h?ran avait stock? plus de 12'000 missiles, de tous types et de tous calibres, sur notre territoire et qu'il avait patiemment, syst?matiquement, organis? une force suppl?tive, avec le concours des Syriens, qui s'appropriait, davantage jour apr?s jour, toutes les chambres de la Maison-Liban. Figurez-vous que nous h?bergeons des missiles sol-sol sur notre territoire, les Zilzal, et que le tir de tels engins ? notre insu a le pouvoir de d?clencher un conflit strat?gique r?gional et, potentiellement, l'an?antissement du Liban.
Nous savions que l'Iran, par l'interm?diaire du Hezbollah, construisait une v?ritable ligne Maginot au Sud mais ce sont les images de Maroun el-Ras et de Bint J'bail qui nous ont r?v?l? l'ampleur de ces travaux. Une dimension qui nous a fait comprendre plusieurs choses d'un seul coup : que nous n'?tions plus ma?tres de notre sort. Que nous ne poss?dions pas le commencement des moyens n?cessaires ? inverser le cours de cet ?tat de fait, et que ceux qui avaient fait de notre pays la base avanc?e du combat de leur doctrine islamique contre Isra?l n'avaient pas la moindre intention de renoncer volontairement ? leur emprise.
Les discussions de salut national concernant l'application de la r?solution 1559 et r?unissant la plupart des courants politiques libanais n'?taient donc que de la poudre aux yeux. L'Iran et la Syrie n'avaient pas investi des milliards de dollars pour militariser le Liban afin d'y mener leur bataille, dans l'objectif d'acc?der au d?sir des Libanais et de la communaut? internationale qu'ils prennent leur quincaillerie et qu'ils partent la r?installer chez eux.
Et puis l'ind?cision, la l?chet?, la division et l'irresponsabilit? de nos dirigeants sont telles, qu'ils n'ont m?me pas eu ? forcer leur talent. Pas eu besoin d'engager un bras de fer avec les autres composantes politiques du pays des c?dres. Ces derni?res se sont montr?es et continuent de se montrer inconsistantes.
Certes, notre arm?e, r?form?e durant des ann?es par l'occupant syrien pour ne plus jamais pouvoir remplir son r?le de protectrice de la nation, n'avait pas la capacit? ? se mesurer aux miliciens du Hezb. Notre arm?e ? qui il est plus dangereux de faire appel, en raison des ?quilibres explosifs qui constituent chacune de ses brigades, que de l'enfermer ? double tour dans ses casernes. Une force encore largement inf?od?e ? ses anciens ma?tres ?trangers, au point d'?tre incontr?lable ; au point d'avoir collabor? avec les Iraniens pour mettre NOS radars c?tiers ? disposition de leurs missiles, qui ont bien failli couler un b?timent isra?lien en face de Beyrouth. Les ?l?ments non-Hezbollah du gouvernement ignoraient, quant ? eux, et jusqu'? l'existence de missiles sol-mer sur notre territoire? Cela a valu la destruction ultra justifi?e de tous NOS radars par l'arm?e des H?breux. Et encore nous en tirons-nous ? bon compte dans cette embrouille.
On a beau jeu d?sormais de pleurnicher et de jouer hypocritement le r?le des victimes. Nous nous y entendons ? nous faire plaindre et ? pr?tendre que nous ne sommes jamais responsables des horreurs qui se d?roulent ? intervalles r?guliers sur notre sol. Bien s?r cela n'est que foutaise ! La r?solution 1559 du Conseil de S?curit?, exigeant de NOTRE gouvernement qu'il d?ploie NOTRE arm?e sur NOTRE territoire souverain, le long de NOTRE fronti?re internationale avec Isra?l et qu'il d?sarme toutes les milices ?voluant sur NOTRE sol, a ?t? vot?e le 2 septembre 2004.
Nous disposions de deux ans pour mettre en ?uvre cette r?solution et pour garantir ainsi un avenir paisible ? nos enfants et nous n'avons strictement rien fait pour cela. Notre plus grand crime ? mais ?a n'est pas le seul ! ?, encore, n'est pas de ne pas y ?tre parvenus, mais de n'avoir rien tent? ni rien entrepris. Et cela, ce n'est la faute de personne d'autre que celle des minables politiciens libanais.
