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"Il n'y a pas eu d'accord avec l'Iran" par Stephane Juffa
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 25 novembre 2013 : 10:21

Un article stupefiant a lire et a relire.



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Il n’y a pas eu d’accord avec l’Iran

dimanche, 24 novembre 2013

Par Stéphane Juffa

Avec le concours de tous les rédacteurs de l’agence.

A la Ména ainsi que dans les rédactions d’autres media pas totalement endormis en ce dernier dimanche de novembre, on se demandait depuis ce matin pourquoi personne n’avait publié le texte original et intégral de l’ "accord" qui a été signé ce week-end entre les 5+1 et la "République" Islamique d’Iran.

Peu après l’annonce de l’existence d’un accord, la Maison Blanche a diffusé un "Fact sheet", une fiche d’information, dans laquelle elle "explicite" ce qu’elle nomme les "Accords du premier stade concernant le programme nucléaire de la République Islamique d’Iran".

Intrigués, notamment par le fait que nous n’avions vu aucune déclaration officielle de la part de la cheffe des 5+1, Madame Catherine Ashton, nous avons même pris la liberté d’interpeler l’un de ses porte-paroles, M. Sébastien Brabant. Ce dernier nous affirmait qu’il n’avait pas vu non plus le document du traité. Nous lui avons dit qu’il était exclu, pour notre part, de réaliser une analyse stratégique des conséquences du traité sans avoir eu le loisir de le consulter, car commenter des commentaires ne participe pas du mode opératoire de notre agence. M. Brabant nous assura que, comprenant notre approche, il nous rappellerait rapidement. Nous attendons toujours une éventuelle manifestation de sa part.

La réponse à nos doutes est choquante, voire difficilement appréhendable ; elle nous vient de l’IRNA, l’Islamic Republic News Agency, et est confirmée par le ministère iranien des Affaires Etrangères : il n’y a pas d’accord !

L’agence de presse de la "République" Islamique diffuse l’intégralité du document qu’elle intitule l’ "Accord Iran-5+1 de Genève".


Pour quelle raison s’embrassent-ils ?

En en prenant connaissance, on ne peut être qu’étranglé par la surprise, par l’irresponsabilité des membres permanents du Conseil de Sécurité, ainsi que par l’énorme fraude organisée, de laquelle des media sont très probablement complices, diligentée par tous les gouvernements des 5+1, à commencer par celui des Etats-Unis et leur président, qui font croire au public qu’un accord a été conclu avec la théocratie perse. Car c’est faux. Absolument faux.

Il existe bien un document, mais ce n’est pas un traité, ni un accord, pas plus qu’un contrat ; c’est un texte intitulé "Plan d’action conjoint". Il ne contient aucun engagement d’aucune sorte, n’est pas rédigé à la manière d’un document juridique ou d’un traité international et est entièrement au conditionnel.

Exemple dès le premier paragraphe qui est nommé : "Eléments d’un premier pas", suivi par "l’Iran pourrait (would) s’engager aux mesures volontaires suivantes :".

Suit une longue liste d’actions que l’on "pourrait prendre" de part et d’autre, sans l’ombre de l’esquisse d’une contrainte ou d’un engagement quelconque.


Idem pour l’allègement des sanctions : "En contrepartie [entendez si l’Iran décidait de réaliser ce qui est mentionné dans ce ""Plan d’action conjoint"], les E3/EU+3 prendraient les mesures volontaires suivantes : (…)".

Ce document, que l’on peut qualifier de brouillon de travail si l’on veut se situer au plus près de la réalité, n’a strictement rien à voir avec les annonces faites par le président Obama ce dimanche. Quand ce dernier clame que l’Iran a, entre autres multiples "engagements", pris celui de "cesser l’enrichissement au-dessus de 5%", il ne dit manifestement pas la vérité.

Mais l’arnaque est plus globale : il n’existe aucun engagement d’aucune sorte dans tout le texte en question. Résumé juridiquement, cela donne la formule suivante : "l’Iran a le loisir de prendre un certain nombre de mesures destinées à limiter son activité nucléaire, et s’il le fait, les 5+1 pourraient, à leur tour, lever certaines sanctions".

Le seul avantage (très) relatif que l’on peut prêter à ce brouillon est qu’il établit la liste de "ce qui pourrait être entrepris, de part et d’autre, afin de parvenir à un accord intérimaire".

