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Apologie du terrorisme au Jeu de Paume - par Richard Rossin
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 juillet 2013 : 09:30

Apologie du terrorisme au Jeu de Paume

Ce qu'on peut voir au Jeu de Paume est stupéfiant! Ce que l'Etat laisse à voir est stupéfiant et en dit long sur la déliquescence de la pensée dans un haut lieu de l'Histoire, les représentants de la Nation y prêtèrent ce serment qui annonçait la Révolution. De l'histoire et de la culture.

Aujourd'hui c'est un lieu d'exposition pernicieusement déletère. La blessure à la liberté commence dès l'entrée: le contrôle de sécurité devenu si banal est la première victoire des terroristes. A l'intérieur, il y en a une autre.

L'exposition intitulée Foyer Fantôme (FF!) a 4 commissaires et une philosophe sophiste. Elle présente des photos subtilement organisées pour faire une apologie du terrorisme. La direction du musée fut obligée de prévenir que les légendes sont de la réalisatrice, font partie de l'œuvre et ne sont pas de sa responsabilité. Jolie leçon de courage. La photographe dit, la direction expose...

L'art qu'on imagine un acte de liberté a souvent été au service des politiques, on se souvient de celui du troisième Reich et de celui de l'Union soviétique. C'était le fait de sociétés à la pensée unique et c'est le cas de cette présentation, elle est au service d'une politique.

L'exhibition commence par des photos de bédouins qui étaient encore au début du vingtième siècle l'essentiel de la population rurale et nomade de la région. Ceux-ci sont volontaires dans l'armée israélienne et sont donc qualifiés de collabos. Ils ne peuvent être de libres citoyens, seulement des collabos pour payer leurs maisons... Premier stade de la déformation mémorielle.
La série suivante s'intéresse aux orphelins polonais. Leur maison est un foyer d'accueil. Leur vie, on la regarde bien sûr avec empathie. La Pologne, le haut lieu du martyr juif lors de la Shoah. Un hasard?

Voilà pour introduire la salle suivante où il est question de la Résistance en France dans la célèbre cité de Tulle (de Gaza à Tulle...) Là, les Nazis pendirent 99 personnes et déportèrent des résistants; une photo de tenue de déportée est là pour interpeller. Et voilà qu'il est annoncé que d'anciens résistants participèrent aux conflits coloniaux de l'après-guerre notamment en Algérie avec d'autres collabos: les Harkis; merci pour eux. Juste de quoi attiser une culpabilisation d'une Europe qui aurait été entièrement fascisante.

Le visiteur est dès lors prêt pour le cœur de l'exposition: "death, Palestine, 2011-2012". On y voit des camps de réfugiés (Balata) dans la zone de l'Autorité palestinienne: ici pas de tente, des immeubles et des maisons en dur, en vérité un quartier de Naplouse pour des réfugiés sur leur propre territoire ! Et sur la tombe d'un "martyr" la carte en statue d'une Palestine du Jourdain à la mer...

On voit surtout donner de la grandeur aux assassins, ceux dont Camus disait qu'ils déshonorent leur cause par le massacre aveugle d'une foule anonyme, et oublier justement les victimes immolées. Des meurtriers rebaptisés Martyrs, bardés d'armes sur toutes les photos, sont vénérés. Les légendes précisent qu'ils sont morts en opération, décodez pour la plupart morts en se faisant sauter au milieu d'une foule... La photographe affirme n'être pas une militante, elle est au moins fascinée par ces semeurs de terreur qui dans n'importe quel Etat de droit auraient été condamnés au moins à perpétuité. Mais pas un mot sur les victimes.

Parmi les hommes photographiés, magnifiés tel le responsable de l'attentat du Delphinarium à Tel Aviv en juin 2001 (21 morts dont 16 adolescents et 120 blessés), tel autre de l'explosion de la Pizzéria Sbaro à Jérusalem-Ouest en août 2001 (15 morts dont 7 enfants et 130 blessés graves), tel autre encore du massacre du Park Hotel à Netanya en mars 2002 (29 morts, 140 blessés dont 20 grièvement; les planificateurs ont été libérés pour la libération du franco-israélien Gilad Shalit en octobre 2011) et encore tel autre de l'explosion d'un bus à Jérusalem en octobre 2002 (19 morts, 74 blessés). Sans oublier les carnages dans des écoles à Jérusalem (2 et 7 mars puis 28 mai 2002, 6 mars 2008) et ailleurs des bus scolaires (7 avril 2011), celui de l'Université Hébraïque en juillet 2002 (9 morts dont un français de 24 ans, 86 blessés)... voilà des hauts faits de ces hommes aux portraits exposés-là, brandissant fièrement leurs armes. A quoi pensent-ils lorsqu'ils entendent le mot culture? Et cette ambulancière meurtrière!

