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Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 19 novembre 2011 : 21:56

Le califat tunisien ou l’hiver arabe, par Marc Knobel
18/11/11 - - : Printemps arabe


Ce devait être un moment pour savourer la victoire mais, raconte Le Monde dans son édition du 18 novembre 2011, il a tourné à la polémique lorsque le secrétaire général d’Ennahda, Hamadi Jebai, futur premier ministre de la Tunisie, a prononcé un sermon en présence d’un représentant du Hamas, après la victoire du parti islamiste à l’élection de l’Assemblée constituante. « C’est d’Ici, si Dieu le veut, que partira la reconquête de Jérusalem. » Puis : « Nous sommes dans un moment historique, divin, dans le cycle d’une civilisation nouvelle sous l’égide du sixième califat bien guidé, si Dieu le veut. »

Fort heureusement, ces propos ont soulevé une tempête en Tunisie, aussi bien dans la presse que sur Internet. Mais le mal est fait. Doit-on s’en étonner ?

Non et puisque Hamadi Jebai est une émule de Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennhada qui a séduit 41,7 pour cent de l'électorat tunisien lors des dernières élections, examinons ce que Ghannouchi a dit sur l’apostasie, la charia et la laïcité.

Sur l'apostasie:

Rached Ghannouchi a écrit en 1993 dans un livre (1) : « L’apostasie, est le reniement [de l’islam] après qu’on l’a embrassé de plein gré… ou des formes lui ressemblant, des constantes de l’islam, tels ses dogmes, ses charia et ses rituels… Comme porter atteinte à la dignité de Dieu ou à la dignité du Prophète, l’autorisation de braver les interdits [de la charia] ou la négation des devoirs religieux, etc. Des versets du Coran ont énoncé à plusieurs endroits le caractère affreux de ce crime, et menacé quiconque s’en rend coupable du plus atroce des supplices, sans toutefois édicter une peine précise ici-bas. Quant à la tradition, la sunna, elle a exigé la mise à mort [conformément au hadith] : « Tuez quiconque change de religion. » (Rached Ghannouchi, Les libertés publiques dans l’État islamique, Centre d’Études de l’Unité Arabe, Beyrouth, 1993, p. 48).

Sur la charia :

Sur la charia, comme "source principale de législation", Rached Ghannouchi a écrit en 1993 dans un livre (2):

«Comment ne pas stipuler l’islamité d’un chef [de l’Etat], dont la tâche essentielle est d’accomplir la religion, d’orienter la politique de l’Etat dans les limites de l’islam, d’éduquer l’umma selon l’islam, d’être son imam pour la prière, de la prêcher ex cathedra […] et d’être pour elle l’exemple à imiter ? Le Coran a tranché. Il a stipulé que le souverain devait être musulman : « Ô vous qui avez cru ! Obéissez à Dieu, obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le pouvoir » (sourate IV, verset 59). Il est absurde, et cela revient à demander l’impossible, de demander à un non musulman d’assumer le dépôt [la magistrature suprême], de veiller sur la religion et la gestion des affaires d’ici-bas – ce qui est la fonction du chef de l’Etat –, et nous, dit M. Ghannouchi, pour la clarification théorique, nous affirmons l’islamité du chef de l’Etat. Car au niveau pratique, le pouvoir islamique que nous réclamons se trouve dans les pays islamiques, et la majorité de ceux qui y habitent sont des musulmans. »

Sur la laïcité :

A une question d’un quotidien algérien : « Quelle est la place de la laïcité dans la société islamique ? », M. Ghannouchi répond (3) :

«La société islamique est fondée sur l’interprétation des valeurs organisant la vie des individus et des communautés. De plus, elle organise le côté spirituel de ces derniers. C’est pourquoi on ne saurait concevoir de société islamique laïque, ou de musulman laïc que si ce n’est en renonçant à ce qui est essentiel en islam. Car la foi en Dieu n’est pas essentielle en islam ; l’essentiel, c’est la foi en l’unicité de Dieu. Par conséquent, toute législation qui s’inspire d’autres sources pourrait porter atteinte à cette unicité. Une société ne saurait être islamique qu’à condition de ne pas être laïque et d’accepter l’unicité de Dieu. » (Interview accordée par M. Ghannouchi au quotidien algérien Algérie actualité du 12 octobre 1989).

Ennahda est-il un parti d’extrême droite ? :

Dans un retentissant article « Ennahda, l’extrême droite modérée », publié dans Charlie hebdo (16 novembre 2011), l’intellectuel Mohamed Sifaoui met les pieds dans le plat. Selon lui, Ghannouchi est d’extrême droite. Il utilise cette classification en reprenant les caractéristiques qui définissent en Occident un parti d’extrême droite : ultraconservatisme religieux, nationalisme exacerbé, suprématie d’un groupe ethno-religieux sur un autre, lois liberticides, homophobie, etc…. Même si cette classification accolée à Ennahda risque de prêter à confusion, classification que nous contestons, nous sommes d’accord avec la conclusion de Sifaoui. Il est hasardeux de croire que Ghannouchi aurait « évolué ». Sifaoui, rappelle à cet égard, les obsessions de Ghannouchi qui s’escrime à affirmer que la femme musulmane ne doit pas épouser « un infidèle ».

Nous observions avec intérêt la révolution tunisienne, maintenant -hélas- nous regardons avec effroi ce réveil de l’obscurantisme et de l’intolérance. Espérons que les démocrates tunisiens se réveilleront, avant qu’il ne soit trop tard.

Notes :

1.2.3. : Observatoire de l’islamisation et postedeveille.ca.

[www.crif.org]

Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 19 novembre 2011 : 22:40

" Espérons que les démocrates tunisiens se réveilleront, avant qu’il ne soit trop tard."

je leurs souhaite de dormir d'un profond sommeil jusqu'à ce qu'il soit trop tard, jusqu'à ce que tout ce que les tunisiens ont construit en matiére d'economie sous Benali se volatilise, que le chomage et la misére sevisse dans toute la Tunisie. Il y a des gens qui apprennent par intelligence, d'autre par experience et d'autres jamais.

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 27 novembre 2011 : 13:56


Opinions
« Identité avez-vous dit ? Oui, identité tunisienne ! »
Par Leïla Ladjimi SEBAI

Depuis quelque temps, un sujet semble préoccuper au plus haut point une certaine classe politique : celui de l’identité de la Tunisie et des Tunisiens. Ce sujet dont très récemment quelques pays occidentaux, particulièrement la France pour ne pas la nommer, ont vainement essayé de débattre avec le succès que l’on sait, est en réalité un faux problème. A-t-il vraiment sa place aujourd’hui au sein de notre société bien plus préoccupée et angoissée par les problèmes économiques et sociaux qu’elle rencontre, par l’avenir incertain et menaçant qui se dessine, que par le fait de savoir qui elle est.
La Tunisie est la Tunisie et elle le sait. Elle le sait assurément depuis toujours, et il sera inutile de lui faire croire qu’elle est autre chose.
Son identité, puisque c’est de cela qu’on désire nous entretenir, n’est en fait ni orientale ni occidentale. Elle n’appartient ni au nord ni au sud, ni à l’est ni à l’ouest. Il s’agit de l’identité originale d’un peuple particulier; elle est tributaire de son histoire et de sa géographie, à la fois méditerranéenne, africaine, orientale, maghrébine et donc également occidentale; il s’agit de l’identité tunisienne, la seule qui soit susceptible d’intéresser, d’interpeller les Tunisiens, de faire en sorte qu’ils se retrouvent, se reconnaissent, fassent la paix avec eux-mêmes, leurs origines et leur longue et riche histoire.
Comme chacun le sait ou devrait le savoir, la Tunisie est le résultat de toutes les influences de toutes les cultures qui ont traversé son histoire et son territoire depuis les temps les plus reculés : sur un substrat local particulier, celui des berbères autochtones, se sont succédé divers courants dits «civilisateurs» : phénicien, romain, vandale, byzantin, arabe, turc, français et européen, et l’étude de son histoire si riche et si variée nous apprend que la Tunisie a toujours su, au sein des différentes vagues qui l’ont traversée, intégrer sans heurt et sans violence les nouveautés et les apports positifs venus de l’extérieur, tout en conservant intacte une forte identité sous-jacente, et en développant une originalité propre : c’est ce qui a toujours fait le «génie» de ce pays.
Dans les années 1960, le grand Léopold Sedar Senghor en parlant de l’Afrique et de son avenir politique et socioéconomique, disait que la colonisation avait créé géographiquement des pays, que les indépendances avaient fait de ces pays des Etats, et que le vrai travail consisterait désormais à faire de ces Etats des nations. Mais, à cette époque, la nation tunisienne existait déjà, et avait, depuis bien longtemps, jeté les bases d’une forte identité nationale, jalouse de ses prérogatives et, tout en étant ouvertes aux autres, farouchement opposée à toute influence extérieure visant à la déposséder de son âme.

