TEMPS MODERNES :  DARNNA.COM
Sujets divers, humour & actualites 
Aller à la page: 12Suivant
Page courante: 1 of 2
Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 30 janvier 2012 : 10:55


Jeudi 26 janvier 2012

Bartali a sauvé 800 juifs


Même disparu depuis bientôt 12 ans, Gino Bartali reste ancré dans les mémoires, notamment pour avoir permis à des Juifs de rallier les Etats-Unis et la Suisse grâce à l'engagement de ce géant de la route.

Quelques 800 Juifs, dont certains ont retrouvés refuge à l'époque entre Genève et Lausanne, lui doivent beaucoup. Membre du réseau clandestin Desalem, le Toscan est passé à l'acte dès le 8 septembre 1943. A l'insu de sa famille, dont son épouse, Adriana, le grimpeur a enfourché son Legnagno rouge et vert plus de quarante fois afin de monter au couvent de San Quirico, près d'Assises. Sous la selle et dans les tubes vides de son guidon, Gino Bartali cachait des photos et documents de Juifs à contrefaire pour leur permettre de fuir. Sur les 200 km menant de Florence à l'établissement tenu par des soeurs, les contrôles étaient fréquents. Grâce à son aura et sa réputation, ses missions ont toujours connu la réussite, les Allemands lui demandant de signer des autographes ou de répondre à des questions sur le cyclisme.

Dès son arrivée, "Il Ginetaccio" remettait les précieux papiers dans les mains de la mère supérieure pour les transmettre à une imprimerie clandestine. Munis de nouveaux papiers, les Juifs pouvaient rejoindre les Abruzzes avant de s'exiler aux Etats-Unis ou de chercher leur salut en Suisse. Historien de la Shoah de Gênes, Maccio est même parvenu à en localiser sur les bords du lac Léman entre Genève et Lausanne.

Avant de jouer au bon porteur, Gino Bartali s'était aussi entraîné entre Florence et Gênes au rôle de convoyeur de fonds. Dans la ville portuaire, le champion recevait de l'argent venant de comptes ouverts en Suisse par des Juifs du monde entier pour les ramener en Toscane.





Les JUSTES
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 31 janvier 2012 : 15:00

L’un des plus grands champions de l’histoire du cyclisme, Gino Bartali, pourrait être élevé au rang de « Juste » en Israël. Près de 70 ans après les faits et 12 ans après sa disparition, les preuves remontent enfin à la surface de son action méconnue pendant la Seconde guerre mondiale, qui a contribué à sauver 800 Juifs.


Vainqueur d’un Tour de France et de deux Tours d’Italie, Bartali avait été incorporé en 1943 comme policier de la route par le régime fasciste mais avait démissionné le 8 septembre. Il était alors entré dans la clandestinité et avait choisi d’aider des Juifs persécutés en transportant leurs photos d’identité vers un couvent religieux qui fabriquait de faux papiers. Pour les soldats qui surveillaient la route entre Florence et San Quirico, près d'Assise, Bartali se livrait à un simple entraînement de 380 kilomètres. En réalité, le cadre et la selle de son vélo contenaient de très précieux documents.


Les détails de son activité ne sont connus que depuis deux ou trois ans, grâce à un travail universitaire qui recense les témoignages d’une religieuse et de rescapés de la Shoah. Andrea Bartali, le fils de Gino, poursuit les recherches avec le soutien de la communauté juive de Toscane et de la journaliste Laura Guerra.

En Israël, le Mémorial de Yad Vashem étudie actuellement ces preuves dans le but d’accorder à Bartali la distinction posthume de « Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ».

Jusqu’à sa mort, Bartali est toujours resté discret sur son engagement, cachant ses actes de bravoure même à son épouse. Un jour, il dit simplement : « Le bien, on le fait, on ne le dit pas. Certaines médailles s'accrochent à l'âme, pas à la veste ».


Fin 1943, il fut jeté en prison pendant 45 jours, officiellement pour son soutien au Vatican, qui s’opposait à la politique du régime fasciste. Par chance, il évita un procès au tribunal spécial de guerre.

A la libération, il reprit sa carrière, remporta un troisième Tour d’Italie et un deuxième Tour de France tandis que les tifosi s’enflammaient pour sa rivalité légendaire avec Fausto Coppi.


Aujourd’hui, la Fondazione Bartali honore sa mémoire et rappelle l’une de ses devises : « Si le sport n'est pas une école de la vie et de la solidarité, alors il ne sert à rien ».


Les JUSTES
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 01 février 2012 : 19:01

Un Justes : Paul Grüninger


L'Anschluss

Dans la nuit du 11 au 12 mars 1938, l'Allemagne procéda à l'invasion de l'Autriche. Ceux qui se sentaient menacés, les juifs au premier chef, s'efforcèrent de fuir. Les nazis ne s'y opposèrent pas, à condition que les intéressés n'essaient pas d'emporter leurs biens ; un journal du Vorarlberg écrivit : « Le grand exode est vu d'un très bon œil par la population fidèle et patriote ». Le bureau pour l'émigration juive à Vienne, dirigé par Adolf Eichmann, traitait jusqu'à 1000 demandes par jour. La Suisse, elle, ne considéra pas les réfugiés juifs comme des politiques et les incita à retourner d'où ils venaient. Le 1er avril, le Conseil fédéral introduisit l'obligation du visa pour les Autrichiens ; toutefois, avant l'été, les renvois seront rares.

Paul-Ernst Grüninger
Grüninger est né en 1891 à Saint-Gall ; il devint, sans grande conviction, instituteur. En 1919, il entra dans la police cantonale ; en 1938, il en était le commandant. En août, les autorités allemandes poussèrent massivement les juifs vers la frontière suisse. Le 17, à l'invitation de Heinrich Rothmund, responsable de la division de police au Département fédéral, une conférence des directeurs cantonaux de police eut lieu à Berne. Grüninger y prit part au côté de son chef, le Conseiller d'Etat socialiste Valentin Keel. A la question : «Ne pouvons-nous pas améliorer l'étanchéité de nos frontières ?», Grüninger rétorqua : «Pour de simples raisons humanitaires, il est impossible de renvoyer les réfugiés (.) Si nous les refoulons, ils reviennent ''au noir'' et deviennent incontrôlables. Il est impossible de fermer hermétiquement les frontières».

Fermeture de la frontière suisse
C'est pourtant la décision que le Conseil fédéral prend le 19. Voyant la misère des candidats à l'asile, et conscient que la mesure ne suffit de toute façon pas à stopper les entrées illégales, Grüninger se considère comme mandaté par son supérieur pour appliquer librement les directives fédérales, voire les ignorer. Il n'est pas seul : un employé de l'agence consulaire de Bregenz fait passer des juifs en les prenant dans sa propre voiture ; comme il est connu des douaniers, on le laisse passer avec son «chargement».Le consul de Suisse à Vienne avoue avoir délivré 500 visas pour des raisons humanitaires. A Bâle, il arrive aussi qu'on contrevienne à l'ordonnance fédérale.

Crime ...
A la fin de l'année, l'Allemagne a changé d'attitude ; elle empêche le passage illégal par le Rheintal. L'action du capitaine Grüninger revêt trois formes : il ferme les yeux sur les entrées illégales, il entreprend des démarches pour un accueil en bonne et due forme, il modifie - donc falsifie - les documents : il appose une date d'entrée antérieure au 18 août sur les papiers qu'il délivre. Dans un autre cas, il envoie une citation à comparaître, dans son bureau de Saint-Gall, à un couple auquel le visa avait été refusé ; la citation servira de document d'entrée. Les choses allaient inévitablement se savoir : des réfugiés parlaient, la police fédérale avait des indicateurs, des organisations d'extrême-droite veillaient. Fait plus grave, il semble que des juifs eux-mêmes alertèrent Berne. Il faut dire que l'administration fédérale faisait payer tous les frais des réfugiés juifs à leurs coreligionnaires établis en Suisse.