Mais quelqu’un ment même au sujet de cette liste, par exemple, quand le "Plan d’action conjoint" prévoit que "l’UE et les USA suspendraient les sanctions sur "l’or et les métaux précieux ainsi que sur les services dérivés", la feuille d’information d’Obama rapporte, pour sa part, sous le titre "Allègement limité, temporaire, réversible", que le "P5+1 (…) s’est engagé à suspendre certaines sanctions sur l’or et les métaux précieux (…)".

Il ne s’agit pas de certaines sanctions, mais des sanctions, et la différence est appréciable. Quant au titre "Allègement limité, temporaire, réversible" et aux autres mesures provisionnant les restrictions que les 5+1 apporteraient à la levée de certaines sanctions, rien de cela n’apparaît sur le brouillon commun ; il s’agit d’une vue de l’esprit de M. Obama, de son administration, et de ce qu’il faudra très bientôt commencer à considérer comme leurs complices dans cette gigantesque imposture à l’échelle planétaire.

Dans le genre escroquerie, on relèvera la dernière note du document : "Relativement au stade final et à chacun des stades intermédiaires, le principe standard selon lequel "rien n’a été agréé jusqu’à ce que tout soit agréé" s’applique".

Or sur la feuille de désinformation de la Maison Blanche, sous le titre "Une solution globale", on lit : "En ce qui concerne cette solution globale, rien n’est convenu concernant la solution globale [définitive] jusqu’à ce que tout ait été agréé".

Il s’agit bien sûr d’un détournement du sens de ce qui est stipulé sur le brouillon de travail ; sur la feuille d’info d’Obama, cela signifie que les éléments concernant le premier stade sont réglés par un traité, quant à la solution définitive, qui doit être négociée durant les six prochains mois, rien n’a été arrêté.

Tandis que sur le brouillon commun, cela signifie que rien, y compris ce qui y figure – s’agissant de l’un des stades intermédiaires – n’est constitutif d’un accord. Qu’il n’existe pas d’accord. Sur rien. Que ce week-end, les 5+1 et l’Iran ne sont pas parvenus à s’entendre.

Je crois que nous avons levé l’une des plus grandes impostures de l’histoire, en tout cas, je n’ai pas connaissance d’une autre mystification de cette ampleur.


[www.menapress.org]




"Il n'y a pas eu d'accord avec l'Iran" par Stephane Juffa
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 25 novembre 2013 : 10:24

Voici le "document" signe a Geneve publie par [www.irna.ir]

[b]Tout est au conditionnel. Aucune obligation sauf des "should" et "would", autrement dit "devraient" et "pourraient"...

Incroyable !!!

Apparemment les iraniens ont ete plus que coriaces dans cette affaire et rien d'autre a conclure que les Americains (avec les Europeens) n'avaient d'autre objectif que de reprendre les relations coute-que-coute avec l'Iran.


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Full text of Iran-5+1 agreement in Geneva

Tehran, Nov 24, IRNA - The Iranian nuclear negotiating team and members of the G5+1 reached a first step agreement in Geneva Sunday morning on Iran’s peaceful nuclear program.

Following is the full text of Iran-5+1 nuclear deal:



ˈJoint Plan of Action



Preamble

The goal for these negotiations is to reach a mutually-agreed long-term comprehensive solution that would ensure Iranˈs nuclear program will be exclusively peaceful. Iran reaffirms that under no circumstances will Iran ever seek or develop any nuclear weapons. This comprehensive solution would build on these initial measures and result in a final step for a period to be agreed upon and the

resolution of concerns. This comprehensive solution would enable Iran to fully enjoy its right to nuclear energy for peaceful purposes under the relevant articles of the NPT in conformity with its obligations therein. This comprehensive solution would involve a mutually defined enrichment program with practical limits and transparency measures to ensure the peaceful nature of the program. This comprehensive solution would constitute an integrated whole where nothing is

agreed until everything is agreed. This comprehensive solution would involve a reciprocal, step-by step process, and would produce the comprehensive lifting of all UN Security Council sanctions, as well as multilateral and national sanctions related to Iranˈs nuclear program.



There would be additional steps in between the initial measures and the final step, including, among other things, addressing the UN Security Council resolutions, with a view toward bringing to a satisfactory conclusion the UN Security Councilˈs consideration of this matter. The E3+3 and Iran will be responsible for conclusion and implementation of mutual near-term measures and the comprehensive solution in good faith. A Joint Commission of E3/EU+3 and Iran will be established to monitor the implementation of the near-term measures and address issues

that may arise, with the IAEA responsible for verification of nuclear-related measures. The Joint Commission will work with the IAEA to facilitate resolution of past and present issues of concern.



