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Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 07 aoűt 2007 : 16:29

Le kaddish sera dit sur le parvis de l'eglise pour Aaron Lustiger.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 07 aoűt 2007 : 16:57

Il y a bien plusieurs Lustiger : l'immigré et le Français, le juif et le chrétien, le clérical et le laïque... le "titi" parisien et le cardinal romain, l'aumônier de la Sorbonne et le "prince" de l'Eglise, le rire franc et le masque de l'angoisse.

Je vois la un homme a plusieurs dimensions, mais des dimensions complementaires.
La plupart des hommes choisissent ou ne choisissent pas leur etat de base, de fait 1 dimension et l'assument. Lui nous a montre les dimensions de l'esprit.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 07 aoűt 2007 : 17:32

Il est resté juif, car disait-il c'est La France et les Nazis qui le reconnaissaient ainsi.
De toutes les maniéres on nait juif, on est juif, on meurt juif.
C'est un etat de fait qu'on ne peut renier, et le milieu environnemental sera toujours a nous le rappeller.
A l'époque des nazis on remontait 4 génerations pour déterminer si tu es juif ou non, donc t'as beau chanter je ne suis pas juif, ça n'aidera pas.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 07 aoűt 2007 : 17:41

C'est plus qu'un kaddish, puisqu'on lira aussi des Tehilim ("Psaumes")
voila ce que dit Le Figaro, c'est tres touchant, je vous laisse lire...


Mais au-delà des mots, le symbole le plus fort de ces jours pourrait être, vendredi matin, la lecture d'un psaume et du kaddish par le cousin du cardinal défunt, Arno Lustiger, suivie de la lecture d'un message familial.

Ce temps fort se déroulera sur le parvis de la cathédrale, en ouverture de la cérémonie religieuse. « Cette lecture du kaddish était une des dernières volontés de mon cousin », explique Arno Lustiger, bouleversé par le deuil. « Il me l'a exprimé lorsque je suis venu le voir pour la dernière fois. » « Je suis né juif et je reste juif, ne cessait-il pas de nous répéter », ajoute l'historien qui se dit « particulièrement touché » par le fait que cette prière de deuil soit une des rares du livre des prières à ne pas être dite en hébreu mais en araméen. « Et la langue araméenne était celle de Jésus ».

Arno Lustiger est encore ému par une autre volonté du cardinal Lustiger. « Il a souhaité que ce soit son petit-neveu, fils de ma fille Gila, qui lise ensuite le message de la famille. Jonas est un adolescent, un gamin de Paris, comme l'a été son oncle... »

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 07 aoűt 2007 : 18:39

Incroyable ! Donc il aura eu un enterrement chretien et un enterrement juif !
Doublement enterre...winking smiley

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: CEREJIDO (IP enregistrè)
Date: 08 aoűt 2007 : 20:28

On a beau changer de religion mais le sang contenu dans notre corps sera toujours le mĂŞme, donc pour le Cardinal il a du sang Juif, il restera Juif Ă  Dieu ne plaise.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 09 aoűt 2007 : 01:59

citation: "l'ancien archeveque de Paris incarnait la filation juive de l'eglise catholique"



Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 09 aoűt 2007 : 02:15

Aaron Lustiger est né dans le XIIe arrondissement de Paris, le 17 septembre 1926.
Charles et Gisèle, ses parents, tiennent un commerce de bonneterie. La famille est originaire de Haute-Silésie, en Pologne.
Les Lustiger sont des ashkénazes, de la classe des Lévi, les serviteurs du Temple. Élève au lycée Montaigne, ce passionné de musique affirmera avoir été élevé « dans l’amour du pays, dans la fierté de la citoyenneté, dans l’amour du bien, du vrai. De joyeuses vertus auxquelles je croyais et crois toujours. »

Bien que ses parents ne soient pas croyants, il prend conscience de son statut d’immigré juif. « Nous étions pauvres.
Je n’étais pas habillé comme les autres enfants. Mais j’étais assez souvent le premier en classe et c’était une raison de plus pour me faire remarquer.
À la porte du lycée Montaigne, je me suis fait casser la figure parce que juif. Quand je m’approchais des garçons qui discutaient entre eux ils me disaient : » Ça ne te regarde pas, tu es un sale juif ». Le Figaro.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 09 aoűt 2007 : 02:28

Il y a tout de meme une certaine anomalie et un grand mystere en ce personnage.