... et châtiment
Le Conseiller d'Etat Keel dut se justifier et fit ouvrir une enquête, qui confirma les soupçons : «Paul Grüninger ne savait pas dire non». Le 3 avril 1939, il fut interdit de bureau. Dès lors, il fut «filé» par des policiers, son courrier et son téléphone surveillés ; les accusations les plus grotesques circulèrent : corruption, pression sur des réfugiées pour obtenir leurs faveurs, sympathies nazies même. Valentin Keel qui, jusqu'alors, avait protégé Grüninger, le désavoua. Le procès eut lieu en 1940 : Paul Grüninger fut condamné à une amende de 300 francs et à la plus grande partie des frais pour violation du devoir de fonction. La peine, en soi, n'était pas lourde : mais il restait la condamnation morale et une situation économique très précaire ; Grüninger vécut désormais d'emplois occasionnels et si, dans les années 50, il fut de nouveau autorisé à enseigner, ce fut à titre intérimaire. Pendant 30 ans, les efforts pour sa réhabilitation échouèrent. Toutefois, les témoignages de ceux qu'il avait sauvés se multipliant, le Conseil d'Etat lui écrivit en 1970 pour lui «témoigner ouvertement sa reconnaissance pour son attitude humaine d'alors». Mais il ne fut pas question de lui accorder une indemnité. En revanche, Israël lui décerna en 1971 la médaille des Justes et plusieurs arbres furent plantés en son honneur.

Réhabilitation posthume
Il mourut en 1972 et ce n'est que dans les années 1990 que sa mémoire a été pleinement réhabilitée. Il n'est pas possible de connaître le nombre des personnes qu'il a sauvées ; selon Dreifuss, 135 à 170 questionnaires auraient été «retouchés».


Les JUSTES
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 05 février 2012 : 02:27

Carl Lutz (né le 30 mars 1895 à Walzenhausen en Suisse et décédé le 12 février 1975 à Berne) est un diplomate suisse et un Juste parmi les nations.



Carl Lutz fut le vice-consul suisse à Budapest en Hongrie de 1942 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a fourni les papiers qui permirent à des dizaines de milliers de Juifs d'échapper aux nazis.

Avec d'autres diplomates de pays neutres comme Raoul Wallenberg à l'ambassade de Suède, Angelo Rotta, le nonce apostolique, Angel Sanz Briz, le représentant de l'Espagne, et plus tard Giorgio Perlasca, un homme d'affaires italien travaillant à l'ambassade espagnole, et Friedrich Born, le délégué suisse du Comité international de la Croix-Rouge, Carl Lutz travailla sans relâche pendant des mois pour aider des innocents à échapper à leur mort programmée.

Mais, comme pour Paul Grüninger, son action ne fut pas reconnue avant 1958, lorsqu'il fut "réhabilité" en Suisse, après avoir été accusé d'avoir abusé de ses fonctions. En 1963, une rue reçut le nom de Lutz à Haïfa en Israël, et depuis 1991 un mémorial à l'entrée de l'ancien ghetto de Budapest évoque son souvenir. En 1965, Carl Lutz a reçu le titre de Juste parmi les nations du Mémorial de Yad Vashem.

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 07 février 2012 : 12:35

Le Chambon-sur-Lignon

Les Justes protestants des Cévennes

Qui sont ces Français qui ont caché des Juifs ?


Nous étudierons ici un cas particulier, un record dans le sauvetage : celui des protestants des Cévennes et particulièrement du Chambon-sur-Lignon.

La Révocation de l'Edit de Nantes et la tradition rebelle des Cévennesp
En 1685, le roi Louis XIV révoque (= annule) l'Edit de Nantes, une loi qui autorisait les protestants à célébrer leur culte. La religion protestante est donc interdite.

Dans certaines régions, les protestants refusent de ce convertir au catholicisme. Les Cévennes, région montagneuse du massif Central, est particulièrement rebelle. Le roi envoie des soldats, des dragons, qui vivent sur le pays (= les dragonnades) et des curés convertisseurs qui font l'appel des habitants lors de la messe dominicale.

Mais la révolte couve et des protestants se réunissent secrètement dans la montagne, « au désert » comme ils disent, pour des cérémonies interdites et des prêches enflammés.

Le 24 juillet 1702, dans un bourg des Cévennes, sur le bord du Tarn, le Pont-de-Monvert, une soixantaine de protestants délivrent des prisonniers et tuent leur geôlier, l'abbé du Chaila, un prêtre chargé de convertir les Cévenols, qui a concentré sur lui la rancœur accumulée depuis l'interdiction du protestantisme.

C'est le début de ce qui est un peu plus tard appelé la guerre des Camisards.

Cette révolte est menée par Jean Cavalier, un apprenti boulanger, qui réussit par deux fois à faire battre l'armée royale en 1702 et en 1704. Louis XIV fait envoyer des renforts. La région est noyée de soldats jusqu'à la défaite des derniers Camisards, appelés ainsi parce qu'il n'avaient comme uniforme que leur chemise.

Les Camisards seront exécutés, envoyés aux galères ou prennent le chemin de l'exil.

En 1710, tout est terminé et le protestantisme reste interdit jusqu'en 1787.

Longtemps il restera une tradition de révolte, de tolérance religieuse et d'accueil des pourchassés dans les Cévennes, jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale...

Le pasteur Trocmé

"Nous ignorons ce qu'est un juif, nous ne connaissons que des hommes"
Réponse de Trocmé au préfet qui lui annonçait un recensement des Juifs sur le plateau du Chambon.

Le Pasteur André Trocmé, désigné Juste parmi les Nations en 1971,

Il est difficile de décrire l'action du pasteur Trocmé et de sa femme Magda (elle-même reconnue Juste parmi les Nations en 1984), tant elle fut continue et importante. Avec d'autres pasteurs et la population du Chambon-sur-Lignon, ce couple merveilleux a organisé l'hébergement et la survie de milliers de Juifs. Au-delà des actes concrets qu'il a accomplis, l'action du Pasteur Trocmé réside aussi dans l'encouragement spirituel et moral qu'il donnait à tous les habitants du Chambon afin d'aider les Juifs persécutés. Il mit en place des mécanismes d'évacuation des planques en cas de rafle. C'est d'ailleurs une arrestation qui a valu la déportation et la mort d'un des leurs, Daniel Trocmé, qui s'occupait lui aussi de sauver des enfants juifs.

Et lorsqu'il fut arrêté par la Gestapo, en 1943, André Trocmé refusa de signer un papier d'allégeance à Pétain, alors qu'il était pourtant menacé de demeurer en prison. Quelques mois plus tard, l'engagement du Pasteur et de la population étaient tels que le Pasteur Trocmé dut se cacher. Magda et André Trocmé, tous deux décédés, sont aujourd'hui, avec le village de Chambon-sur-Lignon, le symbole même de l'action des Justes.

Aux côtés du pasteur Trocmé, il faut aussi citer Edouard Theis.

Le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé, l'une des 19 victimes de la rafle de la Maison des Roches. Daniel Trocmé est mort à Maïdanek en avril 1944.





Les JUSTES
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 07 février 2012 : 13:15

il y a malheureusement beaucoup de personnes ayant sauvé des Juifs qui restent ignorées .La qualification se Juste necessite une longue enquête à la recherche de temoignages credibles.
J'ai vainement cherché entre 1968 et 1970,des enfants qui furent sauvés
par le maire de Moissac,petite ville du Tarn et Garonne,afin de pouvoir constituer un dossier.Son nom était Mas,et au peril de sa vie et celle de dizaines de paysans,il les a logés dans le Château,et il les repartissait entre des fermes quand il était informé del'arrivée des allemands.
En fait,ce fut toute la population de cette ville qui participa à la survie de plus de 200 enfants.
Ce sont ces anonymes qui en sauvant des Juifs,ont sauvé l'honneur de la France.

Les JUSTES
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 10 février 2012 : 21:52

En 1953, l’assemblée législative de l’État d’Israël (la Knesset), en même temps qu’elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le Mémorial de Yad Vashem. Au 1er janvier 2007, 22 765 Justes parmi les Nations de 41 pays ont été honorés.


