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Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 06:27

Le saviez-vous ? 900 000 Juifs ont été exclus ou expulsés des Etats arabo-musulmans entre 1940 et 1970.

Lire le texte avec des details importants supplementaires sur le document PDF de Shmuel Trigano

L’histoire de la disparition du judaïsme en terres d’islam est la clef d’une mystification politique de grande ampleur qui a fini par gagner toutes les consciences. Elle fonde le récit qui accable la légitimité et la moralité d’Israël en l’accusant d’un pseudo « péché originel ».


La fable

La fable est simpliste : le martyre des Juifs européens sous le nazisme serait la seule justification de l’État d’Israël. Sa « création » par les Nations Unies aurait été une forme de compensation au lendemain de la guerre. Cependant, elle aurait entraîné une autre tragédie, la « Nakba », en dépossédant les Palestiniens de leur propre territoire.

Dans le meilleur des cas, ce récit autorise à tolérer que cet État subsiste pour des causes humanitaires, malgré sa culpabilité congénitale. Cette narration a, de fait, tout pour sembler réaliste. Elle surfe sur le sentiment de culpabilité d’une Europe doublement responsable : de la Shoah et de l’imposition coloniale d’Israël à un monde arabe innocent.

Dans le pire des cas, cette narration ne voit en Israël qu’une puissance colonialiste qui doit disparaître. Ce qui explique l’intérêt d’accuser sans cesse Israël de génocide et de nazisme : sa seule « raison d’être » (la Shoah) est ainsi sapée dans son fondement. La « Nakba » est le pendant de la Shoah.

La synthèse politiquement correcte de ces deux positions extrêmes est trouvée dans la doctrine de l’État bi-national ou du « retour » des « réfugiés » qui implique que les Juifs d’Israël mettent en oeuvre leur propre destruction en disparaissant dans une masse démographique arabo-musulmane.


Les implications

Ce discours manichéen a plusieurs implications symboliques et idéologiques :

* Il délégitime l’État d’Israël et justifie sa destruction.
* Il implique que les Juifs ne sont pas un peuple et qu’ils n’ont aucun lien avec la « Palestine ».
* Il entraîne que leur constitution en nation est en soi une violence et une mystification.
* Il leur interdit la jouissance du droit à l’autodétermination qui est le privilège de tout groupe humain quel qu’il soit.
* Il accuse le sionisme d’avoir mis fin à la « coexistence pacifique » judéo-arabe : il aurait été responsable du départ des Juifs des pays arabo-musulmans.
* Il innocente, par principe, les Palestiniens et les Etats arabo-musulmans.
* Il « autochtonise » les « Palestiniens » alors que l’adjectif « palestinien » désignait auparavant les Juifs du Yichouv. La « Palestine » d’aujourd’hui est, en effet, une invention récente, qui date des années 1970.



Or, ce récit s’expose à une contradiction majeure :

- La majorité de la population israélienne n’est ni originaire d’Europe, ni rescapée de la Shoah, et ce, dès les années 1950. Originaire des pays arabo-musulmans, elle est partie prenante de l’histoire politique et humaine de la région.


La mystification

Le destin de cette population est significatif : entre les années 1940 et 1970, elle a été expulsée ou exclue et poussée au départ. 900 000 Juifs d’alors ont dû fuir des pays où ils étaient présents bien avant l’invasion islamique du VII° siècle: 600 000 se sont réinstallés en Israël, le reste, en majorité en France.

· Dans leur grande majorité, ces populations ne sont pas parties volontairement mais sous le coup d’un véritable « statut des Juifs », d’un antisémitisme d’État, souvent systématique, soutenu par un arsenal de lois et de règlements.

· Cet événement massif et considérable, concernant 10 pays, sur une longue période, commençant dans les années 1920 pour certaines régions, est l’objet d’une véritable mystification qui prend la forme du mythe de la symbiose judéo-arabe que toute l’histoire dément, y compris l’âge andalou.

· Ce mythe n’est pas inoffensif : il est la couverture d’un projet de destruction de l’État d’Israël et connaît une diffusion mondiale, dans les pays les plus éloignés de l’arène du conflit. Il retentit sur la condition des Juifs dans les pays occidentaux et sur la réception de l’islam en leur sein.


Il est temps de restaurer le récit historique juif !

Ce n’est pas une question de mémoire, ni de dignité ou de reconnaissance, mais une question politique qui engage la justice.