Elements of a first step

The first step would be time-bound, with a duration of 6 months, and renewable by mutual consent, during which all parties will work to maintain a constructive atmosphere for negotiations in good faith.



Iran would undertake the following voluntary measures:



* From the existing uranium enriched to 20%, retain half as working stock of 20% oxide for fabrication of fuel for the TRR. Dilute the remaining 20% UF6 to no more than 5%. No reconversion line.



* Iran announces that it will not enrich uranium over 5% for the duration of the 6 months.



* Iran announces that it will not make any further advances of its activities at the Natanz Fuel Enrichment Plant (1), Fordow (2), or the Arak reactor (3), designated by the IAEA as IR-40.



* Beginning when the line for conversion of UF6 enriched up to 5% to UO2 is ready, Iran has decided to convert to oxide UF6 newly enriched up to 5% during the 6 month period, as provided in the operational schedule of the conversion plant declared to the IAEA.



* No new locations for the enrichment.



* Iran will continue its safeguarded R&D practices, including its current enrichment R&D practices, which are not designed for accumulation of the enriched uranium.



* No reprocessing or construction of a facility capable of reprocessing.



* Enhanced monitoring:

- Provision of specified information to the IAEA, including information on Iranˈs plans for nuclear facilities, a description of each building on each nuclear site, a

description of the scale of operations for each location engaged in specified

nuclear activities, information on uranium mines and mills, and information on

source material. This information would be provided within three months of the

adoption of these measures.



- Submission of an updated DIQ for the reactor at Arak, designated by the IAEA as

the IR-40, to the IAEA.



- Steps to agree with the IAEA on conclusion of the Safeguards Approach for the

reactor at Arak, designated by the IAEA as the IR-40.



- Daily IAEA inspector access when inspectors are not present for the purpose of

Design Information Verification, Interim Inventory Verification, Physical

Inventory Verification, and unannounced inspections, for the purpose of access to

offline surveillance records, at Fordow and Natanz.



- IAEA inspector managed access to:

. centrifuge assembly workshops4;



. centrifuge rotor production workshops and storage facilities; and,



. uranium mines and mills.



In return, the E3/EU+3 would undertake the following voluntary measures:



- Pause efforts to further reduce Iranˈs crude oil sales, enabling Iranˈs current customers to purchase their current average amounts of crude oil. Enable the repatriation of an agreed amount of revenue held abroad. For such oil sales, suspend the EU and U.S. sanctions on associated insurance and transportation services.



- Suspend U.S. and EU sanctions on:

. Iranˈs petrochemical exports, as well as sanctions on associated services. (5)



. Gold and precious metals, as well as sanctions on associated services.



· Suspend U.S. sanctions on Iranˈs auto industry, as well as sanctions on associated services.



· License the supply and installation in Iran of spare parts for safety of flight for Iranian civil aviation and associated services. License safety related inspections and repairs in Iran as well as associated services. (6)



· No new nuclear-related UN Security Council sanctions.



· No new EU nuclear-related sanctions.



· The U.S. Administration, acting consistent with the respective roles of the President and the Congress, will refrain from imposing new nuclear-related sanctions.



· Establish a financial channel to facilitate humanitarian trade for Iranˈs domestic needs using Iranian oil revenues held abroad. Humanitarian trade would be defined as transactions involving food and agricultural products, medicine, medical devices, and medical expenses incurred abroad. This channel would involve specified foreign banks and non-designated Iranian banks to be defined when establishing the channel.



* This channel could also enable:

a- transactions required to pay Iranˈs UN obligations; and,

b- direct tuition payments to universities and colleges for Iranian students studying abroad, up to an agreed amount for the six month period.



· Increase the EU authorisation thresholds for transactions for non-sanctioned trade to an agreed amount.





Elements of the final step of a comprehensive solution*



The final step of a comprehensive solution, which the parties aim to conclude negotiating and commence implementing no more than one year after the adoption of this document, would:



· Have a specified long-term duration to be agreed upon.



· Reflect the rights and obligations of parties to the NPT and IAEA Safeguards

Agreements.



· Comprehensively lift UN Security Council, multilateral and national nuclear-related

sanctions, including steps on access in areas of trade, technology, finance, and energy, on a schedule to be agreed upon.



· Involve a mutually defined enrichment program with mutually agreed parameters

consistent with practical needs, with agreed limits on scope and level of enrichment

activities, capacity, where it is carried out, and stocks of enriched uranium, for a period to be agreed upon.



· Fully resolve concerns related to the reactor at Arak, designated by the IAEA as the IR-40. No reprocessing or construction of a facility capable of reprocessing.