Le Chambon-sur-Lignon est située dans les monts du Vivarais, à l'est du Velay, près de la limite administrative avec le département de l'Ardèche.
1893 : Le Chambon devient Le Chambon-de-Tence.
1923 : Le Chambon-de-Tence prend le nom du Chambon-sur-Lignon.
Histoire[modifier]

Ville huguenote depuis le xvie siècle dans le Massif central. La commune et sa région, très tôt station touristique et centre d'accueil pour les enfants, se rendent célèbres par l'action de leurs habitants pour aider les Juifs fuyant les persécutions nazies et le régime de Philippe Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1940, le pasteur André Trocmé et sa femme Magda, s'attachèrent à sauver des citoyens juifs, menacés par le régime du Maréchal Pétain d'être envoyés dans les camps de concentration. Tous deux poussèrent les villageois à les accueillir dans leur maison et dans les fermes des alentours, ainsi que dans des institutions publiques. À l'approche des patrouilles nazies, les personnes hébergées partaient se cacher dans la campagne en dehors du village. Après leur départ, les habitants allaient dans les bois en chantant une certaine chanson pour prévenir les Juifs que le danger était écarté.

Au-delà de l'accueil, les habitants de cette région ont fourni de faux papiers d'identité, des cartes de rationnement et aidé au passage de la frontière avec la Suisse1. Cependant, certains habitants payèrent ce courage de leur vie et furent arrêtés et déportés, comme le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé, qui mourut au camp de Majdanek. Selon le documentaire Les armes de l'esprit, environ 5 000 Juifs ont trouvé refuge à un moment ou à un autre dans la région du Chambon-sur-Lignon.

En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les Nations » pour leur action humanitaire et leur bravoure face au danger.

Un jardin et une stèle honorent la région du Chambon au Mémorial de Yad Vashem. C'est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur.

Parmi les nombreux enfants juifs accueillis et cachés au Chambon figure le futur mathématicien Alexandre Grothendieck. Albert Camus vint au Chambon en 1942-1943 pour soigner sa tuberculose, y écrivit "Le Malentendu", et travailla à "La Peste et à L'Homme révolté".

Le village a accueilli le président de la République Jacques Chirac le 4 juillet 2003 et le président de la Commission européenne José Manuel Durão Barroso avec l'équipe de rugby à XV du Portugal pour la coupe du monde 20073.

Le Collège Cévenol, fondé en 1938, est toujours un établissement secondaire international, pour la paix.

En 2011, le village accueillit l'équipe de france de rugby (XV de France) pour un stage de préparation à la coupe du monde en Nouvelle Zélande.


hebergeur d'image

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 10 février 2012 : 22:05

La notion de « Juste parmi les nations » dans la tradition juive.


Dans la tradition du judaïsme, la plupart des préceptes et obligations contenus dans la Torah ou dans ses commentaires s’imposent seulement aux Juifs, étant hérités de leurs ancêtres qui furent volontaires pour cette charge. Ces obligations sont détaillées dans les 613 commandements (mitzvot) du judaïsme orthodoxe.

Les non-Juifs ont à suivre des principes éthiques moins détaillés. Au sens large, tout non-Juif qui observe les « Sept commandements » est reconnu en tant que « juste » (en hébreu Tsaddik) et est assuré d’une récompense divine. Par exemple, dans les écritures juives, Job représente parfaitement ce type de personne tout comme Melchisédech, tous deux des Gentils.

D’après la Halakha1, les sept catégories d’obligations divines incombant aux non-Juifs sont :

Reconnaître un seul Dieu, créateur du monde ;
Ne pas blasphémer contre Lui ;
Instaurer des cours de Justice dans la société qui garantissent la moralité publique ;
Ne pas commettre de meurtre ;
Ne pas commettre de vol ;
Ne pas commettre d’adultère ;
Ne pas consommer le membre d’un animal vivant (et d’une manière plus large ne pas faire souffrir les animaux).

Le processus de création dans l'ordre juridique israélien[modifier]
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, prend corps en Israël la volonté de commémorer les martyrs de la Shoah. En mars 1953, le gouvernement israélien dépose à la Knesset un « projet de loi sur la commémoration des martyrs et des héros - Yad Vashem ». C’est lors de débats par un amendement au projet qu’est ajouté une référence aux « Justes parmi les Nations », non-Juifs qui ont risqué leur vie pour venir en aide à des Juifs. La notion de Juste entre dans le champ légal et politique par la loi du 19 août 1953, au dernier alinéa de l’article I fixant les thèmes d’action du mémorial.

Mais ce n’est qu’à partir de 1963, comme une des conséquences du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem qui entend faire la lumière sur les comportements pendant la guerre et distingue entre les attitudes des différents pays, institutions et communautés ceux qui ont agi pour sauver des Juifs, que Yad Vashem enclenche une politique active d’identification de ces « Justes ».

La signification politique de cet hommage.

Yad Vashem estime que l’hommage rendu aux Justes parmi les Nations revêt une signification éducative et morale4 :

Israël a l’obligation éthique de reconnaître, d’honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin.

Les actes des Justes prouvent qu’il était possible d’apporter une aide. L’argument selon lequel l’appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l’action de milliers de personnes de tous les milieux qui ont aidé les Juifs à échapper à la Solution finale.

Critères de choix :

Depuis 1963, une commission présidée par un Juge de la Cour suprême d’Israël a été créée pour décerner le titre de « Juste parmi les nations ».

La commission respecte des critères précis et s’appuie sur une documentation méthodique reposant principalement sur les témoignages directs. Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d’un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants tels que :

Le fait d’avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.

Le fait d’avoir été conscient qu’en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité ou sa liberté personnelle, les nazis considérant l’assistance aux Juifs comme un crime.

Le fait de n’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l’aide apportée.

Conséquences de ce choix:

Une personne reconnue comme un « Juste » se voit octroyer une médaille à son nom, un certificat officiel et son nom est gravé sur le Mur d’Honneur dans le Jardin des Justes à Yad Vashem. Cette inscription remplace la plantation d’un arbre faute de place dans le mémorial. Ces symboles sont remis au « Juste » ou à ses représentants lors de cérémonies publiques. Un Juste reçoit un versement mensuel au niveau du salaire moyen d’Israël. Diverses aides sanitaires et sociales lui sont accordées ainsi qu’à son époux(se). Le « Juste » qui est en difficulté - où qu’il réside - sera aidé par La « Fondation juive pour les Justes », établie à New York (États-Unis) créée à cet effet.

Le Fonds Anne Frank, établi à Bâle (Suisse) prend en charge les frais médicaux. Les « Justes » établis en Israël (57 personnes et leurs familles) reçoivent une pension d’État.

Les lois de Yad Vashem autorisent :

« à conférer la citoyenneté honoraire aux Justes parmi les Nations et s’ils ont disparu, la citoyenneté commémorative de l’État d’Israël en reconnaissance de leurs actions ».

Au 1er janvier 2009, 22 765 personnes6, incluant les membres de la famille qui ont partagé les risques du sauvetage des Juifs, ont été reconnues Justes, représentant plus de 8 000 actions de secours authentifiées.

La politique de Yad Vashem est de poursuivre ce programme tant que des demandes de reconnaissance étayées par des preuves lui seront transmises.

L’octroi de cette distinction doit honorer des actions incontestables, prouvées, largement individuelles à quelques exceptions comme le village français du Chambon-sur-Lignon, le village néerlandais de Nieuwlande, le réseau polonais Żegota ou la Résistance danoise. La difficulté de trouver des témoignages directs ou le caractère diffus de certaines actions réduisent le nombre des « Justes » identifiables.

Comme le précise le site de la section française de Yad Vashem, le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. De plus, de nombreuses actions ont été effectuées par des réseaux très variés, des actions successives de faible portée menées par de nombreuses personnes, assistées par une très large « complicité passive ».


hebergeur d'image





Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 12 février 2012 : 02:17

Raoul Wallenberg


Raoul Wallenberg, né le 4 août 1912 près de Stockholm, et dont la date de décès reste incertaine, est un diplomate suédois. Héritier de l'empire industriel et financier de la famille Wallenberg, il a mené une carrière d'homme d'affaires dans plusieurs pays avant d'être envoyé à Budapest pendant la Seconde Guerre mondiale. Il bénéficiait d'un statut de diplomate, avec pour mission de contribuer à sauver les Juifs de Hongrie.

Il utilisa la possibilité de délivrer des passeports temporaires déclarant que leurs possesseurs étaient des citoyens suédois en attente de rapatriement. Il négocia également avec des officiels nazis, comme Adolf Eichmann, afin d'obtenir l'annulation de déportations. Wallenberg sauva ainsi plusieurs dizaines de milliers de Juifs, entre 30 000 et 100 0004.