Car les populations concernées sont toujours vivantes : la plus grande partie des Juifs du monde arabo-musulman constitue la majorité des citoyens israéliens et des Juifs de France.

Ils ont été victimes de violences, de graves spoliations économiques et financières de la part des nouveaux Etats arabes.

L’histoire des 40 dernières années a montré que les passer sous silence se retournait nécessairement contre elles.

Leur présence en Israël n’est pas une cause humanitaire – même si leur expulsion en fit des réfugiés contraints de quitter leur pays et d’abandonner leurs biens. Réfugiés, ils le furent clairement au Yémen, en Irak, en Egypte, en Libye. Ailleurs, ils le furent objectivement si partir précipitamment, sous la menace, en abandonnant ses biens, définit la condition de réfugié.


L’enjeu inavoué


* Les Juifs du monde arabe constituaient une nation dominée, assignée au statut infâme de dhimmi. La seule tolérance qu’ils connurent dans ces pays fut l’époque coloniale où ils échappèrent à cette condition dégradante de parias.
* Il faut voir dans l’immigration de ces populations en Israël le processus d’autodétermination d’une nation dominée du monde arabo-musulman au moment même où le nationalisme arabe conduisait à la création d’Etats qui n’existaient pas auparavant.
* Cette autodétermination s’identifiait naturellement avec le sionisme en quête d’auto-émancipation.
* C’est ainsi que l’existence d’Israël et le sionisme sont perçus dans la perspective du monde arabo-musulman : comme la rébellion d’une nation dominée contre la loi de l’islam et la oumma. C’est la cause unique du conflit israélo-arabe.
* La Palestine n’a jamais été une entité politique, culturelle, identitaire. Il n’y a pas de « Palestine » avant l’instauration du mandat britannique par la Société des Nations, en 1920. Une partie des Palestiniens sont des immigrés du monde arabe, installés là, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, favorisés par la politique ottomane et attirés par la prospérité économique, apportée par les Juifs. Ils sont, au plus, aussi « palestiniens» que les Juifs. Yasser Arafat comme Edward Saïd étaient des Egyptiens.



C’est un tout autre paysage historique et politique qui transparaît sous la chape de plomb de la mystification.

* L’État d’Israël, reconnu en 1948 par le Conseil de sécurité, est aussi légitime que les États arabes, pure invention post-coloniale. Ils n’existaient pas auparavant. Avant la colonisation européenne, leurs territoires étaient sous le pouvoir colonial - mais musulman - de l’empire ottoman.
* Il n’a pas de dette envers les Palestiniens. Un échange de populations s’est produit à cette époque d’après guerre : en Europe, pour environ 18 000 000 de personnes (dont le déplacement vers l’Allemagne de 12 000 000 de ressortissants d’origine allemande, provenant de 5 pays) ; en Asie, pour les 12,5 millions d’Indous et de Pakistanais à la suite de la sécession du Pakistan musulman en 1947-1948. Rappelons le transfert, avant-guerre, de 1,3 millions de Grecs et de 400 000 Turcs, de 200 000 Bulgares en 1923-1933, et combien d’autres échanges de populations dans le monde entier. Parmi elles, 900.000 Juifs et 600.000 Palestiniens.
* Par contre, la dette arabe est réelle : les biens juifs spoliés sont 500 fois supérieurs à ceux des Palestiniens.
* Les Palestiniens et les États arabes sont les seuls responsables de leur situation :


- Ils ont systématiquement refusé tous les partages de la Palestine mandataire, alors que les Juifs l’acceptaient. Un Etat palestinien s’est néanmoins déjà créé sur les deux tiers de la Palestine : la Jordanie. 75% de sa population est « palestinienne », même si le pouvoir est aux mains d’une minorité bédouine qui n’hésita pas à massacrer les « réfugiés palestiniens » lors du dramatique « Septembre noir » de 1970 (10 000 morts, 110 000 blessés).

- C’est la « Transjordanie » (créée en 1922 par l’empire britannique) qui a occupé et annexé les territoires de Judée et Samarie et Jérusalem-est, lors d’une guerre de conquête en 1947-1948. Elle devint alors la « Jordanie » et les territoires occupés, la « Cisjordanie ». Aucun mouvement de libération palestinien ne se dressa contre cette occupation, ni contre celle de la bande de Gaza par l’Egypte. La « Palestine » n’était pas encore née.