· Fully implement the agreed transparency measures and enhanced monitoring. Ratify and implement the Additional Protocol, consistent with the respective roles of the President and the Majlis (Iranian parliament).



· Include international civil nuclear cooperation, including among others, on acquiring modern light water power and research reactors and associated equipment, and the supply of modern nuclear fuel as well as agreed R&D practices.



Following successful implementation of the final step of the comprehensive solution for its full duration, the Iranian nuclear program will be treated in the same manner as that of any non-nuclear weapon state party to the NPT.



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(1) Namely, during the 6 months, Iran will not feed UF6 into the centrifuges installed but not enriching uranium. Not install additional centrifuges. Iran announces that during the first 6 months, it will replace existing centrifuges with centrifuges of the same type.



(2) At Fordow, no further enrichment over 5% at 4 cascades now enriching uranium, and not increase enrichment capacity. Not feed UF6 into the other 12 cascades, which would remain in a non-operative state. No interconnections between cascades. Iran announces that during the first 6 months, it will replace existing centrifuges with centrifuges of the same type.



(3) Iran announces on concerns related to the construction of the reactor at Arak that for 6 months it will not commission the reactor or transfer fuel or heavy water to the reactor site and will not test additional fuel or produce more fuel for the reactor or install remaining components.



(4) Consistent with its plans, Iranˈs centrifuge production during the 6 months will be dedicated to replace damaged machines.



(5) ˈSanctions on associated servicesˈ means any service, such as insurance, transportation, or financial, subject to the underlying U.S. or EU sanctions applicable, insofar as each service is related to the underlying sanction and

required to facilitate the desired transactions. These services could involve any non-designated Iranian entities.



(6) Sanctions relief could involve any non-designated Iranian airlines as well as Iran Air.



* With respect to the final step and any steps in between, the standard principle that ˈnothing is agreed until everything is agreedˈ applies.ˈ



**1422


[www.irna.ir]




"Les conséquences de la duperie de Genève" par Jean Tsadik
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 26 novembre 2013 : 18:31

Les conséquences de la duperie de Genève

Analyse
mardi, 26 novembre 2013

Par Jean Tsadik

Certes, il est déjà advenu, dans l’histoire, que des rois ou des gouvernements se mettent d’accord oralement, sans échanger le moindre document. Il est même arrivé que des ententes de cette sorte aient tenu. L’existence d’un traité signé n’est pas l’unique façon de se comprendre entre Etats ; nous n’avons, pour notre part, jamais prétendu le contraire.

Reste qu’un agrément dûment rédigé en langage juridique, paraphé par des plénipotentiaires et endossé par les instances législatives d’un pays procure des avantages conséquents sur un contrat aux contours faiblement définis ; y compris sur un "Plan d’action conjoint", conçu de telle sorte que chacun puisse le présenter à sa population, ses journalistes, son guide suprême ou son Congrès, de la manière qui lui plaît, tandis qu’un fossé rationnellement infranchissable sépare ces interprétations.

De plus, on est amené à faire une analyse stratégique absolument différente, selon qu’il existe un accord en bonne et due forme ou un brouillon commun de travail, les deux n’ayant pas la même portée, n’offrant pas les mêmes garanties et nécessitant des garde-fous extrêmement distincts.

C’est pour ces raisons que le scoop de la Ména de dimanche est fondamental. D’abord, il fallait dire qu’il n’y a pas eu accord à Genève entre l’Iran et les 5+1, ensuite que les gouvernements mentent délibérément au public en prétendant le contraire, puis que les media, tous les media, marchent dans la combine, se soustrayant à leurs devoirs d’information, d’analyse et de curiosité.

Ces derniers sombrent-ils dans l’activisme ? Dans l’euphorie ? Dans la niaiserie ? Dans l’antisémitisme ? Dans le manque de professionnalisme ou simplement la bêtise ? Le détail des raisons des confrères ne revêt pas la moindre importance à nos yeux. Ce qui en a, en revanche, c’est le phénomène : celui d’une profession entière, à l’échelle planétaire, qui passe des journées à commenter un texte qu’elle n’a jamais vu, qui n’existe pas, et qu’elle n’exige pas de consulter.

Une profession entière qui interprète et décortique la factsheet d’Obama, qui répète péremptoirement, qu’à Genève, l’Iran s’est engagé à ceci et à cela, alors que dans le "Plan d’action conjoint", il n’y a pas la moindre phrase qui commence par : "L’Iran s’engage à…". Ni au fond, ni dans la forme. On n’y parle pas plus de contrat, de traité, d’entente, tout cela participant de l’invention ou du mensonge.