Comment joindre le fait que cet homme dont la mere a ete tuee au camp en tant que juive alors qu'il etait deja un adolescent de 13 ans et en meme temps lire sur les journeaux ses souffrances a l'ecole en tant que juif et le fait qu'il ait choisi d'embrasser une autre religion ?

Cela me parait presque une ineptie !

Car il est evident que justement, cette souffrance a laquelle il etait expose en tant que Juif devait justement renforcer son identite juive ! Or, non ! il se convertit au christianisme !
Serait-ce sur les pressions d'un pretre alors qu'il se cachait dans un couvent pour echapper a l'extermination qu'il se converti ?

Ce n'est pas tellement plausible car admettons qu'au depart, il y a eu une certaine influence ou pression, je pense qu'un homme aussi fort de personnalite et de caractere comme l'etait Lustinger, aurait vite choisi de se liberer et de quitter l'Eglise afin d'etre en accord avec ses propres convictions.




Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: herge (IP enregistrè)
Date: 09 aoűt 2007 : 03:59

Puisqu’il le faut......Jean-Marie Lustiger
Le quotidien israélien Yediot Haharonot a publié le 22-1-1982 une longue interview de Mgr J.-M. Lustiger, archevêque de Paris.

Cette interview va au coeur d’un des problèmes les plus sensibles de l’histoire contemporaine, les rapports du judaïsme et du christianisme.
Aucun lecteur ne pourra rester indifférent à la volonté d’aller au fond des choses, à l’autorité et la probité avec lesquelles cette question entre toutes difficile et douloureuse est ici traitée.
lire cet interview historique sur [zoom-orient.info]




Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 09 aoűt 2007 : 14:04

Cerejido,bonjour mon ami
crois-tu sincèrement que le sang permet de définir les individus ? et tu veux certainement dire "avec l'aide de Dieu"
Les quelques entretiens que j'ai eu avec l'évêque Lustiger à la suite d'une conversation fortuite qu'il a désiré poursuivre sur le sujet de la conversion,m'ont fait comprendre que le génocide hitlérien lui apparaissait comme justifiant le message de Jésus pour qui le rôle du peuple juif était une fin et que sa venue était un commencement.Et le fait que le judaïsme est une ethnie et le christianisme une religion oecuménique lui convenait mieux pour rapprocher les hommes de bonne volonté,qui peuvent se passer de la Loi pour obeir à leur conscience.
Son désir de faire dire le Kaddish peut signifier qu'il en était arrivé à douter devant l'embrasement des conflits religieux et du silence de lÉglise face à la disparition du christianisme oriental,héritier direct de Jésus,juif comme et parmi les les juifs.
Il emporte ses secrets,et puisqu'il y croyait sincèrement,souhaitons que son âme lui survive.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 11 aoűt 2007 : 18:27

Cet article est paru sur Liberation de Marek Halter que je reprends integralement ici tellement il est admirable !


Hommage au cardinal Jean-Marie Lustiger, dont les obsèques ont lieu aujourd’hui à Paris.

Par Marek Halter, Ă©crivain.