- Les réfugiés palestiniens ne sont pas innocents : ils étaient partie prenante de l’agression des États arabes contre Israël. Leur départ ou expulsion est directement lié à cette situation.

- Les Juifs des 10 pays arabo-musulmans n’étaient pas sur le terrain du conflit armé, ni ne constituaient une puissance menaçant les États arabes où ils résidaient.

· Les Etats arabes n’ont pas intégré les réfugiés palestiniens, à l’inverse d’Israël pour ses réfugiés, pour en faire des foyers de guerre permanents.

· Les Palestiniens, y compris les « modérés », refusent toujours aujourd’hui le partage du territoire mandataire restant après la création de la Transjordanie, en refusant à Israël le droit à son caractère national juif, alors qu’ils définissent la Palestine comme arabe et islamique, une terre où, selon leurs documents constitutionnels et leur pratique, il n’y aurait plus aucun juif et où il n’y a déjà quasiment plus de chrétiens.

· L’existence d’Israël pose le problème du droit de vivre en sujets libre et souverains des nations non musulmanes dans l’aire musulmane. L’extermination des Arméniens, d’abord par l’empire ottoman, puis par le nouvel Etat turc, a représenté la première répression d’une population dhimmie en quête d’indépendance nationale. Il n’y a quasiment plus de Juifs aujourd’hui dans le monde arabo-islamique et les chrétiens y sont en voie de disparition.



L’enjeu contemporain

Le critère déterminant d’appréciation de la situation d’Israël n’est pas seulement la Shoah des Juifs d’Europe mais celle dont le monde arabo-islamique menace l’Etat d’Israël, qui résume l’impasse tragique que le « statut des Juifs », mis en oeuvre lors de la fondation des nouveaux États arabes, y annonçait, et que la création de l’État et sa victoire militaire ont suspendue.

Elle plane toujours sur sa tête et la menace nucléaire iranienne lui donne toute sa crédibilité.

Le peuple juif n’est pas une cause humanitaire mais un peuple de l’histoire et il a le droit à la souveraineté sur une terre qui a connu trois Etats juifs et depuis la plus haute antiquité, en un temps où ni le mot arabe, ni le mot islam n’étaient encore connus. La condition des Juifs n’est pas vouée à la marginalité ou à la soumission par on ne sait quelle fatalité.

Ces quelques vérités constituent le B-A BA d’une vision saine et objective de la situation, fondée sur la réalité des faits.

Tels sont les éléments historiques et politiques qui doivent inspirer le discours juif aujourd’hui. Il est temps de reprendre l’initiative morale, symbolique, idéologique du débat et du combat.



© Shmuel Trigano



Texte repris par [www.upjf.org]




Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: skamed (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 14:05

Petit temoignage paru il y a longtemps dans Maroc-Hebdo :

Simon Lévy dirigeant de la communauté judéo-marocaine
Le Maroc n'a pas spolié les juifs

Les conflits israélo-arabes, depuis 1948 et le coup de force contre la nationalisation du Canal de Suez par l’Égypte en 1956, ont provoqué des exodes massifs, précipités, parfois même dans la panique dans certains pays arabes. Il n'y a rien eu de tel au Maroc.

Amale Samie



• Simon Lévy.



L'exode des Juifs du Maroc sera certainement l'objet de nombreuses recherches et d'ouvrages. Ce départ, qui est une perte pour le Maroc, s'est fait dans des conditions spéciales et chaque vague d'émigration vers la France, Israël et le Canada avait ses motivations à elle.
L'Agence juive travaille au corps les Juifs du monde entier et cherche à les attirer en Israël, mais Simon Lévy, universitaire, chercheur et membre responsable de la communauté juive marocaine a écrit des ouvrages sur le sujet. Pour lui, le départ des Juifs marocains s'est passé dans des conditions qui n'ont rien à voir avec leur départ d'Irak et d'Égypte.
Les départs du Maroc étaient d'autant plus déchirants que les Juifs marocains étaient conscients de vivre dans un pays qui était le leur au plein sens du terme. Et surtout leurs compatriotes musulmans qui, sauf exception, n'ont jamais attribué à leurs amis juifs les exactions israéliennes, ont perdu tout lien avec eux.