Notre gouvernement, m?me depuis le d?part de l'occupant syrien, a laiss? les bateaux et les camions d'armes se d?verser chez nous. Sans m?me se pr?occuper de regarder leur chargement. Il a hypoth?qu? les chances de renaissance de ce pays en confondant le Printemps de Beyrouth avec la lib?ration de Beyrouth. En fait, nous venions d'obtenir une occasion, une sorte de moratoire inesp?r?, pour nous permettre de prendre notre avenir en mains, rien de plus.
Dire que nous n'avons m?me pas ?t? capables de nous entendre pour "pendre" Emile Lahoud ? le pantin des Al-Assad ? sur la Place des Martyrs et qu'il est toujours pr?sident de ce que certains s'ent?tent ? appeler notre r?publique? Il n'y pas ? chercher beaucoup plus loin : nous sommes ce que nous sommes, c'est-?-dire pas grand-chose.
Toutes les personnes assumant des responsabilit?s publiques et informationnelles dans ce pays sont responsables de la catastrophe. Sauf ceux de mes confr?res, journalistes et ?diteurs, qui sont morts, assassin?s par les barbouzes syriens, parce qu'ils ?taient nettement moins l?ches que ceux qui ont leur ont surv?cu. Et Lahoud est rest? ? Baabd? ! (le palais du pr?sident de la R?publique du Liban. Ndlr).
Et lorsque je parle de catastrophe, je n'entends pas l'action men?e par Isra?l pour r?pondre ? l'agression de ses civils et de son arm?e, qui s'est produite depuis notre sol et que nous n'avons strictement rien fait pour ?viter, et dont nous sommes cons?quemment responsables. Toute d?robade ? cette responsabilit? ? certains, ici, n'ont pas les notions du droit des nations minimales n?cessaires ? le comprendre ! ? signifie que le Liban, en sa qualit? d'Etat, n'existe pas.
L'hypocrisie se poursuit : m?me certains ?ditorialistes du respectable L'Orient-le-Jour mettent dos ? dos la sauvagerie du Hezbollah et celle des Isra?liens. Honte ! Veulerie ! Et nous serions qui, dans cette fable ? Les pauvres victimes ad aeternam des ambitions des autres ?
Les hommes politiques soit soutiennent cette th?se insens?e, soit se taisent. Ceux dont on attendait qu'ils parlent, qu'ils sauvent notre image, se taisent comme les autres. Et je fais pr?cis?ment allusion au g?n?ral Aoun, qui aurait pu passer l'?paule en clamant la v?rit?. M?me son ennemi, Walid Joumblatt, le chef des Druzes s'est montr? moins? vague.
Victime ? Le Liban ? Quelle plaisanterie !
Avant l'attaque isra?lienne, il n'y avait plus de Liban, ce n'?tait plus qu'un hologramme. A Beyrouth, des citoyens innocents comme moi se voyaient interdire l'acc?s de certaines zones de leur propre capitale. Mais notre police, notre arm?e et nos juges aussi en avaient ?t? exclus. C'?tait le cas, par exemple, du p?rim?tre de commandement du Hezbollah et des Syriens dans le quartier de Haret Hre?k (en rouge sur la carte satellite). Un carr? d'un kilom?tre de c?t?, une capitale dans la capitale, gard? en permanence par une arm?e de Horla [1], poss?dant ses institutions, ses ?coles, ses cr?ches, ses tribunaux, sa radio, sa t?l?vision et surtout? son gouvernement. Un "gouvernement" qui a d?cid? seul, ? la place des potiches de celui du Liban ? dans lequel le Hezbollah a ?galement ses minist?res ! ? d'agresser un Etat voisin, avec lequel nous n'entretenons aucun diff?rent substantiel ou fond?, et de NOUS plonger ainsi dans un conflit sanglant. Et si attaquer un Etat souverain sur son territoire, assassiner huit de ses soldats, en kidnapper deux autres et, simultan?ment, lancer des roquettes sur neuf de ses villes ne constitue pas un casus belli, il faudra alors revoir s?rieusement la d?finition de ce principe juridique.