Il fut arrêté le 17 janvier 1945 par l'Armée rouge, probablement soupçonné d'être un espion à la solde des États-Unis. Ce qui lui arriva ensuite n'est pas connu. Selon la version officielle des Soviétiques, il serait mort en 1947, d'une crise cardiaque pendant sa captivité, mais des témoins ont affirmé l'avoir vu vivant dans les prisons de Russie ou de Sibérie jusque dans les années 1980. En 2000, le nouveau gouvernement russe a conclu que Wallenberg était effectivement mort en 1947, mais exécuté. Toutefois, en 2001, des enquêteurs suédois indiquaient : « Il n'existe pas de preuve tangible de ce qu'il est advenu de Raoul Wallenberg. »

En raison de son rôle exceptionnel pendant la Shoah, l’État d’Israël a accorde à Wallenberg le titre de Juste parmi les nations (par le Mémorial de Yad Vashem) e le titre de citoyen d'honneur d'Israël Il a été fait aussi, en 1981, citoyen d'honneur des États-Unis d'Amérique distinction que seul Winston Churchill avait reçue avant lui. Raoul Wallenberg a plus tard été fait citoyen d'honneur du Canada et de la Hongrie. Sa mémoire est honorée par de nombreux monuments, rues, parcs, comités et instituts qui portent son nom de par le monde.

On ignore où il est enterré.

Voir le site :
[fr.wikipedia.org]

hebergeur d'image



Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 19 février 2012 : 04:09

LES JUSTES DE FRANCE,,, Qui sont les Justes ?

"En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l´idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l´Histoire dans sa vérité."
Simone Veil


Qui sont les Justes ?
La Shoah, la nuit du monde et des consciences…

Six millions de Juifs, dont 1,5 million d'enfants, furent assassinés pendant la Shoah dans les pays occupés par l’Allemagne nazie.

Une grande partie de l’Europe est alors sous la domination nazie et la majorité des Etats et des peuples garde le silence sans intervenir et pire encore, certains collaborent avec les assassins.

Et cependant, des lumières d’humanité…

Et cependant, quelques-uns, au risque de leur propre liberté ou même de leur vie, tendent une main secourable pour sauver des enfants ou des familles juives..
L'institut Yad Vashem, en Israël, avait identifié, au 1er janvier 2011, à travers toute l’Europe, plus de 23 000 personnes auxquelles un hommage est rendu dans le cadre d'un projet créé par une loi de 1963. Ce sont les "Justes parmi les Nations".

L’hommage aux Justes comme valeur d’exemple.

Yad Vashem estime que l'hommage rendu aux Justes parmi les Nations revêt une signification éducative et morale :
Israël a l'obligation éthique de reconnaître, d'honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin.
Les actes des Justes prouvent qu'il était possible d'apporter une aide. L'argument selon lequel l'appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l'action de milliers de personnes de tous les milieux qui ont aidé les Juifs à échapper à la Solution finale.

Les personnes reconnues Justes reçoivent la médaille des Justes et un certificat honorifique (remis à un proche en cas de reconnaissance posthume) lors d'une cérémonie solennelle. En outre, leurs noms sont inscrits sur le Mur d'Honneur du Jardin des Justes à Yad Vashem. C'est la distinction suprême décernée par l'Etat d'Israël à des non-juifs pour marquer la reconnaissance du peuple juif.

Quels sont les critères pour nommer les Justes parmi les Nations?

Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d'un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants, tels que :
Avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
Avoir été conscient du fait qu'en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité et sa liberté personnelle (les nazis considéraient l'assistance aux Juifs comme un délit majeur).
N’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l'aide apportée.

L'aide apportée aux Juifs a revêtu des formes très diverses ; elles peuvent être regroupées comme suit :
Héberger un enfant ou une famille chez soi, ou dans des institutions laïques ou religieuses, à l'abri du monde extérieur et de façon invisible pour le public.
Aider un Juif à se faire passer pour un non-juif en lui procurant des faux papiers d'identité ou des certificats de baptême (délivrés par le clergé afin d'obtenir des papiers authentiques).
Aider les Juifs à gagner un lieu sûr ou à traverser une frontière vers un pays plus en sécurité, notamment accompagner des adultes et des enfants dans des périples clandestins dans des territoires occupés et aménager le passage des frontières.
Adopter temporairement un enfant juif pendant la durée de la guerre.

Qui sont les Justes parmi les Nations ?

Certains sauveteurs furent des hommes d'église qui considéraient la résistance au nazisme et l'aide aux Juifs victimes du génocide nazi comme un impératif religieux.

D’autres étaient animés des idéaux humanitaires, d’autres encore révoltés par ce que leurs fonctions pouvaient les amener à commettre, comme de nombreux policiers ou gendarmes.

Certains fonctionnaires et diplomates ont reçu eux aussi le titre de "Juste parmi les Nations" :
Angelos Evert, Directeur de la police d'Athènes ;
Paul Grüninger, Commandant de la police suisse de Saint-Gall ;
Aristides de Sousa Mendes, Consul Général du Portugal à Bordeaux ;
Carl Lutz, Ambassadeur Suisse à Budapest ;
Sempo Sugihara, Consul Général du Japon en Lithuanie
et de nombreux autres, dont Raoul Wallenberg, Consul de Suède en Tchécoslovaquie.

Des Allemands, militaires ou des civils employés dans les pays occupés, ont su dire non aux exactions de leurs dirigeants, méritant ainsi, au péril de leur vie, le titre de "Juste parmi les Nations".

Il faut enfin mentionner un pays et deux communautés qui ont reçu cette distinction :
Le Danemark, et ses mouvements de résistance, ont sauvé la quasi totalité de la communauté juive du pays (environ 7 200 personnes sur un total estimé à 8 000), au cours d'une seule opération en octobre 1943, en l'évacuant subrepticement par le détroit d'Oresund séparant le Danemark de la Suède.
Aux Pays-Bas, le village de Nieuwlande, dans la province de la Drente.
Dans la région montagneuse de la Haute-Loire, la communauté protestante du Chambon-sur-Lignon.
Les Justes, dont les actions constituent des exemples exceptionnels de courage, de générosité et d’humanité sont des phares pour les prochaines générations, justifiant ainsi la devise extraite du Talmud et figurant sur la Médaille des Justes :

« Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier »

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 19 février 2012 : 16:53


Juste parmi les Nations
Jean Philipe dit Basset Dossier Yad Vashem : 6426
Remise de la médaille de Juste : 02/01/1995
Sauvetage : Toulouse 31000 - Haute-Garonne
Beaumont-de-Lomagne 82500 - Tarn-et-Garonne
Profession: Commissaire de police à Toulouse
Qualité: Résistant au sein du réseau Alliance
Date de naissance: 14/11/1905-01/03/1944



Jean Philipe*, né le 14 novembre 1905 à Lyon, commissaire de police depuis 1937, est affecté à Lourdes. En 1940, il adhère au réseai belge Sabot, travaillant aussi pour un réseau Polonais et pour le 2e Bureau.

En 1941, il s'engage dans le réseau Alliance, dirigé par Marie-Madeleine Fourcade.

Jean Philippe* dirige le réseau pour les sept départements du Sud-Ouest. Il participe au sauvetage de nombreux Juifs et en intègre dans son réseau.

Fin 1942, il est nommé commissaire de police pour le 7e arrondissement de Toulouse.

Il aide la résistance en Haute-Garonne, en les prévenant des arrestations prévues et fourni des faux papiers à des Juifs.

Il refuse en janvier 1943 de remettre aux Allemands la liste des Juifs de son quartier, refus accompagné d’une lettre de démission.

Rentré dans la clandestinité, aidé par Marie-Madeleine Fourcade, il s’établit à Beaumont-de-Lomagne et collabore aux activités de la Sixième.

Découvert suite à l’imprudence d’un de ses collègues complice, il est arrêté par la Gestapo le 28 janvier 1943, torturé, puis emprisonné à Karlsruhe en Allemagne, il est exécuté le 1er mars 1944 avec 14 membres de son réseau réseau, allant à la fusillade un tissu rouge à l’emplacement du cœur et chantant la Marseillaise.

Une rue de Toulouse porte son nom. Sa femme, qui l’assistait, fut arrêtée avec lui et déportée (elle en revint), alors qu’ils venaient d’adopter une petite fille. Jean Philippe a été homologué dans le grade de capitaine, et décoré à titre posthume de la Légion d’Honneur et de la Médaille de la Résistance.