Exactions

Simon Lévy, juif communiste et résistant a vécu le drame qui s'est enclenché en 1948 aux premières loges. Engagé dans la résistance, il a vu quelques rares coreligionnaires se laisser duper par les appels sionistes. Mais il a vu aussi l'émigration économique entre 1948 et 1956.
Une période troublée de l'histoire du Maroc a commencé avec le partage de la Palestine par l'ONU en 1947.
Le protectorat français avait tout fait pour détacher les juifs des musulmans, favorisant -très relativement- les uns pour qu'ils n'endossent pas publiquement l'appel des nationalistes à lutter pour l'indépendance. Il est inutile de rappeler les noms des résistants juifs puisqu'ils étaient en l'occurrence Marocains d'abord.
Les conflits israélo-arabes, depuis 1948 et le coup de force contre la nationalisation du Canal de Suez en 1956 ont provoqué des exodes massifs, précipités, parfois même dans la panique. Il n'y a rien eu de tel au Maroc.
Pour Simon Lévy, les Juifs irakiens ont fui l'Irak non seulement en raison des tensions sociales mais surtout à la suite d'attentats perpétrés par l'Agence juive contre des juifs irakiens pour semer la terreur dans leurs rangs et les faire fuir en Israël.

Marginalisation

Il ne faut pas faire dans l'angélisme, ni passer sous silence les débordements imbéciles. Mais pour Simon Lévy, il n'y a eu ni pogrom, ni chasse aux juifs, ni expulsion et les autorités du pays avaient soin de rassurer la population juive et d'interdire formellement tout comportement agressif à l'encontre des juifs. Cela ne s'est pas passé dans un climat de terreur. Certains Juifs marocains sont partis de leur plein gré parce qu'ils croyaient en Israël, d'autres y sont allés par nécessité, d'autres encore ont choisi un autre pays, le Canada, la France et les Etats-Unis.
Pourquoi sont-ils partis? Pour Simon Lévy, il y avait deux raisons à leur départ. La raison politique concerne peu d'individus. Si 90 000 juifs environ sont partis entre 1948 et 1956, ils l'ont fait pour des raisons économiques.
Les matelassiers, les cordonniers, les colporteurs (essouwaqa), les ferblantiers et certains artisans étaient plus souvent juifs que musulmans. L'introduction du machinisme et du travail industriel ont progressivement tué ces métiers, la paupérisation des juifs et leur marginalisation pendant le protectorat ont fait que la majeure partie des 90 000 émigrants étaient, selon Simon Lévy, des déclassés. Ils venaient de toutes les régions du Maroc.

Conflit

Casablanca seule comptait alors 80 000 juifs dont une majorité de gens modestes. Les routes et les transports publics ont tué le colportage. Les machines ont ruiné les petits métiers. Avec les jeunes qui partaient à l'étranger pour leurs études, il était devenu quasi impossible pour certaines familles de rester au Maroc. Mais jamais ils n'ont abandonné de biens, ni terres, ni maisons, ni manufactures, ni ateliers: ils ont vendu leurs biens à temps ou ils les ont confié à un membre de la famille ou de la communauté juive le soin de vendre leurs biens.
L'émigration des Juifs du Maroc s'est faite dans des conditions spécifiques: personne ne les a dépouillés de leur bien, leur sécurité était assurée. On peut trouver que cette émigration d'une catégorie des enfants du pays est triste, on ne peut pas en rendre les Marocains responsables.
En Égypte par contre, pays sur le front, comme l'Irak, il y a eu un départ précipité des Juifs. Les faux attentats antijuifs et les très fortes tensions qui existaient entre juifs et musulmans ont poussé des juifs à partir en abandonnant leurs biens.
“Ce n'est pas arrivé dans mon pays, affirme Simon Lévy. Le Maroc n'a pas exilé une partie de ses enfants. Tout n'était pas rose, bien évidemment, mais lorsqu'on invente un conflit qui n'a pas eu lieu, on fait le jeu des extrémistes. Durant toutes les guerres israélo-arabes, jamais une mesure restrictive ou vexatoire n'a été prise à l'encontre des juifs. Voilà ce qu'il faut dire au monde, le Maroc est un pays tolérant, c'est ce que nous devons mettre en avant, lorsque nous défendons notre pays, particulièrement au moment où juifs et musulmans du Maroc sont engagés dans la défense de leur pays”.