Alors ils en sont presque tous, ces politiciens l?ches, y compris de nombreux leaders et religieux chiites eux-m?mes, ? b?nir chaque bombe qui se d?tache d'un F-16 juif et qui vient r?duire ? l'?tat lunaire l'insulte ? notre souverainet? que constituait Haret Hre?k, en plein c?ur de Beyrouth. Sans les Isra?liens, comment aurions-nous fait pour recevoir une nouvelle chance ? que nous ne m?ritons en aucune fa?on ! ? de reconstruire notre pays ?
Chaque fortin irano-syrien que J?rusalem d?truit, chaque combattant islamique qu'elle ?limine, et c'est le Liban qui se remet proportionnellement ? revivre ! Les soldats d'Isra?l font, une nouvelle fois, notre travail. A nouveau, comme en 82, nous assistons, l?ches, terr?s, minables et en les insultant, en plus, ? leur sacrifice h?ro?que qui nous permet de conserver l'espoir. De ne pas ?tre engloutis dans les entrailles de la terre. Car, bien ?videmment, ? force de nous ?tre souci?s du Liban-Sud comme de notre derni?re chemise, d'avoir laiss? l'?tranger se saisir des privil?ges qui nous appartenaient, nous n'avions plus la capacit? de recouvrer notre ind?pendance et notre souverainet?. Si, ? l'issue de cette guerre, l'arm?e libanaise reprend le contr?le de son territoire et se d?barrasse de l'Etat dans son Etat, qui ?uvrait ? la mort par asphyxie du dernier cit?, ce sera uniquement gr?ce ? Tsahal, et cela, tous ces poltrons de politiciens, de l'escroc Fouad Siniora, ? Saad Hariri, le fils du pilleur du Liban, et au g?n?ral Aoun-le-droit, le savent parfaitement.
Quant aux destructions caus?es par les Isra?liens? que voil? une autre imposture : regardez la carte satellite ! J'ai positionn?, tant bien que mal, MAIS DANS DES PROPORTIONS CORRECTES, les parties de ma capitale qui ont ?t? d?truites par Isra?l. Il s'agit de Haret Hre?k ? en totalit? ? et des demeures des chefs du Hezbollah, situ?es dans la grande banlieue chiite de Dayaa (comme ils l'?crivent) et que j'ai encadr?e en bleu.
En plus de ces deux zones, Tsahal a fait sauter un immeuble de commandement du Hezbollah de 9 ?tages, dans la city de Beyrouth, plus haut sur la carte que Haret Hre?k et l?g?rement ? gauche (au nord-ouest). Il s'agissait du "perchoir" de Nasrallah ? l'int?rieur de la cit?, par lequel il affirmait sa pr?sence-pr?dominance sur nous. Un entrep?t d'armes syriennes dans le port, deux radars de l'arm?e, que des officiers chiites avaient mis ? la disposition du Hezb, et un camion suspect? de transporter des armes, dans le quartier chr?tien d'Achrafieh.
De plus, les infrastructures routi?res et a?roportuaires ont ?t? mises hors d'?tat de fonctionner : elles servaient ? nourrir le Hezbollah en armes et en munitions. Hors ceci, Tsahal n'a rien touch?, rien ab?m?, et tous ceux qui parlent de la "destruction de Beyrouth" sont soit des menteurs, soit des Iraniens, soit des antis?mites, soit des absents. M?me les maisons situ?es ? une ruelle des objectifs que j'ai mentionn?s n'ont pas ?t? touch?es, pas m?me n'ont-elles subi une ?gratignure ; c'est, en regardant ce travail, que l'on comprend la signification du concept de "frappes chirurgicales" et que l'on peut s'extasier devant la dext?rit? des pilotes juifs.