La baronne s’amuse


Le Président Obama s’expose d’ailleurs ainsi à une procédure d’impeachment, de destitution, en ayant affirmé devant ses concitoyens que les Etats-Unis avaient signé un accord qu’ils n’ont pas signé et que l’Iran y avait pris des engagements qu’il n’a pas pris.

Autres lieux autres règles, autre tradition : en France, François Hollande peut se "féliciter du traité signé" dans la capitale lémanique - les lois de la Vème république étant fort souples en matière de distorsions présidentielles – en Amérique, ce n’est pas le cas. Aux USA, qu’elle étrangeté !, on n’admet pas que le chef de l’Etat mente à ceux qui l’ont élu.

Des membres du Congrès, Démocrates comme Républicains, alertés sans doute par l’article de Stéphane Juffa, sont en train d’envisager l’enclenchement d’une procédure de destitution. Prochainement, ils vont exiger de Barack Obama qu’il leur présente l’ "accord signé à Genève". Cela promet d’être épique.

En attendant, les Représentants (députés) et les Sénateurs s’apprêtent à édicter et à voter une loi définissant les mesures que les Etats-Unis devraient prendre instantanément au cas où la "République" Islamique contreviendrait à ses engagements. Selon les appels que nous avons reçus de Washington, la rétorsion serait salée, et cette loi a toutes les chances de passer la rampe.

Sa rédaction s’articulera évidemment sur la factsheet, la feuille d’information d’Obama, en l’absence de tout autre document. Au Capitole – c’est le bon côté du marché de dupes imposé par le président ! -, on ne se casse pas la tête, on "lui fait confiance" en relevant tous les engagements contractuels qu’aurait pris l’Iran.

Et si les inspecteurs de l’AIEA sont empêchés d’inspecter, ou s’ils découvrent que les Perses n’agissent pas en adéquation avec la factsheet, le Congrès s’empressera de sonner la charge. Parce qu’il a l’impression justifiée d’avoir été roulé dans la farine par la Maison Blanche, qu’il est au courant de ce qui se déroule en Iran sous la dictature actuelle, qu’il ne veut pas qu’il devienne une puissance nucléaire, et qu’il soutient Israël.

On peut donc presque agir à l’international, à condition d’être les Etats-Unis d’Amérique, sur la base de l’interprétation que l’on entend imposer d’un texte qui n’a pas été endossé par la partie adverse. Il suffit pour cela de fixer arbitrairement ses red lines et de menacer son interlocuteur des pires sanctions s’il n’entreprend pas ce qui est évoqué sur le "Plan d’action conjoint".

Pourquoi, la Ména, dans ces conditions, faire un si grand ramdam sur l’absence de traité formel ? Pour tout ce que cette absence implique !

Parce qu’en dépit de toutes les pressions, de mois entiers de négociations secrètes USA-Iran, dont nous vous avons parlé chaque semaine dans ces colonnes, des sanctions, des menaces d’intervention israéliennes, les ayatollahs n’ont pas plié : ils n’ont pas accepté de renoncer publiquement à leur projet de bombe atomique.

Parce que, et cela c’est sûr - les 5+1 étant des nations crédibles - comme l’a annoncé Laurent Fabius hier, on commencera à lever les sanctions en décembre. Quel empressement, pour Bayard-Fabius, vu qu’en si peu de temps, il ne sera pas possible d’observer si oui ou non les Perses agissent selon les termes des engagements qu’ils n’ont pas pris !

Parce que l’isolement économique imposé à Téhéran, celui qui a participé à obliger les mollahs à discuter avec les Occidentaux, est irrémédiablement brisé. Déjà les Indiens ont annoncé qu’ils n’attendaient plus que l’aplanissement d’un problème d’assurance de transport avant de commander six millions de barils d’or noir à Khamenei. Déjà le boss de l’industrie automobile française a pris son billet pour la Perse, où il espère négocier des contrats destinés à redonner de l’air à sa branche qui étouffe. Il fait bien de se presser, car il croisera probablement dans son hôtel ses homologues japonais, coréens et européens.


Car le monde du business a tout autant envie de réintégrer les Iraniens que les Iraniens eux-mêmes. Et, en l’absence d’un traité clair et contraignant, Téhéran va, dès les jours prochains, se transformer en Cour des Miracles. De plus, les chiffres de l’augmentation des revenus des Perses découlant de l’allègement des sanctions figurant sur la feuille d’information d’Obama paraissent ce qu’ils sont : ridicules.