Fidélité

Nous vivons dans un des pays où juifs et musulmans ont coexisté dans l'harmonie la plus complète pendant des siècles. Le judaïsme marocain est porteur d'une culture qui est la nôtre, l'amour des juifs marocains, où qu'ils vivent, pour leur patrie, le Maroc, leur action pour la défense de l'intégrité territoriale de leur pays, et leur fidélité aux Souverains marocains font d'eux des citoyens qu'il est impossible d'oublier au sein de la famille des Marocains.
La voix de ces juifs en Israël est spécifique, on peut souhaiter qu'ils soient de plus en plus convaincus que la violence d'État est la pire agression contre la paix. Beaucoup d'entre eux prônent le dialogue et militent pour des négociations franches, on les entend moins parce qu'ils sont moins nombreux ou peut-être moins médiatisés. Quant au Congrès juif mondial (CJM), on ne peut pas dire qu’il ne compte que des sionistes.
Simon Lévy est formel: “Le judaïsme marocain est représenté au CMJ depuis SM Hassan II. Il comprend certainement des sionistes, mais pas seulement, il compte aussi des progressistes et des pacifistes. Ne dilapidons pas nos valeurs de modération, de discernement et faisons savoir au monde que la paix au Moyen Orient doit bénéficier des leçons du judaïsme marocain”.
-------------------------------------------------------------------

Personnellement je n'ai aucune idee ni sur l'homme ni sur ses opinions.
Je soumets ce texte a la critique si vraiment on estime que cela vaut le coup.

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: yossi1 (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 17:03

Citation:
skamed
Petit temoignage paru il y a longtemps dans Maroc-Hebdo :
Simon Lévy dirigeant de la communauté judéo-marocaine
Le Maroc n'a pas spolié les juifs

Les conflits israélo-arabes, depuis 1948 et le coup de force contre la nationalisation du Canal de Suez par l’Égypte en 1956, ont provoqué des exodes massifs, précipités, parfois même dans la panique dans certains pays arabes. Il n'y a rien eu de tel au Maroc.

Amale Samie



• Simon Lévy.



L'exode des Juifs du Maroc sera certainement l'objet de nombreuses recherches et d'ouvrages. Ce départ, qui est une perte pour le Maroc, s'est fait dans des conditions spéciales et chaque vague d'émigration vers la France, Israël et le Canada avait ses motivations à elle.
L'Agence juive travaille au corps les Juifs du monde entier et cherche à les attirer en Israël, mais Simon Lévy, universitaire, chercheur et membre responsable de la communauté juive marocaine a écrit des ouvrages sur le sujet. Pour lui, le départ des Juifs marocains s'est passé dans des conditions qui n'ont rien à voir avec leur départ d'Irak et d'Égypte.
Les départs du Maroc étaient d'autant plus déchirants que les Juifs marocains étaient conscients de vivre dans un pays qui était le leur au plein sens du terme. Et surtout leurs compatriotes musulmans qui, sauf exception, n'ont jamais attribué à leurs amis juifs les exactions israéliennes, ont perdu tout lien avec eux.

Exactions

Simon Lévy, juif communiste et résistant a vécu le drame qui s'est enclenché en 1948 aux premières loges. Engagé dans la résistance, il a vu quelques rares coreligionnaires se laisser duper par les appels sionistes. Mais il a vu aussi l'émigration économique entre 1948 et 1956.
Une période troublée de l'histoire du Maroc a commencé avec le partage de la Palestine par l'ONU en 1947.
Le protectorat français avait tout fait pour détacher les juifs des musulmans, favorisant -très relativement- les uns pour qu'ils n'endossent pas publiquement l'appel des nationalistes à lutter pour l'indépendance. Il est inutile de rappeler les noms des résistants juifs puisqu'ils étaient en l'occurrence Marocains d'abord.
Les conflits israélo-arabes, depuis 1948 et le coup de force contre la nationalisation du Canal de Suez en 1956 ont provoqué des exodes massifs, précipités, parfois même dans la panique. Il n'y a rien eu de tel au Maroc.
Pour Simon Lévy, les Juifs irakiens ont fui l'Irak non seulement en raison des tensions sociales mais surtout à la suite d'attentats perpétrés par l'Agence juive contre des juifs irakiens pour semer la terreur dans leurs rangs et les faire fuir en Israël.