Beyrouth, tout le reste de Beyrouth, 95 % de Beyrouth, vit et respire mieux qu'il y a deux semaines. Tous ceux qui n'ont pas fait cause commune avec le terrorisme savent qu'ils n'ont strictement rien ? craindre des avions d'Isra?l, bien au contraire ! A titre d'exemple, hier soir, le restaurant o? je suis all? manger ?tait plein ? craquer et j'ai d? attendre 21h 30 pour pouvoir m'attabler. Les gens sont tout sourire, d?tendus, mais personne ne les filme : dr?le de destruction de Beyrouth, n'est-il pas ?
Bien s?r, il y a les quelques 500'000 r?fugi?s du Sud, qui vivent une v?ritable trag?die et qui ne sourient pas, eux. Mais Jean (Tsadik. Ndlr), qui a les yeux riv?s sur Kfar Kileh, et dont j'ai appris que l'on pouvait croire chaque parole, m'assure que la quasi-totalit? des maisons desdits r?fugi?s sont intactes. Ils pourront donc y revenir d?s que le Hezbollah aura ?t? vaincu.
La d?faite des int?gristes chiites d'ob?dience iranienne est imminente. Les bilans communiqu?s par les s?ides de Nasrallah et par la Croix-Rouge libanaise sont trompeurs : premi?rement, sur les 400 morts d?clar?s par le Liban, seuls 150 sont de vraies victimes civiles collat?rales de la guerre, les autres ?taient des miliciens sans uniforme au service de l'Iran. Le reportage photographique de St?phane Juffa Les civils des bilans libanais? [
menapress.com] pour notre agence constitue ? ce jour la preuve tangible unique de ce gigantesque bidouillage morbide. Ce qui rend ce document ?minemment important.
De plus, l'organisation de Hassan Nasrallah n'a pas perdu 200 combattants, comme l'affirme Tsahal. Ce chiffre ne concerne que les combats s'?tant d?roul?s ? la fronti?re, encore est-il sous-?valu? par les Isra?liens, pour une raison que j'ignore, d'une centaine de miliciens ?limin?s. Le bilan r?el des pertes du Hezbollah, celui qui inclut les morts de Beyrouth, de la Bekaa, de Baalbek et de ses autres camps, bases de lancement de roquettes et de missiles et d?p?ts d'armes et de munitions s'?l?ve ? 1'100 Hezbollani suppl?mentaires qui ont d?finitivement cess? de terroriser et d'humilier mon pays.
Comme l'immense majorit? des Libanais, je prie pour que personne ne mette fin ? l'attaque isra?lienne avant qu'elle n'ait fini de d?sosser les terroristes. Je prie pour que les soldats h?breux p?n?trent dans tous les recoins du Sud-Liban et en chassent, ? notre place, la vermine qui s'y accroche. Comme l'immense majorit? des Libanais, j'ai mis le Champagne au frais pour f?ter la victoire des Isra?liens.
Mais, au contraire d'eux, je sais admettre, pour paraphraser Michel Sardou, qu'ils combattent ?galement pour notre libert?, une autre bataille "o? toi tu n'?tais pas" ! Et, au nom de mon peuple, je veux exprimer ma reconnaissance infinie aux parents des victimes isra?liennes, civiles et militaires, dont les ?tres aim?s sont aussi tomb?s pour que je puisse vivre debout dans mon identit?. Qu'ils sachent que je les pleure avec eux.
Quant ? la clique de minables qui fait flor?s ? la t?te de mon pays, il est temps qu'ils comprennent qu'apr?s cette guerre, apr?s que nos alli?s naturels nous auront d?barrass? de ceux qui nous emp?chaient de reconstituer un Etat, un cessez-le-feu ou un armistice ne suffiront pas. Pour assurer l'avenir du Liban, il faudra qu'ils comprennent qu'il est temps de faire la paix avec ceux contre qui nous n'avons aucune raison de faire la guerre. Il n'y a, en effet, que la paix qui assure la paix. Il faut bien que quelqu'un le leur dise, car dans ce pays, on n'a pas appris ce qu'?taient les lapalissades?