Il n’est d’ailleurs fait aucune mention de ces estimations chiffrées dans le "Plan d’action conjoint", et c’est l’une des autres entourloupes. Même sur le fond, même dans le contenu, même sans se soucier du défaut d’engagements : les données soumises par Obama et par Rohani ne coïncident pas.

Et là, aucun doute n’existe, on va pulvériser les prévisions américaines de 4 à 8 milliards de dollars de revenus pour les ayatollahs, et même celles du ministre israélien des Affaires Stratégique et du Renseignement, Youval Steinitz, s’élevant à quarante milliards. En six mois, à Métula, on serait très surpris si ces revenus n’atteignaient pas les cent milliards, et surtout, si les engouements et les intérêts qu’ils vont générer ne rendaient pas irréversibles les engagements des 5+1, avec ou sans allégement supplémentaire des sanctions, et quelle que soit la démarche des Iraniens au sujet de leur programme nucléaire.

Pour amener les Américains sur le sentier de la guerre, dans ces conditions, il faudrait une violation gigantesque par la junte théocratique des engagements qu’elle n’a pas pris. Mais on n’en voit pas, à l’horizon, qui pourrait forcer Obama à reconsidérer les autres options dont il affirme qu’elles restent "sur la table".

Car ces violations hypothétiques ne seraient pas flagrantes : par exemple, comment quantifier précisément la dilution du stock existant d’uranium à 20 pour cent ? Comment déterminer quand et où elle va commencer, et quelle forme définitive elle revêtira, puisque ce n’est stipulé nulle part. Et si rien n’est provisionné, rien non plus ne saurait constituer une violation, c’est une lapalissade.

Et cet exemple est plutôt opportun, puisqu’il constituait la seconde condition posée par les Occidentaux pour un accord avec Téhéran : 1. La cessation des activités d’enrichissement, 2. L’allongement du breakout time, le temps nécessaire à la théocratie chiite pour fabriquer la bombe si elle décidait de le faire.

Lors, avec les 185 kilos d’uranium répertoriés en sa possession, le breakout time s’établit à 21 jours environ. Quasi rien en fait, et c’est pour cela que la planète avait au moins besoin d’un calendrier très précis de la destruction de ces réserves, commençant plutôt hier que demain, et formulant tous les éléments techniques nécessaires. Et surtout, formel, vérifiable et signé !

L’imposture à l’accord, montée par l’administration Obama avec le concours actif des autres membres du Conseil de Sécurité et de l’Allemagne, constitue cette fois-ci une tentative de complot [c’est la première fois que la Ména parle de l’hypothèse d’un complot depuis sa création. Ndlr.]. Barack Obama avait décidé depuis longtemps qu’il ne s’engagerait pas dans un conflit militaire avec la "République" Islamique ; puis, à force d’essayer de négocier, il a fini par se convaincre que Khamenei, ayant sans doute percé les intentions du président américain, n’abandonnerait pas son projet nucléaire, qu’il ne signerait aucun document allant dans ce sens.

Cela était évident pour Obama et Kerry bien avant la convocation des rencontres de Genève, puisque leurs émissaires et leurs atomistes rencontraient régulièrement leurs vis-à-vis perses depuis plus de six mois.

Restaient deux options pour le pensionnaire de la Maison Blanche : avoir recours à la force afin d’empêcher les ayatollahs de progresser en direction de leur bombe, ou s’accommoder d’un Iran nucléaire, à court ou moyen terme, en espérant que la reprise économique et la crainte de la réinstauration des sanctions feraient reculer le guide suprême et sa clique.

C’est assez mal les connaître pourtant ; sachant leur capacité à ruser, il me semble qu’ils auront les deux.

Ce qui est énorme, dans cette histoire, c’est la décontraction avec laquelle Barack Obama a annoncé à son peuple la signature d’un accord et les engagements tout aussi fictifs de Téhéran. Et la facilité avec laquelle les autres puissances – qui redoutent aussi une confrontation, inimaginable pour eux sans Washington, et qui piaffent de commercer à nouveau avec les Iraniens – participent à la duperie du monde.

Quant à Binyamin Netanyahu, il est bien naïf en l’occurrence. Son ministère des Affaires Etrangères a emboîté le pas de l’administration US et s’est lui aussi fendu d’une factsheet de son cru, prenant celle de la Maison Blanche pour argent comptant.