Marginalisation

Il ne faut pas faire dans l'angélisme, ni passer sous silence les débordements imbéciles. Mais pour Simon Lévy, il n'y a eu ni pogrom, ni chasse aux juifs, ni expulsion et les autorités du pays avaient soin de rassurer la population juive et d'interdire formellement tout comportement agressif à l'encontre des juifs. Cela ne s'est pas passé dans un climat de terreur. Certains Juifs marocains sont partis de leur plein gré parce qu'ils croyaient en Israël, d'autres y sont allés par nécessité, d'autres encore ont choisi un autre pays, le Canada, la France et les Etats-Unis.
Pourquoi sont-ils partis? Pour Simon Lévy, il y avait deux raisons à leur départ. La raison politique concerne peu d'individus. Si 90 000 juifs environ sont partis entre 1948 et 1956, ils l'ont fait pour des raisons économiques.
Les matelassiers, les cordonniers, les colporteurs (essouwaqa), les ferblantiers et certains artisans étaient plus souvent juifs que musulmans. L'introduction du machinisme et du travail industriel ont progressivement tué ces métiers, la paupérisation des juifs et leur marginalisation pendant le protectorat ont fait que la majeure partie des 90 000 émigrants étaient, selon Simon Lévy, des déclassés. Ils venaient de toutes les régions du Maroc.

Conflit

Casablanca seule comptait alors 80 000 juifs dont une majorité de gens modestes. Les routes et les transports publics ont tué le colportage. Les machines ont ruiné les petits métiers. Avec les jeunes qui partaient à l'étranger pour leurs études, il était devenu quasi impossible pour certaines familles de rester au Maroc. Mais jamais ils n'ont abandonné de biens, ni terres, ni maisons, ni manufactures, ni ateliers: ils ont vendu leurs biens à temps ou ils les ont confié à un membre de la famille ou de la communauté juive le soin de vendre leurs biens.
L'émigration des Juifs du Maroc s'est faite dans des conditions spécifiques: personne ne les a dépouillés de leur bien, leur sécurité était assurée. On peut trouver que cette émigration d'une catégorie des enfants du pays est triste, on ne peut pas en rendre les Marocains responsables.
En Égypte par contre, pays sur le front, comme l'Irak, il y a eu un départ précipité des Juifs. Les faux attentats antijuifs et les très fortes tensions qui existaient entre juifs et musulmans ont poussé des juifs à partir en abandonnant leurs biens.
“Ce n'est pas arrivé dans mon pays, affirme Simon Lévy. Le Maroc n'a pas exilé une partie de ses enfants. Tout n'était pas rose, bien évidemment, mais lorsqu'on invente un conflit qui n'a pas eu lieu, on fait le jeu des extrémistes. Durant toutes les guerres israélo-arabes, jamais une mesure restrictive ou vexatoire n'a été prise à l'encontre des juifs. Voilà ce qu'il faut dire au monde, le Maroc est un pays tolérant, c'est ce que nous devons mettre en avant, lorsque nous défendons notre pays, particulièrement au moment où juifs et musulmans du Maroc sont engagés dans la défense de leur pays”.

Fidélité

Nous vivons dans un des pays où juifs et musulmans ont coexisté dans l'harmonie la plus complète pendant des siècles. Le judaïsme marocain est porteur d'une culture qui est la nôtre, l'amour des juifs marocains, où qu'ils vivent, pour leur patrie, le Maroc, leur action pour la défense de l'intégrité territoriale de leur pays, et leur fidélité aux Souverains marocains font d'eux des citoyens qu'il est impossible d'oublier au sein de la famille des Marocains.
La voix de ces juifs en Israël est spécifique, on peut souhaiter qu'ils soient de plus en plus convaincus que la violence d'État est la pire agression contre la paix. Beaucoup d'entre eux prônent le dialogue et militent pour des négociations franches, on les entend moins parce qu'ils sont moins nombreux ou peut-être moins médiatisés. Quant au Congrès juif mondial (CJM), on ne peut pas dire qu’il ne compte que des sionistes.
Simon Lévy est formel: “Le judaïsme marocain est représenté au CMJ depuis SM Hassan II. Il comprend certainement des sionistes, mais pas seulement, il compte aussi des progressistes et des pacifistes. Ne dilapidons pas nos valeurs de modération, de discernement et faisons savoir au monde que la paix au Moyen Orient doit bénéficier des leçons du judaïsme marocain”.
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Personnellement je n'ai aucune idee ni sur l'homme ni sur ses opinions.
Je soumets ce texte a la critique si vraiment on estime que cela vaut le coup.




skamed cher ami
je pense qu'il avait un revolver braque sur la tempe quand il a ecris ce texte !!!
sans commentaire !