Les victimes n'ont pas de nom, elles sont trop nombreuses et les handicapés définitifs plus encore. Les victimes ont pour seul foyer la terre de leurs sépultures et le silence du musée.
Comme explique une guide, "cette exposition est une proposition d'interroger l'évènement..." Une affichette précise "afin d'éviter tout malentendu, le Jeu de Paume (...) présente un travail sur les images qui ne constitue ni de la propagande ni une apologie du terrorisme." Puisque le musée le dit. Et d'ajouter que l'artiste explique "je ne suis pas une militante. Mon travail est de montrer, pas de dénoncer ni de juger". Dans une conférence de presse aux Beaux-Arts, les envoyés du musée exposent qu'elle refuse sa nationalité israélienne (mais pas les avantages qu'elle lui procure)...

De son côté, Aurélie Filippetti, la ministre de tutelle, vient de déclarer que son prédécesseur "regardait les trains passer; moi, je les aiguille". On voit ça. Reste enfin que sur le plan de la qualité des images on est loin de Cartier-Bresson. Est-ce de l'art ou du cochon? Une question encore: pourquoi?

Et pour plus de clarté, une manifestation "d'indignés" pour le 7 juillet vient de se voir retirer son autorisation au motif, semble-t-il, qu'elle serait menacée par le groupuscule Euro-Palestine... L'Etat ne protège plus la liberté d'expression des citoyens, il cède au chantage. La violence continue de gagner.

A l'inverse, le 6 juillet, le ministère avait permis à Paris une manifestation en arabe des Frères musulmans en faveur de Morsi; il n'y avait pas à craindre de contre-opinion... probablement.



par Richard Rossin
Ecrivain, ancien Secrétaire Général de Médecins Sans Frontières

[www.huffingtonpost.fr]




Apologie du terrorisme au Jeu de Paume - par Richard Rossin
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 juillet 2013 : 09:46

Du meme auteur, Richard Rossin, sur [www.causeur.fr]#



Où va la liberté d’expression ?

De l’affaire Nicolas à celle du Jeu du Paume



« Un droit que l’on n’exerce pas est un droit qui meurt. Une liberté dont on oublie le prix est une liberté en péril » Benoîte Groult (Ainsi soit-elle)



Il y a une aggravation des atteintes à la liberté d’expression. Un homme s’est élevé contre une exposition humainement controversée au musée du Jeu de Paume. Il y téléphone puis envoie un mail pour manifester sa désapprobation. Dès le lendemain, il est convoqué par la police criminelle, mis en garde à vue, son appartement est perquisitionné ! La garde à vue, devant l’absence de dossier, est levée dans la journée.

Donc envoyer un mail de réprobation serait devenu un délit. Que le musée porte plainte lorsqu’il est menacé est normal mais qu’il alerte les forces de l’ordre pour délit d’opinion, cela s’appelait autrefois dénonciation calomnieuse. D’autant que le mail incriminé ne semble comporter aucune menace physique. Dès lors, comment la police fut-elle avertie ? Il n’y a que deux solutions : soit les autorités françaises agissent comme l’administration américaine et pirate tout le monde, soit le musée fait de la délation. La garde à vue ayant été rapidement levée, j’ai la faiblesse de croire que la police a été instrumentalisée par l’apparence de sérieux d’un musée, et n’a pas analysé les pièces car elle n’a pas pu même imaginer cette dérive. Il reste à espérer qu’elle a porté l’affaire devant le parquet et que celui-ci ne la glissera pas sous ses plinthes…

Bien sûr, il y a la question controversée de la partie « death » de l’exposition présentant en résistants des membres d’organisations paramilitaires violentes qui s’étaient fait exploser au milieu de passants anonymes dans des bus, des restaurants, des lieux publics. Qu’il y a-t-il de commun avec ces attitudes meurtrières et la guerre de Jean Moulin et les résistants qui, eux, n’avaient pour objectifs que les objectifs militaires d’un ordre assassin prédateur de la liberté d’expression ? Et voilà qu’une philosophe de l’art veut à tout prix cautionner cette assimilation et, ignorant le sort les victimes, couvre le terrorisme à défaut d’en faire l’apologie. Pas d’interrogation pour les foyers des victimes. Finalement, il se trouve que la liberté d’expression n’est pas ici, mais vient de là où ces photos ont été faites, là où les visiteurs de l’exposition savent qui sont les sinistres personnages vedettes de cette artiste arabe israélienne… Une consigne ministérielle enjoignant à apporter l’information manquante n’a pas été respectée. Jeu de paume, jeu de vilain : tout juste y trouve-t-on une note précisant que les légendes sont de l’artiste… une belle façon de se dégager de toute responsabilité.

À Paris, on n’inquiète pas les néo-apologistes irrespectueux des circulaires étatiques, on met en garde à vue les indignés… pardon, ceux qui manifestent leur désapprobation. Le seul martyr mort en opération est la liberté d’expression assassinée au nom d’une prétendue liberté d’expression. Les oignons pleurent-ils aussi quand on les coupe ?

Ceci intervient dans un climat pour le moins curieux autour de la liberté d’expression et de la défense des valeurs de la démocratie. Et le phénomène n’est pas nouveau. En matière de valeurs abandonnées : les Darfouris laissés aux fureurs d’un président poursuivi par la Cour Pénale Internationale, les Tibétains oubliés, les Syriens progressivement englués dans une situation de peste ou de choléra par les tergiversations occidentales, les Touaregs démocrates du MNLA sacrifiés au dogme de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme, colonialisme qu’au demeurant nous haïssons, etc… Le monde est plein du silence brisé par les cris des suppliciés. Laissons en paix les tyrans et les massacreurs, commerçons.