Lucien David Fayman était membre de la Sixième, réseau de résistance des Éclaireurs israélites de France (cache d'enfants) et du réseau Buckmaster (parachutage d'armes et attentats contre l'occupant nazi). Il sera arrêté par la Gestapo à Toulouse, torturé, emprisonné à Fresnes puis à Compiègne. Déporté à Buchenwald, Dora, Hartzungen jusqu'à la libération.

Lucien David Fayman, attestera après la guerre que Jean Philipe* a fournit des faux papiers pour les jeunes Juifs de la Sixième ce qui leur permit de se cacher en France ou de passer en Suisse.

Cette notice est réalisée avec le concours du Comité français pour Yad Vashem

Histoire

Témoignage de Marie-Madeleine Fourcade

Jean Philippe* commissaire de police en poste du 7e arrondissement de Toulouse, s'engage sous l'alias de "Basset" dans Alliance et en devient en 1942 le dirigeant pour les sept départements du Sud-Ouest, participant notamment au sauvetage de plusieurs juifs. En janvier 1943, après l'occupation par les allemands de la zone libre, il est sollicité par les autorités de Vichy afin d'établir la liste des juifs de l'arrondissement dont il a la charge: ne voulant pas obéir à un tel ordre, il démissionne de son poste et rentre dans la clandestinité.

Il informe de sa décision son chef de réseau, Marie-Madeleine Fourcade, alias Hérisson, qui en fera le récit suivant :
"Je travaillais à un plan de recherche résultant des derniers questionnaires anglais, lorsque Pie, qui tambourinait à la fenêtre, me sortit brutalement de mes cogitations.

- Regardez ce qui arrive, dit-il.

Je regardai et frissonnai de terreur. Une voiture de police se rangeait le long du perron. En descendait un commissaire en grande tenue encadré de deux solides gaillards. Alors que je croyais déjà entendre "Au nom de la loi...", le commissaire cria :

- Ouvrez! Ici "Basset".

C'est un piège, pensions-nous devant l'incongruité de la visite.

- Je le reconnais, dit Pie. Et il courut ouvrir.
- Pardonnez-moi de vous importuner, madame, dit le commissaire Jean Philippe*, s'apercevant à ma pâleur que j'avais failli tourner de l'œil. Je voulais que ma dernière mission, dans l'uniforme de mes fonctions, soit pour vous présenter mes hommages.

Recouvrant péniblement mon sang-froid, je le fis assoir au coin du fourneau, l'endroit le plus confortable de la maison, pendant que ses gardes du corps bavardaient avec Pie.

- Vous allez tous finir par me coller l'infarctus, dis-je encore sous le choc.
- Encore pardon, madame, mais c'est à vous que j'ai pensé tout de suite.
- Que vous est-il arrivé, Basset ?
- A moi rien, mais ce matin est arrivé une circulaire qui nous ordonne de traquer les Juifs et de les livrer à l'ennemi. Jusqu'à présent, j'avais considéré que mes fonctions de commissaire de police étaient compatibles avec mon activité clandestine; non seulement compatibles, mais utiles. J'avais réalisé le tour de force de n'arrêter aucun compatriote depuis 1940. Maintenant je vais être soumis à une contrainte de tous les minutes. Je viens donc vous demander la permission et l'honneur d'entrer dans la clandestinité. J'estime trop mon uniforme pour la souiller."1

Jean Philippe* a l'intention de poursuivre son action dans la Résistance en continuant à animer ses agents dans la clandestinité.
Il sera arrêté à à Beaumont-de-Lomagne et fusillé par les Allemands le 1er avril 1944 à Karlsruh.

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 20 février 2012 : 11:56

Oskar Schindler
Sa tombe est située dans le cimetière chrétien sur le Mont Sion à Jérusalem, Israël


Oskar Schindler (né le 28 avril 1908 à Zwittau-Brinnlitz en Moravie1 et mort le 9 octobre 1974 à Hildesheim, en Allemagne) était un industriel allemand qui a sauvé durant l'Holocauste plus de 1 100 personnes en les faisant travailler dans sa fabrique d'émail et de munitions située en Pologne (actuellement en République tchèque). Sa vie a été le sujet d'un roman de Thomas Keneally et d'un film de Steven Spielberg. Il est enterré au cimetière chrétien du Mont Sion à Jérusalem.

Industriel allemand sudète, membre du parti Nazi, Oskar Schindler a fait fortune dans la fabrication de batteries de cuisine en émail à Cracovie en profitant du travail obligatoire des Juifs en dirigeant la Deutsch Emailwaren Fabrik.

Interpellé par leur sort, il prend parti pour eux et, aidé de sa femme Émilie, ainsi que de son comptable juif Itzhak Stern, il sauve ainsi la vie de plus de 1 100 d'entre eux en les rachetant et en les amenant en Tchécoslovaquie pour les faire travailler dans une usine d'armement à Brněnec (Zwittau-Brinnlitz). Il orchestre alors la faillite de cette nouvelle usine, notamment pour sauver ses travailleurs juifs et ne pas ralentir l'avancée alliée par sa production d'armes.

Il se rendit également jusqu'à Auschwitz pour récupérer ses ouvrières juives dirigées vers le camp par l'administration nazie. Il joua parfaitement de son charisme, de son savoir-faire pour mener à bien ses actions de sauvetage et il y consacra aussi ses biens personnels.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il émigre en Argentine où il devient fermier. Ne prospérant pas, il revient en 1958 en Allemagne. Là, il essaye de se relancer dans l'industrie et échoue constamment.

Même après la guerre, il se tient au courant de la vie des personnes qu'il a sauvées et reste en contact avec elles.

Le titre de Juste parmi les nations lui a été remis en 1963.

Un roman de Thomas Keneally, Schindler's List (La liste de Schindler, 1982), adapté au cinéma par Steven Spielberg sous le même titre (1993), a fait connaître son action au grand public (cf ci-dessous).

Il a été arrêté trois fois, dont une fois sans mandat, en 1942, pour avoir embrassé l'une de ses ouvrières Juives. Son emprisonnement ne dura que quelques semaines. La troisième arrestation eut lieu quelque temps après l'emprisonnement de Amon Göth, le commandant du camp de travaux forcés juifs de Plaszow en Pologne, en raison de l'amitié liant les deux hommes, tous deux membres du parti Nazi, celle-ci ne dura que huit jours.

Un film réalisé par Steven Spielberg sorti en 1993 retrace son histoire durant la Seconde Guerre mondiale et les méthodes qu'il a employées pour sauver des juifs : La Liste de Schindler. Ce film a remporté 7 oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur ainsi que toutes les principales récompenses dans la catégorie meilleur film, ainsi qu'un nombre exceptionnel de prix.

Parmi eux : 7 british Academy Awards, un Christoper Awards et 3 Golden Globes. La Liste de Schindler a été désigné meilleur film par : the New York Film Critics Circle, the National Society of Films Critics, the National Board of Review, the Producers Guild, the Los Angeles Films Critics, the Chicago, Boston and Dallas Film Critics. Steven Spielberg a également été récompensé par the Directors Guild of America Awards. Le rôle d'Oskar Schindler y est interprété par Liam Neeson.

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 20 février 2012 : 11:58

"En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l´idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l´Histoire dans sa vérité."
Simone Veil

Les « Justes des Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ».
Au 1er janvier 2006, le titre avait été décerné à 21 308 personnes à travers le monde, dont 2 646 en France. Mais le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.

Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité.

Tous considèrent n'avoir rien fait d'autre que leur métier d'homme.

Ils doivent servir de phares aux nouvelles générations.

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 20 février 2012 : 20:26

ABADIR Alfred Résistant, ABADIR PONCY Suzanne
Egriselles-le-bocage, Yonne, Bourgogne


Claude Avram est né le 19 mai 1939 à Montereau (Seine et Marne) de parents originaires de Roumanie, mais habitait depuis sa naissance dans un village de l’Yonne à Courlon-sur-Yonne En 1938, son père est naturalisé français. Il est mobilisé comme médecin militaire en 1939. Après la démobilisation, il continue d’exercer la médecine dans l’Yonne avec de plus en plus de difficultés, étant donné les lois du régime de Vichy. Sur dénonciation du maire, le père et l’oncle maternel de Claude Avram sont arrêtés, puis enfermés à la prison de Sens. L’oncle sera déporté à Auschwitz où sa trace disparaît en novembre 1942.

L’ancien maire du village, Monsieur Mazieres, fait libérer Monsieur Avram sous le prétexte que la présence d’un médecin est absolument nécessaire pour soigner la population.

Le 2 février 1944 dans la nuit, l’ordre est donné au commandant de la gendarmerie de Sergines, chef lieu du canton dont dépend Courlon, d’arrêter la famille Avram. Le commandant Tillet de la brigade de gendarmerie fait avertir le docteur Avram afin qu’il prenne la fuite sur-le-champ, par l’intermédiaire du docteur Bonnardot. Le docteur Bonnecaze, chirurgien à Sens, contacte le docteur Vernant, médecin à Provins, Par son intermédiaire, les parents Avram seront cachés à l’hôpital général de la ville, où ils resteront jusqu’à la fin de la guerre.

Le docteur Bonnecaze confie Claude Avram à un jeune couple, les Abadir qui habitent à Egriselles le Bocage, village de l’Yonne. Alfred est médecin généraliste, il est en contact avec la Résistance. Suzanne Abadir ira chercher Claude Avram à Sens et fera avec lui les kilomètres jusqu’au village, avec tous les risques que cela implique. La famille Abadir héberge le petit Avram jusqu’à la fin de la guerre, et avec l’aide de l’employée de la maison, Mariette Infanger, le protège à deux reprises de rafles de la Gestapo et de la gendarmerie du canton.

Les JUSTES de Yad Vashem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 22 février 2012 : 03:27

Roland de Pury est un pasteur protestant suisse connu pour son engagement en faveur des Juifs lors de la Seconde guerre mondiale à Lyon où il était pasteur. Durant sa vie entière, R.de Pury s'est indigné et a combattu au nom des droits de l'homme, par un engagement spirituelle et fort contre le nazisme.


Roland de Pury est né à Neuchâtel en Suisse en 1907. Après des études en lettres à l'université de Neuchâtel, Roland de Pury songe à devenir écrivain. Avec son ami Denis de Rougemont, il fonde la revue Hic et Nunc. Suite à une conversion, il étudie la théologie protestante. En 1932 il étudie à Bonn chez Karl Barth et devient son disciple.

Sa résistance spirituelle et l'aide aux réfugiés juifs.

Après un poste de pasteur dans une paroisse réformée en Vendée, en 1938 Roland de Pury s'installe à Lyon au temple réformée de la rue de la Lanterne. En 1940, avec son épouse Jacqueline, il prend la tête d'un mouvement de résistance spirituelle et aide les juifs persécutés à quitter la France en direction de la Suisse. Le 14 juillet 1940 Roland de Pury fait une prédication dans laquelle il s'oppose fermement au nazisme, au maréchal Pétain et à la collaboration de l'Ėtat français. Ce prêche intitulé «Tu ne déroberas point» est très probablement la première action de résistance chrétienne en France. En effet, il faudra attendre septembre 1941 pour que soient élaborées les Thèses de Pomeyrol.

Après l'occupation de la zone "libre" par les forces allemandes en novembre 1942 et l'installation de la Gestapo à Lyon très vite les Allemands repèrent le discret va-et-vient des réfugiés juifs dans le presbytère. Roland de Pury est arrêté au milieu d'un culte. Il est détenu durant plusieurs mois par les Allemands au Fort Montluc de Lyon, où il rédige son Journal de cellule. Relâché contre des espions allemands arrêtés en Suisse, le pasteur se réfugie à Neuchâtel avec sa famille. Dès la libération, il retourne à Lyon et retrouve sa chaire.

Les années après-guerre:

Roland de Pury entre alors dans une période d'intense activité littéraire.

Dans les années 60 et 70, le pasteur devient missionnaire. Il séjourne, entre autres, au Cameroun et à Madagascar. Il s'élève contre la colonisation et dénonce la torture pratiquée pendant la guerre d'Algérie.

En 1976 l'association juive Yad Vashem, qui travaille à la reconnaissance de la Shoah, lui a décerné, ainsi qu'à Jacqueline son épouse, la médaille des Justes parmi les Nations.

Il est décédé en 1979.

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 22 février 2012 : 03:50


La drôle de guerre et l'occupation



Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.

520 000 français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne.

L'Allemagne nazie envahit la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas le 10 mai 1940.

Le gouvernement désemparé se replie à Bordeaux dès le 11 juin. La France est envahie. C’est l’exode vers le sud. Le président du Conseil : Paul Reynaud, est contraint de démissionner. Le maréchal Pétain forme alors un nouveau gouvernement et obtiendra les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La République est abolie.

Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l'Armistice. Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands.

La ligne de démarcation traverse treize départements sur 1 200 km : Ain, Allier, Charente, Cher, Dordogne, Gironde, Indre-et-Loire, Jura, Landes, Loir-et-Cher, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Vienne.

A partir de novembre 1942, la zone dite libre est occupée par les Allemands, et une partie de cette zone est sous occupation italienne : les Alpes-Maritimes, le Var, les Hautes et Basses-Alpes, l'Isère, la Drôme, la Savoie et la Haute-Savoie.

Cette zone passera sous occupation allemande à compter du 8 septembre 1943, date à laquelle les persécutions s'intensifient envers les juifs réfugiés dans la région.

La guerre et la paroisse d'Annemasse

La guerre, suivie bientôt par l'occupation italienne et allemande, perturbe à nouveau la paroisse. Le pasteur Bach a été mobilisé. En son absence le pasteur Burnat le remplace, cependant que le pasteur de Ferney assure les cultes à Saint-Julien. Lors des permissions du pasteur Bach, le Conseil est souvent convoqué précipitamment par téléphone. Le vice-président était à cette époque M. Perrier. La municipalité a ouvert une garderie, car les femmes doivent travailler en l'absence de leurs maris mobilisés.

1940 : le Synode régional a lieu à Livron dans la Drôme, et le pasteur émet le vœu qu'il soit ouvert à des délégués laïcs responsables dans les paroisses. On forme des comités pour structurer les annexes de la paroisse, à Reignier, à Saint-Cergues, à Collonges, à Saint-Julien.

1941 : Plusieurs pasteurs de Genève remplacent tour à tour le pasteur Bach, en particulier les pasteurs Bovet et Burnat. Les paroissiens organisent l'envoi de colis aux prisonniers et aux évadés. Le pasteur Bach rentré dans la paroisse présente au Conseil ses diplômes universitaires de Théologie, et il passe de suffragant à pasteur de l'église Réformée de France d'Annemasse.

On continue de chercher un lieu de culte à Saint-Julien, on étudie la possibilité de fêter le cinquantenaire du Temple. Les horaires de l'enseignement religieux sont fixés par une loi du régime de Vichy au matin de 8 heures à 8 h 45. Mais surtout il y a les nombreux problèmes de la guerre, de l'occupation, des réfugiés, de la Résistance, des dissensions entre paroissiens...

La guerre à Armemasse, fut comme ailleurs, une période complexe et qui souleva des passions. La Savoie faisait partie de la zone libre laissée à la France par l'armistice signé par Pétain, lequel effectua, à Annecy, en septembre 1941, un voyage officiel qui déplaça un grand public. Comme ailleurs, on dut y appliquer les lois iniques du régime de Vichy contre les Juifs. La Savoie fut envahie sans coup férir par les troupes italiennes, à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord. Les Allemands, dès 1942, prirent place en Savoie, mais ne firent que transiter par la Haute Savoie. Ils s'y déployèrent en septembre 1943, après l'armistice entre Badoglio et les forces Alliées.

A Annemasse quatre hôtels furent réquisitionnés par les SS, dont le tristement célèbre "Fax Hôtel". La famille Bach, aidée de quelques amis fut très active de 1941 à 1943. Elle fit passer de nombreux Juifs pourchassés par Vichy, puis par la Gestapo, à travers le presbytère, et de là en Suisse voisine. La chaire du Temple servait de boite postale clandestine. Environ 150 Juifs ou résistants passèrent ainsi en Suisse grâce au point de passage qu'était le temple d'Annemasse.

Voici ce qu'écrivait à ce sujet Mme Bach, qui joua un grand rôle en cette période. "Depuis mon retour j'ai été et je suis encore submergée, cela n'arrête pas, les gens, les problèmes se succèdent dans la maison à une allure que je n'arrive plus à dominer. On dirait que la maison les attire. Puis, chaque soir, il y a mes évadés. Ma petite lumière dans la nuit."