"la diplomatie est l'art de repousser l'inévitable le plus longtemps possible".N.G

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 18:55

Skamed, tu n'y es pas du tout et tout autant que les demeles qui concerne le conflit moyenoriental sur lequel il faut se pencher avec serieux et application (au moyen d'autres sources que celles, vaseuses, des medias), et qui exigent une approche serieuse, il faudrait pour debattre du sujet des Juifs du Maroc et de leur depart, s'enquerir de la longue histoire de la communaute juive, lire quelques uns des excellents livres qui renseignent sur l'histoire de la dhimmitude des Juifs au Maroc pour comprendre la signification de cet exode qui s'est fait parrallelement au depart des francais dont l'arrivee avait modifie le statut juridique des Juifs en les placant, finalement, sous des lois republicaines francaises.

Et pour ne pas te citer des sources juives, je te conseille de lire les temoignages de Ali Bey (musulman), Charles de Foucault (chretien), Pierre Flamand (cheretien), Jean Mazel (Chretien) ainsi que l'excellent livre de Bat Yeor (Jewish and christians under islam), puis, pour les Juifs, il y a Shlomo Deshen, (non originaire du Maroc), Michel Abitboll, Robert Asseraf, Haim Zafrani ainsi que les correspondances assidues a l'Alliance Israelite Universelle...et tant d'autres documents et temoignages qui decrivent ville par ville, le statut des Juifs du Maroc, leurs miseres quotidiennes, les humiliations, les randonnees sporadiques de vengeance des musulmans contre une population faible et n'ayant aucun moyen de se defendre, les bastonnades, les taxes que meme les plus misereux parmi eux se devaient de payer... La liste est si longue et lorsqu'on se penche sur cette litterature, on comprend la fievre inquiete qui a pris nos parents avec le depart des francais, la visite de Nasser, le Maroc rejoignant la Ligue Arabe, etc... et la rapidite avec laquelle les familles juives envoyaient leurs enfants avec precipitation, n'importe ou!

Nos parents et grands-parents qui connaissaient pour l'avoir vecue cette situation de subalternes, de misereux, de pauvrete, d'humiliations, d'incertitude, d'insecurite, ont eu un sursaut instinctif et ont rapidement encourage notre depart.

Moi-meme, une annee seulement avant le baccalaureat !(je l'ai termine en Israel), ma soeur aussi interrompait ses etudes, 2 ans avant le bac et mon jeune frere de 13 ans!!, quittions precipitamment nos etudes, l'ecole, pour s'en aller, n'importe ou mais loin du Maroc. Appel sioniste a dit Simon Levy ? Je ne le crois pas !

Si cette situation ne confirme pas le sentiment de panique dans lequel nous nous trouvions, je crois qu'il est difficile d'expliquer autrement cette fievre de depart dans laquelle toutes les familles juives se trouvaient en envoyant leurs enfants, sans accompagnement meme.

Je precise que je n'appartiens pas a une famille religieuse dont le reve etait reellement de partir pour Israel et pour mes parents, la Palestine etait le dernier lieu ou ils desiraient aller ayant eu echos de la misere dans laquelle se trouvaient les premiers immigrants marocains. Si ce n'etait, par la suite, l'ideologie communicative de mon frere et de moi-meme, je ne crois pas que nous aurions atteri en "terre sainte" suivis ensuite par nos parents, qui dans un premier stade on du faire un sejour en France jusqu'a la retraite pour mon pere.

Les Simon Levy et autre confrerie, lies par quelques convictions et idees, ne representent qu'une infime petite minorite, insignifiante a l'extreme et aucunement representative et leur preche contrefaite et fausse ne convainc, dans le meilleur des cas, qu'eux-memes et ceux de la denegation du reel, de plus en plus nombreux malheureusement.