Les évidences qui s’imposent

D’abord, je suis avant tout Tunisien(ne). Cela est indiscutable et sans appel, et je n’ai pas besoin de le proclamer. Ma nation ? Tunisienne. Ma langue ? Tunisienne. Ma culture ? Tunisienne. Mon histoire ? Tunisienne. Mes traditions ? Tunisiennes, etc.
Ensuite, il faut bien se dire que déclarer, répéter mécaniquement, crier, écrire, inscrire en toutes lettres et en lettres d’or que l’on est ceci ou cela, tendrait à prouver qu’on n’est pas ce que l’on prétend être. L’évidence se passe de déclarations intempestives et péremptoires. Ainsi, annoncer à chaque occasion que notre identité est arabo-musulmane commence à faire douter sérieusement. Si cela était réellement le cas, il ne serait pas nécessaire de le souligner constamment, ou d’en débattre, car une évidence n’a nul besoin d’être affirmée, encore moins d’être démontrée. De fait, ce concept «d’arabo-musulmanité», si j’ose ainsi m’exprimer, concept hautement idéologique sur lequel s’est basée l’une des plus grandes confusions et contradictions de l’histoire, pose lui-même problème : doit-on rappeler que l’association et (ou) la juxtaposition systématique de ces deux termes (arabe et musulman) sans être contradictoires, sont, dans bien des cas, impropres, et il n’est pas nécessaire de rappeler par exemple que bien des Arabes ne sont pas musulmans, que bien des musulmans ne sont pas Arabes. (Les Arabes d’Arabie eux-mêmes n’en doutent pas quand ils exigent des ressortissants des autres pays dits «arabes», dont notre Tunisie, un visa en bonne et due forme pour visiter leur pays, visa de surcroît fort difficile à obtenir). Il faudra salutairement un jour dépasser cette contradiction fondamentale au sein d’un concept asséné comme un oukase, indiscutable pour certains. Ainsi, sommes-nous en Tunisie 98 à 99% musulmans ! Mais sommes-nous arabes ? Pas nécessairement, et on pourra légitimement se poser la question, et légitimement en douter : l’ethnie, les mœurs, les traditions (dans de multiples domaines), et même la langue, ne sont pas fondamentalement arabes.
Parlons en effet de la langue ! Notre cher dialecte maternel, si succulent, si riche, si délicieux à nos oreilles et si cher à nos cœurs, est un subtil et magnifique amalgame de divers parlers méditerranéens dans lesquels est tout naturellement venue s’insérer et se lover la belle langue arabe. De l’arabe, notre langue est, assurément, très fortement imprégnée ! Mais que vive donc la belle langue tunisienne, ou si on y tient, la belle langue arabo-tunisienne, qui a généreusement accueilli, adopté, intégré et digéré cette diversité ! Notre langue si riche et si vivante, celle de nos mères et de nos ancêtres, celle de nos poètes, de nos troubadours, de nos artistes, celle enfin de notre peuple ! Lui interdire aujourd’hui de continuer de s’ouvrir aux autres sous prétexte de la «dépolluer» (je cite), ou, plus grave de «la purifier» (je cite encore), est une aberration, voire un crime. Il faudrait au contraire lui rendre ses lettres de noblesse, l’approfondir, la mieux définir, l’encourager à encore s’enrichir et à s’épanouir ! Et que notre Académie des lettres, notre Beït el Hikma nationale qui porte le nom de la glorieuse institution kairouanaise, soit une Académie pour l’étude, la promotion et le développement de notre langue nationale : la langue tunisienne !
La Tunisie est tunisienne et sa langue est l’arabe tunisien ! Vous, mes compatriotes tunisiens, y voyez-vous un quelconque inconvénient ?
C’est un fait : qu’on le veuille ou non, notre identité n’est pas uniquement arabo-musulmane. Elle est aussi cela, mais pas seulement. Vouloir la réduire à cette seule appartenance reviendrait à la figer, à se jouer de l’histoire et de ses enseignements, à mutiler la vérité, à ignorer ce que dicte le simple bon sens, notamment que l’histoire des nations n’a ni commencement ni fin et qu’elle est en perpétuel mouvement, en perpétuel devenir. Ignorer ou feindre d’ignorer cela, ou plus simplement ne pas le reconnaître est un non-sens historique révélateur de l’attitude de ceux qui ont peur de se regarder en face, qui ont peur de se révéler à eux-mêmes. Voilà un déni incompréhensible et lourd de conséquences, voire dangereux ! Dangereux pour notre pays, notre avenir, celui de nos enfants, celui de tous les pays de cette partie du monde, nos voisins, nos frères, nos amis qui feraient bien de repenser leur histoire de manière plus juste et plus réaliste. Il y va de l’avenir de nos nations et de nos révolutions.
J’invite tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes fiers de leurs origines, de leur longue et riche histoire, à protéger leur pays bien aimé : celui d’Elissa Didon, la fondatrice; d’Hannibal, le défenseur et le conquérant; de Jugurtha, le patriote; d’Apulée, le premier romancier de l’histoire de la littérature occidentale; de Salvius Julien, originaire de Sousse, et auteur de L’Edit perpétuel, fondement du droit romain; de Tertullien, de saint Cyprien et de saint Augustin, les grands hommes de religion; de la Kahena, la farouche combattante pour la liberté; de Ziyadat Allah Ibn el Aghlab, le bâtisseur de la grande mosquée de Kairouan; de Bolokkin, le prince berbère, fondateur de la dynastie ziride, sous le règne duquel le pays connut une très grande prospérité; d’Ibn el Jazzar, l’immense savant; d’Abou Zakaria, le Hafside qui déclara l’indépendance du pays; d’Ibn Khaldoun, l’inventeur de la sociologie moderne; d’Aziza Othmana la riche princesse, bienfaitrice et amie des pauvres; d’Ibn Abi Dhiaf, l’historien génial; de Kheireddine, l’un des fondateurs du «pacte fondamental» et de la première Constitution tunisienne qui proclamait, déjà, l’égalité de tous les Tunisiens devant la Loi; de Tahar Haddad l’avocat de la liberté de la femme musulmane; d’Abou el Kacem Chebbi, le doux poète de la nation; d’Ali Douagi, nouvelliste et homme de théâtre, le «marginal tunisien», qui sut si bien enrichir le patrimoine littéraire de la Tunisie avec tous ses compagnons, artistes et poètes du mouvement «Taht Essour» dont l’aimable et non moins talentueux dramaturge, journaliste et conteur, l’inoubliable Abdelaziz el Aroui.
Et il y en a tant d’autres !
Nous, Tunisiens d’aujourd’hui, sommes leurs frères, leurs sœurs, et leurs enfants.
Nous leur sommes redevables. Ne les trahissons pas !

(Historienne, directeur de recherches)
J’adresse cette réflexion à tous mes compatriotes, aux présidents des principaux partis politiques, au président de l’Assemblée constituante, aux Ligues, nationale et internationale des droits de l’Homme, aux associations concernées et aux personnalités de la société civile.
Auteur : L.L.S.
Ajouté le : 25-11-2011

Tunisie
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 28 novembre 2011 : 18:27

La constitution qui prend forme dans la « nouvelle » Tunisie post Ben Ali est soutenue par les deux plus grands partis politiques, le parti « démocrate progressif » et l’Ennahdha, un parti islamiste modéré, qui a obtenu la majorité des voix tunisiennes. Effectivement, très « modérés » sont ces partis politiques issus de la Révolution du jasmin. Entre temps, le jasmin s’est fané et sa mauvaise odeur se propage d’un bout du monde à l’autre.

Ces deux partis politiques, espoir du « printemps arabe » n’ont en effet rien de mieux à instituer que la haine antisémite dans la future constitution tunisienne sous la forme d’un article statuant l’opposition au sionisme, c’est à dire l’opposition au Retour du peuple juif sur la terre d’Israël, et interdisant structurellement toute normalisation avec l’Etat juif.

Non pas que dans l’ancienne Tunisie, un sentiment pro sioniste et la sympathie pour l’Etat d’Israël étaient largement répandus au sein du peuple tunisien, mais cela n’était pas allé jusqu’à instituer la haine envers la souveraineté juive dans les textes structurant cette nation.

A Jérusalem, on estime que les autres pays frappés par le « printemps arabe » ne pourront pas ne pas prendre exemple sur la Tunisie en ce qui concerne l’opposition à l’Etat juif. Au Maroc, les Islamistes « modérés » du PJD qui ont remporté les dernières élections (voir ici) seront certainement interpellés à faire de même que leurs complices tunisiens sur la question d’Israël. Il est probable que l’Egypte où les Frères musulmans emporteront les prochaines élections copie également les Tunisiens et fasse révoquer les accords de paix avec Israël.

Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 28 novembre 2011 : 18:50

on dirait que leurs peuples vivent tres heureux, et n'ont aucun probleme. Le seul champ d'action ou ils vont se mesurer à qui mieux mieux, c'est la haine d'Israel, puisque le chomage est reduit à zero, l'analphabetisme est inexistant, leurs hopitaux sont les meilleurs du monde à tel point que c'est un plaisir d'etre malade (d'alleurs ils le sont). L'animosité envers Israel est leur barometre. Si j'etais israelien j'en rirais car ce qui m'inquiterait ce serait l'animosité des pays qui ont la tete sur les epaules, l'avis des derniers de la classe m'importerait peu.
On ne dit pas le monde europeen, on dit l'Europe ni le monde americain, par contre on dit le monde arabe car c'est un monde a part.

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 29 novembre 2011 : 16:47

Antisémitisme d’Etat en Tunisie - Par Meir Ben-Hayoun - Pour Israel7.com - 28 novembre 2011


La constitution qui prend forme dans la « nouvelle » Tunisie post Ben Ali est soutenue par les deux plus grands partis politiques, le parti « démocrate progressif » et l’Ennahdha, un parti islamiste modéré, qui a obtenu la majorité des voix tunisiennes. Effectivement, très « modérés » sont ces partis politiques issus de la Révolution du jasmin. Entre temps, le jasmin s’est fané et sa mauvaise odeur se propage d’un bout du monde à l’autre.

Ces deux partis politiques, espoir du « printemps arabe » n’ont en effet rien de mieux à instituer que la haine antisémite dans la future constitution tunisienne sous la forme d’un article statuant l’opposition au sionisme, c’est à dire l’opposition au Retour du peuple juif sur la terre d’Israël, et interdisant structurellement toute normalisation avec l’Etat juif.

Non pas que dans l’ancienne Tunisie, un sentiment pro sioniste et la sympathie pour l’Etat d’Israël étaient largement répandus au sein du peuple tunisien, mais cela n’était pas allé jusqu’à instituer la haine envers la souveraineté juive dans les textes structurant cette nation.

A Jérusalem, on estime que les autres pays frappés par le « printemps arabe » ne pourront pas ne pas prendre exemple sur la Tunisie en ce qui concerne l’opposition à l’Etat juif. Au Maroc, les Islamistes « modérés » du PJD qui ont remporté les dernières élections (voir ici) seront certainement interpellés à faire de même que leurs complices tunisiens sur la question d’Israël. Il est probable que l’Egypte où les Frères musulmans emporteront les prochaines élections copie également les Tunisiens et fasse révoquer les accords de paix avec Israël.

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 30 novembre 2011 : 20:14

Des échauffourées entre islamistes et laïcs éclatent sur un campus tunisien


Des étudiants de l'université de Manouba manifestaient pour la fin de la mixité dans les classes et le droit de porter le niqab.

Par Sihem Souid

Des étudiants tunisiens se sont battus mardi avec des centaines d'islamistes qui manifestaient dans une université pour demander la fin de la mixité en classe et le droit pour les étudiantes de porter le niqab. La manifestation des étudiants islamistes de l'université de Manouba, dans la banlieue de Tunis, a tourné à la bagarre, selon plusieurs témoins. La veille, des islamistes avaient déjà assiégé un bâtiment de l'université et retenu quelque temps des étudiants et des professeurs, avec les mêmes revendications.

Les manifestants, qui criaient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), demandaient aussi la création d'une salle de prière à l'université. Des étudiants partisans de la laïcité ont répondu en entonnant l'hymne national tunisien. Personne n'a été blessé dans l'échauffourée. "Nous ne voulons pas nous battre avec quiconque", a dit un islamiste. "Nous voulons le respect de la liberté de chaque étudiante de porter le voile", a-t-il ajouté en référence au voile intégral. Les étudiantes tunisiennes ont le droit de porter le hidjab, voile islamique qui ne recouvre pas le visage, mais pas le niqab.

"C'est ça, leur idée de la démocratie ?"

"Je n'arrive pas à y croire", a dit Sabrine, une autre étudiante. "Nous assistons aux mêmes scènes que dans les universités d'Afghanistan. (...) C'est ça, leur idée de la démocratie ?" Au début du mois, des islamistes radicaux ont saccagé une université qui avait refusé une étudiante portant le voile intégral. Depuis la chute de Zine Ben Ali en janvier, les tensions sont vives entre les défenseurs du modèle tunisien, fondé sur la laïcité, et les islamistes qui ont la parole plus libre. Le parti islamiste modéré Ennahda a remporté les élections constituantes du mois dernier et passé un accord de coalition avec ses alliés laïques. Une partie des militants laïques de Tunisie redoutent que la coalition ne remette en question le modèle social tunisien. Ennahda s'est engagé à ne pas chercher à imposer les règles de l'islam et à respecter les droits des femmes.


[www.lepoint.fr]

Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 30 novembre 2011 : 21:04

c'est ça le drame avec ces fanatiques. leur dirigeants comme au Maroc lancent des propos appaisants pour des raisons politiques mais leurs militants et leurs brebis dans la vie quotidienne empoisonnent la vie des citoyens

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 07 janvier 2012 : 22:27

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Monsieur le Président, êtes-vous Tunisien ?
Par Me. Ons Bouali


Monsieur le Président,

Vous avez beau vous pavaner dans le palais de Carthage, avec ou sans bournouss, la présidence reste à mille lieux de vous. Loin de moi l’idée de nier la légitimité des urnes qui – faut-il le rappeler – ont été remportées avec des discours religieux hypnotisants, des promesses mensongères et quelques milliards qataris. N’est pas Président qui veut dit-on. Et pour cause, le ridicule de vos propos n’a d’égal que l’utopie de vos prérogatives. Si votre conscience refait surface et vous vous demandez pourquoi vous suscitez moins de respect que de dérision, parcourez ce qui suit.

La Tunisie compte plus de 7 millions d’électeurs potentiels, seuls 350 000 ont voté pour le CPR, soit 5%. Et vous vous enorgueillez dans votre discours d’investiture de la « confiance » que le peuple vous a accordé ? Le peuple n’a pas voté pour votre personne Monsieur le Président. Il s’agissait d’élire une Assemblée Constituante pour rédiger une nouvelle Constitution en l’espace d’un an. Vous n’êtes que le résultat d’une transaction douteuse de la Troïka, ce qui fait de vous le troisième président non élu par les Tunisiens.

Monsieur le Président, je salue votre volonté de revoir à la baisse votre salaire dont le montant était d’une insolence humiliante pour tous ceux qui crèvent sans gaz, sans toit et sans pain. Nous n’attendions pas moins et nous ne manquerons pas d’exiger la publication de vos actifs au terme de votre mandat. Cela dit, à force de vouloir marquer les esprits et entrer dans l’Histoire de la Tunisie, vous l’entachez de vos discours populistes et démagogues. Vendre tous les palais dites-vous ? Et pourquoi ne pas faire comme Ubu Roi ? « J’ai l’honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens. » Vous n’êtes pas promoteur immobilier à ce que je sache, ni même propriétaire de ces biens qui font désormais partie de notre patrimoine. Il y a d’autres alternatives que de les vendre aux richards du Golf Persique. Les ouvrir au public, à titre d’exemple, les transformer en musées ou autres maisons de culture, de quoi fleurir le désert dans nos cerveaux. Si vous voulez renflouer les caisses de l’Etat, commencez par récupérer l’argent volé par les BenAli&co qui, en toute impunité, en Arabie Saoudite, au Qatar et ailleurs trinquent à la tristesse de notre sort.

Monsieur le Président, je ne m’étalerai pas sur votre discours du réveillon. Quel rabat-joie que vous êtes. Nous, Tunisiens, fêtons le nouvel an depuis des décennies et ce, bien avant votre naissance. Arrêtez donc de ruminer l’identité arabo-musulmane et de la brandir comme limite à notre existence. Libre à vous de bouder un soir de fête, ne troublez pas nos célébrations je vous prie. Sans rancune alors, je vous souhaite bonne année et bonne santé…mentale.

C’est bien de votre santé mentale que les Tunisiens s’inquiètent. Souhaiter « la fusion entre la Tunisie et la Libye » est bien digne d’un Kadhafi. Vous avez le bournouss blanc. Ne manque que la mouche. Est-ce la fin d’un Etat tunisien souverain et indépendant que vous souhaitez ? Une guerre tuniso-libyenne peut-être ? Déclarer la paix et la guerre, c’est bien la seule prérogative que le Premier ministre vous a laissée. Même en vous accordant le bénéfice du doute, vos propos ne sont pas moins déments. Quelle intégration économique ou autre peut-on envisager avec un pays au bord de la guerre civile et tribale ? A moins d’envoyer 200 000 chômeurs tunisiens en tant que missionnaires, je ne vois pas de perspectives à court ou moyen termes. L’Union des républiques arabes, instituée en 1971 par un traité entre la Libye, la Syrie et l’Egypte n’a jamais vu le jour. Jetez donc l’éponge Monsieur le Président. Le panarabisme ne renaîtra pas de ses cendres nassériennes.