Te voilà parti, frère. Dans quel Paradis es-tu à présent ? Juif ? Chrétien ? Sont-ils si différents ? Tu me manqueras. Tu étais l’un des rares avec qui je pouvais encore échanger quelques mots en yiddish, langue de nos parents âgés. Ceux de leur génération n’étant plus là et ceux de la suivante ne la comprenant pas, le yiddish devint le signe extérieur de notre complicité. Cela t’amusait, lors des réceptions officielles, d’échanger quelques mots avec moi dans cette langue comme pour montrer que nous étions, toi catholique et moi juif, les mêmes, les «passeurs» dont parlait Paul Ricœur, entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Mais en réalité tu n’avais besoin de personne pour tenir ce rôle. Tu l’incarnais à toi tout seul. Tu voulais pourtant que les «autres» comprennent l’enjeu et qu’ils le méditent. Je me souviens de cette réception au château de Versailles à l’invitation de François Mitterrand en l’honneur de Boris Eltsine, président de la Russie. Tu portais la calotte pourpre de cardinal. En m’apercevant tu t’es frayé un passage vers moi et, devant les deux dirigeants stupéfaits, tu m’as demandé en yiddish : «Comment trouves-tu ma kippa aujourd’hui ?» Nous fûmes obligés de traduire ta question en français et en russe et les deux présidents durent admettre que la calotte d’un cardinal et celle d’un rabbin avaient même forme et même signification.

Tu rêvais, frère, d’une église qui aurait vu le jour lors du premier synode, celui de Jérusalem, réuni par Jacques, le «frère aîné du Seigneur». «Ils étaient tous juifs», disais-tu, rendant hommage à celui qui était venu «non pour abolir mais pour accomplir». Tu savais pourtant que parmi tous les juifs qui, à travers les siècles, s’étaient convertis au christianisme, tu étais le seul à te réclamer des deux : «Je suis cardinal, juif et fils d’immigrés.» Tous les autres, pour justifier leur conversion, ont cru devoir nourrir à leur tour la haine des juifs prêchée par l’ancienne Eglise. Je me souviens que dans le film les Justes à propos duquel je t’avais interviewé, tu étais heureux de pouvoir dire que sous l’Occupation nazie tu fus sauvé à Toulouse par des religieux catholiques, non parce que tu étais converti au christianisme, mais parce que juif, démontrant ainsi la générosité envers ton peuple d’une Eglise qui, adolescent, t’avait ébloui. Tu me racontais un jour que tes parents appartenaient au Parti socialiste juif Bund, parti laïc. Ils n’aimaient ni rabbins ni curés. Quand il y a un an, tu as participé à un débat dans une école rabbinique de New York, tu imaginais avec humour la tête de ton père à la vue de son fils cardinal, vêtu d’une soutane, et entouré d’une dizaine de rabbins, barbes, papillotes et chapeaux noirs. Qui manifestera désormais cette vigilance fraternelle, maintenant que tu n’es plus là ? Apprenant que j’allais publier un roman consacré à Marie, la mère de Jésus, tu m’as appelé pour me demander de te passer d’urgence le manuscrit afin «de m’assurer que tu ne dises pas de bêtises», le tout en yiddish ! Tu fus ému que je prenne publiquement ton parti contre le grand rabbin ashkénaze d’Israël, Meïr Lau qui, à l’occasion de ta venue en Israël pour un colloque sur le silence de Dieu devant la Shoah, t’avait accusé d’avoir «trahi ton peuple et ta religion» et d’incarner la «voix de l’extinction spirituelle qui conduit comme l’extermination physique, à la solution finale de la question juive». Tu as maintenu ton voyage, tu as pleuré, tu as parlé et le grand rabbin s’est publiquement excusé.

Lors de notre dernière rencontre je t’ai dit que tu étais pour moi la figure la plus lumineuse et la plus tragique que je connaisse. Lumineuse parce que tu croyais sincèrement, naïvement qu’une hirondelle fait le printemps. En ta compagnie on avait l’impression que le printemps était là, même en hiver. Tragique parce que, trop intelligent, tu savais pertinemment que ton seul exemple ne suffirait pas à contredire les milliers d’ouvrages pleins de préjugés qui remplissent les bibliothèques. Jean-Paul II, que nous aimions tous les deux, son sourire, son comportement et son soutien à ta démarche, t’ont fait croire un moment que cela fût possible. L’arrivée aux affaires d’un théologien, Benoît XVI, que fidèle à l’Eglise tu as défendu devant moi a rendu ta situation plus délicate. Le retour au texte latin sans qu’il ne soit amendé au préalable des attaques contre les juifs comme c’est le cas des prières en français, pose problème.