Voici le 1er ministre qui critique un traité qui n’existe pas ! Il se plaint de ce que l’Iran ne s’est pas engagé à mettre hors service ses outils de production d’uranium enrichi, qu’il lui soit permis de continuer d’enrichir à 5%, et qu’il n’ait pas à détruire son usine d’eau lourde d’Arak, tout en bénéficiant d’un adoucissement des sanctions économiques. La réalité est bien plus noire : l’Iran réintègre l’univers du commerce international, mais ne s’est engagé à rien du tout.

Mieux informé, mieux conseillé, il devrait se contenter d’exiger des 5+1 qu’ils publient l’accord qu’ils disent avoir signé, cela lui faciliterait la tâche. Et d’exiger, alternativement, si l’accord est secret, qu’ils le disent, s’il est oral, qu’ils le disent aussi.

Mais pour cela, il bien trop tard, la plupart des dirigeants des 5+1 ayant déjà fait état de la "signature d’un accord" écrit. Reste à démontrer, pour les Israéliens, que ce n’est pas un accord et que le "Plan d’action conjoint" ne contient aucun engagement de la part des Iraniens.

Une option demeure sur la table : celle d’une intervention de Tsahal. Elle inquiète au plus haut point les conspirateurs, qui ne veulent pas que le premier condamné se révolte. D’où le commentaire de Laurent Fabius, selon lequel, si Israël intervenait militairement alors qu’un "accord" a enfin été atteint, personne le comprendrait.

Ou celui, plus musclé et même carrément menaçant, du Secrétaire du Foreign Office britannique, William Hague, déclarant, lundi, devant son Parlement : "Nous décourageons quiconque au monde, y compris Israël, d’entreprendre quoi que ce soit qui pourrait miner cet agrément, et nous serons très clairs avec tous ceux que cela concerne". W. Hague d’ajouter que "la Grande-Bretagne est sur ses gardes".

[www.menapress.org]




Iran : c’est terriblement grave - Stephane Juffa
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 01 décembre 2013 : 17:20

Iran : c’est terriblement grave

vendredi, 29 novembre 2013

Par Stéphane Juffa

"La suspension commencera fin décembre ou début janvier", a déclaré aujourd’hui le représentant iranien auprès de l'AIEA.

"La période de gel de six mois de certaines activités nucléaires controversées de l'Iran commencera fin décembre ou début janvier", a annoncé ce vendredi le représentant iranien, en marge de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence Internationale de l'Energie atomique (AIEA).

"Nous prévoyons que nous devrions commencer à appliquer les mesures conclues par les deux parties fin décembre ou début janvier", a déclaré Reza Najafi.

Lequel a encore ajouté que des discussions préliminaires avec l’AIEA avaient eu lieu au sujet de son rôle de vérificatrice des mesures envisagées à Genève, la semaine dernière, durant les six premiers mois de 2014.

Au temps pour les détracteurs de la Ména, qui trouvaient excessive voire déplacée la distinction que nous observons entre le "Plan d’action conjoint" qui a été discuté dans la capitale lémanique et l’inexistant accord révélé par le Président Barack Obama, les 5+1 et tous les media à part la Ména !

Relevons à ce propos la précision de Reza Najafi, qui parle pudiquement des "mesures conclues" et non d’un "Accord sur le Premier Stade Concernant le Programme Nucléaire de la République Islamique d’Iran", comme annoncé par la Maison Blanche.

La première différence fondamentale d’interprétation vient ainsi d’éclater. Elle tient au fait que, dans un traité, la date d’entrée en vigueur de son application serait clairement déterminée.

Ce qui n’est évidemment pas le cas dans le "Plan d’action conjoint", bâclé, qui ne comprend aucun engagement au sens juridique – pas plus que sémantique d’ailleurs – ni date de mise en œuvre.

Lors, lorsque l’on a affaire à un régime de voyous rusés, c’est à ce genre de désagréments que l’on s’expose en négligeant de faire les choses comme l’exigent le sens des responsabilités et la prudence.

Et je vous assure que ce n’est pas la dernière fois que les ayatollahs vont exploiter l’absence de traité en bonne et due forme. Les 5+1 ont sans doute imaginé, dans leur désir incoercible d’annoncer au monde que la paix avait été préservée par leurs soins, qu’il était évident que les mesures envisagées à Genève dimanche dernier entreraient en vigueur immédiatement.

Cela découle du principe de bonne foi, que l’on devrait envisager avec circonspection lorsque l’on négocie avec une dictature qui a démontré des centaines de fois qu’elle était dénuée de scrupules dans la poursuite de ses aspirations.



La Baronne Ashton en plein partie de "Je te tiens, tu me tiens"
Rira bien qui rira le dernier


Il n’existe aucune nécessité de passer des contrats avec des gens n’essayant pas à tout prix de fabriquer l’arme absolue, tout en menaçant de rayer de la carte des pays avec lesquels ils ne s’entendent pas.

Lors, quand on est obligé de s’accorder avec de tels énergumènes, on ne spécule pas sur le fait qu’ils agissent ou agiront de bonne foi. La prudence conseille au contraire de discuter tout en gardant à l’esprit qu’ils feront tout ce qu’il est possible afin d’exploiter les failles d’un éventuel agrément.

Dans le cas qui nous intéresse, en l’absence d’un accord formel, il n’y a que des failles de ce genre.

Il n’est d’ailleurs pas certain que Téhéran ait besoin d’avoir encore recours à des subterfuges de ce type. Car il est de mon devoir de journaliste de rappeler à tout le monde que, selon le très sérieux Institut Américain pour la Science et la Sécurité Internationale (ISIS), les Perses ne seraient plus qu’à trois semaines de la capacité de concevoir une bombe atomique.

Ce qui, à en croire l’ISIS – ce qui est nettement plus sage que de faire confiance à l’ayatollah Rohani -, générerait une situation doublement particulière : d’une part, la "République" Islamique commencera à appliquer les "mesures" visant à l’empêcher d’obtenir la Bombe alors qu’elle la possèdera déjà, et de l’autre, elle bénéficiera d’une levée partielle des sanctions économiques qui la paralysent, de la part des Etats qu’elle aura floués de A à Z.

On est en présence d’une prise de risque et d’un calcul absurdes par essence de la part des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et de l’Allemagne.

Avec la France, par l’intermédiaire de Laurent Fabius, qui s’est empressée de faire savoir que les sanctions commenceraient à être allégées dès décembre, soit avant que l’Iran ne fasse le moindre geste pour freiner son projet nucléaire… Voilà qui est passablement énorme !

Il reste trois possibilités pour suppléer au contenu de la déclaration de Reza Najafi à Vienne : 1. S’assurer que Téhéran a agi par pure provocation afin de tester le degré de conviction et de coordination des 5+1 dans l’application du "Plan d’action conjoint", et obtenir de sa part un engagement - formel et vérifiable cette fois ! - à appliquer immédiatement le gel de son projet nucléaire. 2. Annoncer publiquement que l’Iran a brisé l’entente obtenue dans la ville du bout du lac – même s’il n’y a pas eu d’entente du tout ; au vu de l’urgence de la situation et des rapports de force, cela n’a aucune importance – et mettre sur pied sans délai une alternative militaire occidentale. 3. Compter sur Israël et ses partenaires régionaux providentiels pour mettre fin à cette farce explosive avant qu’il ne soit trop tard.

A considérer le manque de clairvoyance des chefs d’Etat des 5+1, la fausse information qu’ils ont propagée à propos de la pseudo-signature d’un traité censé juguler le péril nucléaire iranien, l’enthousiasme affiché par leurs acteurs économique pour la reprise des relations commerciales avec les Perses, l’absence de volonté des Occidentaux d’engager une action armée, leur incapacité à évaluer le danger auquel leur attitude expose la planète, je crains – tout en espérant me tromper – que seule l’alternative no.3 soit envisageable.

[www.menapress.org]

Iran : c’est terriblement grave - Stephane Juffa
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 01 décembre 2013 : 18:29

Les Iraniens peuvent mettre leur fameux réacteur à la ferraille, car les radio nucléides à usage de diagnostique et de traitement médicaux, sont à l'heure actuelle fabriqués par des Cyclotrons, comme à Genève et à Nice,,, Cela coûte beaucoup moins cher, et beaucoup plus simple, en terme de radiochimie, et de radioprotection, qu'un réacteur et des milliers de centrifugeuses qu'ils peuvent aussi ferrailler.

Iran : c’est terriblement grave - Stephane Juffa
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 01 décembre 2013 : 20:52

Citation:
Bravo
Les Iraniens peuvent mettre leur fameux réacteur à la ferraille, car les radio nucléides à usage de diagnostique et de traitement médicaux, sont à l'heure actuelle fabriqués par des Cyclotrons, comme à Genève et à Nice,,, Cela coûte beaucoup moins cher, et beaucoup plus simple, en terme de radiochimie, et de radioprotection, qu'un réacteur et des milliers de centrifugeuses qu'ils peuvent aussi ferrailler.

Raison de plus pour conclure que l'interet de toutes ces recherches et depenses iraniennes ne visent pas la recherche medicale ou civile mais bien autre chose.



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