Lettre de Jeanne Bach, en date du 9 février 1940. Cité d'après En souvenir de Jeanne Bach (1891-1949).

Mais, déjà en 1942, le pasteur Bach, arguant d'un surmenage dû à ses études, interrompt momentanément ses activités, il est à nouveau remplacé par des pasteurs venus de Genève (Mottu et de Benoît de Roulet). En réalité il s'était engagé dans la Résistance et dirigeait un maquis. Son épouse restait seule au presbytère, poursuivant courageusement l'action de sauvetage, mais devait bientôt se réfugier à Morzine, et enfin, après la déportation par les Allemands de leurs amis protestants Bailly, partait se cacher dans le Nord de la France, au Gâteau.

Naturellement tout le monde n'était pas d'accord avec la transformation du presbytère en lieu de passage pour réfugiés et en filière d'évasion pour juifs. Voici encore ce qu'écrivait Mme Bach le 23 juin 1943 à une amie:

"Je t'ai dit que la coupe était pleine. Ces jours-ci j'ai fait l'expérience de la dureté, d'une certaine incapacité de comprendre certaines choses, et de l'abîme qu'il peut y avoir entre la charité chrétienne dont on parle, que l'on prêche, qui fait partie du discours d'usage lorsque l'on serre la main à quelqu'un qui est dans la difficulté, et la réalité. Ce refuge que nous avions dans le presbytère gêne, il faut le supprimer.(...) J'ai aussi trouvé dans cette paroisse des amitiés fidèles et douces qui resteront le souvenir lumineux des années d'ici."

Les filières d'évasion en question impliquaient en général un pasteur de l'intérieur, en particulier le pasteur Theis, du Chambon - sur-Lignon. Il envoyait au presbytère d'Annemasse (ou aux cures de Douvaine, de Collonges...) des groupes d'enfants juifs qui étaient aussitôt confiés à des passeurs, on passait la frontière principalement du côté de Juvigny.

Les passeurs furent presque tous déportés, et périrent, tels M. et Mme Bailly (un square, rue Fernand-David, rappelle leur mémoire). L'action des Bach à Annemasse s'inscrivait dans un mouvement plus vaste, celui de la CIMADE (Commission Inter-Mouvement auprès des évacués), né en 1939, dirigé par le pasteur Marc Boegner, et qui organisa le sauvetage de nombreux Juifs. Le pasteur Chapal d'Annecy avait organisé toute une filière depuis Marseille jusqu'en Suisse.

En janvier 1993 Israël lui conféra à titre posthume la Médaille des Justes. Du côté catholique les dévouements poussés jusqu'au sacrifice suprême ne manquèrent pas non plus, comme en témoignent, entre autres, les destins du père Louis Favre, du petit séminaire de Ville-la-Grand, fusillé le 13 juin près d'Annecy, ainsi que ceux de l'abbé Jean Rosay de Douvaine, mort en déportation, lui aussi titulaire de la Médaille des Justes, mais à titre posthume, ou de l'abbé Marius Jolivet, curé de Collonges-sous-Salève...

Tous témoignent de ce que l'Ambassadeur de France Jean-Marie Soutou, un des fondateurs de Témoignage Chrétien, a dans une cérémonie organisée à Douvaine en mémoire de l'abbé Rosay, appelé "l'insurrection chrétienne contre le totalitarisme".

Cependant la vie paroissiale se poursuivait, et devait se poursuivre, même si, selon des témoignages reçus, Mme Bach devait veiller lors de tel repas de paroisse à ce que les "pro-Résistants" soient dans une salle, et les autres dans une autre. Le pasteur Westphal, président du Consistoire, rend alors visite à la paroisse et il est décidé de proposer la création d'un deuxième poste pastoral pour les disséminés, car il y a maintenant plus de 800 foyers protestants, sans doute en raison d'un afflux de réfugiés venus du nord du pays.

1943: La Région entérine la création d'un second poste, et le pasteur Thenet, de Livron, dans la Drôme, est candidat. Le pasteur de Roulet assure l'intérim du pasteur Bach, dont la paroisse a pris congé après un culte d'adieu très émouvant. Mais, n'ayant pu obtenir l'autorisation d'exercer en France, il doit regagner Genève après onze mois de service dans la paroisse. Un étudiant en théologie, M. Michel, seconde le pasteur Thenet.

Il faut nommer un nouveau pasteur dans le secteur d'Annemasse. Le pasteur genevois Grandchamps, pressenti, doit renoncer faute d'une autorisation. On élit alors le pasteur Schneider, un Alsacien qui a occupé le poste de Cannes, mais ne s'est pas bien adapté au Midi. Il définit son rôle devant le Conseil, comptant avant tout miser sur les visites et sur une action au niveau de la jeunesse. On loue un appartement à Ambilly pour le pasteur Thenet.

On crée un fichier des paroissiens. On envisage la création d'un poste de diacre pour l'aide sociale aux familles nécessiteuses. Le pasteur Schneider veut faire une conférence publique sur le protestantisme. Un différend éclate entre lui et le pasteur Thenet, dont le style était plus "classique", ce qui l'amène à démissionner le 11 novembre 1944, après une séance exceptionnelle à laquelle prend part le président du Consistoire. Il sera remplacé par le pasteur Gruner, un Suisse, ancien pasteur à Chancy (Genève), puis sur le plateau ardéchois, à Mars, et qui restera en poste jusqu'à 1950. Avec son épouse, le pasteur Gruner a beaucoup oeuvré pour la jeunesse, et pour la chorale.

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 23 février 2012 : 14:47

Les Justes… d’Espagne / Los Justos… de España


Des vies bien remplies Antoine BEILLEdécédé le 13 octobre 2007 était président national de l’Amicale des Anciens du 21e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers. Et aussi membre de notre Amicale : voir commentaire page ci-contre. Né le 30 août 1917 à Nissan (Hérault), il préparait l’agrégation d’espagnol quand intervint la mobilisation de septembre 1939. Aspirant-officier en décembre, incorporé à sa demande dans le 21° Régiment de Marche de Volontaires Étrangers, il fut grièvement blessé en mai 1940 dans les Ardennes.

De retour dans l’Hérault, il intégra l’AS (Armée secrète) en 1941 puis rejoignit le Front national en octobre 1942 à SaintPons. Il participa à la création d’un maquis FTPF, qui prit le nom de Jean Grandel, l’un des fusillés de Châteaubriant. Dès 1941, il adressa des amis juifs à ses parents ; son village de Nissan accueillit au total une trentaine de juifs auxquels furent fournis de faux papiers.

Antoine Beille, ses parents et son épouse, ont reçu la Médaille des Justes décernée par Israël.

Président départemental de l’ARAC de l’Hérault, Antoine Beille était titulaire de la croix de guerre avec palme, de la médaille militaire, de la croix de guerre avec étoile d’argent, officier de la Légion d’honneur, officier du Mérite national, officier des Palmes académiques. A sa famille, à ses amis, nous exprimons toute notre sympathie.

Référence :
[mer47.free.fr]

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 24 février 2012 : 16:51

Mohammed V et les Juifs du Maroc.

Dès l'accession de Mohammed V au Trône, les Juifs ressentirent qu'un changement radical allait s'instaurer entre les Juifs et leur souverain.

Le nouveau roi, qui monta sur le trône en 1927, fut exactement à l'opposé de ce qu'attendaient les Français. Ils voulaient un roi docile, ils trouvèrent en lui un nationaliste qui peu à peu s'imposa comme leader de la lutte pour l'indépendance, et en ce qui concerne les Juifs, il fit systématiquement obstruction aux mesures racistes que le gouvernement de Vichy voulut imposer aux Juifs du Maroc.

À chaque nouvelle loi vichyste, le souverain prenait, jusqu'à l'affrontement avec le Résident général, une défense farouche des Juifs en ayant soin de rappeler à chaque fois que Juifs et musulmans étaient également ses sujets et qu'il ne souffrirait aucune discrimination entre ses enfants.