Pour un «passeur» comme toi une nouvelle bataille commençait. Mais tu étais déjà trop fatigué pour la mener. Il était temps de partir. N’aies crainte : ce que tu as semé poussera. Nous serons quelques- uns à entretenir ce grain et à rappeler à ceux qui viendront nombreux te rendre hommage que, sur la façade de cette cathédrale Notre-Dame-de-Paris où auront lieu tes obsèques, figurent les vingt-huit rois de Juda et d’Israël, nos ancêtres. Devant eux, on dira selon ton souhait le kaddish, la prière juive des morts.

Shalom brider, adieu frère.





Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 11 aoűt 2007 : 18:45

Jonas Moses-Lustiger répand de la terre prélevée en Terre Sainte sur
le cercueil lors des obsèques de Mgr Lustiger le 10 août 2007
Ă  Notre-Dame
(AFP)



Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 11 aoűt 2007 : 18:56

Citation:
Gilou a ecrit
"Les Juifs une ethnie et le christianisme une religion oecumenique" ?

Si je comprends bien, nous n'etions pas consideres par Lustiger comme une religion, mais dans ce cas la, pourquoi ethnie et pas peuple ?




Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 11 aoűt 2007 : 21:16

Darlett,
l'ethnie a d'autres caractéristiques que la religion pour se définir comme peuple,notion réduite à la citoyenneté.L'interprétation de la mission christique la détache de son éthnie originelle judaïque en la consacrant à la conversion des Gentils et de Païens à la religion juive,mission dévolue aux Hebreux qui en étaient chargés par leur élection au Sinaï.Les Prophètes avaient déjà dénoncé la carence des juifs à l'accomplir.
Il est probable que Lustiger était plus enclin à considérer le rôle de Jésus plus porteur de vérité universelle,l'Eglise un vecteur oecuménique.Elle n'a pas reussi, probablement à cause de la perversion du matérialisme,dont elle a usé sans honte ni limites.Il n'avait pas les moyens de la refonder sur l'idéal de Jésus.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 12 aoűt 2007 : 09:34

La galerie des rois d'Israel et de Juda
Les émeutiers de la Révolution française, persuadés que ces statues représentaient les rois de France, les abattirent sans remords. Elles furent redessinées par Viollet-le-Duc. On retrouva les statues originales dans les sous sols d'une banque, tout près de la salle des coffres. Elles sont exposées au musée du Moyen âge de Cluny.

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: noemi (IP enregistrè)
Date: 12 aoűt 2007 : 14:46

les circuits de pensée d'Aaron Jean-Marie Lustinger s'apparentent curieusement à la pensée d' Alain Finkelkraut... qu'en pensez vous?

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: gilou (IP enregistrè)
Date: 12 aoűt 2007 : 16:44

noemi
L'un était un acteur de sa pensée,l'autre un commentateur avisé,certes,mais plutôt spectateur des évènements.Sa capitulation devant une critique véhemente quoique infondée de ses détracteurs par principe (car classé sioniste qu'il n'est pas),en a déçu beaucoup .

Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 12 aoűt 2007 : 16:53

Mais Gilou, difficile de faire face "seul" a une meute d'enrages, fortifiee par ceux qui se nomment a tort "intellectuels et humanistes" mais qui ne sont en fait que des "antisemites deguises" !




Aaron Jean-Marie Lustinger
Posté par: noemi (IP enregistrè)
Date: 12 aoűt 2007 : 20:49

tout Ă  fait Darlett mais maintenant il n'y a plus personne pour leur faire face..

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