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Posté par:
noemi (IP enregistrè)
Date: 04 décembre 2007 : 21:17
Emanant de l'AFP, je vous ai fait un collé de cet article, car ce soir les médias français sec font un grand écho à ces protestations, concernant les félicitations à Poutine adressées par Nicolas Sarkozy...
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En félicitant le président russe Vladimir Poutine après des législatives que la plupart des autres capitales occidentales ont accueillies avec scepticisme, Nicolas Sarkozy a déclenché une polémique, d'autant qu'il avait longtemps lui-même ouvertement critiqué la Russie.
Le Kremlin a créé la surprise lundi en annonçant tout à trac que le président français avait "chaleureusement félicité" par téléphone son homologue russe pour la victoire de son parti aux législatives de la veille. Mardi le Kremlin indiquait qu'outre M. Sarkozy, les présidents kazakh et iranien avaient aussi congratulé M. Poutine.
La plupart des pays occidentaux ont au contraire exprimé, comme George Bush mardi directement à Vladimir Poutine, des inquiétudes sur le déroulement des législatives, qualifiées de "sales" et "malhonnêtes" par l'opposition russe. Le Quai d'Orsay lui même avait souhaité que Moscou fasse "toute la lumière" sur les allégations de fraude et "pris note" des résultats.
Face à la surprise, l'Elysée s'est tout d'abord contenté de confirmer une conversation téléphonique entre les deux présidents, puis, tard dans la soirée, depuis Alger où M. Sarkozy entamait une visite, que le président français avait bien "félicité" son homologue.
"Obscénité politique", a tonné mardi le député Verts Noël Mamère. "Cela va tout à fait dans le sens des embrassades de Sarkozy respectivement à Kadhafi qui est un dictateur, à Idriss Deby qui torture ses opposants, et maintenant à Poutine qui est devenu le nouveau tsar de Russie".
"Ce n'est plus de la real politique, c'est du cynisme", a renchéri le député PS François Loncle.
"La réaction de Sarkozy, totalement esseulée, est à la fois incompréhensible et scandaleuse", a déclaré à l'AFP Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), regrettant "un mauvais coup porté aux démocrates et aux défenseurs des droits de l'Homme en Russie, au moment où il y a une dérive autoritaire évidente du régime de Poutine".
"Nous sommes très déçus, une fois de plus les droits humains sont négligés", a déploré pour sa part Danièle Artur, membre de la coordination Russie à Amnesty International.
Dès avant les législatives, un des leaders de l'opposition russe, l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov, avait exprimé sa déception sur l'attitude du président français.
Les réactions ont été d'autant plus vives que lors de la campagne de l'élection présidentielle, le candidat Sarkozy avait souvent critiqué la situation en Russie, notamment en Tchétchénie.
Il avait érigé sa position vis à vis de Moscou en exemple d'une diplomatie nouvelle qu'il appelait de ses voeux. Tant et si bien que le Kremlin avait attendu deux longues journées pour le féliciter après son élection.
Après leur première rencontre, au sommet du G8 en juin, le président français avait qualifié son homologue russe "d'homme ouvert au dialogue". Et en octobre, il effectuait sa première visite à Moscou, au cours de laquelle les deux hommes avaient dit avoir eu des échanges "francs", notamment sur les droits de l'homme. Mais M. Poutine n'avait rien cédé sur le fond.
Pour Thomas Gomart, chercheur à l'Ifri (Institut français des relations internationales), le coup de fil de lundi est la dernière traduction "des tâtonnements de l'Elysée sur l'attitude à adopter face à Moscou".
Une "sorte de variation d'humeur", pour ce chercheur, entre la conscience "qu'on ne peut pas se passer de Moscou" sur le dossier iranien, la volonté d'infléchir les "propos très virulents" de la campagne électorale, ou de rattraper un voyage moscovite au bilan "mitigé".
AFP