Monsieur le Président, crédule que je suis, je veux bien croire que « l’islam est la solution à tous nos problèmes. C’est pour cette raison que les islamistes sont au pouvoir. » Si les gouvernements islamistes se soldent par un échec, est-ce l’islam qu’il faudra accuser ? Faudra-t-il en vouloir au bon Dieu aussi ? Y a-t-il des préceptes pour lutter contre le chômage, l’inflation, le déséquilibre de la balance commerciale, la dette publique et la redistribution inégale des richesses ? La « zakat » vous dites. Une bouchée de pain jetée du haut d’une montagne capitaliste. 26-26 nous a bien dupés. Les chômeurs ne veulent pas de charité Monsieur, le travail c’est la dignité.

Pour clore le tout, vous déclarez sans gêne que « les Tunisiens ne sont pas à l’origine des Révolutions arabes, celles-ci ayant été déclenchées par la révolte des Palestiniens. » Monsieur le Président, vous en arrivez à nier l’Histoire et moi à questionner votre patriotisme. Comment un chef d’Etat peut-il bafouer son drapeau ? La lutte du peuple Palestinien est une affaire de frontières et de colonisation avant tout. La Révolution tunisienne, si nous pouvons encore la nommer ainsi, est une Révolution du XXIème siècle, profondément individualiste. Chacun s’est révolté contre son propre sort en somme. Le pauvre pour le pain. Le chômeur pour le travail. Le travailleur pour la liberté d’expression. La dignité étant un dominateur commun. Avortée en 2008 au bassin minier, la Révolution tunisienne a trouvé un second souffle quand ces revendications disparates ont rejoint un même rang jusqu’aux portes du Ministère de l’Intérieur. Le combat des Palestiniens, aussi noble soit-il, n’est pas celui des Tunisiens.

A l’heure où je finis de déverser ma rage et toute ma sympathie sur le papier, des étudiants et des universitaires font l’objet d’agressions devant le ministère de l’enseignement supérieur, toujours au sujet de trois niqabées. Vous qui êtes père de deux filles, comment osez-vous dresser un apartheid textile ? Les voilées, les niqabées et les séfirates. Ne voyez-vous pas que vos filles, aussi « séfirates » que je le suis, sont plus qu’un corps à couvrir ou découvrir ? Sortez de votre silence Monsieur des Droits de l’Homme. Qu’avez-vous à dire concernant la violation d’une institution publique qu’est l’université de Manouba par une poignée d’ignares ? C’est moins « la horde des touristes pacifiques » que l’invasion salafiste qui nous menace. L’amour du pouvoir a-t-il eu raison de vos principes ? Revenez à votre raison Monsieur le Président. « Travail, liberté, dignité ». Il y a à peine un an, ensemble au Trocadéro nous le criions.

A moins de croire à la folie passagère d’un Président éphémère, je prends Dieu et les Tunisiens à témoins que c’est le début de votre perdition. Œil pour œil, dent pour dent : moi la « séfira », vous le dindon. Vendez la République au panarabisme chimérique. Vendez la souveraineté de la Tunisie à la noirceur wahabite. Vendez tout et votre âme avec. Il ne vous restera d’honneur que le bras que les Tunisiens vous feront.

Provisoire vous êtes. Dérisoire vous finirez. Dormez donc Monsieur le Président. Dormez paisiblement dans le ravin du pouvoir. Nous crierons notre indignation à en réveiller la nuit.

Je ne vous salue pas Monsieur.

Tunisie
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 10 janvier 2012 : 16:58

Dans la nouvelle Tunisie, celle d'apres la "revolution" le nouveau gouvernement en place vient de faire une nettoyage complet de la presse en mettant au chomage les anciens journalistes libertins et en les remplacant par des sympathisants qui parleront le langage voulu et se garderont evidemment d'emettre toute critique a l'encontre des dirigeants.

Hier, c'etait le Ismael Hanyeh, leader du Hamas qui venait faire une visite et qui fut accueilli triomphalement par les rituels cris de "Mort aux Juifs" et "Mohammad est de retour".

Et dire qu'il n'y a pas bien longtemps, ce meme Hamas etait ostracise par l'ensemble (ou presque) de la communaute pour cause d'ideologie non acceptable.
Les temps ont bien change et ne cherchons pas de logique, il n'y en a pas sauf celle de conclure que c'est un pas en arriere de l'Occident qui pourparlera en se voilant la face avec les nouveaux maitres de l'obscurantisme.






Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2012 : 12:47

Qui aurait pu croire qu' après 56 ans de dictature du Parti Unique, une Révolte de Printemps apporterait la Liberté de Conscience, la Liberté de Parole, et la Libération de la Peur ?

Le plébiscite des urnes suffirait il à apporter la démocratie ?

Bien Naïf celui qui le croie !


hebergeur d'image

Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2012 : 21:49

les salafistes tunisiens ont passé à l'action, ils arretent des gens qui sentent l'alcool et les mettent en "prison de l'islam" si l'etat au cas ou il en existe un ne ragit pas ça va exploser

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 13 janvier 2012 : 13:13

Tunisie – Ennahdha : La dictature est en marche !
Au nom du peuple, de Dieu et de Jebali, Amen !


hebergeur d'image


À l’approche du premier anniversaire de la Révolution du 14 janvier, la transition « démocratique » prendra, selon toutes vraisemblances, le chemin le plus long, tortueux et semé d’embûches. Le nouveau gouvernement provisoire n’aura pas perdu de temps pour semer le doute dans les esprits. Une quinzaine de jours à peine d’exercice du pouvoir et deux mois et demi après leur victoire aux élections du 23 octobre, le parti Ennahdha ne tarde pas à faire tomber les masques. La construction d’une dictature au nom du peuple, de son guide Ghannouchi et du Divin est en marche. Après le coup d’Etat médical de 1987, 2012 sera également l’année du « Changement », celui d’un coup d’Etat institutionnel en construction.



Tout régime autoritaire a ses règles auxquelles les dictateurs en herbe ne sauraient échapper. La construction de la dictature tourne autour de trois axes essentiels que sont la répression policière, le contrôle des médias et une idéologie fasciste qui se cristallise généralement autour du concept de l’identité. À cela s’ajoute, subsidiairement, le principe du culte de la personnalité. En l’absence d’une de ces données, le régime est mis en danger et le mouvement Ennahdha, en l’espace de deux semaines, prouve qu’il n’entend pas déroger à ces règles.



Le coup d’Etat institutionnel commence avec l’Organisation provisoire des pouvoirs publics et le péché originel sera celui des alliés en déperdition que sont Ettakatol et le CPR qui n’ont pas vu le danger venir, signant un chèque en blanc aux desseins hégémoniques des islamistes. Mohamed Bennour, porte-parole d’Ettakatol l’avait déclaré en personne à Business News, « nous avons fait une erreur », allant jusqu’à avouer que le projet approuvé n’avait pas été étudié. Ennahdha, pour noyer le poisson et calmer les ardeurs des contestataires, fait quelques petites concessions mais le mal est fait, les islamistes s’emparent de l’essentiel du pouvoir. Institutionnellement légitimes avec deux partis dits de gauche pour alibi (comme c’était le cas en Iran après la Révolution ayant déchu le Shah), les dirigeants d’Ennahdha peuvent, à présent, se montrer sous leur vrai visage.

La question de la sécurité d’abord. Le principe dictatorial est simple : accuser des parties obscures qu’on appelle aujourd’hui l’extrême gauche ou la gauche tout court (au temps de Ben Ali c’était les islamistes), de vouloir installer le chaos en appelant à des mouvements de protestations. Les coupables, ces ennemis de la patrie, doivent être maîtrisés et, pour cela, l’emploi de la force ou l’intimidation ne sont pas écartés. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des sit-inneurs affirmant avoir été menacés par des militants d’Ennahdha de plusieurs années d’emprisonnement s’ils ne mettaient pas fin à leur sit-in. D’un autre côté, les enseignants et les étudiants venus protester au ministère de l’Enseignement supérieur ont été physiquement agressés par les forces de l’ordre, qui, parait-il, ont usé de la violence sans que l’ordre leur soit donné. Par ailleurs, le limogeage annoncé par le Syndicat (mais non confirmé par le ministère de l’Intérieur) de Moncef Laâjimi de la direction des brigades d’intervention, éveille des suspicions quant à la volonté d’Ennahdha d’avoir un contrôle plus efficace des forces de l’ordre. Notons enfin qu’Ennahdha dispose d’un appareil sécuritaire qui lui est propre et qui est généralement déployé lors des manifestations de ses partisans ou encore à l’occasion d’un déplacement de ses dirigeants. Ce service d’ordre reconnaissable généralement par le port d’un gilet blanc avec le logo du parti rappelle les milices RCD ou encore celles de Mohamed Sayeh du temps de Bourguiba (les premières du genre dans la Tunisie moderne).



