Un livre justement sur Jesus de David Flusser. Ce livre me parait interessant puisque justement nous avons vu, d'une certaine maniere, une certaine similitude entre J.M. Lustiger et Jesus dans la liaison entre le peuple juif et chretien.



«Cet ouvrage ne se contente pas de relever l’évidence selon laquelle Jésus était un Juif et souhaitait rester dans le cadre de la foi juive, mais il soutient aussi que, sans le long travail préparatoire de la foi juive de l’époque, l’enseignement de Jésus aurait été impensable.» Jésus devient alors ce «frère universel qui tend une main des deux côtés, aux juifs d’une part et aux chrétiens de l’autre», comme l’écrira Martin Buber.
Dans la lignée des travaux de Joseph Klausner dont il fut l’élève, David Flusser a consacré sa vie aux recherches croisées sur le christianisme et le judaïsme. Cette surprenante «vie de Jésus», fondée sur les plus récentes découvertes archéologiques et philologiques, est parue à Jérusalem en 1997, et constitue une édition entièrement revue et augmentée de dix chapitres d’un ouvrage plus ancien qui avait déjà renouvelé en son temps les études sur Jésus.

Jusqu'à la prise du pouvoir temporel politique de l'Eglise à Rome,les disciples de Jésus ,-tout comme lui-,ne se considéraient pas autrement que Juifs,qui croyaient
qu'il était le Messie ,annonciateur de la réalisation prochaine des promesses divines.Dont la conversion à la Loi juive de toutes les nations,bafouée et corrompue par les gardiens du Temple.Certainement pas à une nouvelle religion.
Le livre de l'Apocalypse -ethymologiquement "révélation"- annonce comme imminents les évènements tragiques prédits pour la venue du Massiah de ceux qui refusaient de croire que Jésus l'était.
Il semble que les Païens et Gentils,dont les croyances étaient imprégnées de frayeurs plus personnalisées et visibles,se soient laissés facilement convaincre que par sa mort,Jésus les délivrait des souffrances futures.L'adhésion à ce credo ne pouvait les convertir au judaisme pur et dur prôné par Jésus.

La conséquence inévitable fut l'abandon des rituels stricts et du Shabbat inviolable incompréhensible pour les sociétés esclavagistes.
La nouvelle "religion" qui avait conquis les non-juifs en annonçant la fin d'un monde et le commencement de la "rédemption",ne pouvait perdurer que par le mythe de la Trinité et du sacrifice de Jésus,alors que les principes moraux de la Loi juive restaient le fondement de ses sociétés ethniquement différentes.

Les Eglises romaine et byzantine,devant l'absence de réalisation des prédictions évangéliques entraînant un probable desintérêt des populations converties,ne pouvait accepter leur disparition qui les aurait privées et du pouvoir temporel et des richesses qu'elle accumulait par le denier du culte. Elle définirent les règles d'un culte auquel les croyants ne participèrent plus que comme spectateurs ignorants ,irresponsables et fanatisés pendant des siècles.A l'opposé de la responsabilisation individuelle du judaïsme.

Culte qui ne pouvait être crédible que si la judéite de Jésus était totalement oubliée,bien evidemment absente des cathéchismes enseignés.

Interessant ce que tu expliques la Gilou. Cela revient a dire que meme le pouvoir religieux est un pouvoir conquis et installe au prix du truquage de la realite et souvent en effet, j'ai trouve etrange que la religion de Jesus, qui n'a ete que seulement Juif, ait ete autant occultee et peu mise en evidence.

A ce sujet justement, un excellent article du psychanaliste Daniel Sibony dans lequel il definit la maniere tres subtile par laquelle Jean Paul II considerait Lustiger. Je cite :

"Jean Paul II a bien vu en Lustiger un symbole vivant et prolongé de quelque chose où l’Eglise de tout temps a cherché sa validation : l’instant fatidique où le juif comprend enfin que sa religion, certes originelle, s’achève et s’accomplit dans la suivante"

et

"Avec Lustiger, l’Eglise pouvait obtenir en douceur ce qu’elle a au cours des siècles recherché par la force ou la pression. Avoir en soi un juif qui n’est là que pour dire : «Je suis juif», un juif inerte comme tel, puisque rien de la transmission juive ne s’imposait dans le discours de Lustiger, mais un juif qui sert à doper le chrétien par une conversion permanente, et de ce fait même inachevée — voilà le trait unique."

Mais le Kaddish, tel que l'aura demande Lustiger sera dit a l'exterieur de l'Eglise tandis qu'a l'interieur, la priere se fera suivant le rite catholique...

Voici le lien pour lire cet interessant article en entier

[www.liberation.fr]

Jamais Jean-Marie Lustiger ne s'est dit que les juifs avaient quoi que ce fût à se faire pardonner.