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Barack Obama voudrait que Rabat soit plus active dans la recherche de la paix au Moyen-Orient. Dans son administration, Hillary Clinton sait ce que le Maroc a fait dans ce sens et pendant longtemps.
Là où les analystes se trompent c’est quand ils croient que le Maroc est tenté de jouer ce rôle parce que les Juifs d’origine marocaine sont l’une des communautés les plus fortes d’Israël. Il est indéniable que cette communauté garde un attachement viscéral au Maroc. Ils ont tous en mémoire le refus de feu Mohammed V d’appliquer les lois de Vichy stigmatisant les Juifs. Ils ont aussi en mémoire la convivialité qui a marqué pendant des siècles leur vie au Maroc. Ils ont même tendance à sublimer le passé. Ce lien très fort est symbolisé par l’attachement à la personne du Roi, perpétuant l’allégeance. Mais ce n’est pas une force de paix, pour des raisons relevant de la société Israélienne. Il faut se rappeler qu’ils ont été transplantés parce que les sabras ne voulaient pas laisser toute la place aux ashkénazes. Au début du siècle dernier les Juifs palestiniens ne constituaient que 11 % de la population. Les flux de migrants sionistes encouragés par les Britanniques a réduit les Juifs d’origine palestinienne en minorité.
Ils ont été hyper-actifs dans le départ massif des Juifs du monde Arabe, pour contrebalancer la puissance des ashkénazes. Les sépharades ont été, économiquement, politiquement, relégués à un statut de citoyens de seconde zone. Ils ont dû se mobiliser pour combattre l’ostracisme qui les frappait. Or les ashkénazes tenaient le parti travailliste. Celui-ci se considérait comme l’héritier du sionisme et de son aspect socialisant. Les Juifs d’origine marocaine ont rallié massivement les forces de droite, plus par rejet du parti travailliste par ailleurs… Ces antagonismes n’ont pas disparu, la société Israélienne est toujours communautarisée, le seul lien réel étant le conflit lui-même.
Culturellement très conservateurs, économiquement faibles, les Juifs marocains en Israël vivent une dichotomie paradoxale. Ils ont la nostalgie de leur passé avec les musulmans Marocains et nourrissent une véritable haine de l’Arabe, du Palestinien.