Pour la liberté d’expression, les affaires deviennent nombreuses. Impossible de défendre la laïcité de la crèche Baby Loup installée dans « les quartiers », la justice ayant annulé le licenciement d’une employée qui décide de porter le voile. Un jeune manifestant, Nicolas, pour lequel je n’ai pas de sympathie particulière et parce qu’il se lève contre un projet gouvernemental et refuse, sans violence, la dispersion et un prélèvement ADN, est arrêté puis condamné à deux mois ferme! Des manifestations non autorisées sont légion, des casseurs ne sont pas appréhendés ou condamnés avec sursis voire relaxés. En Tunisie, les Femen sont libérées, en France Nicolas est enfermé.

Sur la contestation d’un reportage pour le moins douteux d’événements qui auraient aboutis à la mort du jeune Al-Dura au carrefour de Netzarim, au terme d’un incroyable marathon judiciaire de treize ans, la Cour de cassation, contre l’avis de son avocat général, « annule la relaxe de Karsenty au motif que la cour d’appel n’avait pas à demander les rushs du reportage, car il appartient au prévenu d’apporter les preuves de sa bonne foi en vertu de ce qu’il savait au moment des accusations proférées ». On ne peut donc demander à ce que la justice s’éclaire… Mais on dit que le cabinet conseil de France Télévisions est celui du compagnon de la Garde des Sceaux, cela fait désordre.

Un nouveau jugement condamne donc Philippe Karsenty pour diffamation à l’encontre de France Télévisions et son reporter (qui n’avait pas plus de preuves dans son reportage puisqu’absent des lieux). La condamnation n’infirme en rien les propos de Karsenty : la télévision publique allemande ARD en 2002 et 2009 affirmait la manipulation, des journalistes indiscutables à la vision des fameux rushs n’ont vu ni agonie insupportable de l’enfant ni marque de sang… les quinze balles alléguées dans le corps devaient être cautérisantes, hémostatiques.
Et il y a l’affaire du « mur des cons » (photos de personnalités politiques, intellectuelles ou journalistiques dites de droite) découvert par hasard et révélée par un journaliste d’abord anonyme. Au Syndicat de la magistrature (SM), on juge avant de juger. L’information est publiée et immédiatement le Syndicat national des journalistes (SNJ) apporte son soutien syndicaliste au SM sans se soucier ni du devoir ni de la liberté d’information…

Les faits devraient être très tus. La présidente du SM, Françoise Martres, évoque une action de potaches. Notre liberté dépend donc des jeux de membres potaches d’un syndicat qui avait appelé à voter Hollande au second tour. Mais le scandale est là, la Garde des Sceaux (toujours la même) saisit le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui se déclare incompétent… Evidemment. Il renvoie les uns et les autres à leurs responsabilités.

Que croyez-vous qu’il arriva devant ce dévoiement ? Le SNJ-CGT obtient de la direction de France 3 que Clément Weill-Raynal soit entendu par une commission de discipline. Pourtant, aucun des représentants siégeant au sein de ce tribunal d’exception n’a voté pour une mise à pied. La chaîne a interdit de travail celui qui accomplit sa mission d’informer. De fait, celui-là était fondé à diffuser discrètement l’information hors son employeur qui fut le dernier média à la révéler… Il n’y eut à l’annonce de la sanction aucune indignation, le SM a discrètement fait disparaitre son « mur des cons ». Circulez, il n’y a rien à voir et rien à dire.

Dans ces conditions, rien d’étonnant qu’une manifestation contre l’exposition au Jeu de Paume soit, pour « cause de menaces », reportée du 16 au 30 juin.

Il n’est pas pensable que nos responsables élus et ministres aient une tentation despotique, ils ont juste la certitude de détenir la vérité. Mais toutes les tyrannies ont eu cette certitude. La crainte du risque d’un subreptice glissement à la pensée unique par défaut de valeurs et de volonté, par l’abandon du raisonnable est saine, le doute est un courage.

[www.causeur.fr]

Apologie du terrorisme au Jeu de Paume - par Richard Rossin
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 14 juillet 2013 : 11:03

Un syndicat des commissaires de police vient de publier un communiqué dans lequelils s'insurgent contre la mesure disciplinaire qui frappe deux d'entre eux.Ils avaient refusé de mettre en garde à vue deux manifestants contre lequels il n'y avait pas de motif valable.Ces commissaires refusent de devenir agents d'une police politique au services des pouvoirs executifs.
Les socialistes ont tellement peur du peuple,qu'ils virent au système soviétique de contrôle des coonsciences.

Apologie du terrorisme au Jeu de Paume - par Richard Rossin
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 juillet 2013 : 11:18

A ce sujet justement, cet article

"France : glissements progressifs vers des comportements totalitaires"


[www.dreuz.info]



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