Les Juifs exprimaient leur vénération à un souverain, en qui ils trouvaient toujours secours et consolation, par des chansonnettes :« Et que Dieu glorifie notre seigneur le sultan, le digne petit-fils de Moulay Hassan. Qu'il vive toujours dans la loyauté, lui et les membres de sa famille ». C'était pour faire écho à ce qu'avait dit Mohammed V, lors de la fête du Trône en 1944, en s'adressant aux Juifs: « Tout comme les musulmans, vous êtes mes sujets et comme tels, je vous protège et vous aime, croyez bien que vous trouverez toujours en moi l'aide dont vous avez besoin. Les musulmans sont et ont toujours été vos frères et vos amis ».

Sur son lit de mort, Mohamed V aurait fait promettre à son fils (futur Hassan II) de veiller « au salut de la communauté juive »5.
Le jour de la disparition du souverain, les Juifs ressentirent une grande peine et sortirent dans la rue pour le pleurer et partager le deuil de leurs frères musulmans. Le grand rabbin de Sefrou, David Obadia prononça alors cet éloge funèbre: « Éternel, notre Dieu, et celui de nos pères [...] dans ta compassion, Toi qui pardonnes et qui consoles, accueille avec faveur l'âme de notre roi Mohammed le Cinquième. Toi, ô Seigneur, prends-le en pitié, pardonne-lui, prends-le sous Tes ailes, place-le au milieu des âmes pures des Justes des Nations, sous les portails de ta miséricorde. Qu'il repose en paix. Qu'il en soit ainsi. Amen ».

Mohammed V pourrait devenir « Juste parmi les nations ». Les dirigeants de la Communauté juive marocaine, Serge Berdugo et André Azoulay œuvrent auprès du Yad Vashem afin que le défunt roi du Maroc Mohamed V reçoive à titre posthume le titre de « Juste des Nations », en reconnaissance de son action pour la protection des Juifs marocains durant la Shoah.

La candidature à cette distinction est soutenue par Shimon Peres, président d'Israël.


hebergeur d'image

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 26 février 2012 : 03:20

Pierre Robert de Saint-Vincent.


Il est issu d'une vieille famille de la noblesse française : Pierre-Augustin Robert de Saint-Vincent (1725-1799), janséniste, membre du Parlement de Paris, rédige en 1787 une Réclamation du Parlement en faveur des protestants de France1 et s'oppose aux emprunts demandés par Louis XVI : il est même arrêté le 21 novembre 1788, avant de s'exiler durant la Révolution Française.

Son fils, Pierre-Antoine Robert de Saint-Vincent (1756), lui aussi conseiller au Parlement, suit son père dans l'exil. Il devient, sous Napoléon, proviseur du lycée de Caen durant deux ans, puis de celui de Versailles. Lors de la Restauration, il est réintégré comme conseiller à la cour de cassation le 21 février 1815 et confirmé comme vicomte par Louis XVIII en 1817.

Refus de participer aux arrestations de Juifs :

Membre de l'Amitié chrétienne et d'un groupe de résistants de l'Armée Secrète, Pierre Robert de Saint-Vincent participe à l'évasion du général Giraud pour l'Afrique du Nord.

Le 29 août 1942, il reçoit l'ordre de mettre des gendarmes à la disposition de l'intendant de police Marchais pour procéder au convoyage de 650 Juifs de la zone Sud vers la zone Nord. Il déclare alors : « Jamais je ne prêterais ma troupe pour une opération semblable ». Le surlendemain, il est démis de ses fonctions par le ministre de la Guerre du gouvernement de Vichy, le général Bridoux.

Son limogeage est annoncé dans la presse sans que les raisons en soient données.

Le 9 septembre, le Times de Londres évoque ce refus.
Il reçoit le titre de juste parmi les nations en 1993.

Les JUSTES de Yad Vachem
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 27 février 2012 : 01:27

Friedrich Born
Friedrich Born, né à Langenthal le 10 juin 1903 et mort à Zollikofen le 14 janvier 1963, est un diplomate économique suisse.



De mai 1944 à janvier 1945, il travailla à Budapest comme délégué pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), aidant la population juive qui y habitait en ouvrant des hôpitaux, des foyers pour les enfants et les orphelins, et des soupes populaires, ainsi qu'en distribuant des passeports de protection. Ses activités ont permis de sauver de la déportation entre 11 000 et 15 000 Juifs hongrois. Le 5 juin 1987, il a été inscrit comme « Juste parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem en Israël.

Friedrich Born est le fils de Johann. Après sa scolarité, il commença par suivre une formation de mécanicien puis un apprentissage commercial. Il travailla ensuite à Lausanne et à Anvers ainsi que dans une société d'importation de Zurich. En 1936 on lui confia la direction d'une société d'importation de céréales à Budapest.
Jusqu'au début de son activité pour le CICR, c'est là qu'il travailla, en même temps que pour le Bureau central suisse pour la promotion du commerce.

Born était marié avec Maria Zaugg.

Activité pour le CICR :

Depuis sa création, en octobre 1943, la délégation du CICR à Budapest était dirigée par Jean de Bavier. Très tôt il avait pressenti les dangers qu'allait faire naître l'occupation allemande pour les quelque 800 000 Juifs qui vivaient en Hongrie. Aussi, le 18 février 1944, avait-il envoyé un rapport au CICR à Genève.

Le CICR était d'avis au début qu'il fallait distinguer entre les Juifs de nationalité étrangère, à traiter comme des civils internés, et les Juifs de nationalité hongroise, dont le traitement était une affaire intérieure hongroise, purement et simplement. Aussi Jean de Bavier proposa-t-il le 27 mars que le président du CICR, Max Huber, intervînt personnellement auprès d'Hitler.

Dans une réponse du CICR, le 30 mars, on lui fit savoir que cette proposition était à l'examen, et que, jusqu'à ce qu'il reçût de nouvelles instructions, il ne devait de sa propre initiative faire aucune démarche supplémentaire.

On ignore encore pourquoi au bout du compte Jean de Bavier a été rappelé par le CICR, ni pourquoi on a choisi Friedrich Born comme son successeur. Il est probable que, outre le fait que Born se trouvait déjà sur place, c'est parce qu'il avait de bons contacts avec des familles influentes et des milieux diplomatiques en Hongrie, et aussi parce que, à côté de l'allemand et du français, il parlait aussi le hongrois. Le 10 mai 1944, bien que sans la moindre expérience des affaires de la Croix-Rouge, il prit en charge la direction de la délégation du CICR à Budapest en tant que délégué.

Tout comme Jean de Bavier, il ne cessa de demander au CICR qu'on élargît ses propres pouvoirs d'action et que le Comité prît des initiatives officielles en faveur de la population juive en Hongrie. Pour appuyer le travail de sa délégation, il employait surtout des Juifs, pour qui il obtint en outre des autorités locales qu'ils ne dussent pas porter l'étoile jaune. De telles initiatives étaient menées sans mandat explicite et même sans l'accord du CICR, qu'il tenait cependant informé de ses activités.

Il organisa des hôpitaux, des foyers pour enfants et orphelins ainsi que des soupes populaires pour les Juifs hongrois, et il plaça ces établissements sous la protection de la Croix-Rouge. Rien que dans la soixantaine de foyers d'enfants et d'orphelins on put s'occuper de 7.000 à 8.000 enfants. En outre, il reçut du CICR le droit d'établir des passeports de protection pour les personnes concernées.

Il travailla aussi avec les représentations consulaires des pays latino-américains en Suisse, pour leur faire établir des documents d'immigration vers ces pays, ce qui mit à l'abri d'autres Juifs hongrois des représailles et de la déportation par les nazis. Après l'instauration du ghetto de Budapest, il y transféra son bureau.

S'il ne put par son action empêcher la plus grande partie de la déportation, il réussit cependant, à arrêter le départ des derniers convois, ce qui sauva la vie à environ 7.500 personnes. Plus de 3.000 à 4.000 autres Juifs hongrois échappèrent, grâce à son activité à la délégation du CICR, au transport dans les camps d'extermination. Au total on estime à un chiffre de 11.000 à 15.000 le nombre des Juifs que Friedrich Born a sauvés.

Aller à la page: 12Suivant
Page courante: 1 of 2


Dèsolè, seuls les utilisateurs enregistrès peuvent poster sur ce forum.
Veuillez cliquer sur S'identifier pour vous enregistrer

   Rechercher sur
 

  Web    
Darnna

� 2008 Darnna.com - All rights reserved.

'