Re: LA PAIX...DE QUELLE PAIX PARLEZ-VOUS?
Posté par:
darlett (IP enregistrè)
Date: 09 juillet 2007 : 23:55
Encore un article de Guy Milliere sur l'avenir du monde. Je le place malgre qu'il ne soit pas complet car il est toujours fort interessant a lire.
La Géopolitique de la Terreur… par Guy Millière
Nul ne peut se le dissimuler, le monde va, aujourd’hui, assez mal pour ceux qui accordent encore une valeur aux principes de liberté et de dignité de l’être humain
La Chine fascine nombre d’Européens qui voient, surtout, sa croissance économique, et qui croient discerner en elle la « puissance montante » qui pourrait reléguer « l’hégémonie américaine » dans le révolu. Mais ces mêmes Européens semblent ne pas voir, en corollaire, que le gouvernement chinois, s’il n’est plus totalitaire, n’en est pas moins autoritaire, nationaliste et porteur de caractéristiques qui permettraient de le définir aisément comme de type fasciste.
Et si, voici une dizaine d’années, la Chine fasciste s’éveillait à peine, aujourd’hui, elle a, à l’évidence, des ambitions militaires. Elle se conduit en prédateur colonial en Afrique subsaharienne où les matières premières l’intéressent, les êtres humains beaucoup moins. Elle soutient des régimes abjects, tel celui de Robert Mugabe au Zimbabwe et ceux qui organisent un génocide au Darfour, région du Soudan. Elle a, aussi, des alliés et des partenaires.
L’un d’entre eux est la Russie néo-dictatoriale de Poutine qui, fort de sa mainmise sur les ressources énergétiques de son pays, exerce des chantages de plus en plus nets à la coupure des approvisionnements vis-à-vis des anciens pays asservis au pacte de Varsovie, mais aussi de l’Europe Occidentale. Un autre de ces alliés, Hugo Chavez, organise, depuis le Venezuela, un axe néo-communiste dans toute l’Amérique latine, et fait de nombreuses contrées de celle-ci des lieux propices pour l’entraînement de groupes terroristes et pour toutes les formes de trafics, armes ou drogues, susceptibles d’affaiblir ce qu’il risque de devenir de plus en plus difficile d’appeler le « monde libre ».
Un troisième d’entre eux, le régime iranien des mollahs, sait qu’il peut compter en dernier ressort sur Pékin et Moscou pour bloquer toute initiative qui lui serait trop hostile dans les instances internationales. Il sait aussi qu’il a réussi, pour le moment, à enrayer la démocratisation de l’Irak et les tentatives de déstabilisation américaine le concernant, et qu’il lui suffit de prendre quelques otages pour susciter une confusion à même de lui permettre de poursuivre les activités tactiques et stratégiques dont il considère qu’elles vont le mener à une hégémonie sur tout le Proche-Orient.
Face à ces grandes manœuvres imbriquées les unes dans les autres de façon inquiétante, l’Arabie saoudite, s’appuyant sur ses ressources financières, et désireuse de ne pas laisser à l’Iran une position prééminente sur le monde musulman, donne de la voix, s’oppose de plus en plus ouvertement aux Etats-Unis, affirme son soutien aux islamistes du Hamas, leur permet de se doter d’un « visage diplomatique » en lui donnant comme gage Mahmoud Abbas, en qui de nombreux idiots utiles occidentaux veulent encore voir un modéré. L’Arabie saoudite ressort aussi, à l’attention des mêmes idiots utiles et des autres dirigeants du monde arabe, son « plan de paix » de 2002 dont tous les observateurs lucides et non entrés dans la soumission à l’ennemi sait qu’il est en fait, un plan pour la paix par la destruction d’Israël. En ajoutant que ce « plan de paix » est non négociable et constitue, en pratique, une sorte d’ultimatum.
Le régime iranien ne veut pas la paix, et il n’y a, en son sein, pas de « modérés ». Le régime iranien veut la guerre. Il la mène en Irak. Il la mène au Liban où il réarme le Hezbollah. Il la mène au sein de l’Autorité palestinienne où il n’entend pas laisser l’Arabie saoudite reprendre durablement de l’influence. Il voit l’humiliation auto infligée où s’enlise l’Europe, et il voit clair aussi dans les manœuvres démocrates aux Etats-Unis. On peut s’attendre, hélas, dans ces conditions, à des actions hostiles contre Israël, et Israël devra compter une fois de plus sur lui-même et sur ce que peut faire encore l’administration Bush. La Chine et la Russie laisseront faire l’Iran, cela va de soi, car ce qui renforce l’Iran les renforce aussi.
Faute, vraisemblablement, d’élections anticipées, Israël doit se préparer : sans doute à la guerre encore, et à une guerre dure. La seule chance que l’orage et la tempête soient moindres que ce qu’on peut anticiper aujourd’hui tient à la situation en Irak, et celle-ci devra être observée très attentivement au cours des semaines à venir. Chaque avancée vers la stabilité du côté de Bagdad sera un point positif et une entaille dans les ambitions de l’Iran. Chaque recul de la stabilité sera un point négatif et un atout pour les ambitions de l’Iran.
L’Iran a de nombreuses cartes maîtresses dans son jeu. Il peut compter sur l’Europe, Allemagne comprise (Angela Merkel tient des discours favorables à Israël lorsqu’elle est à Tel-Aviv ou Jérusalem, mais les actes parlent plus fort que les mots : l’Iran reste un excellent client de l’économie allemande). Il peut compter sur les Démocrates américains. Il peut compter sur l’Arabie saoudite pour montrer qu’elle n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’islam radical et d’anti-occidentalisme. Il peut compter sur tous ceux qui veulent une défaite américaine en Irak. Il peut compter sur la faiblesse du gouvernement Olmert.
Israël dispose de peu de cartes en dehors de son armée et de sa population. L’administration Bush est en fin de second mandat. Elle a tardé à prendre les décisions qui s’imposaient et à changer de stratégie en Irak, quand bien même elle l’a fait désormais. La Grande-Bretagne de Tony Blair n’est plus, et de très loin, ce qu’elle a pu être autrefois, et elle n’est plus qu’un des fragments d’un ensemble flasque, gris, crépusculaire.
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Penible a lire cet article. C'est le moins que l'on puisse dire !