Dans un interview tres intéressant au JDD Benjamin Brafman et William Taylor évoquent tout ce qui nous intriguait dans cette affaire: Anne Sinclair, le role du Sofitel, la theorie du complot, de prostitution, le role du gouvernement francais, et le pauvre DSK qui n'est pas un homme riche ! et non moins important une menace serieuse contre Naffisatou
Quel a été le rôle d’Anne Sinclair?
B.B. : C’est une femme impressionnante. Elle nous a été précieuse par le soutien sans faille qu’elle a apporté à son mari et par ses conseils. Elle a assisté à toutes les réunions décisives et a pris part à toutes les décisions importantes.
Le mémoire du procureur parle d’un « rapport précipité » . En neuf minutes, s’il n’y a pas eu tentative de viol, y a-t-il eu prostitution?
W. T.: Non.
Même si Nafissatou Diallo a menti par ailleurs, comment être sûr qu’elle ne dit pas la vérité cette fois-ci?
W. T.: Les mensonges de Nafissatou Diallo suffisent largement à discréditer ses allégations. Par exemple, elle s’est toujours plainte d’une très violente attaque physique de la part de M. Strauss-Kahn. Où sont les marques, les bleus, les contusions? Son corps à elle et son corps à lui en portent-ils les traces? Non. Y a-t-il eu des objets renversés dans la chambre, des tables, des lampes? Non. Le procureur a relevé que l’accusatrice avait changé trois fois de version. Quand vous vous aventurez à donner des détails, il vaut mieux dire la vérité.
Reste la théorie du complot…
W. T.: Nous avons toujours évité les spéculations au sujet de l’implication d’autres personnes dans cette affaire et nous n’avons pas l’intention de commencer. Même si ce dossier comporte de nombreuses zones d’ombre.
C’est-à -dire?
W. T.: Le dimanche 15 mai, qui précède l’incarcération de Dominique Strauss-Kahn, lorsque j’ai discuté avec le procureur des conditions matérielles de l’inculpation, nous nous étions mis d’accord sur un régime de liberté sous caution. Et puis le lundi, il avait changé d’avis. Par ailleurs, ses services avaient été mystérieusement avertis de l’existence d’une autre affaire dont il n’avait pas été question jusque-là … Qu’est-ce qui a provoqué ce changement? Comment le procureur de New York pouvait-il être au courant de l’affaire Banon, qui date de neuf ans et que la plupart des Français ont découvert ces dernières semaines?
Pensez-vous sérieusement que la police et le gouvernement français ont joué un rôle?
W. T.: Je n’accuse personne.
Considérez-vous que le Sofitel a joué un rôle suspect?
B. B.: Il est tout à fait normal que le Sofitel ait appelé la police alors qu’une de ses employées affirmait avoir été agressée par un client. Ce qui est plus surprenant, c’est ce qui s’est passé après. Le Sofitel n’a jamais collaboré volontairement avec nous. Dans un premier temps, la direction nous a interdit l’accès à de très nombreux documents, comme, par exemple, les enregistrements des clés électroniques, qui permettent de savoir qui est entré dans quelle chambre.
N’est-et à la justice ce pas avant que l’hôtel tout devait à la police répondre?
W. T. : Certainement, mais nous savons que l’hôtel a communiqué des informations à l’avocat de Nafissatou Diallo qui n’était même pas partie dans ce procès pénal. Pourquoi une telle différence de traitement? Nos enquêteurs n’ont même pas eu le droit de pénétrer dans la suite 2806 pour visualiser les lieux…
Allez-vous demander des réparations à l’État de New York?
B. B.: Non, il n’y a pas matière à demander quoi que ce soit.
Si nous devions poursuivre quelqu’un, ce serait Mme Diallo.
Avec quel argent pourrait-elle réparer?
B. B. : Pour l’instant, ce n’est pas notre intention. Mais nous pourrions le faire dans le cadre de la procédure civile si les attaques de ses avocats devenaient trop indignes. Nafissatou Diallo n’a pas d’argent ? M. Strauss-Kahn non plus n’est pas un homme riche. C’est sa femme qui possède une fortune importante.
[
www.lejdd.fr]