Leurs paroles, actes ou declarations actuels et anterieures, ne signfient aucunement la realite des sentiments, inquietudes et apprehensions dans lesquels se tenait l'ensemble de la communaute juive du Maroc et les faits sont la pour en temoignager - Les Juifs du Maroc ont quitte precipitamment le Maroc abandonnant derriere eux, maisons, biens, situation professionnelle, affaires, revenus, commerces... et sont partis vers une nouvelle vie, denues de tout souvent.
Qu'on ne vienne pas me dire que leurs biens furent vendus ! Oui, certains parvinrent a vendre mais nullement a la valeur reelle et souvent pour trois fois rien, craignant surtout de ne pouvoir partir, ou de se voir trahir. Le nouvel Etat d'Israel et la pretendue "fidelite" des Juifs du Maroc a Israel, etait un argument qui pesait sur les Juifs et tous craignaient de se voir accuses de sionisme.

Ceci pour mon temoignage personnel.




Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: Itzik (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 19:55

Skamed, pour mieux comprendre ce que Darlett a essayé de t´expliquer plus haut, je te recommande vivement de lire « Avons-nous assez divagué… » de Viktor Malka. – Je suis convaincu que tu y trouveras réponses à toutes tes questions !


Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: yossi1 (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 20:17

Citation:
Itzik
Skamed, pour mieux comprendre ce que Darlett a essayé de t´expliquer plus haut, je te recommande vivement de lire « Avons-nous assez divagué… » de Viktor Malka. – Je suis convaincu que tu y trouveras réponses à toutes tes questions !


victore malka a ete mon voisin a jerusalem quand nous etions en fac 1é annee !!avant la guerre des 6 jours il a quitte le pays pour la france !!

"la diplomatie est l'art de repousser l'inévitable le plus longtemps possible".N.G

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: Itzik (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 20:43

Yossi, ce n´est pas par PAHDANOUTE j´espère, qu´il a quitté le pays!

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: skamed (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 21:56

"Skamed, pour mieux comprendre ce que Darlett a essayé de t´expliquer plus haut, je te recommande vivement de lire « Avons-nous assez divagué… » de Viktor Malka. – Je suis convaincu que tu y trouveras réponses à toutes tes questions ! "
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Merci Itzik,

je vais m'y mettre serieusement, parce que ces sujets commencent fortement a m'interesser. Mais malheureusement, au Maroc, on est tellement envahi par une litterature islamiste que, dans les rares librairies specialisees polyculturelles qui ont encore pignon sur rue, il devient exceptionnel de trouver une documentation serieuse, sans prejuges, sur ces sujets d'actualite.
Alors on fait comme tout le monde, on se rabat sur les medias et on essaie de lire entre les lignes. Ce qui, a mon avis, est insuffisant pour connaitre toute la verite. Surtout que, quelques fois, ce sont les principaux acteurs eux-memes, les faiseurs de l'evenement, qui nous font avaler des couleuvres !!!

Yossi, je vais essayer de me procurer le livre de ton ex-voisin.

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: yossi1 (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 22:12

Citation:
Itzik
Yossi, ce n´est pas par PAHDANOUTE j´espère, qu´il a quitté le pays!

cher itzik

helas itzik oui !!lui et son frere salomon ! mais pour etre honnete avec toi itzik tres tres peu de sepharades sont parti !d'abord alle ou ?au maroc ! impossible !
par contre les achkenazes comme par hazard ils avaient un rdv d'affaires importants ou un parents qui etait entre la vie et la mort !
j'avais un copain chetrit de marakech qui faisait les milouims avec moi!!il travaille a el al a lood il m'a raconte qu'un matin une semaine avant la guerre y en a un qui courait a l'avion sa malette s'est ouverte et des milliers de billets de dollards volaient dans l'air !!qu'est ce qu'on a ri !!!
mais tu sais si ça eclate entre nous et les iraniens !je peux te dire qu'un nombre importants de juifs auront un parent entre la vie et la mort !! lol

"la diplomatie est l'art de repousser l'inévitable le plus longtemps possible".N.G

Déconstruire l’idéologie dominante, Shmuel Trigano
Posté par: skamed (IP enregistrè)
Date: 03 novembre 2009 : 22:34

Malgre tout ce qu'on veut me faire croire, je reste persuade, comme une certaine minorite, que le Maroc n'a jamais expulse aucun citoyen juif contrairement a sa volonte.
Comme il ne s'est jamais oppose au retour d'un citoyen juif au sein de la mere patrie.

Mes amis juifs, vous etes les bien venus comme vous etes les bien "partants" !!!



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