Le contrôle policier en marche, Ennahdha s’attaque à présent aux médias. En effet, qu’est-ce qu’une dictature sans contrôle total de la communication et de l’information ? Les islamistes le comprennent mieux que personne et se sont attachés, depuis qu’ils sont au pouvoir, à pointer du doigt les médias. Pour préparer le terrain, Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali et Samir Dilou se sont relayés dans les médias pour dire tout le mal qu’ils pensent d’eux et la nécessité de recadrer les journalistes ne répondant pas à la volonté du peuple. La piqure injectée, ils attendront quelques jours avant d’annoncer unilatéralement, les remplacements à la tête des médias publics. Et quoi de mieux pour mettre en place la propagande dictatoriale que de mettre en poste les plus compétents dans le domaine, les anciens agents de l’appareil d’Etat et propagandistes de Ben Ali ? Il est attendu d’eux qu’ils jouent le même rôle joué à l’époque et le travail de sape a déjà commencé ; le nouveau PDG de la Télévision nationale, Adnene Khedher, ayant en effet envoyé une « demande », par huissier notaire, au directeur de l’hebdomadaire Al Oula, l’enjoignant de ne pas publier un dossier le concernant, prévu pour l’édition de demain, mercredi 11 janvier 2012. Nous avions en outre déjà évoqué l’agression physique des journalistes au ministère de l’Enseignement supérieur et la confiscation de leur matériel, rendu après destruction de preuves compromettantes.

Le troisième axe enfin est idéologique. Le principe est de faire accepter à la population les deux premières règles dictatoriales, le but n’étant pas de finir comme les récents dictateurs déchus. La question de l’identité reste le concept idéal pour tout dictateur fascisant. Ce concept, vieux comme le monde est généralement à la base de nombreux génocides ou épurations ethniques dans le monde, et consiste à faire émerger le principe de la pensée unique, où ceux qui sont différents ou considérés comme tels sont les ennemis de la nation. La nouvelle identité à la mode, en Tunisie, est l’identité « arabo-musulmane », et le parti islamiste est le mieux placé pour en maîtriser la portée et se l’approprier. Tout ce qui ne répond pas à ce qualificatif identitaire est un danger pour la Tunisie. Une identité dite arabo-musulmane n’ayant aucun sens en soi, car elle pourrait théoriquement englober et assimiler les Tunisiens au Saoudiens, par exemple. L’analogie de l’identité d’un Tunisien à celle d’un citoyen de pays du Golfe est donc sujette à toutes les interrogations. Mais qu’à cela ne tienne, l’identité sera imposée et le Tunisien sera « arabo-musulman » ou ne sera pas. Il faut éviter de parler des langues étrangères (le français notamment considéré comme « pollution linguistique » parlé par les « déchets de la francophonie), s’ouvrir à d’autres cultures ou montrer sa diversité. Le retrait identitaire est un des socles de l’intégrisme idéologique et de la dictature de la pensée unique. Ennahdha excelle dans le domaine, jusqu’à obliger les partis de l’opposition craintifs et traumatisés par leur échec, à répéter à qui veut l’entendre qu’ils sont « attachés à l’identité arabo-musulmane de la Tunisie », quel que soit le sujet qu’ils abordent.



Pour finir, les dirigeants ne peuvent pas, à eux seuls, instaurer cette nouvelle dictature. Ils ont besoin d’une base solide et dévouée. Cette base criera des slogans antisémites à l’accueil du chef du Hamas, cette base se déplacera dans toutes les manifestations contre le pouvoir afin de les faire échouer, et donner l’illusion d’une population qui soutient le régime, sans faille, à l’image des klaxons et des manifestations de joie au soir d’un certain 13 janvier. Les sympathisants du parti islamiste donnent aujourd’hui leur bénédiction à la nouvelle dictature… Au nom du peuple, de Dieu et de Jebali, Amen !

Monia Ben Hamadi -Business-News.com


Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 16 janvier 2012 : 12:37

Bonjour, ayant eu l' autorisation de l' auteur Farouk BEN MILED Architecte, Membre fondateur de la ligue des droits de l'homme Libertaire et Observateur engagé et ancien de Carnot, je m' empresse et me permets de partager avec toi (vous) ce "coup de gueule ". merci à lui !!!


Les coordonnées de Farouk Ben Miled : faroukbenmiled@yahoo.fr à bientôt. bien à toi. (vous)madeleine ben naceur UN AN APRES : ETAT DES LIEUX ET DES "FAUX PIEUX" Bilan : ZBANTOUT ! Non non ! ce n'est pas une blague: c'est un ratage total.Le rêve transformé en cauchemar, quelle désillusion!

Un résultat fort peu glorieux, un anniversaire affligent, une perte de confiance totale , et un horizon obscurcis par des barbes noires et des femelles endeuillées en burka , enfermées dans leur doctrine et vociférant d'inacceptables slogans racistes jamais prononcées à ce jour dans notre pays, envers ceux-là mêmes que Moncef Bey a pris sous sa protection , parce que tunisiens à part entière , contre la volonté de l'AFRICA KORP et du général MAST de triste mémoire. Et ce n'est pas peu. Des dizaines de familles tunisiennes en ont fait spontanément autant ( N'en déplaise aux propos obscènes lus sur JSS NEWS) .Comment on est-on arrivés là ?

Cette terre d'accueil depuis la nuit des temps ne compte plus ses minorités. A eux seuls les TEMPS MODERNES ( 19ème et 20ème siècle ) ont accueilli avec leurs églises et leurs croyances, fuyant la misère, Calabrais, Siciliens, Maltais et Grecs , outre les russes blancs du général Wrangel fuyant le bolchévisme , et jusqu'aux européens de tout bords , juifs en partie , fuyant eux aussi le fascisme, le nazisme , Vichy, et le franquisme .

Les républicains espagnols vaincus en 1939 sont arrivés eux par fournées entières.Malice de l'histoire le gouvernement de l'époque les a installés à Kasserine.

A ceci ,une bande d'ignorants et d'illuminés, veulent transformer notre pays en un ghetto pour abrutis et débiles mentaux , avec la complicité d'un pouvoir complice dans un silence approbateur et peu innocent .Situation annonciatrice de gros orages.

Un parti qui a gagné les élections en prenant le train en marche , un peu en resquilleur et beaucoup par effraction, avec comme fer de lance une branche salafiste, fasciste en devenir, qui d'ores et déjà commence à bomber le torse à Sejnane , après une première "mise en bouche" devant la synagogue de Tunis, jusqu'à la ratonade des troubadours de Mejen Bel Abbès .Parcours linéaire remarquablement programmé, décidé, et annoncé.Alors que nous avons cru un moment réinventer un bout d'histoire, force est de constater que nous rentrons dans une période de glaciation.Cette révolution n'était-elle donc qu'un flope ? Encore un ?

Après des élections faussement démocratiques et inéquitables malgré les apparences, nous avons un Président apprivoisé, parangon en chef, avec son burnous d'étudiant fauché, reniant ses électeurs et seulement heureux d'être là. Franchement je préfère Aristide Briand avec sa cape noire et son foulard rouge, lui au moins remplissait l'affiche.

De même celui de l'Assemblée Nationale, avatar du Bourguibisme dont les lésions sur l'intelligence de beaucoup de mes compatriotes tardent toujours à se cicatriser. En parfait opportuniste il a renié ses électeurs qui maintenant le poursuivent en justice. Un comble. Seuls les murs de son bureau lui valent quelques regards.Serais-ce alors ce qu'on appellerait " une forfaiture politique" ?

Un premier ministre qui après avoir été lessivé par plus d'une décennie d'internement et d'isolement, on lui demande d'avoir des idées fraiches. De son apparente sérénité, personne n'y croit. En réalité, il n'aspire qu'à se venger, et il n'est pas le seul, sur le dos de ceux qui sont allés au casse pipe.

Un idéologue atrabilaire, patron d'un parti diabolique et ésotérique, Torquemada en puissance (bonjour l'Inquisition), portant sa bigoterie sur le front , maitrisant parfaitement l'hypocrisie et les dérapages contrôlés, utilisant faux fuyants et arguments retords pour camoufler le nouveau népotisme . Jouant avec ses dévots aux apôtres, tartuferies en tous genres à la demande. Sans oublier bien sûr casseurs et sbires d'appoint, savamment endoctrinés pour terroriser la population.

Un gouvernement provisoire en stand by qui pendant un an a tout juste levé le petit.A preuve 200000 chômeurs en plus, les phosphates hors circuit, des entreprises qui se barrent, un Sud Ouest en ébullition dernièrement visité et consolé avec des mots qui n'ont que trop servi.Pourtant ce n'est pas les idées qui manquent

Les Trois Mousquetaires sans d'Artagnan, se sont faits "dégagés" de Kasserine tout juste hier, au moment même où on continue à se cramer sur les trottoirs "dignement"

Entre temps les premières mesures vont des faux pourcentages de ministres novices et frais-moulus aux futurs taux d'intérêts promis des argentiers internationaux, en attendant les promesses du G8, et jusqu'aux emmerdes qu'à failli nous créer notre cher président avec notre puissant et incontournable voisin .Dans l'hémicycle nous avons droit aux inépuisables querelles de clocher de nos constitutionnels, toutes couleurs confondues, qui s'escriment dans une ambiance poisseuse. Je ne sais d'ailleurs plus lequel de ces grands hommes s'en prend maintenant à ceux qui ont faim. Bravo !

Tous les autres aussi insignifiants qu'inconnus au bataillon, ou si peu, à part celui qui, il y'a longtemps a fait hurler les stades J'ajouterais à cette joyeuse liste l'impertinence des sous-fifres, des exécutants des basses œuvres, vantards et arrogants, sortis de nulle part . Eux aussi prétendant à des maroquins, en plus des 43 bien nommés .Ca fait vraiment beaucoup de monde sur le balcon !

Enfin des PDG surdoués et surdiplômés, mais complètement dépassés, qui grâce à leur entêtements, leur suffisance, et leurs idées fixes ont envoyés à la casse des dizaines de milliards de matériel : quel gâchis !Mot d'ordre général : Attendez voir ce que vous allez voir.Sans jouer aux Cassandres, ce sera alors trop tard.Nous tous qui voulions un programme fracassant, n'aurions fait que réinventer " le robinet d'eau chaude".

En face : une révolte révolution récupérée, confisquée, spoliée et bafouée, détournée et usurpée.Les jeunes crient toujours sans être entendus, dans des sit-in devenus dérangeants pour le pouvoir. Des facs phagocytées par des esprits antédiluviens. Un pouvoir complice qui laisse faire en attendant le pourrissement total avant de s'imposer pour le long terme : stratégie parfaitement au point. Une Gauche édulcorée et fanfaronnant, qui après s'être monté le bourrichon, s'est faite avoir jusqu'au tro.... !

Elle n'arrive même plus à se réunir autour d'un pot.Au lieu et place d'aller à Kasserine et Jendouba, elle organise des meetings huppés à Gammarth pour convaincre des convaincus .Dans tout ça, nulle visibilité politique.De ses dissensions, ses adversaires en vivent.En bref: elle pédale dans la semoule.

Le simple citoyen a eu droit au rôle de voyeur de service. Les hôteliers n'arrêtent pas de braire leur misère, après avoir bénéficié et dilapidé des centaines de milliards, qu'ils ne remboursement jamais, afin de faire tourner leur bastringue. Faudrait-il encore qu'ils sachent le faire.

La robe noire, dont certains parmi ceux qui la portent la déshonorent, est devenue, en montant souvent au créneau, le chantre des libertés et de la justice, après nous avoir abreuvés de juridisme.

Certains journalistes qui reviennent de loin, prévoyant les nouvelles orientations commencent eux aussi à retrouver les vieilles litanies de flagorneurs émérites. N'hésitant pas à l'occasion, à diffamer ceux qui sans être des pros, essayent d'exprimer leur rage devant tant d'hypocrisie; et en spadassin qu'ils sont s'apprêtent encore une fois à assassiner la liberté.D'autres plumitifs pédants tiennent à nous donner des leçons sur la Démocratie Athénienne. Rien que ça!Heureusement seul l'Audace nous sert régulièrement sur le grill de grosses magouilles signées : Ca soulage! J'avoue aussi avoir lu plusieurs articles de fond courageux et bien sentis. J'aime !

Au vu des dernières décisions concernant la Presse, la pieuvre du dirigisme a commencé son œuvre

Quant au gouvernement sortant, au risque de déplaire à certains de mes amis, il a disparu aussi vite qu'apparu, dans une totale indifférence, non sans avoir distribué préalablement quelques médailles qu'on dit méritées accompagnées de cabotinages ringuards. Pour l'anecdote, avez-vous remarqué maintenant le ton doucereux, acidulé à faire rougir une vierge, et faussement aimable des flics, ainsi que celui de leur patron aux trémolos paternalistes tels qu'il les sert sur " l'étrange lucarne". Est-ce une envie de repentance ? Zâââma ???

Mais dans tout ça je rends d'abord hommage à toutes nos femmes et nos jeunes, époustouflants de beauté d'intelligence et de courage, eux qui sont montés au front et qui ont été si peu récompensés.Comme je rends hommage à l'UGTT qui aux dernières élections, bien que un peu macho, nous confirme s'il le fallait, le droit à la dignité du travail.Mais aussi je n'oublierais jamais la photo de cette robe noire qui a fait la couverture de Paris Match sur le "14 Janvier". Ce n'est peut être pas un coup d'état, mais sûrement une OPA.

Tout ça fait vraiment désordre, et je ne peux donc que dire : Nous avons changé d'erreur.(*)

Farouk BEN MILEDArchitecte Membre fondateur de la ligue des droits de l'homme Libertaire et Observateur engagé 11 Janvier 2012(*) cette boutade revient à Jean Edern Hallier

Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 16 janvier 2012 : 18:07

le veritable probleme de la Tunisie comme celui des autres pays arabes c'est l'islamisation de la société. IL faut aller droit au but et le dire sans faire de zigzags, l'islam ne laissera pas une democratie à l'occidentale s'installer, n'accordera pas la liberté aux gens comme on en voit en occident. Comme rares ceux qui peuvent denoncer ce fleau hé bien ils resteront la

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2012 : 14:21

Tunisiens, vous vous êtes levés contre la tyrannie et l'injustice avec des coeurs vrais, vous étiez les Justes. Vous avez éclairé le monde de la flamme de votre dignité, vous étiez l'humanité.


Vous avez fait retentir vos rues d'une clameur généreuse, vous étiez la fraternité. Vous avez ranimé le sens valeureux du prochain, vous étiez la bonté. Vous avez conquis l'estime de tous par votre panache, vous étiez la fierté. Vous avez souri par millions à vos visages divers, vous étiez la tolérance.
Le 5 janvier, à l'aéroport de Tunis-Carthage, vous n'avez été ni justes, ni fraternels, ni dignes, ni grands, ni bons, ni humains. En martelant de vos poings levés "Mort aux juifs !", pis encore "Tuer les juifs est un devoir !", vous avez offert le spectacle d'une phalange démente qui nous plonge dans la stupeur et l'affliction. Non seulement vous avez failli à votre oeuvre, mais vous avez outragé la cause palestinienne, en l'accablant de slogans aussi funestes que ceux de ses ennemis. Vous avez trahi le message de votre foi.

Quoi ? En l'espace de quelques mois à peine ? Votre nature pacifique est devenue fanatique ? En quelques mois vous avez changé de caractère ? Dans le monde des sentiments, ce sont quelques secondes. En quelques secondes, la morsure contagieuse de la méchanceté humaine vous a gagnés, la basse grégarité des pulsions racistes. Soudain, vos visages affables ont pris un aspect lugubre. Vos yeux clairs se sont tendus de noir. Vous êtes peu nombreux ?

Une infime minorité, me dit-on ? Peut-être, mais je ne veux pas le savoir, je m'en fiche. Vous avez rendu possible l'insoutenable, par la seule idée du meurtre collectif des juifs de Tunis. Cela suffit à nous avilir tous. Vous avez commencé à distiller un poison funèbre dans l'âme crédule d'un peuple débonnaire et bienveillant.

Je ne vous reconnais pas, Tunisiens, je ne vous reconnais plus. Vous avez glacé dans mes veines l'admiration que vous aviez fait naître, vous m'avez ôté le goût du pays natal, vous m'avez rendu indifférente à sa lumière, vous m'avez gâché l'image de votre héroïsme, vous avez éteint dans mon coeur la musique de la patrie. Etes-vous les mêmes, Tunisiens ? Etes-vous ceux-là qui criaient en choeur : "Musulmans, juifs, chrétiens, nous sommes tous tunisiens" ?

Entre cette troupe joyeuse et l'autre, quelle ressemblance ? Qui êtes-vous, des humanistes ou des intégristes ? Lequel de ces portraits est le plus vrai ? Lequel des deux va l'emporter ? Vous avez fait la première révolution romantique du XXIe siècle, avec cet art inimitable de déjouer la violence par des moyens espiègles et tolérants, vous n'êtes pas tunisiens pour rien. Et maintenant vous voilà en train de glorifier la violence par des besognes obscures dont vous avez connu les tourments.

Victimes victorieuses

Vous avez fait tomber un régime, guidés par une inspiration plus haute que l'ethnie, que l'identité, que la religion, que la tribu. Vous vous étiez placés au-dessus du chauvinisme et des préjugés. Votre liberté s'était délivrée de l'identité. Ou plutôt, c'était ça votre identité, s'affranchir des derniers vestiges de la décolonisation. Vous n'avez pas fait votre révolution contre la culture occidentale, contre l'impérialisme, contre le sionisme, contre les infidèles, contre les juifs. Non. Vous vous êtes révoltés contre vous-mêmes.

Et maintenant que faites-vous ? Derrière le mur de la peur que vous avez brisé, vous dressez des sentinelles féroces, qui scandent des appels odieux. N'êtes-vous entrés dans le règne de la dignité que pour vous en rendre aussitôt indignes ? N'avez-vous embrassé l'égalité que pour mieux l'étouffer ? Avez-vous gravi les marches de la liberté pour la traquer sous les colonnes d'une meute ? Le despotisme, concentré en un seul, a quitté la tête du corps politique pour parcourir les nerfs de tout l'organisme, en lui imprimant des secousses effrayantes. Le mal était circonscrit, aujourd'hui, il court dans les ramifications de notre être, il est de la responsabilité de tous.

De deux choses l'une. Ou bien vous donnez à vos minorités un droit aussi sacré que le vôtre, et vous vous interdisez de leur infliger le sort de ces proscrits que vous étiez. Vous montrez alors que vos rêves n'ont pas porté en vain les espoirs de ceux qui, dans le monde, ont reconnu en vous leur conscience. Ou bien votre raison s'abandonne aux idolâtries du racisme, du sexisme et de la xénophobie, et vous ruinez votre morale sous les égarements les plus frustes de la société, dans une cacophonie primitive.

Je sais que les victimes victorieuses peuvent un jour passer du côté des bourreaux. C'est ce qu'on reproche aux Israéliens. Mais vous, ne vous laissez pas aveugler par la rage de revanche historique. Soyez à la hauteur des Lumières de votre révolution. N'endossez pas la peau de coupables en chasse d'innocents à avilir et à persécuter. Ne conduisez pas la révolution à l'envers, ni vos minorités en enfer. Vous qui avez connu la police, ne soyez pas ces commissaires du Ciel armés des sabres de l'inquisition et du châtiment pour épouvanter vos frères. Les journalistes, les universitaires, les femmes, les francophones, les juifs..., ça fait beaucoup de monde que vous prenez à partie, que vous dénoncez, agressez, frappez, molestez. Ça fait trop.

Rappelez-vous qu'il a suffi qu'un seul paria ambulant périsse pour que tous les Tunisiens renaissent. Maintenant il suffit qu'un seul juif tunisien soit insulté pour que nous en supportions tous l'injure, sans exception. L'offense est collective, la réponse est unanime : "Nous sommes tous des juifs tunisiens."

Hélé Béji est aussi l'auteure de "Nous, décolonisés" (Arléa, 2008) et d'"Islam Pride : derrière le voile" (Gallimard, 2011).

Tunisie
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2012 : 17:01

Admirable texte Bravo mais ces mots si bien formules et tellement justes pourront-ils resonner quelque part lorsque l'esprit est tellement gangrene par la desinformation ?

Cela me fait penser a cette poignee d'islamistes qui a Toronto vociferaient de haine contre les Juifs et appelaient a les poursuivre partout ou ils se trouvaient et qui portaient des pancartes sur lesquelles etait inscrit "Non a la haine". Paradoxe des cerveaux atteints de cecite mentale.




Tunisie
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2012 : 19:30

"Non a la haine". Paradoxe des cerveaux atteints de cecite mentale.

quand la haine est dirigée contre les juifs c'est pas de la haine pour eux c'est dela foi

Tunisie
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 janvier 2012 : 05:27

Citation:
derka
"Non a la haine". Paradoxe des cerveaux atteints de cecite mentale.
quand la haine est dirigée contre les juifs c'est pas de la haine pour eux c'est dela foi

Effrayant !!!

Tunisie
Posté par: Bravo (IP enregistrè)
Date: 23 janvier 2012 : 20:39

Nébil Karoui: "En Tunisie, je suis dans la peau de Salman Rushdie"
Propos recueillis par Ulysse Gosset, publié le 23/01/2012 à 15:13, mis à jour à 15:27


Nébil Karoui, dans ses studios de Nessma TV. "Nous avons été victimes d'une organisation très bien rodée".

C'est ce lundi que sa chaîne Nessma TV, la "télé du Grand Maghreb", devait connaître le verdict du procès pour "atteinte aux valeurs sacrés" que lui a valu la diffusion il y a quelques mois du film Persépolis - verdict finalement reporté au mois d'avril. Interview de Nébil Karoui, sous forme de plaidoyer pour la liberté d'expression en Tunisie.

Le 17 novembre vous avez été convoqué au tribunal à Tunis pour y être jugé pour "atteinte aux valeurs sacrées" pour avoir diffusé Persepolis. Le jugement était attendu ce lundi (avant d'être reporté au mois d'avril). Quel est l'enjeu de ce procès?

C'est le premier procès politique d'après la chute de Ben Ali. C'est un ballon d'essai pour tester le degré de mobilisation des démocrates et des défenseurs des libertés. C'est un test pour la région, puisque la Tunisie influence aujourd'hui tout le monde arabe.

Pour moi, cela a été un choc. On est allé devant le tribunal parce qu'on a programmé un film qui avait pourtant reçu le visa de l'état tunisien pour être projeté en salle de cinéma et dont la version en dialecte tunisien a été financée par le ministère de la Femme en Tunisie et par ONU femme. J'étais triste de voir les terroristes et les voyous qui ont pénétré chez moi et détruit ma maison être relâchés, alors que moi, j'étais trainé devant le juge!

Je suis perplexe devant le nombre d'avocats qui ont porté plainte (près de 500), et surtout devant la plainte collective "spontanée" qui a réuni 160 000 personnes! Imaginez le travail pour rassembler ces signatures: sacrée organisation...

Si je suis condamné, c'est la liberté d'expression et de création qui sera condamnée à travers moi

Avec le temps j'ai repensé au film des événements: on a été victimes d'une organisation très bien rodée qui a imprimé des millions de tracts et d'affiches contre nous, utilisé la télé et la radio. Avec des dizaines de militants arrivés en bus de toutes les villes avec des banderoles affichant les mêmes slogans. Quelle organisation ou parti en Tunisie est capable d'annoncer le "vendredi de la colère contre Nébil Karoui et Nessma TV"? Ca a été utilisé contre Moubarak en Egypte, Ali Abdallah Saleh au Yémen et Bachar El Assad en Syrie... et contre moi et ma chaîne de télé en Tunisie. Je ne pensais pas être aussi important.

Si je suis condamné le 23 janvier (le verdict a finalement été reporté au mois d'avril - NDLR) c'est la liberté d'expression et de création qui sera condamnée à travers moi. Plus personne ne va bouger du Maroc à l'Egypte.

Si je suis acquitté, la liberté va bénéficier d'une période de rémission, les gens, les artistes vont avoir du courage pour se battre. Je suis au centre d'un combat qui me dépasse. Je ne voudrais pas être le bouc émissaire et c'est pour ca que j'espère qu'il y aura le 23 une grande mobilisation nationale et internationale: au-delà de mon cas, ce sont les principes qui vont régir les prochains régimes politiques d'Afrique du Nord et du Monde Arabe qui sont en jeu!
Revenons sur les élections du 23 octobre dernier, le premier scrutin de l'après révolution: quel souvenir en gardez-vous?

Celui d'une kermesse, d'une incroyable fête. On a vu des familles entières aller voter, des gens venus de partout... Moi, j'ai attendu trois heures, mais ça été trois heures de plaisir. J'ai 48 ans, et c'est la première fois de ma vie que je votais. Imaginez un peu ce que ça peut signifier! C'est extraordinaire!

Le jour du scrutin, il y avait un immense espoir et en même temps une grande inquiétude. Maintenant, on connaît le résultat: une victoire incontestée du mouvement Ennahda, un parti islamique conservateur. Votre réaction?

Quand vous dites une grande anxiété, ça dépend pour qui. Les gens qui ont voté Ennahda avaient beaucoup d'espoir. Aujourd'hui, il va falloir qu'on change un peu notre langage, notre manière de voir: on est un pays qui a voté. La Tunisie et l'exception tunisienne n'existent plus. Elle était là depuis le temps de Bourguiba. Est-ce que c'est un raz-de-marée, est-ce que ça confirme une tendance lourde de la société en Tunisie? Ou est-ce conjoncturel, comme en 1981, quand les socialistes sont arrivés au pouvoir en France? Si tel est le cas, c'est un vote-sanction, vote repoussoir d'une certaine société, parce qu'après tout Ben Ali revendiquait le modernisme et l'exception tunisienne. Il était tellement honni lui et son système... Peut-être que ça a été la réaction du Tunisien, qui a voulu dire: "Moi je n'en veux pas de ce modernisme, de cette exception tunisienne. Moi je suis arabo-musulman, fier de l'être et je vais maintenant le faire savoir!"

Vous ne vous attendiez pas à un tel succès des islamistes?

Non, ça a été un choc pour dix millions de Tunisiens. Parce que même ceux qui ont gagné, dans leurs rêves les plus fous, ils ne pensaient pas que la victoire serait aussi écrasante. Ca a été un choc pour tout le monde.

Je vais vous dire où est la clé. Quand vous êtes Européen ou Américain, quand vous gagnez aux élections, vous ne gagnez pas pour la vie. Quand vous perdez, vous ne perdez pas pour la vie. L'angoisse aujourd'hui, c'est que nous nous n'avons pas de culture d'alternance. Tous ceux qui se sont assis sur le trône y sont restés un minimum de 23 ou 24 ans. Est-ce que ceux qui arrivent aujourd'hui vont gouverner 23 ans à l'instar de Ben Ali? Ou n'est-ce qu'une péripétie dans la vie de la Tunisie démocratique? Si l'on dit qu'on est un pays démocratique, les gens qui vont diriger le pays vont peut-être réussir à le sortir de la crise et du marasme et seront plébiscités lors des prochaines élections, ou ils ne vont pas réussir et seront sanctionnés, et d'autres viendront... Moi je suis très content que les Islamistes soient au pouvoir, avec le parti Ennahda, parce que c'est le jeu démocratique qu'ils ont remporté.

Peut-il y avoir, comme le disent les dirigeants du partis Ennahda, une version moderne de l'islam en Tunisie, "à la turque", qui permette la démocratie? Peut-on faire confiance aux islamistes pour mettre en place une Tunisie moderne, avec un Etat laïc?
Ils n'arrêtent pas de se demander pourquoi on leur fait des procès d'intention. Je ne leur fais pas de procès d'intention. Je suis optimiste, parce qu'on a été le premier pays arabe à se doter d'une constitution, le premier à abolir l'esclavage, le premier à donner le droit de vote aux femmes, le premier qui a permis l'avortement, etc. Pourquoi voulez-vous que je ne croie pas à une exception tunisienne? Ce pays a fait la révolution, c'est comme si on avait pris un menu, et qu'on avait commandé une révolution "toutes options". Le dictateur s'en va et ne se fait pas massacrer, comme on l'a vu chez nos voisins. On retient sa famille (les voleurs). Les médias sont libres.

Il y a une espèce de paix, la Tunisie fonctionne, il y a de l'électricité, du gaz, le tourisme. Au prix de moins de 300 morts, c'est beaucoup mais c'est incomparablement moins qu'en Egypte ou en Lybie...

Peut-être qu'on aura les islamistes les plus modérés du monde, parce qu'on baigne dans cette Méditerranée extraordinaire, qu'on est près de l'Europe, que nos intérêts c'est d'avoir une société équilibrée..."Why not"?

Vous avez défrayé la chronique en diffusant Persepolis quelques jours avant les élections. Etait-ce une erreur? Est-ce que vous n'avez pas été trop provocateur? N'avez-vous pas été victime de cette provocation?

Non. On avait des sondages, deux semaines avant Persepolis, ils donnaient exactement les résultats d'aujourd'hui. Nous connaissions la situation. Nous avons fait notre boulot.

Si je devais rediffuser Persepolis cent fois, je le rediffuserais cent fois. Tous les tunisiens se posaient cette question: si un parti islamique gagne, est-ce qu'on va prendre la voie turque ou la voie iranienne? On a diffusé le film et ensuite on a fait comme "Les Dossiers de l'écran" d'Armand Jamot, un débat auquel participaient des gens de toutes obédiences, y compris islamiste: la conclusion était que ce qui s'est passé en Iran ne pouvait absolument pas se passer en Tunisie, parce que c'est une autre civilisation, un autre pays. Je ne vois pas où on a péché...

Vous me dites: "Je le rediffuserais cent fois!", mais vous avez présenté des excuses...

Oui, j'ai présenté des excuses, parce qu'on était confronté à deux événements ou à deux niveaux de lecture différente. Le premier était un niveau de lecture où je n'aurais peut-être jamais présenté mes excuses puisqu'on parlait de choses rationnelles, de crises médiatiques ou politiques... On parlait de liberté, de mon droit à programmer un film. Mais quand j'ai vu l'ampleur de la manipulation dont a été "victime" la population tunisienne... on avait des gens qui sortaient dans la rue. Quand on leur demandait pourquoi ils étaient là, ils disaient: "Parce que Karoui de Nessma TV est l'ennemi de Dieu, et qu'il veut détruire Dieu ou détruire l'islam"... Des gens qui n'avaient ni vu le film, ni vu la séquence, à qui on avait seulement parlé dans une mosquée ou à qui on a distribué un tract où on disait que nous étions l'ennemi de Dieu... J'ai vu que nous allions basculer dans une situation à la Salman Rushdie et les caricatures danoises!

Vous vous êtes sentis dans la peau de Salman Rushdie?

Oui... J'ai eu l'impression que ma famille et tous les gens qui travaillaient pour moi, nous étions comme des coptes en Egypte.
Quand mon père va dans une mosquée et qu'il entend les gens me maudire, qu'il faut me crever les yeux et me couper la langue avant de me tuer, il y a de quoi se sentir harcelé, dans sa religion et son propre pays, et mis en cause comme si l'on était une minorité alors que nous ne le sommes pas du tout. Nous sommes bien intégrés. Nous sommes des Tunisiens, musulmans, pratiquants. Quand tout ce délire va retomber, je ne crois pas que nous revivrons en Tunisie quelque chose d'aussi violent.

Vous êtes pourtant musulman...

Je suis musulman! Je suis musulman sunnite, pratiquant. Mais je suis très moderniste et partisan d'un Etat laïc et moderne. Quand un journal danois publie des caricatures du Prophète, on brûle les usines de yoghourts danoises en Arabie Saoudite, quelle est la logique? J'ai eu peur qu'il y ait un drame, qu'il y ait des morts, parce qu'il y avait des émeutes dans la rue. Imaginez quelle aurait été ma situation ou la situation de Nessma et du pays s'il y avait eu des morts? Effectivement, j'ai présenté mes excuses parce que j'ai vu que j'avais blessé beaucoup de gens, qui pensaient que j'avais fait exprès de les blesser dans leur croyance. Je me suis excusé et je crois que quelque part, maintenant avec le recul, j'ai bien fait, parce que ça a calmé beaucoup de gens...

Est-ce qu'un des dirigeants d'Ennahda vous a appelé pour vous dire:
"Vous n'avez rien à craindre!". Est-ce qu'ils se sont rapprochés de vous ou pas?

Non, non, non.

Et ils viennent sur Nessma TV?

Non.

Est-ce que vous, personnellement, vous vous sentez menacé dans cette nouvelle Tunisie au pouvoir islamiste?

Oui... C'est une sensation nouvelle pour moi parce qu'on a eu maille à partir avec le régime de Ben Ali plusieurs fois. Mais jamais je n'ai eu peur pour mes enfants ou ma femme, ni pour mon intégrité physique. Je pensais que je pouvais aller en prison ou qu'on pouvait, passez-moi l'expression, "me casser la gueule". C'était les méthodes de Ben Ali. Mais jamais je n'aurais cru que dans mon pays, j'aurais pu avoir peur de me faire tuer, assassiner. Et aujourd'hui, je ne peux sortir dans la rue, je ne peux pas aller prendre un café... sans avoir peur de me faire agresser, que ce soit par le citoyen lambda qui dit que je suis l'ennemi d'Allah, qui n'a même pas vu le film, qui n'a pas vu l'extrait, qui ne sait même pas pourquoi, mais à qui on a dit que j'étais l'ennemi de la religion, de l'islam et d'Allah!
Et surtout peur d'un acte isolé d'un extrémiste.

Je me balade avec des gardes du corps, mes enfants vont à l'école avec des gardes du corps, et je surveille toujours mon téléphone. Quand ma femme m'appelle ou quand on m'appelle de la maison, je suis inquiet. C'est très stressant. J'espère que les nouveaux dirigeants de la Tunisie vont faire en sorte que ce stress ou cette terreur cessent, pour qu'on puisse rester vivre dans notre pays. Je n'ai pas du tout l'intention de le quitter, de vider les lieux ou d'aller faire un journal ou une télé d'opposition à l'extérieur. Je suis chez moi, je suis content, j'accepte le verdict des urnes et je vais travailler selon mes convictions. Si la Tunisie que vont construire les nouveaux dirigeants ne me correspond pas, je serai dans mon rôle d'opposant, je suis un Tunisien majeur, qui après 23 ans de silence n'acceptera pas de se taire et donnera toujours son avis même s'il est minoritaire.


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