: « Michel Fugain je suis le goy le plus juif de France ! »
Posté par:
rosette (IP enregistrè)
Date: 12 juin 2009 : 20:02
Ouahh!!!! Michel Fugain est un ouragan mais un ouragan de gentillesse
de générosité et s'il est allé retrouver le bonheur et la sérénité en
Corse, il n’en demeure pas moins à l’écoute du monde. On jauge la
qualité d’une interview à ce que l’interview vous apporte et j’avoue
être sorti de cette interview quelque peu admiratif de l’homme auquel
j'ai dit « enchanté » en guise de bonjour au début de notre
conversation tout en lui confiant dans un fou-rire commun que je le
connaissais pourtant depuis 40 ans.
André Darmon : Vous êtes très attendu le 7 juillet en Israël, et par
moi le premier. Dans quel état d’esprit êtes-vous, curieux, anxieux,
peut-être à cause du contexte un peu particulier de ce concert ou est-
ce une date comme une autre sur le parcours de votre tournée ?
Michel Fugain : Chanter en Israël, bien évidemment n’est pas une date
comme une autre. Je viens dans un esprit curieux, gourmand, intéressé.
Je viens chanter et me retrouver devant un peuple particulier que je
connais bien, qui aime la vie. Je languis cette rencontre, j’attends ce
moment avec impatience. Nous irons partout et en particulier, c’est
certain, nous recueillir au Mur des Lamentations. Je vais vous faire
une confidence, je suis le goy le plus juif de France. J’ai vécu tout
au début de ma carrière pendant neuf mois dans une famille juive
sépharade, la famille Sindres, dont les ancêtres avaient été chassés
par Isabelle la catholique. Les Sindres m’ont tous chaleureusement
accueilli chez eux comme un fils, à l'époque où je n’avais pas de quoi
me payer une location tout seul, et je peux dire que je sais ce qu’est
une maman juive et un père juif, une tante juive qui cuisinait
merveilleusement. J’ai connu toutes les fêtes religieuses juives et ce
fut un moment unique dans ma vie. La famille Sindres est demeurée comme
une seconde famille pour moi, même si elle a été décimée par la maladie
depuis. Et si j’avais un message particulier à adresser au peuple juif
ce serait celui de ma reconnaissance avec, en particulier, ma
reconnaissance avec le peuple juif parisien. En effet, lorsque j’étais
au fond du trou et que je n’avais pas un sou dans les années 1980/1985
après avoir connu la gloire, et bien pour vivre, j’ai fait tous les
mariages « feujs » de Paris. Et là j’ai découvert une communauté qui
sait ce que c’est que faire la fête, des fêtes incroyables et des
femmes tellement belles. La communauté juive m’a sauvé la vie. C’est
une culture magnifique et à la maison on s’intéresse de près à
l’Histoire de la religion juive.
AD : En 1969, je me souviens avoir vu apparaître à la télé française un
grand jeune homme barbu qui chantait ‘Je n’aurais pas le temps’, votre
chanson qui par ailleurs n’a pas pris une ride. Michel Fugain, avez
vous eu le temps de faire tout ce que vous vouliez faire, de faire
aboutir tous vos projets artistiques. Rêvez-vous encore ?
MF : Mais je suis en plein dedans. Je n’ai jamais de chansons en stock.
Je travaille en flux tendu. C’est simple. Je ne suis pas un pisse
copie. Je n’ai rien, pas de chansons dans mes tiroirs. Je suis mes
pulsions. Je peux composer une mélodie le soir et l’abandonner le
lendemain. J’invente en permanence de la musique. Oui, je rêve encore
de plein de trucs mais aujourd’hui, que des choses raisonnables.
AD : Une question un peu plus politique, la seule. Il y a un parti en
France qui s’est présenté aux européennes, le parti conduit par
Dieudonné, et qui se proclame antisioniste mais surtout, tout le monde
l'a compris, anti juif. Vous qui avez chanté 'le Chiffon rouge', vous
le fils de résistant, qu'est ce que vous inspire ce parti et le
personnage de ce comique qui ne fait plus rire personne depuis
longtemps ?
MF : « Dieudonné, c’est l’écume du bourbier »…
INTERVIEW QUI REDONNE LE MORAL:clap::clap: