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Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 13 mars 2008 : 22:07

Le Salon du Livre accueille tous les ans près de 200000 personnes. Cette année, près de 40 écrivains israéliens seront présents, parmi lesquels Avraham B. Yehoshua, David Grossman ou Amos Oz.

Ce dernier a d’ailleurs déclaré que "ceux qui appellent au boycott ne s’opposent pas à la politique d’Israël mais à son existence".

Guysen.com

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: alex (IP enregistrè)
Date: 13 mars 2008 : 22:43

il a bien raison! et dire qui ils parlent de paix

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: CEREJIDO (IP enregistrè)
Date: 13 mars 2008 : 22:59

Les arabes ne râtent jamais l'occasion de passer à côté de leur chance, l'écrivain Marocain Tahar Benjelloun est passé outre et a décidé de se rendre à ce salon.
Jalousie que fais-tu là??

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: alex (IP enregistrè)
Date: 13 mars 2008 : 23:27

tahar ben jelloun est un vrai intellectuel,
il ne fait pas partie de ceux qui suis aveuglement les ordres palestiniennes par peur d etre accuse de trahison vers la nation arabe.

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2008 : 21:05



En décidant de mettre à l'honneur les écrivains de langue hébraïque, les organisateurs du Salon du livre ne pensaient peut-être pas engendrer une telle polémique.

«Qu’est-ce que la littérature universelle? C’est l’humanité en chemin vers elle-même.» Ce noble aphorisme de l’éminent bibliophile suisse Martin Bodmer est, ces jours-ci, cruellement démenti par les faits. Du moins à en juger par les cris d’orfraie, menaces de boycott, anathèmes et contre-anathèmes qu’occasionne la présence comme invitée d’honneur au Salon du livre, qui s’ouvre à Paris le 14 mars, de la littérature israélienne.

La littérature israélienne, et non l’Etat hébreu, insistent les organisateurs du Salon, même si la manifestation coïncide avec le 60e anniversaire du pays. Qu’importe : depuis quelques semaines, la colère monte et les appels au boycott se multiplient dans les pays arabes. La polémique à fleurets mouchetés sur la présence exclusive d’auteurs de langue hébraïque (et non russe, yiddish, arabe, etc.) a cédé la place aux diatribes contre une invitation «choquante» de la part du «pays des droits de l’homme» à un Etat «raciste», engagé ces jours-ci dans des opérations militaires dans la bande de Gaza.


Plusieurs stands nationaux resteront donc vides, porte de Versailles: ceux de la Tunisie, de l’Algérie, du Maroc et du Liban, place forte de l’édition au Proche-Orient. Un romancier comme Yasmina Khadra, directeur du Centre culturel algérien à Paris, a opté pour le boycott «à titre personnel», contrairement à son compatriote Boualem Sansal, qui «boycottera le boycott», estimant absurde de sanctionner les écrivains israéliens à cause de la politique de leur pays. D’autres assureront une présence ô combien critique, tels l’ineffable Tariq Ramadan ou l’Egyptien Alaa el-Aswany (auteur du best-seller L’Immeuble Yacoubian), qui a décidé de distribuer en silence des photos d’enfants palestiniens dans les allées du Salon.

Nombre d’auteurs arabo-musulmans sont en fait tiraillés entre la nécessité professionnelle de participer au happening de la porte de Versailles et la pression qui pèse sur eux dans leur pays, où toute «compromission» avec l’ennemi israélien serait risquée. Et tant pis si, parmi les 39 membres de la délégation israélienne, on compte des militants de la paix, favorables à la création d’un Etat palestinien –par exemple, Amos Oz ou David Grossman. On trouve même un Israélien, Ilan Pappe, chef de file des «nouveaux historiens», auteur d’un ouvrage dénonçant le «nettoyage ethnique» qui aurait présidé à la naissance d’Israël, pour refuser de participer au Salon!

Faut-il enfin rappeler que, de la Russie à l’Inde, ont déjà défilé porte de Versailles des écrivains originaires d’Etats engagés dans des conflits, sans que cela provoque psychodrames et politique de la chaise vide? Mais voilà: le redoutable amalgame entre littérature et politique a «durci», envenimant l’ambiance et nécessitant un dispositif de sécurité renforcé. Alors qu’il existe de nombreuses enceintes où sont censées se vider les querelles politiques, la grand-messe de l’écrit –ce «lieu commun» qui devrait être sacré pour les peuples du Livre– a été prise en otage. Il reste à espérer que, malgré la logomachie qui s’est déchaînée ces derniers jours, le Salon du livre ne virera pas au champ clos ni à la foire d’empoigne.

Par François Dufay

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: derka (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2008 : 23:03

de toute façon le nombre de livres edités ou traduits chez les arabes ne represente pas grand chose. L'Espagne à elle seule depasse le monde arabe dans ce domaine.

Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: CEREJIDO (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2008 : 00:56

De toutes les façons ceux qui boycottent ce salon sont des ignares et se boycottent eux-mêmes pauvres idiots du village.




Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2008 : 05:39

Le Maroc appelle au boycott d’Israël
By ELIAS LEVY, Reporter

Le Maroc ne participera pas à l’édition 2008 du Salon du Livre de Paris, qui se tiendra du 14 au 19 mars, parce qu’Israël est l’invité d’honneur. Le ministère de la Culture du Maroc a demandé aux éditeurs marocains de ne pas se rendre à Paris pour prendre part à cette impmortante anifestation culturelle.
C’est ce que rapporte le magazine marocain francophone Tel Quel.“Le Stand W74 du Salon du Livre de Paris restera vide. Les éditeurs marocains boudent la manifestation parce qu’Israël en est l’invité d’honneur. La décision de boycott a été prise par le gouvernement “sur proposition de Touria Jabrane, Ministre de la Culture du Maroc”, apporte une source proche du ministère de la Culture marocain” -information publiée dans l’édition de Tel Quel du 24 février 2008-.

La décision du Maroc de boycotter le Salon du Livre de Paris 2008 a été aussi rapportée par le très crédible magazine français Le Point, dans son édition du 21 février 2008.

“Les éditeurs algériens et marocains ne participeront pas au Salon du Livre de Paris, dont l’invité d’honneur est Israël, sous le prétexte qu’il s’agit là de fêter le 60ème anniversaire de la création de l’État hébreu. La Tunisie est sur le point de s’aligner sur ses voisins. La consigne, qui émanerait de la Ligue Arabe, a été adoptée par lesgouvernements de ces deux pays et relayée vers leurs ministères de la Culture. Au Maroc, certains éditeurs marocains ont aussitôt réagi et décidé de venir à Paris à leurs frais, sans figurer sous la bannière Maroc. Ils en ont été fortement dissuadés par leur ministère de la Culture, sous peine de représailles. Le stand loué et équipé par l’Ambassade de France au Maroc restera donc vide.
Une catastrophe pour ces éditeurs francophones, le Salon du Livre de Paris étant leur seule vitrine sur la distribution française, essentielle à leur survie”, écrit le journaliste Christophe Ono-Dit-Biot dans Le Point.

D’après L’Économiste, le plus important quotidien économique du Maroc, la décision de boycotter cette année le Salon du Livre de Paris a été prise au plus haut niveau du gouvernement marocain.

“La Ministre de la Culture, Touria Jabrane, a annoncé cette décision le dernier jour du Salon international de l’Édition et du Livre (SIEL) de Casablanca. “C’est une décision du gouvernement marocain qui respecte les sentiments des Marocains et des Arabes car, déjà, plusieurs voisins du Maghreb ont renoncé à aller à Paris”, a-t-elle assuré. Israël fêtera 60 ans d’existence. Pour un responsable du ministère de la Culture, “ces 60 ans représentent des décennies de violence envers le peuple palestinien.
Et,bien entendu, le Maroc soutient la Palestine””, écrit la journaliste de L’Économiste, Loubna Moussali, dans l’édition du 27 février 2008.

L’Ambassade du Maroc en France a confirmé au Canadian Jewish News que le Maroc ne participera pas cette année au Salon du Livre de Paris. Elle a cependant refusé de nous préciser la raison pour laquelle le Royaume chérifien boudait cet événement. “Nous n’avons aucun commentaire à faire sur ce sujet”, nous a dit une responsable des Relatons avec la presse à l’Ambassade du Maroc à Paris.

Même son de cloche au ministère de la Culture du Maroc à Rabat, que le Canadian Jewish News a joint. Un porte-parole de ce ministère a catégoriquement refusé de confirmer ou démentir les informations ayant trait au boycott du Salon du Livre de Paris 2008.

Trente-neuf écrivains israéliens, dont les romanciers Amos Oz, Abraham B. Yehoshua, David Grossman, Orly Castel-Bloom, Aharon Appelfeld, seront cette année les invités d’honneur du Salon du Livre de Paris.

Cette célébration de la littérature israélienne aura lieu durant la visite d’État que le Président d’Israël, Shimon Péres, effectuera en France, du 10 au 14 mars, à l’invitation du Président français, Nicolas Sarkozy. Shimon Péres sera le premier dirigeant étranger en visite d’État en France depuis l’élection à l’Élysée de Nicolas Sarkozy. Le Président français et son hôte israélien inaugureront le Salon du Livre de Paris le 13 mars.

David Bensoussan, président de la Communauté sépharade unifiée du Québec (C.S.U.Q.), déplore que les éditeurs marocains se soient associés à cette campagne de boycott contre Israël.

La Communauté Sépharade Unifiée du Québec entretient des relations très étroites avec les autorités marocaines et leur corps diplomatique en poste au Canada et à Montréal -les représentants attitrés du Maroc au Canada sont invités à toutes les grandes manifestations, notamment culturelles, organisées par la Communauté Sépharade Unifiée du Québec. Ces derniers sont souvent conviés à prendre la parole lors de ces vénements.

“En ce qui concerne le Maroc, je suis peiné de constater que l’ouverture à la démocratie soit limitée car il semble -d’après le magazine Le Point- que des éditeurs marocains aient été découragés à participer au Salon du Livre de Paris. Pourtant, malgré les conditions particulièrement difficiles en Israël, la démocratie y est vibrante. Cette intention de boycott du Salon du Livre de Paris survient alors que nous nous efforçons de renouer le dialogue judéo-arabe, et spécialement le dialogue judéo-marocain. J’aurais souhaité non pas une attitude régressive ou conflictuelle, mais une attitude de dialogue entre les écrivains, qui contribuerait à sortir le Moyen-Orient de l’impasse actuelle.

Si seulement ceux qui vilipendent Israël ont droit à la cité, comment envisager un futur de paix auquel nous aspirons tous? Si seulement ceux qui se refusent à admettre la réalité d’Israël ont droit à la parole, comment le Maroc pourra-t-il s’épanouir dans une telle homogénéité?”,nous a dit David Bensoussan. Le Président de la Communauté sépharade unifiée du Québec préconise un dialogue franc et ouvert entre les Juifs et les Musulmans marocains.

“En parallèle à certaines ouvertures, j’ai pu noter au Maroc une certaine uniformité d’attitudes. Après 40 ans d’absence, je suis retourné au Maroc, où j’ai pu constater combien les propos de Juifs d’extrême-gauche, ou de Juifs tout à fait marginaux, sont mis en exergue dans les milieux intellectuels. C’est comme si l’on voulait se gargariser de schèmes ressassés sans vouloir poser les bonnes questions ni même vouloir affronter la réalité judéo-marocaine en face dans toute sa diversité, sans vouloir assumer un passé dont on vante la grandeur de la coexistence en omettant systématiquement les moments particulièrement difficiles de cette coexistence. À quand l’ouverture d’esprit dont nous avons tous tant besoin?


La liberté de penser n’a pas de borne. Pourquoi enfermer les débats, clôturer les esprits? Faudra-t-il attendre d’autres conflits meurtriers pour comprendre qu’il faut se parler? Pourquoi retarder inutilement l’avènement d’un dialogue véritable et celui d’une paix inévitable? Il est grand temps que les bonnes volontés s’expriment et que l’on trace la voie de la paix aux générations de l’avenir.”

La Communauté sépharade unifiée du Québec va t-elle s’enquérir de cette épineuse affaire, ou protester, auprès des autorités marocaines ?

“Je préférerais avoir en main un communiqué marocain officiel avant de procéder”, nous a répondu David Bensoussan.

Il est très peu probable que le gouvernement de Rabat émette un communiqué officiel pour “justifier” son boycott du Salon du Livre de Paris 2008. Surtout pas à un moment où le Maroc, qui mène une lutte fougueuse contre les islamistes radicaux -d’après C.N.N.- édition nternet du 21 février 2008-, un réseau islamiste, qui avait planifié des attentats contre des personnalités politiques marocaines et des de la communauté juive du Maroc, vient d’être démantelé-, a grandement besoin du soutien de l’Amérique de George Bush et de la France de Nicolas Sarkozy. Donner publiquement son aval à cette campagne de boycott ’Israël, ce serait un camouflet pour ce grand ami du Maroc qu’est Nicolas Sarkozy, qui s’apprête à célébre r en grande pompe laréconciliation, tellement attendue, entre la France et Israël.

Ce boycott d’Israël au Salon du Livre de Paris s’inscrit dans la foulée d’une autre campagne véhémente de boycott anti-israélienne orchestrée par l’Union des écrivains arabes et des intellectuels de gauche italien scontre la Foire du Livre de Turin, qui consacre son édition 2008 à la célébration du 60ème anniversaire de l’État d’Israël. Cette manifestation littéraire aura lieu du 8 au 12 mai prochain.

Le célèbre écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, que l’on peut difficilement suspecter de sympathies proIsraël, a publié dernièrement dans le quotidien italien La Repubblica un article pour dénoncer la campagne de boycott contre les écrivains israéliens à la Foire du Livre de Turin -on peut lire ce texte dans le Site Internet de l’écrivain (www.taharbenjelloun.org)-.

Tahar Ben Jelloun qualifie cette campagne anti-israélienne de “stupide”. “Il faut bien distinguer les choses: la politique d’un État n’est pas assimilable à la production littéraire de cet État. Je suis parmi ceux qui critiquent le plus durement la politique israélienne d’occupation, mais je ne confonds pas Ehoud Olmert avec Amos Oz, David Grossman ou Amir Gutfreund, écrit-il. Je peux aussi ne pas aimer tel ou tel ouvrage. Cela n’a rien à voir avec le pays d’origine de celui qui l’a écrit. Boycotter le Salon du Livre de Turin n’a pas de sens. Un peu partout dans le monde des écrivains israéliens rencontrent des écrivains arabes et palestiniens. Leur dialogue n’est pas celui de leurs États. Ils discutent, peuvent même se disputer. Le boycott est un aveu de faiblesse, une façon de généraliser le fanatisme et même de donner à l’État d’Israël des arguments pour se présenter non pas comme occupant des territoires palestiniens, mais comme victime.”

Pour Tahar Ben Jelloun, la logique des instigateurs de cette campagne de boycott anti-israélienne est des plus improductives.

“Je suis en train de lire le dernier roman d’Amos Oz, Vie et mort en quatre rimes, et j’ai mis de côté celui d’Amir Gutfreund, Les gens indispensables ne meurent jamais, pour le lire aux prochaines vacances ar il fait 500 pages. Si je comprends bien la logique de ceux qui lancent une campagne de boycott du prochain Salon du Livre de Turin, il faudra que je jette ces deux livres et peut-être même les brûler. Pourquoi? Parce qu’ils sont écrits par des Israéliens. Du même coup, le public israélien devrait lui aussi jeter mes livres traduits en hébreu et les condamner à l’exil. On pourrait continuer ce petit jeu et empêcher par exemple que les poèmes du Palestinien Mahmoud Darwich ne entrent dans les librairies et les maisons israéliennes.
Ce serait une guerre contre la culture d’où qu’elle vienne. Cela est contraire à l’esprit de la civilisation arabe et ne pourrait produire que des catastrophes, élever le mur de l’incompréhension, de la peur et de la haine.”

À l’instar du Maroc, de l’Algérie et, fort probablement, de la Tunisie, les Associations d’écrivains égyptiens ont demandé aussi à leurs membres de boycotter le Salon du Livre de Paris. Le choix d’Israël comme hôte de cette manifestation littéraire a provoqué des réactions très hostiles dans les cénacles littéraires et intellectuels égyptiens.




Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 17 mars 2008 : 03:18

Voici le discours de l'ecrivain israelien Amos Oz qui a participe au Salon du livre ; ce discours prononce lors de la remise du Prix du Prince des Asturies à Madrid ( juin 2007)est toujours d'actualite aujourd'hui, si ce n'est plus.

La femme à sa fenêtre


Si vous vous payez un billet d¹avion et vous rendez dans un autre pays, vous pourrez voir les montagnes, les palais et les places, les musées, les paysages et les sites historiques. Si la chance est de votre côté, vous aurez peut-être l'occasion de discuter avec quelques habitants de là-bas. Après quoi, vous rentrerez chez vous, avec une collection de photographies et cartes postales.

Mais si vous lisez un roman, vous vous payez en réalité un billet d¹entrée dans les labyrinthes les plus secrets d¹un autre pays et d¹un autre peuple. Lire un roman, c¹est s¹inviter au domicile d¹autres gens et visiter tous ses recoins.

Touriste, peut-être aurez-vous l'occasion de vous trouver dans une rue quelconque, de contempler une maison du vieux quartier de la ville et d¹apercevoir une femme qui regarde par la fenêtre. Puis , vous tournerez les talons et poursuivrez ton chemin.

Lecteur, vous ne contemplerez pas seulement cette femme à sa fenêtre, vous serez avec elle, dans sa chambre, voire dans sa tête.

Quand on lit un roman d¹un autre pays, on se trouve en réalité invité dans le salon d'autres gens, dans la chambre de leurs enfants, dans la pièce où ils travaillent, et même dans leur chambre à coucher. On visite leurs douleurs secrètes, leurs réjouissances familiales, leurs rêves.

C¹est pourquoi je crois que la littérature peut jouer le rôle de pont entre les peuples. Je crois que la curiosité est une valeur morale. Je crois que la capacité de se représenter l'autre est un vaccin contre le fanatisme. La capacité de se représenter l'autre ne fait pas seulement e vous un meilleur homme d¹affaires, un meilleur amant ; elle fait de tous un être humain encore plus humain.

La tragédie israélo-palestinienne est, en partie, l¹incapacité de nombreux d¹entre nous, juifs comme arabes, de nous représenter l¹un l¹autre. Se le représenter vraiment : avec ses amours, ses angoisses, sa colère, ses passions. Il y a entre nous trop d¹hostilité et pas assez de curiosité.

Les Juifs et les Arabes ont quelque chose en commun : tous deux, dans le passé, ont subi la violence de l¹Europe. Les Arabes ont été victimes de l'impérialisme, du colonialisme, de l¹exploitation, de l¹humiliation. Les Juifs ont été victimes de la persécution, de la ségrégation, de ¹exil, et pour finir, de l¹assassinat d¹un tiers du peuple juif. On aurait pu se dire que deux victimes, de surcroît deux victimes du même persécuteur, auraient développé entre elles une sorte de solidarité. A notre grand regret, les choses ne se passent pas ainsi, ni dans les romans, ni dans la vie. Au contraire : les conflits les plus durs sont souvent ceux qui opposent deux victimes d¹un même persécuteur. Deux enfants d¹un père violent ne s¹aiment pas obligatoirement. Souvent, chacun voit en l¹autre l¹image du parent tortionnaire.

Telle est la situation entre les Juifs et les Arabes au Proche-Orient. Les Arabes voient en les Juifs les nouveaux Croisés, un nouvel avatar de l¹Europe colonialiste. Les Juifs voient en les Arabes une réincarnation de leurs persécuteurs d¹hier : les auteurs des pogroms nazis.

Cette situation fait porter à l'Europe une responsabilité particulière dans la solution du conflit israélo-arabe. Au lieu de pointer un doigt accusateur en direction de l¹un ou l¹autre des côtés, les Européens seraient mieux d¹apporter sympathie, compréhension et aide à ces deux côtés. Vous n¹avez plus à choisir entre être pro-palestiniens ou pro-israéliens. Vous devez être pour la paix. La femme à sa fenêtre pourrait être une Palestinienne à Naplouse ou une Israélienne à Tel Aviv. Si vous souhaitez contribuer à faire advenir la paix entre ces deux femmes à leur fenêtre, vous feriez bien de lire davantage sur elles. Lisez des romans, mes amis. A travers eux, vous en apprendrez beaucoup. Il serait bien aussi que ces deux femmes se lisent l'une l'autre. Ne serait-ce que pour savoir ce qui, chez l¹autre femme à sa fenêtre, fait naître la peur, la colère ou l¹espoir.

Je ne suis pas venu ici ce soir pour vous dire que la lecture des livres changera le monde. Mais je vous dis, et j¹y crois vraiment, que la littérature est l¹un des meilleurs moyens de comprendre qu¹au bout du compte, toutes les femmes à toutes les fenêtres ont un besoin urgent de paix.

Je voudrais remercier les membres du jury qui m'ont décerné ce magnifique Prix du Prince des Asturies. Merci, et que la paix soit sur vous.




Boycott du Salon du Livre de Paris
Posté par: Claudina (IP enregistrè)
Date: 18 mars 2008 : 19:28

Bonjour,

Je suis allée au Salon du Livre;le stand d'israel était magnifique, et très fréquenté. Il y avait des livres de toutes sortes, essais, romans, livres religieux, philosophiques,sociologiques, une inifie richesse, y compris des livres surle conflit israélo-palestinien, dont celui écrit par Charles Enderlin. Des livres critiques aussi.

Une liittérature très riche,digne de l'état démocratique qu'est Israel. Pourquoi des intellectuels devraient-ils payer pour les fautes de leur gouvernement ? Aurait-on imaginé un boycott d'une manifestation culturelle dont la France était l'invitée d'honneur à l'époque de la guerre d'Algérie ? Il y a quelques années, l'Italie était l'invitée d'honneur du Salon du Livre et certains intellectuels français ont souhaité manifester contre la politique de Berlusconi. Certains auteurs avaient couvert eux-mêmes leurs frais de voyage pour qu'on ne les accuse pas de complicité avec le gouvernement "musclé" de Berlusconi. IL n'y a eu qu'une petite "bousculade" au moment de l'inauguration et quelques slogans criés par des manifestants.

Bravo à Tahar Ben Jelloun, peu suspect d'être pro-israélien mais qui est très proche du monde juif marocain et qui est l'ami d'Edmond Amram Elmaleh et du regretté Haïm Zafrani. C'est effectivement un vrai intellectuel.

La petite maison d"éditions AL ANDALUSI dont le siège est à Paris et qui est spécialisée dans les images et calligraphies des lettres arabes était présente, elle présentait, outre de très bellescallligraphies de l'alphabet arabe, des livres pour enfants expliquant l'Islam, ainsi que des livres d'apprentissage de la langue arabe. J'ai feuilleté ces livres. Un contenu très honnête et très humaniste. Encourageant.

Claudina

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